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sur 320 notes
Dix rêves de pierre est un recueil de dix nouvelles autour de la vie et de la mort. Blandine le Callet nous offre pour son troisième ouvrage (après le généralissime La balade de Lila K et La Pièce Montée) une oeuvre complément originale et captivante.

Dix rêves de pierre regroupent dix textes courts traitant d'épitaphes réelles de l'Antiquité à nos jours, en passant par le Moyen-Âge, l'époque moderne et la seconde guerre mondiale. le lecteur suit des personnes disparues à l'aube de la mort. Blandine le Callet réussit à créer une histoire qui aurait être la leur, de manière majestueuse. Chaque nouvelle est unique et merveilleusement bien construite. le lecteur se doute bien de la fin... mais il n'en reste pas moins surpris.

Vous l'avez deviné : pour moi, Dix rêves de pierre est un véritable coup de coeur, un moment dès plus plaisant. J'avais auparavant lu La Balade de Lila K de l'auteure mais là, Dix rêves de pierre m'a totalement convaincue sur le talent de Blandine le Callet. Son écriture poétique m'a aspiré dans chaque histoire, chaque personnage m'a ému. de plus, Blandine le Callet a entrepris un travail presque d'historien et de généalogiste, qu'elle explique très bien dans sa postface. Cet aspect montre aux lecteurs l'investigation de l'auteur dans ce recueil de nouvelles ainsi que son aspect plus personnel, que l'on retrouve dans la dernière histoire.

Dix rêves de pierre est un recueil de nouvelles qui emporte dans un monde empreint de mélancolie et d'amour...
À lire, à lire !
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Je viens de relire, par (douce) obligation professionnelle, ces "Dix rêves de pierre" de Blandine le Callet, un livre que j'avais lu lors de sa parution en 2013. Il arrive, hélas, que des livres jadis aimés se fanent à la relecture, mais je constate avec plaisir que j'apprécie toujours autant ce très joli recueil de nouvelles.

Dix sépultures, dix épitaphes, dix vies réinventées à partir de quelques traces, infimes, de quelques mots… Dix rêves de pierre qui nous convient à un voyage spatial et temporel au royaume des morts, guidés par un petit chien promu pour l'occasion au rang des animaux psychopompes. de la Grèce antique au duché de Normandie, du Père-Lachaise à la place de Grève, toutes ces vies réinventées, nourries des connaissances historiques, des voyages et de la documentation de Blandine le Callet reviennent jusqu'à nous avec une belle prėsence au fil des pages de ces dix nouvelles : ils furent aimés, haïs peut-être, ils ont existé et ils sont là, avec leurs vies singulières ou leurs destins tragiques, ils nous parlent, ils aiment à nouveau, ils pleurent, espèrent ou se déchirent, nous les voyons, ils nous sont proches, bientôt connus, ces dix fantômes effacés par le temps, fragiles, émouvants, qui nous font signe - nous avons vécu, nous avons été, nous aussi, de cette terre : ne nous oubliez pas !

J'ai aimé la tendresse de Blandine le Callet et son profond respect à l'égard de ces anonymes dont l'existence est attestée mais dont on ne sait rien, j'ai aimé son souci d'offrir à ces oubliés la possibilité de revivre un instant, même pour une vie rêvée qui ne fut peut-être pas la leur, de prendre à nouveau corps, visage, chair et sang et d'entrer dans nos vies le temps d'une lecture, d'un rêve partagé, de quelques émotions. Et j'ai aimé, enfin, le propos original, l'écriture ciselée, poétique, et la belle imagination de l'auteur.

Un beau moment de lecture et un hommage touchant, contre l'oubli, à quelques uns de ceux qui, après leur mort, n'ont pas trouvé leur place dans la mémoire des hommes et sur lesquels veille peut-être l'ange de pierre illustrant la couverture.
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J'ai toujours en moi le souvenir émerveillé de « La ballade de Lila K ».
Il faudrait d'ailleurs que je le relise.
Blandine le Callet a vraiment un grand talent.
Ici elle a eu l'idée très originale de s'inspirer de dix épitaphes existantes et d'inventer les vies de ces personnes mortes.
Et cela donne dix nouvelles qui vont du début de notre ère à 1986.
Avec beaucoup d' imagination, elle fait revivre toutes ces personnes.
C'est bien écrit, bien construit, bien pensé.
On a froid dans le dos ou on est attendri, jamais indifférent.
Toujours elle est tendre et respectueuse à l'égard de ces dix morts.
Elle ne juge pas, elle raconte, d'une manière souvent poétique.
En un sens elle dédramatise la mort et la rend presque apaisante.
La postface, expliquant le cheminement de l'auteure est très intéressante.
C'est un recueil vraiment inédit, captivant et original.
De plus je trouve l'ange de pierre de la couverture vraiment magnifique.
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Voilà une auteure qui sait se renouveler, et c'est une qualité. Car, si différent soit-il, chaque livre d'elle a été pour moi une réussite.Analyse subtile d'une famille bourgeoise autour d'un mariage dans "Une pièce montée ", univers angoissant, à travers le regard d'une magnifique héroïne, dans son roman d'anticipation " La ballade de Lila K"...

... Et maintenant ce livre atypique, inclassable, au joli titre évocateur , qui résume bien l'idée originale de l'auteur: à partir d'épitaphes authentiques, elle imagine les derniers moments de la personne décédée.C'est une manière pour elle de redonner vie à ces êtres, de ne pas les oublier.

La démarche pourrait paraître macabre, triste, mais pas du tout.Au contraire. Les personnes nous sont restituées dans leur plénitude, leur vitalité, même si, bien sûr, tout cela n'est qu'imagination de l'auteure.

Je ne tiens pas à présenter ces dix moments de vie rêvés , le charme serait perdu, je laisse à chacun le plaisir de la découverte. Sachez seulement que ces dix rêves de pierre suivent un ordre chronologique. Quant à moi, j'ai savouré chaque histoire, aucune ne m'a laissée indifférente. Mais ma préférence est allée à la première , celle d'Hermès, beau jeune homme sensible de l'antiquité, et la dernière, particulièrement touchante, qui concerne la famille même de l'auteure.

Toute la palette des sentiments s'est exprimée dans ces textes: amour, passion, cruauté, indignation. Et l'humour et la poésie s'y associent. L'émotion, la mélancolie nous prennent souvent.

Blandine le Callet a atteint son but: nous rendre vivant le souvenir de ces êtres tombés dans l'oubli, scellés dans leur lit de pierre. Et c'est là l'essentiel.
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Blandine le Callet est une auteure montante. J'ai enchaîné cet été La Ballade de Lila K, puis Une Pièce Montée, pour enfin finir avec Dix Rêves de Pierre ; et quelle agréable surprise !
Comme les romans précédents, ce dernier ouvrage se lit en une seule traite et se dévore du début à la fin.
Recueil de 10 nouvelles, il retrace des histoires inspirées d'épitaphes réelles, par ordre chronologique de l'Antiquité à l'époque contemporaine. Dix Rêves de Pierre n'est pas simplement un ouvrage parlant de la mort ou un atelier d'écriture créé à base d'épitaphes. Au fil de ses nouvelles il nous plonge dans divers quotidiens qui auraient pu être les nôtres, racontés d'une façon légère mais efficace et bien souvent émouvante. Au sein de chacune de ses nouvelles, Blandine le Callet entraine ses personnages vers une mort certaine – plus ou moins inattendue - mais déroule également la trame sur fond d'histoire fort bien documentée.
Le thème de l'amour y est omniprésent et entoure ces nouvelles d'un baume apaisant et poétique, ici rien n'est violent, la mort n'est qu'une suite logique de la vie, un retour à la terre normal comme nous devrions pouvoir l'accueillir dans nos vies actuelles. Il est néanmoins synonyme d'émotion et de tristesse, ce que démontrent fort bien ces réelles épitaphes qui redonnent vie - et mémoire - à ces défunts et à leurs proches le temps d'une lecture.
J'ai, ceci dit, été étonnée de comprendre au fur et à mesure quel étrange fil directeur pouvait lier chacune de ces histoires, et me pose la question de la motivation de l'auteure à placer ce symbole, qui néanmoins est une fort bonne idée (je ne révèlerai pas le thème pour ceux qui n'auraient pas encore lu l'ouvrage).
Ces trois romans de Blandine le Callet sont à conseiller grandement, et c'est avec une grande impatience que j'attends désormais le prochain livre, et me jetterai dessus sans même prendre par avance connaissance du thème, car il est certain que chaque lecture de cette auteure est un agréable moment à passer en compagnie de personnages bien vivants et fort émouvants.
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En temps normal, j'ai peu l'habitude de trainer dans les cimetières, ces lieux qui m'ont toujours un peu déprimé, alors même, que comme beaucoup de gens, j'ai des êtres chers qui y reposent aux quatre coins de la France.

Et pourtant, ces deux dernières semaines, au gré de mes voyages hexagonaux, j'ai eu l'occasion d'aller visiter deux de ces lieux de sépulture, afin d'aller voir, les deux fois, des tombes de grand peintres, respectivement celle de Matisse à Nice, et celle de van Gogh à Auvers sur Oise, tout proche de mon maison natale, et où pourtant je n'étais encore jamais allé.

Comme je venais tout juste de lire le dernier recueil de nouvelles de Blandine le Callet, Dix rêves de pierre, je me suis surpris, lors de ces deux visites, à lire quelques épitaphes; vous savez, ces fameuses inscriptions funéraires, mais je n'en ai trouvé aucune aussi inspirées et mystérieuses que celles figurant dans cet excellente surprise littéraire de ce début 2013.

Le projet du livre de l'auteur de cette pièce montée que j'avais beaucoup aimé est particulièrement originale et séduisante : à partir d'épitaphes relevées sur d'anciennes tombes, Blandine le Callet redonne la parole aux vivants juste avant leur mort, elle nous dit ainsi à quel point la vie est intense jusqu'au dernier moment.

Ces fragments de mémoire sont peu de chose, mais c'est assez pour faire surgir, par le biais de l'écriture, une forme de «mémoire fictionnelle» de ces personnes dont le temps a effacé l'existence.


L'auteur arrive à s'inspirer de ces quelques lignes gravées dans la pierre pour raconter les derniers mois, les derniers jours ou les dernières heures de la personne disparue.

La romancière réunit ainsi dans ce recueil des épitaphes authentiques, à partir desquelles elle imagine les dernières heures, les derniers jours ou les derniers mois du défunt. Elle ressuscite un jeune esclave à qui l'on vient d'offrir sa liberté, un philanthrope piégé dans l'étouffant huis clos d'un bordel parisien, deux êtres unis par un amour hors norme en route vers leur destin, une vieille dame acariâtre rédigeant son testament, et bien d'autres encore...



De la même façon que l'on se prend à imaginer la vie des habitants d'un appartement illuminé dont l'on aperçoit l'intérieur à la faveur de la nuit tombée, on essaye d'imaginer la vie qu'ont pu connaître ceux dont les nom - prénom et les années de naissance et de mort figurent sur des pierres tombales ou des monuments aux morts.

Et si le résultat est forcément inégal, avec des nouvelles plus faibles que les autres, certaines sont vraiment très réussies, comme cellele du mécène qui meurt dans un lieu de perdition, malgré une vie irréprochable, ou encore celle de cette vieille dame, qui n'arrivera pas à rédiger un testament équitable entre tous sa progéniture, ce qui entrainera ce cruel et cocasse épithate : "Maman, tu as semé la zizanie entre tes enfants. Repose." !

Et un peu comme dans le dernier recueil de nouvelles d'Eric Emmanuel Schmitt (décidement, je devrais lire plus de recueils de nouvelles, car c'est souvent une excellente surprise) , j'ai particulièrement apprécié la postface , qui explique d'où viennent toutes ces nouvelles, d'où viennent ces choix, les recherches réalisées, l'écriture du livre :

Bref, une sorte de making off particulièrement réjouissant, où l'on ressent intensement, comme dans l'ensemble de cet ouvrage, la sensibilité et la délicatesse de la plume de Blandine le Callet, dont je vous conseille tout particulièrement la lecture de ces dix rêves de pierre .

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Coup de coeur 2013 pour ce livre dont la couverture m'a appelée à lui !

La quatrième de couverture m'a intriguée.

Partir d'épitaphe pour remonter le temps de la vie des ces morts auxquels les vivants avaient voulus rendre hommage.

Certes ils sont tous morts et pourtant cet ouvrage nous parle de la vie.
Et tout y est poésie.
Bien sûr, certaines nouvelles sont plus difficiles que d'autres, elles nous touchent profondément.

C'est un bel hommage de Blandine le Callet à ces disparus.

Au final ,j'avoue avoir été séduite par toutes les nouvelles présentes au recueil et en être arrivée à regretter que le livre s'achève si vite.

J'aime la dernière nouvelle, qui donne un sentiment d'angoisse mais aussi qui rassure par la présence de ce chien qu'on retrouve dans plusieurs nouvelles ...

Oui la mort est la continuité de la vie et oui avant d'être morts, ces gens ont eu une vie !

J'aimerai quand même donné des mentions spéciales : Hermès, Place de Grève, les Hortensias, Mon Bébé, Quistinic.

Je remercie l'auteure pour la postface qui nous éclaire.

Enfin je l'avoue, c'est avec tristesse que je vais rendre ce livre demain à la bibliothèque en espérant que de nombreux lecteurs l'emprunteront et rendront juste à ce beau recueil.
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Grâce à l' incitant critique de Sabine59 sur ce livre, je me suis empressée de le commander pour m'y plonger au plus vite. Un grand merci pour ce beau partage qui m'a permis de découvrir d'une part Blandine le Callet et d'autre part un recueil  aussi magnifique qu'original.

Dix rêves de pierre : dix épitaphes funéraires réelles à partir desquelles l'auteure a construit une histoire, imaginé des vies. Rien de macabre ni même de gothique dans ces évocations. Chaque récit vibre d'émotions, d'amour et de lumière. La mort fait partie du cycle de la vie. Redonner un souffle nouveau à ces défunts souvent oubliés est un bel hommage que Blandine le Callet rend à ces inconnus et à la mémoire mortuaire plus généralement.

Les différentes nouvelles nous transportent par la magie de l'écrit en des temps et lieux inabordables. En effet, les premières concernent l'Antiquité et le Moyen-Âge, entre les confins de l'Empire des Césars, la Lugdunum gallo-romaine et l'ancien duché de Normandie après la conquête de l'Angleterre par Guillaume. L'auteure dépeint avec justesse et concision chaque époque traversée. Ces voyages dans le temps contribuent à rendre la lecture passionnante et riche de découvertes.

L'écriture de Blandine le Callet m'a beaucoup émue. Les histoires ne sont pas très longues mais elle a su les remplir de beauté, d'empathie et de sentiments auxquels il est impossible de rester de marbre. Je me suis sentie proche de tous ces personnages. Et quel style! Sa plume retrace les existences avec autant de finesse que de délicatesse. Chaque mot, chaque phrase sonnent juste et résonnent longtemps dans mon esprit, y gravant durablement chaque récit comme autant de frères et soeurs humains aujourd'hui disparus.

Originalité, beauté, respect, textes raffinés, ce recueil a absolument tout pour lui. S'il était un regret à avoir, c'est qu'il n'y ait pas plus de rêves de pierre.
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J'ai été plutôt agréablement surprise par ce recueil de nouvelles ou l'auteur imagine les derniers instants de personnes décédées suite au épitaphe sur les tombes.

J'avoue qu'en ce moment je n'ai pas la main chanceuse sur le sujet des lectures choisies mais à ma grande surprise la plume de Blandine le Callet et très agréable à lire et le fait que cela soit des nouvelles courtes est particulièrement bien choisi.

Il y en a de toutes les époques, les premières de ce recueil datant de l'antiquité jusqu'à l'époque actuelle, je pensais d'ailleurs lire une ou deux nouvelles par jour faisant duré ce bouquin mais j'ai tout lu en une journée à différent moment mais le concept et tout de même intriguant et on a envie de lire d'autres histoires.

Comme dans chaque recueil de nouvelles il y en a des bonnes et de moins réussis c'est aussi le cas ici mais l'ensemble est plutôt homogène.
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L'amour est-il soluble dans la mort ?

Quel point commun entre un esclave turque précepteur en 120 de notre ère, un membre de la Société de Charité parisienne mort au bordel au milieu du XIXème siècle et un enfant martyr à Lyon au IIème siècle ? : un voyage dans le temps et dans l'espace, dont le guide est un mystérieux chien jaune.
Quelle bonne idée que cet exercice de style, de création de nouvelles à partir d'épitaphes de cimetières… et exercice réussi !
Ce n'est pas coutume, mais le recueil se termine par une postface aussi passionnante que l'une des nouvelles : l'auteur y explique le pourquoi et le comment de ce travail de longue haleine. de sa propre histoire, issue d'une famille où l'on ne parle pas beaucoup, l'auteur a sorti de l'oubli dix personnages, parce qu'il est souvent bien plus confortable de parler des inconnus que de ses proches.

Loin d'être un recueil sur la mort, il s'agit plutôt d'un livre sur la vie avec des portraits matière à explorer des sentiments humains universels.

Et vous, quelle épitaphe souhaiteriez-vous sur votre tombe ?
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