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Lire "Chanson bretonne" en étant confiné au bord de la mer, c'est un grand bol d'oxygène. le mot chanson est parfaitement adapté, c'est en fait une chanson poétique qui vous emmène très loin dans les rêves et les émotions. Je ne suis pas Breton, mais à travers ce texte éblouissant je crois avoir capté (glané?) un peu de l'âme du pays breton.
J'ai eu la chance de séjourner quelques jours à Sainte Marine, de parcourir Benodet plus touristique et Loctudy. Saint Marine est un village où l'on se sent bien. le paysage de l'Odet, de l'embouchure sur l'océan, des arbres magnifiques, des fleurs dans la lande, tout cela vit sous la plume de JMG le Clézio. Des petites maisons sur le port, avec quelques petits bateaux, le calme et la sérénité! Merci Mr le Clézio pour une si belle et touchante chanson.
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JMG le Clézio nous livre deux récits de souvenirs d'enfance, sachant, que comme il l'explique lui-même à plusieurs occasions, les souvenirs sont souvent une interprétation subjective du passé pouvant s'éloigner du réel. Adolescent, pendant ses vacances, il séjourne en Bretagne et évoque des anecdotes, des rencontres, des gens, des situations, un environnement des années 1950. Il égrène une nostalgie plus tournée sur lui même, et son cheminement personnel que sur les changements, pourtant importants de l'aménagement du territoire. Malgré quelques constats désolants sur les nombreux rond-points, les zones industrielles et commerciales jouxtant les villes, il reconnaît volontiers que le niveau de vie de la population s'est bien amélioré. Une déception perceptible sur la déshérence de la langue Bretonne l'attriste. le second récit, se déroule pendant la guerre, entre 1940 et 1945, des souvenirs d'enfant après ceux de l'adolescent qui évoquent la peur, la faim, le courage et la solidarité, en particulier lorsqu'il évoque l'attitude des habitants de Saint-Martin Vésubie qui ont hébergé et sauvé de nombreux juifs. La qualité d'écriture de l'auteur donne de la chaleur et de l'humanité à ces deux récits, mais on pourra préférer leur préférer des ouvrages plus romanesques.
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Un peu de lecture en ces temps difficiles :
Dans Chanson Bretonne suivi de L'enfant et la guerre, Deux contes, sorti il y a quelques jours, J.M.G le Clézio raconte ses souvenirs d'enfance lorsqu'il venait passer ses étés à Sainte-Marine dans le Finistère de 1948 à 1954. Il décrit la disparition rapide d'un monde et d'une langue… le symbole du changement et du modernisme, il le trouve dans le Pont de Cornouaille qui remplace le bac qu'il prenait enfant pour aller de l'autre côté de la rivière, à Bénodet. Il écrit : « Cela a pris un air urbain, définitif, c'est puissant et inamovible comme un barrage. Je ne suis jamais retourné sur le pont. »
Le deuxième conte raconte sa période enfant dans la région de Nice pendant la guerre. Souvenirs de faim et de bombes, en des temps encore plus difficiles.

Lien : https://fabilemg.com
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Une madeleine sonore

Quelle est cette « chanson bretonne » qui revient à la mémoire de JMG le Clézio, l'écrivain de « Désert », de « Gens des nuages » et de tant de titres encore qui évoquent plutôt l'île Maurice, l'Afrique, le Maghreb ou le Nouveau-Mexique que le cap Finistère ? Cette chanson s'élève d'un petit coin de Bretagne, situé sur une rive de l'Odet, juste en face de Bénodet, à Sainte Marine.
L'auteur y est venu enfant, chaque été entre 1948 et 1954. Il y est retourné adulte pour y retrouver l'écho de ce pays breton dont il admire l'authenticité et la force identitaire. Tout a bien changé depuis, mais il y entend encore les accents du vieux « patois » d'une langue dont l'Académie et l'École interdisaient l'usage aux enfants à cette époque. Il y avait là pourtant un vrai « cheval d'orgueil » que les « Yanik, Pierrik, Fanch, Soizik » ont dû brimer sous prétexte de « réussir leurs études ».
Les notes de la « chanson » lui sont maintenant jouées par des objets devenus « décoratifs », « fétiches du temps jadis » : la pompe à eau du vieux village, les rouages des chaînes du bac, les bornes kilométriques. Chemin faisant, le long de ces rues, de ces sentiers rongés par la modernité, c'est une madeleine sonore qui réveille la mémoire de l'auteur : il entend encore la musique d'un sonneur sur la lande, les « sons aigres des binious et des bombardes » dans le château disparu du Conquer, « un chant vernaculaire » qu'entament des paysans, ou bien encore, certains soirs de tempête, du côté des menhirs, dolmens et peulvens, la vibration particulière de la « Roche qui chante ».
Par les réminiscences, il parvient à ressusciter « cette chaleur des fêtes de nuit, avec le fond sonore aigrelet du biniou et de la bombarde, et que le vent à emportées ». Magie d'une écriture qui vient aussi jusqu'à effleurer les touches les plus intimes du lecteur.

Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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Chanson bretonne suivi de L'enfant et la guerre : Deux contes. J. M. G. Le Clezio
C'est la Bretagne de son enfance que Le Clezio nous « chante » dans ce premier bref récit qui se prolonge dans le second conte en arrière-pays niçois, là où il est né. Pas de plaintes nostalgiques dans les mots choisis par l'écrivain qui bien que né en 1940, a quelques souvenirs de la fin de la guerre. Témoin d'une époque révolue, Le Clezio quoique ne parlant pas couramment le breton, se plait à user de mots de la langue de ses aïeux pour exprimer le fond de sa pensée et la douceur pastorale des images des moissons à l'ancienne et des fêtes villageoises à Sainte Marine près de Quimper. Comme il le dit si bien, tout est à la même place dans le petit village, mais quelque chose a changé, le temps a usé et repeint, modifié l'échelle surtout et modernisé le paysage. Et l'auteur de se poser la question pour connaître les raisons du manque de résistance des bretons pour pérenniser leur idiome. Pourquoi ont-ils cru que la langue bretonne les rejetait dans une catégorie inférieure et les condamnerait à la misère ou à l'ignorance ?
Le Clezio se souvient de la violence des tempêtes marines et aussi de la brûlure du soleil certains jours, la solitude des criques encombrées de galets géants où venaient exploser les vagues. La culture du terroir est omniprésente dans cet hymne à la Bretagne de ses lointains ancêtres.
C'est le 28 juillet 1488 que la Bretagne a perdu son indépendance. Vaincues par le roi de France à Saint Aubin du Cormier près de Rennes, les troupes du duc François II et de la duchesse Anne se rendirent et se soumirent à la suzeraineté de la France pour toujours. Faisant partie du butin, la duchesse Anne dut épouser le roi de France Charles VIII.
Dans ces deux contes, l'enfance est au coeur du récit et connaissant bien moi-même la Bretagne pour y avoir passé toutes les vacances de mon enfance chez ma tante dans le Morbihan à partir de 1950, j'ai retrouvé ses sensations, des sentiments que j'avais ressentis jadis. Mes souvenirs ont repris de la couleur en lisant la Bretagne de le Clezio. Par contre étant né quatre années après l'auteur, je n'ai pas de souvenirs de la guerre. Mes plus anciens souvenirs, je les date à l'été 1947, l'un des plus chauds du siècle. Pour l'auteur la mémoire aussi commence vers trois ans. Les moissons manuelles à Roquebillière et glaner les épis perdus, ce geste très ancien, restent à jamais gravées dans sa mémoire, car après la guerre, tout changera avec la mécanisation des travaux agrestes. Mais comme dit bien l'auteur, la mémoire est un tissu fragile, facilement rompu, contaminé, un mélange confus et contradictoire. On ne peut pas toujours mettre des mots sur ce que l'on ressent à cet âge.
La guerre, ce fut aussi la faim, une faim permanente que décrit bien l'auteur, un vide au centre du corps. Ce fut également la famille Le Clézio coupée en deux au début de la guerre, avec un père mauricien en mission en Afrique équatoriale et sa mère française dans la France occupée, un retour du père impossible durant sept ans, une séparation dont a beaucoup souffert l'enfant. Puis ce sera le départ pour l'Afrique en 1947 où il va découvrir la liberté, le plaisir des sens et l'abondance de la nature. Mais aussi l'injustice fondamentale de la colonie et l'arrogance des administrateurs coloniaux. Cela est une autre histoire…
L'auteur nous donne aussi l'origine de son nom, Ar Kleziou, qui décrit un lieu dit « le grand talus ». Deux contes à connotation autobiographique, tout simples mais prenants et émouvants, grâce à une belle écriture, plutôt onirique et insouciant pour le premier et plus douloureux pour le second : l'enfant né en 1940 n'a jamais connu la paix lorsqu'il commence à avoir des souvenirs…
Deux textes magnifiques.
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Chanson bretonne suivi de l'Enfant et la guerre de J.M.G. LE CLEZIO ( Gallimard - 154 pages)

Un pur bonheur ! Je me suis régalée du début jusqu'à la fin.

Il faut dire que je ne suis jamais déçue avec J.M.G. le Clezio. J'ai aimé tous ses livres .... Il m'en reste quelques uns à lire....

Il m'a fait rêver dans le désert, sur l'Ile Maurice.... Lire :( le désert- le chercheur d'or-La quarantaine ...)

Si vous aimez la Bretagne n'hésitez pas ! Il m'a fait découvrir la véritable Bretagne.

Il nous fait vivre dans la Bretagne de son enfance qui a bien changé aujourd'hui.

"La véritable faim, elle reste à jamais". A la fin du livre, il nous parle de ses souvenirs de guerre à Nice et dans l'arrière pays .....

Merci Christine pour m'avoir prêté ce magnifique roman.

A lire !
Mireine
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J'ai été plutôt déçue. En fait la catégorie littéraire annoncée - "conte" - signifie ici que, la mémoire des faits étant lacunaire, le récit est "augmenté" par des suppositions, des impressions, des analyses a posteriori.
Dans "Chanson bretonne", on a droit à une petite leçon (intéressante) de langue bretonne. Vers 10-12ans JMG passe ses étés en Bretagne et parle, entre autres, de l'évolution du monde rural. Ce n'est pas propre à la Bretagne et, dans certains pays d'Europe, on a connu ce monde d'antan jusqu'à il y a peu.
Dans "l'Enfant et la guerre", JMG est trop jeune (moins de 5 ans) pour comprendre les évènements de la 2de guerre mondiale et il nous transmet donc un récit plutôt réduit.
Bien sûr, venant d'un prix Nobel, ces propos nous intéressent malgré tout.
Mais il n'y a pas la magie, la poésie présentes dans maints romans de JMG.
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Enfances d'un autre temps


A n'en point douter, je préfère Le Clézio dans le registre fictionnel plutôt que celui de la remémoration. Je le trouve plus à l'aise avec ses personnages fictifs qu'avec sa propre matière où l'imagination est par définition limitée. Ses enfances, que ce soit la petite pendant la guerre ou plus âgée à Sainte-Marine en Bretagne n'ont rien de singulier. Seul le témoignage pour l'histoire d'un grand écrivain et l'étalement d'une prose toujours au niveau justifient l'entreprise.

Bien sûr les années de guerre furent pénibles et difficiles, la mort rodait, Mario en aura fait les frais, mais on imagine que ce fut le lot commun de tous ceux qui traversèrent l'événement.

Chanson bretonne est une lettre d'amour à une Bretagne profonde aujourd'hui disparue. En l'espace de quelques années, nous dit Le Clézio, tous ses fondamentaux disparaissent au profit d'une unification occidentale.

Alors que L'enfant et la guerre serait l'expression de ressentis d'une période troublée, où l'enfermement et la faim surgissent comme le souvenir des portes de l'enfer. Chacun des deux contes, qui seraient en vérité plus proche de la mélopée autobiographique, raconte avec précision un Le Clézio en germe. Une nostalgie froide des premières années de l'existence dans une Bretagne authentique ou mythifiée et un arrière-pays niçois encore plus lointain dans l'échelle des âges. Rajoutons à cela les évocations africaines et mauriciennes, le tableau est complet.

Pour conclure, un Le Clézio intéressant mais pas passionnant comme il a l'habitude d'en livrer. On perçoit les couleurs des lieux et des temporalités qu'il évoque mais pas le coeur vibrant qui devrait allumer le nôtre. Il manque ce petit supplément d'âme littéraire qui embarque définitivement le lecteur vers la cause de l'auteur. C'est un document, certes correctement rédigé, mais qui comme tout document impose une barrière glacée entre Le Clézio et nous.

Des ajoncs aux champs de blés, un voyage dans les souvenirs primaires d'une de nos plus belles plumes.




Samuel d'Halescourt
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Un voyage dans la Bretagne de son enfance, et plus particulièrement à Sainte Marine près de Bénodet. Sans aucune nostalgie il évoque les divers moments de son existence depuis la guerre avec des mots empruntés à la langue bretonne, et nous décrit une nature magnifique au gré des saisons. le texte est bercé par une douceur pastorale qui fait vibrer les épis de blé en été.......
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Souvenirs d'enfances qui résonnent dans ma tête, la mer, la montagne, les adultes, les odeurs, les bruits. Banal ? Non : Le Clezio ou le Cleziou.
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