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4,1

sur 574 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un bon thriller bien noir, dans lequel les méchants sont très méchants et les gentils assez absents . Venant de finir la lecture du roman d'Alex Jenni "L'art français de la guerre", j'ai trouvé par comparaison l'écriture d'Hervé LeCorre pleine de punch.
L'auteur aurait pu faire l'impasse sur les évènements d'Algérie qui éloignent le lecteur du coeur du roman et qui auraient mérité un autre développement .
J'aimerais bien qu'on explique comment, au mois de janvier suivant décembre 1944 , ils avaient, à Bordeaux, entendu parler de Stalingrad et pas du débarquement en Normandie. Erreur de chronologie ou du typographe page 484 ?
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Bordeaux dans les années 50, sur fond de guerre d'Algérie… Heureusement que j'avais lu de bons avis sur ce roman noir, très noir, car j'aurais pu l'abandonner dès la première scène, très dure. le style aussi m'a maintenue à flot, un joli contraste entre les dialogues truffés, sans que cela fasse cliché, d'expressions des années 50, et les évocations descriptives, celles de la ville grise et enfumée, ou les intérieurs, cafés, garages, très visuelles, parfois poétiques.
On comprend vite qu'il s'agit d'une histoire de vengeance et que le commissaire Darlac, une belle ordure, que même ses sbires regardent avec autant de méfiance que de dégoût, est menacé de représailles, reste à savoir par qui, et à se débrouiller pour trouver des suspects potentiels parmi l'écheveau de personnages, tous bien caractérisés et rendus vivants par la magie de l'écriture.
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C'est un roman très ambitieux qu'Hervé le Corre a écrit. Il mêle les aspects sociaux et historiques de la France des années 50, avec une intrigue fouillée, la poésie et différentes modalités narratives. Un homme Jean Delbos, revenu des camps d'extermination Nazis, décide au bout de plusieurs années, de revenir à Bordeaux pour se venger d'un flic ripoux, Darlac, et retrouver son fils. Une langue très soutenue, des séquences d'action tirées au couteau, la langue du milieu comme dans un polar d'Albert Simonin ... Une réussite
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Livre très poignant . Sinistre par moment et fort interessant pour rendre les tensions qui ont existé à l'après guerre à Bordeaux. On ressent beaucoup de de vraissemblance dans les evenements et les personnages. On ne peut imaginer une fin "à l'américaine" ( ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" .pour autant on ne sort pas déprimé du livre...Ce qui , je dois l'avouer, a été une crainte à un moment donné de la lecture!
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Du très bon, pas de doute sur ce point. Une écriture assez fine.
Pour l'histoire, pas du plus original (je vais peut-être me faire descendre car on parle de l'Algérie et de la deuxième guerre mondiale d'une manière différente). C'est le récit d'un jeune homme plein d'illusions qui découvre la guerre et les atrocités qui vont avec, on ajoute un flic corrompu jusqu'à la moelle (ou presque) et un troisième personnage venu se venger.

L'impression d'avoir deux histoires séparées, dommage on avait envie de plus de chaque histoire.

Décevant car il y avait sûrement matière et assurément l'écriture pour être un classique.
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Livre qui ne peut laisser indifférent de par les thèmes choisis: la collaboration de la Police durant l'Occupation, la guerre d'Algérie, le côté bestial de la nature humaine et de part le style : incisif, vocabulaire riche. En outre tous les personnages sont criants d'humanité dans de ce quelle a de plus fort et de plus abominable.
En outre quelques chapitres sont d'un réalisme impressionnant : la marche de la mort des prisonniers des camps de concentration, une embuscade en Algérie.
Cependant de trop nombreuses et trop longues descriptions de la nature humaine cassent le rythmée l'ouvrage et diminuent la force des idées. Mais cela fait partie intégrante du style de l'auteur
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Nous sommes à Bordeaux vers la fin des années 50 , la guerre est finie depuis longtemps mais elle reste très présente dans le corps et l'esprit de ceux qui ont perdu leur âme pendant cette période . C'est le cas de Jean Dalbos alias André Vaillant , survivant d'Auschwitz , véritable mort -vivant , seulement motivé par la vengeance et l'envie de retrouver son fils , Daniel. Lui , c'est une autre guerre qu'il affronte : celle d'Algérie et ses atrocités commises au nom de la patrie . Entre eux deux se dresse un salaud magnifique : le commissaire Darlac véritable crapule à la gâchette facile surtout quand elle peut éliminer un gêneur qui ose se mettre en travers de sa route . Collabo opiniâtre pendant l'occupation allemande qui n'hésite pas à trahir ses amis et dont les deux obsessions sont l'appât du gain et l'ivresse du pouvoir .
Hervé le Corre nous décrit un Bordeaux disparu où les hangars n'étaient pas encore des centres commerciaux et où les cargos naviguaient encore sur La Gironde . Un livre qui touche avec ces personnages complexes décrits avec justesse . Un livre qui mêle habilement l'horreur des crimes impunis et la beauté des sentiments toujours vivaces . Un livre enfin qui nous rappelle aussi que le bien et le mal peut être histoire de circonstances et que nous avons toujours le choix de notre destinée .
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Après la guerre est un roman noir d'un souffle et d'une puissance rares avec une écriture flamboyante; le livre a reçu plusieurs prix.

Le roman se situe à Bordeaux vers 1958, à une période charnière de la France, treize années après la SGM et le début de la Guerre d'Algérie. La noirceur de l'histoire déteint jusqu'au paysage urbain car la ville baigne en permanence dans le crachin qui se reflète jusque dans les pavés luisants. C'est le retour pour quelques rescapés de la Shoah, aussi le retour à la « normale » avec les collabos qui se sont recyclés tranquillement et un conflit algérien qui commence pour les hommes en âge de s'enrôler.

L'histoire tourne autour de trois personnages : le commissaire Darlac, un ripou sanguinaire, Jean Delbos et Daniel Delbos.

Darlac faisait partie de la police à Bordeaux et faisait la pluie et le beau temps du temps de l'Occupation allemande; il naviguait entre les occupants et la pègre locale. Jean Delbos était un petit malfrat marié avec Olga qui était d'origine juive et communiste. Alors qu'ils se croyaient protégés par Darlac, ils seront envoyés en camp de concentration où Olga mourra dans les chambres à gaz. Leur fils Daniel sera sauvé car ils le cacheront sur le toit de leur immeuble lors de la rafle, puis il sera élevé par des amis.

Dix années après, Jean Delbos revient des camps de la mort tel un fantôme et jure de se venger de Darlac qui est devenu un flic tout puissant dans sa ville. Des crimes seront commis et rapidement Darlac saura qu'il est perdu si Jean Delbos l'attrape. La traque commence, impitoyable jusqu'au dénuement final.

Après la guerre, parfois la guerre continue. C'est toujours la guerre qui baigne dans un désespoir absolu : pour Jean Delbos qui veut se venger, pour Darlac qui sent tourner le vent, pour Daniel qui s'engage en Algérie et connaît les atrocités de la guerre mais aimera faire cette guerre et la vivra comme une aventure capable de donner un sens à sa vie.

Et le décors est Bordeaux et ses secrets politiques, ses compromissions sordides, les retours de veste et les opportunistes de tout cran. C'était à ce qu'il paraît une ville avec une police très zélée et à la solde de l'occupant, avec des gens enrichis par des biens spoliés aux juifs et une résistance affaiblie par les dénonciations.

Les descriptions de la guerre d'Algérie sont aussi un moment fort dans ce livre avec cette scission si marquée entre un monde à l'occidentale et une Algérie profonde, crade et d'un niveau archaïque.

Le langage du livre est très soigné avec deux styles : celui de la pègre locale, cru et savoureux, qui nous rappelle les films de Jean Gabin puis un autre style avec une prose lyrique incroyable pour nous décrire les lieux ( et qui me rappelle celle de Franck Bouysse).

Mais Bordeaux est aussi la ville du bon vin et le livre abonde en réminiscences des crus bordelais (page 440): Darlac renifle, ferme les yeux, se concentre. Traque les arômes. Un jour, un maître de chai lui a expliqué qu'on trouvait dans un vin les senteurs qu'on voulait y trouver. Ou qu'il y en avait toute une gamme dans laquelle on pouvait piocher et procéder ainsi par élimination. Un peu comme un flicard qui ne trouve rien de solide et finit par fabriquer des preuves. Depuis, Darlac se méfie du baratin des amateurs de vins.

Un livre qui nous hante, bien après l'avoir refermé.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Voilà encore un auteur que j'ai découvert grâce au salon #quaidupolar à Lyon cette année.
Après la guerre un ancien flambeur revient à Bordeaux pour faire le ménage et venger son arrestation et déportation, ainsi que celle de sa compagne. C'est sans compter sur les ressources que possèdent toujours celui qui a commis la dénonciation. Sur fond de guerre d'Algérie nous voilà plongé dans un univers glauque où s'affronte les vieux démons.
l'écriture m'a quelque peu déroutée et m'a demandé un temps d'adaptation. le vocabulaire employé est surprenant et nous donne l'impression de regarder un vieux film.
Hormis cela on est vite plongé dans la spirale infernale des règlements de compte tout en se demandant quand cela va s'arrêter. Ils sont tous réunis pour cette plongée dans la pègre bordelaise : les flics ripoux, les anciens malfrats qui traficotent encore un peu, ceux qui savent mais se sont retirés, les prostituées.
C'est parfois sanglants et les scènes de violence, torture plus vraies que nature font qu'on aurait envie d'intervenir pour stopper tout ça. Est-ce ça le secret d'un roman réussi ? alors il me semble que c'est le cas ici. Et si j'ai adhéré de manière mitigé au départ par rapport au vocabulaire j'ai eu hâte de terminer pour connaître la chute.
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Après la guerre et pendant une autre guerre, d'une barbarie à l'autre, un revenant des camps de la mort, André, revient à Bordeaux pour réclamer vengeance contre celui qui a trahi l'amitié, le commissaire Darlac. de compromissions en trahisons, de manipulations en tortures, Darlac a la main-mise sur la ville et lorsque ses indicateurs et complices sont assassinés, il est prêt au pire pour échapper au châtiment. L'errance d'André le conduit à retrouver la trace des amis d'Olga, sa femme, morte dans les camps mais aussi de son fils, Daniel qui part pour l'Algérie où la guerre fait naître de nouveaux démons.

On cherche vainement la pureté dans ce roman époustouflant d'Hervé le Corre. Aucun manichéisme ne guide le système des personnages qui, tous, portent en eux la part du Mal dévolue aux humains. Véritable maudit, Darlac concentre toutes les haines mais André, qui voit dans ses projets de vengeance une possible rédemption, n'est pas davantage exemplaire. Et Daniel, en Algérie, est, lui aussi, amené sur les voies de la sauvagerie. Une vision noire noire noire de l'époque et de l'humanité !
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