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3,66

sur 254 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Laïla, petite fille sans famille, volée et vendue, va nous emmener sur les routes de l'exil. Une quête d'identité, d'amour, d'appartenance à un groupe, une tribu, d'une famille. C'est une bien triste histoire mais à la fois porteuse d'espoir, pousser les portes, s'enfuir pour ne plus subir, voilà ce que je dirais de ce récit. Je n'ai pas vraiment ressenti "le conte" annoncé en 4ème de couverture, mais bien un roman.
Toujours une plume agréable, des personnages attachants et touchants, une histoire qui nous bouscule et nous dévoile l'envers du décor.
Un roman qui se dévore.
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« Poisson d'or », c'est le l'histoire de Laïla, volée à ses parents vers l'âge de six ans. Elle ne connaît rien de sa famille, rien de ses racines. Elle sait juste qu'elle est une Hilal, une tribu arabe qui a émigré en Afrique du Nord. Sa peau est noire et elle est sourde d'une oreille. Elle vit ses premières années sur une terre qui n'est donc pas la sienne, auprès de celle qui l'a achetée, Lalla Asma. A la mort de cette femme, un long périple commence pour Laïla, fait de rencontres, de nombreux pièges, de la découverte de la misère humaine et de ses violences. Laïla est en exil, elle cherche sa voie et son identité en partant toujours plus loin. En fuyant ? du Maroc aux Etats-Unis en passant par la France, nous suivons donc le voyage initiatique de Laïla : entre des rencontres lumineuses et des désillusions bien amères, entre la découverte de la littérature et de la musique, entre les chutes et les espoirs déçus, la jeune fille continue son périple. Jamais elle ne se pose longtemps en un lieu. Car au final, on ne peut achever son errance quand retrouvant son point de départ.

Une nouvelle fois, Le Clézio revient sur ses thèmes de prédilection, le voyage et l'exil. Une nouvelle fois, c'est une jeune fille qui est au coeur de son récit, Laïla. Laïla, privée de son histoire originelle, tente de se trouver quelque part. Partir, pour mieux se retrouver. A travers elle, il donne la parole aux exclus, aux immigrés, à ceux qui quittent tout et qui se retrouvent vulnérables face au monde moderne sans pitié. Le Clézio n'hésite pas à montrer les violences subies par ces êtres fragiles. Les lieux et les personnes représentent de nombreux pièges à celui qui est étranger. Derrière un semblant de compréhension ou de gentillesse, c'est le vice et la fourberie qui se cachent. le réconfort, Laïla le retrouve auprès des siens, les exilés. Peu d'espoir dans ce récit alors me direz-vous ? Rappelons qu' à travers son style très poétique, Le Clézio nous donne surtout à voir la réalité, celle que l'on aimerait cacher. Il dénonce ce qu'il ne supporte pas sans tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Certes, l'histoire de cette jeune fille est invraisemblable. Mais c'est là tout l'art du romancier qui sait nous envoûter tout en nous faisant passer un message concret. L'histoire de Laïla est avant tout un conte du réel et comme dans tous les contes, on en retire une morale. Et la morale, chez Le Clézio, est toujours très belle.
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Laïla est une jeune africaine, vendue à Lalla Asma alors qu'elle n'était qu'un bébé. Toute son enfance elle a vécu enfermée chez cette vieille dame qui lui a tout apprit. Alors que Lalla Asma meurt, Laïla va ensuite être confrontée sans cesse à toutes les épreuves les plus difficiles de la vie. Ses aventures sont racontées par J.G. le Clézio avec une très grande authenticité ; Laïla va d'abord tomber dans un fondouk ou elle apprendra le vol, la liberté d'action, elle sera choyée par ses "princesses". Puis elle connaîtra la vie dans les bidonvilles, elle fuira par la suite en Europe, ou elle sera une sans papiers, elle fera la rencontre de Nono, d'El Adj, et de la Musique. Elle partira en amérique, chez Simone la chanteuse ; elle fera la rencontre de Jean Vilan, l'amour de sa vie. Alors qu'elle revient en Europe, dans le Sud, elle se fait agresser et devient sourde ; mais elle continuera la musique, Nina Simone, Billie Holiday...
Finalement elle retournera en Afrique, et ressentira son village natal.

Au travers de tout ce tableau assez noir de la vie, le vagabondage, la solitude, la souffrance, Le Clézio nous montre symboliquement une recherche de soi.
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Un vrai délice.. On s'installe et on lit, comme assise à côté d'un conteur.. Et l' histoire se déroule, à la première personne, comme une odyssée, un flux d'expériences de vie, à mesure que la protagoniste grandit, de petits boulots d'enfant brutalement enlevée dans sa petite enfance, jusqu'à la jeune femme aux multiples boulots, qui s'installe successivement dans des taudis sordides ou la solidarité joue à plein, ou dans des appartements plus "bourgeois" d'où, invariablement, elle finit par devoir partir vite... Pour se sauver. On passe du Maroc à la France, puis aux Etats-unis : les mille vies d'une très jeune femme, autodidacte, musicienne... Sourde...
Une très belle technique narrative, avec des phrases simples qui, mine de rien, annoncent les grands tournants/retournements dans la vie de l'enfant, la jeune fille, de la jeune femme. Avec comme une soif de vivre inextinguible qui coule de chapitre en chapitre, malgré la violence, la convoitise des hommes, le racisme latent. Mais aussi de belles rencontres, comme des jalons de terre ferme dans le flot de cette poussée en avant.

Un très beau conte emporté par l'écriture enchantetesse d'un Le Clezio inspiré... Et inspirant. Merci Monsieur J. M. G!
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Ce roman se lit comme un conte, comme peut d'ailleurs le suggérer le titre du livre.
Leila raconte son enfance, celle d'une jeune marocaine coupée de sa famille à la suite d'un rapt, et dont la jeunesse n'a été qu'une suite d'errances, au hasard de rencontres qui l'ont conduite dans le Nord du Maroc, puis à Paris, à Nice, aux Etats Unis, puis à nouveau dans son pays natal.
Leila est belle, intelligente, pleine d'énergie. le long de sa route, elle parviendra à s'instruire, en apprenant et en apprivoisant le monde, elle saura vaincre ses angoisses et s'élever jusqu'à découvrir l'amour d'un homme et celui de la musique.
Un très beau personnage de femme, esquissé par JMG le Clézio.
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« Quand j'avais six ou sept ans, j'ai été volée. Je ne m'en souviens pas vraiment, car j'étais trop jeune, et tout ce que j'ai vécu ensuite a effacé ce souvenir. C'est plutôt comme un rêve, un cauchemar lointain, terrible, qui revient certaines nuits, qui me trouble même dans le jour. Il y a cette rue blanche de soleil, poussiéreuse et vide, le ciel bleu, le cri déchirant d'un oiseau noir, et tout à coup des mains d'homme qui me jettent au fond d'un grand sac, et j'étouffe. C'est Lalla Asma qui m'a achetée ». Elle l'a appelée Laïla, la nuit.

Ainsi commence les aventures d'un poisson d'or d'Afrique du Nord, seule face à l'adversité. Guidée par sa soif d'indépendance et de liberté, ses désirs de construction en passant par l'instruction , à la recherche de ses origines, pendant seize années, ses pas la mèneront du Fondouk des princesses prostituées aux milieux les plus favorisés de l'Occident qui lui offriront l'hébergement en se donnant bonne conscience.

Ce livre déniché au plus profond d'un rayon d'une boutique de livres d'occasion est venu comme un cadeau combler deux soirées de couvre-feu. Happée par l'histoire, émue par le combat et la résilience de la jeune héroïne, admiratrice de JMG le Clézio, de sa culture et de son écriture, j'ai adoré ce « roman-conte » dont je prolongerai le souvenir en lisant « « les damnés de la terre » de Frantz Fanon, livre fétiche de Laïla.
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Poisson d'or
J. M. G. Le Clezio (né en 1940)
Prix Nobel 2008
Elle avait six ou sept ans, elle ne sait plus au juste, mais elle sait qu'à cette époque elle a été volée à sa famille, un cauchemar lointain et terrible qui revient souvent hanter ses nuits. Saisie tout à coup par des mains d'homme et jetée au fond d'un sac où elle étouffait, elle revit le jour chez Lalla Asma, une vielle juive espagnole du Mellah (quartier juif au Maroc) qui l'avait achetée. Elle ne se souvient plus non plus de son vrai nom, celui que sa mère lui a donné à sa naissance, ni du nom de son père, ni du lieu où elle est née. Lalla Asma l'appelle Laïla, la nuit en hébreu. Elle sait qu'elle vient du Sud car elle a la peau sombre.
Lalla Asma considère Laïla comme sa fille et lui fait l'école.
Lalla Asma a un fils, Abel qui est marié à Zohra, une belle fille qui déteste Laïla tandis que Abel se livre en cachette à des attouchements sur la jeune Laïla.
Huit années on passé, et à la mort de Lalla Asma tombée malade, Laïla âgée de quinze ans n'a d'autre choix que de s'échapper pour ne pas tomber aux mains de Zohra et d'Abel. Elle se réfugie chez Jamila, l'accoucheuse du village, à la tête d'une maison de six « princesses » entourées d'un tourbillon d'hommes riches arrivant dans de belles voitures américaines et emmenant les filles en vadrouille…
Laïla connaît des jours de bonheur et de liberté jusqu'au jour où elle commence à voler par jeu, suivant en cela le mauvais chemin de Selima. Peu à peu elle perd le sens de la mesure et n'accepte aucune autorité. Durant cette époque de sa vie, elle forme son caractère et devient inapte à toute forme de discipline, encline à ne suivre que ses désirs. Elle connaît les postes de police et les juges.
Finalement elle trouve un emploi chez les Delahaye et revoit Zohra qui décide de la fiancer contre son gré. Il lui faut à nouveau fuir et rejoint le port de Melilla, puis l'Espagne et la France où elle va se cacher à Paris dans un abri où vivent des sans papiers, sous la terre comme des cafards, pour ne sortir que la nuit. le jour elle lit, la nuit elle rode. Elle trouve des emplois précaires et va de galère en galère, évite les loubards et les flics. Elle se fait des relations et obtient un passeport. Elle rêve de partir au loin, mais elle est persuadée qu'il n'y a pas un seul endroit au monde pour elle, et que partout où elle ira, on lui dira qu'elle n'est pas chez elle et qu'il faut qu'elle aille voir ailleurs.
Nice, Paris, Boston, Chicago : elle bourlingue de squats en hôpitaux, chante, joue du piano, fait de bonnes et de mauvaises rencontres, et sombre dans une instabilité chronique. Jusqu'au jour où elle entrevoit où peut se trouver le havre de paix…
On ne vante plus le beau style de le Clezio qui réussit le tour de force de se mettre dans la peau de Laïla qui est la narratrice.
Un très beau roman : l'histoire d'une fillette noire volée, battue, rendue à moitié sourde à l'âge de six ans, et qui va courir le monde en quête de son identité, d'amour et de famille. le credo de Laïla : ne jamais subir pour éviter les pièges !
Un roman initiatique pour une inlassable quête d'identité.



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En lisant ce livre, je voyageais auprès de Laïla. C'était fabuleux, je voyais les couleurs, les paysages, les habitations, les personnages. Tout est écrit pour être emporté. J'ai eu beaucoup de mal à présenter ce livre à mon entourage. À expliquer pourquoi le lire était quelque chose d'important. Tout simplement parce qu'il nous fait voyager, aimer nos racines, et nous prouve que chaque personne, chaque rencontre change le cours de notre vie. Chaque contact nous apprend plus sur le monde qui nous entoure, et nous permet de voir les choses différemment. Ce livre nous rappelle la richesse des rencontres, et à quel point elle n'a pas de prix.
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JMG le Clezio est un auteur à lire absolument: la simplicité des textes le rend très accessible, son écriture soignée en fait un ambassadeur indéniable de la langue française et le voyage un thème omniprésent dans ses romans.
Dans Poisson d'or, la fuite et la recherche d'un ailleurs rythment la vie de Laïla depuis qu'elle a été volée et revendue enfant, quelque part en Afrique subsaharienne. le mouvement se confond avec l'errance : faut-il savoir d'où l'on vient pour goûter à la vraie liberté ? Un roman magistral et éclairant - encore terriblement actuel - sur le déracinement et la condition de migrant, tout en portant une réflexion plus intime sur l'identité et le sentiment d'être en exil de soi.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Une histoire touche d'une jeune fille que l'on voit grandir, traverser de nombreux obstacles sans jamais baisser les bras. La plume de l'auteur et fluide, elle est digne d'un prix Nobel de littérature. Néanmoins, je dois avouer être un peu déçu par la fin de l'histoire. C'est une fin ouverte qui peut être interprétée de plusieurs façons, mais je l'ai trouvé moins percutante que les autres scènes de ce livre.
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