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4,1

sur 574 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Hervé le Corre aime les méchants : les siens, il les peaufine et les rend torturés au moins un petit peu. J'avais déjà été confronté au terrible criminel de "l'homme aux lèvres de saphir", qui m'avait quelque peu traumaisé, cette fois, nous sommes confrontés au commissaire ripoux Darlac, aux méthodes brutales et expéditives
Dans le Bordeaux des années 50, "Après la guerre" est l'histoire d'une vengeance, un Monte Cristo de l'après-guerre (mondiale), Jean Delbos contre toute attente est revenu de l'enfer de la déportation. Et Darlac est sa cible.
Excellent livre, très bien écrit et agréable à lire, on suit le récit à travers 3 personnages, Jean Delbos, le commissaire Darlac et Daniel le fils de Jean, parti se perdre dans la guerre d'Algérie.
Amateurs de polars, ne boudez pas votre plaisir, je vous recommande celui-là.Quant à moi, je pense que je vais compléter ma liste de livres de monsieur le Corre.
Je remercie les éditions Rivages et Babélio d'avoir permis de réduire ma liste de pense-bêtes au travers de cette masse critique.
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Voilà un livre qui ne m'a pas laissée indifférente. L'action se passe à Bordeaux au début des années 60. Les souvenirs de la seconde guerre mondiale et le début de la guerre d'Algérie fournissent la matière de l'intrigue. Tantôt dans la vengeance, tantôt dans la découverte des horreurs que les humains peuvent commettre contre leurs semblables, les héros, nombreux et ambigus, dont ont a fait connaissance pendant le premier tiers du roman, vont se croiser. Tantôt parmi « les bons » tantôt parmi les méchants et immoraux, ils ne nous entraînent dans ce Bordeaux qui avait encore son port en centre-ville, jusqu'à une fin inattendue.
Certes le style peut surprendre, la syntaxe se veut « populaire » et l'argot est plus parisien qu'occitan. Mais qu'importe : un bon moment de lecture, pas thriller quoique …
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La seconde guerre mondiale est terminée depuis quelques années, mais à Bordeaux, elle n'en finit pas de déclencher des répliques sismiques dévastatrices.
La ville de Papon, de Poinsot, zélés collaborateurs des forces nazies, est toujours gangrénée par ces policiers opportunistes, fascistes de la première heure, et les malfrats ordinaires qui conservent, au-delà de l'Occupation allemande, des relations et les moyens de faire fructifier leurs affaires.
Le commissaire Albert Darlac, cynique et pourri à souhait est de ceux-là. Il semble régner sur la ville comme un despote omnipotent. Rien ne lui échappe. Jusqu'au jour où surgit du monde des morts celui-là même qu'il avait envoyé en déportation avec son épouse, et que tout le monde croyait mort, Jean Delbos, le modeste délinquant qu'une époque révolue où le goût du jeu, des femmes et de l'argent facile avait détourné des saines valeurs…
Jean Delbos, sorti d'entre les morts, vient à Bordeaux pour venger la mort de sa femme aimée, Olga, et régler ses comptes avec Darlac. C'est compter sans la présence de son fils Daniel, embarqué dans la guerre d'Algérie et ses horreurs.
Roman ambitieux, Après la guerre, déborde largement le cadre du genre policier ordinaire.
La ville de Bordeaux y est magnifiée tant par ses beautés que par ses laideurs. Cet hommage appuyé est un élément important de l'ouvrage qui accumule les descriptions d'une cité maintenant oubliée avec ses bistrots, ses rues sombres, ses bateaux à quai, ses odeurs de vin déplaisantes par leur insistante présence.
La guerre d'Algérie tient également une part importante. Les évènements qui y sont relatés sont forts et d'une vérité dérangeante. L'auteur y parle souvent de cette lumière crue du soleil qui exalte les couleurs et les ombres, trouvant là un point de raccord avec l'oeuvre magistrale d'Albert Camus, l'Etranger.
La dimension humaine et psychologique n'est pas de reste. Hervé le Corre soigne ses personnages. Ils ont de la texture, du volume. Leurs états d'âme semblent réels, pas préfabriqués comme de pâles clichés.
L'humanité forte des personnages, voulue par l'écrivain, est souvent mise en avant. Mais ce corps qui est humain devient tas de viande quand il meurt. J'ai été frappé par cette comparaison qui revient souvent : la viande de ces corps annihilés dans les camps d'extermination, la viande de ces corps exécutés en temps de guerre. Les descriptions de cette viande est détaillée, minutieuse, comme si on nous prenait à témoin : vous voyez bien, ami lecteur, ce corps n'est plus qu'une viande froide et sanguinolente… Elle a perdu de ce fait toute son humanité…
Néanmoins, le roman souffre de ses propres longueurs. La première moitié du roman semble un peu décousue. Personnellement, j'ai peiné à comprendre la mise en scène qu'on devinait sans pouvoir la saisir. le narrateur est extérieur et parfois, c'est Jean Delbos, au début prénommé André qui s'exprime au travers de ses cahiers. Ses premières interventions avec une double identité sont nébuleuses et ne favorisent pas la compréhension.
C'est peut-être un choix délibéré, afin de ménager l'intrigue ? Les évènements algériens décrits longuement augmentent cette confusion dans la mesure où, très longtemps, on ne comprend pas le lien avec l'intrigue bordelaise, puis, quand on l'a compris, elle parait hors de proportion avec les nécessités de la dramaturgie.
Malgré toutes ces remarques, la seconde partie du roman est captivante. Il aura fallu au minimum trois-cents pages pour que le lecteur s'installe confortablement dans l'histoire racontée après s'être installé, contraint et forcé, dans l'Histoire avec un grand H.
C'est mon premier roman d'Hervé le Corre. Cet ouvrage a reçu une récompense en 2014. C'était justifié à mon humble avis. Hervé le Corre ne se contente pas d'écrire une aventure policière. Il prend le temps de décrire le contexte, de donner corps à ses héros, de brosser le décor. Il n'est pas loin d'égaler un écrivain comme Pierre Lemaitre et son prix Goncourt.

Michelangelo 7/3/2019

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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On est effectivement très loin du polar traditionnel
Il y a des meurtres ,neuf en dix mois, mais le propos de ce livre assez difficile est bien plus ambitieux
Roman terrible sur l'Occupation , la vengeance , la guerre d'Algérie
Portrait sombre ( presque sinistre) de Bordeaux
Une écriture très travaillée , s'adaptant parfaitement aux différents endroits et milieux où se déroule l'action
Il faut prendre son temps pour apprécier ce roman primé dans la catégorie « littérature policière »
Mais , ici, « policière » ramène à la vraie Police de certaines époques pas toujours glorieuses de notre Histoire
Beau livre , vrai travail d'écrivain sur cette époque trouble
Il vous faudra faire un effort mais vous ne serez pas déçu
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Bordeaux - fin des années 50. le commissaire Albert Darlac enquête sur le meurtre de Penot, un délinquant magouilleur et voleur, aimant les arnaques et les prostituées.
Mais ce n'est pas une simple enquête que l'on va découvrir dans ce roman, c'est une atmosphère lourde, pesante, noire dans cette période d'après guerre. On y retrouve les restes de la collaboration, beaucoup de suspicion, une méfiance des forces de police, des hommes toujours prêts à tirer profit d'une situation.
C'est également une histoire de vengeance, résultat d'une trahison sans commune mesure.
C'est finalement aussi les débuts de la guerre d'Algérie et les premiers combats pour de jeunes hommes jusque là bien innocents.
Quatre étoiles seulement car malgré un sujet passionnant et bien écrit, l'atmosphère sombre m'a étouffée ...
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« Après la guerre », écrit par Hervé le Corre, est paru en 2014. Les années ont, depuis, confirmé le succès de ce roman policier.
Le commissaire Dorlac applique sa loi personnelle dans le Bordeaux des années 50. Lié à la collaboration pendant la guerre, il est sans scrupules, violent et corrompu. Mais son passé se rappelle à lui. Jean Delbos, revenu de déportation veut se venger. Sa femme est morte gazée à Auschwitz et ils ont été dénoncés par le commissaire.
Le récit croise la poursuite de Delbos avec les évènements des années 50. Daniel Delbos, le fils de Jean, croit ses parents morts en déportation .Il est appelé en Algérie où il découvre les horreurs de la guerre. Une prise de conscience politique l'amène à déserter.
Les histoires se croisent , les mémoires se réveillent. Les personnages trainent un passé qui interdit l'oubli. Les bassesses se mêlent à la générosité , mais la trahison n'est jamais loin.
Des passages violents au vocabulaire cru alternent avec des descriptions au style travaillé.
« Après la guerre » est un roman réussi où le rappel de l'Histoire impose sa « loi », animé par une intrigue qui maintient l'intérêt du lecteur.

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Les années cinquante, une atmosphère glauque.Je n'imaginais pas cette période sous cet angle,et c'est Hervé le Corre qui nous la raconte avec un vrai talent d'écriture.Une belle découverte!
Bordeaux la belle endormie règle ses comptes après la libération.La loi de la Gestapo et des collabo laissent des hommes survivants de la guerre et des camps assoiffés de vengeance tel André qui revient à Bordeaux,sa ville,après sa déportation.
Parallèlement la guerre d'Algérie touche de plein fouet la jeunesse et Daniel jeune mécanicien bordelais se retrouve plongé dans cet autre enfer.
Les descriptions quasi chirurgicales de cette guerre d'indépendance alternent sans lien manifeste au départ avec le récit de cette poursuite vengeresse où l'on découvre les bas fonds de la police bordelaise.
Si la dernière partie tire un peu en longueur ( à moins que la noirceur me soit devenue pesante ),on est accroché de bout en bout.
J'ai beaucoup aimé l'épaisseur des personnages masculins, André, torturé et déterminé, Daniel et sa jeunesse idéaliste, enfin Darlac ,une ordure .
J'ai apprécié l'écriture avec des dialogues à la Gabin des films des années cinquante dont on aurait envie d'extraire des citations et de les garder précieusement comme souvenirs de cette époque.
Vraiment partante pour un second le Corre. Lequel?
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L'auteur nous fait revivre le Bordeaux des années cinquante, ville que je n'ai découverte qu'après son réveil, la belle endormie a retrouvé des couleurs récemment pour notre plus grand plaisir.
L'auteur nous rafraîchit la mémoire de ce qu'ont été les années quarante pendant la deuxième guerre mondiale, avec les collabos et les salauds, avec les communistes et, ou les juifs, parfois un peu des deux, avec surtout les profiteurs, les mafieux, les récupérateurs. Un spectacle à Bordeaux comme ailleurs pas vraiment agréable mais qui a été la réalité d'une époque. Nous revivons les souvenirs de ceux qui sont partis dans les camps, de ce qu'ils y ont vécu, le souvenir de ceux qui ne sont pas revenus, le souvenir de ceux qui sont revenus ... étaient ils encore vivants ?

L'auteur nous rafraîchit la mémoire de ce qu'ont été les années cinquante avec le poison des événements d'Algérie, car on n'a longtemps parlé pudiquement que d'événements.. le mot guerre ne pouvait pas être employé car ce qui s'y passait n'était qu'un conflit dans une province ensoleillée ... le choix de la jeunesse de cette époque : partir pour une guerre qui n'a jamais dit son nom, pour des enjeux qui ne méritaient pas le sacrifice de tant de vies, de tant de massacres, de haine ... ou déserter, fuir quand on le pouvait.
Le choix d'une génération qui s'est trouvée piégée dans un conflit meurtrier avec ni bon ni mauvais juste une escalade vers une violence de plus en plus cruelle.

Le choix de l'auteur est de mettre en scène ces périodes là de notre histoire au travers de personnages attachants pas toujours dans la légalité, pas toujours dans le sens de l'histoire mais dans une vie simple, pleine de contradiction, la vie comme nous la rencontrons tous les jours.
Alors les méchants meurent bien sûr mais beaucoup de gentils aussi ... la vie est souvent injuste et tout ne tient qu'à un fil.

Le style est lourd comme l'histoire,
Des grands moments pleins d'émotions,
Beaucoup de sang celui de pauvres types, qui se trouvaient au mauvais moments au mauvais endroits comme souvent dans une guerre,
Et encore du sang celui de meurtriers qui ont payé leur tribut à leurs mauvaises actions punis par une justice occulte.
J'ai beaucoup aimé une simple réflexion :
"On se dit toujours je partirai, il sera temps, plus tard. Et souvent on reste là."
Il y a des gens qui partent, d'autres qui rêvent de partir et les autres hésitent encore et toujours ... mais tous un jour nous partons pour rejoindre tous ceux qui sont déjà partis.
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J'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans ce roman. le style est surprenant, mêlant vulgarité et réflexion profonde. Les personnages tel l'inspecteur Darlac sont détestables , répugnants. L'atmosphère est sinistre. Et j'ai même eu la tentation d'arrêter. Et, puis, tout s'est, en quelque sorte, mis en place. H.Le Corre développe un portrait psychologique des personnages qui deviennent plus humains. Les meurtres d'André s'expliquent. La déportation l'a transformé : le petit truand volage a découvert l'amour qu'il portait à sa femme. La guerre d'Algérie révèle à Daniel une face de sa personnalité jusque là ignorée et qui l'effraie : il a pris plaisir à tuer. L'atmosphère glauque du Bordeaux des années 50 donne au roman encore plus de noirceur. La ville est sale, grise, pluvieuse. Les quais sont barricadés derrière leurs grilles. Une odeur de vin plane sur les chais et les quartiers populaires. Une ville prison où nul ne sort indemne quand vient le temps d'après la guerre.
Un roman dur et pathétique. Magistral.
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Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir....
C'est ce qui m'est venu à l'esprit quand j'ai commencé Après la guerre. Nous ne sommes pas dans le thriller ou le policier, nous sommes dans le polar, noir. Mais pas de panique car Hervé le Corre maîtrise son histoire, ses personnages, le déroulé de son intrigue avec pas mal d'aisance. Il met en place progressivement et d'une façon un éparpillée son intrigue et ses personnages : le commissaire de police ripoux ex-collabo et ses sbires complètement sous sa coupe, le groupe de jeunes amis dont certains sont appelés en Algérie et avec la fille qui se construit sa conscience politique, les parents, le patron, le monde des voyous, des gangsters, des petites frappes, des prostituées etc...A Bordeaux, une dizaine d'année après la guerre en pleine décolonisation, tout ce monde se croise, s'entrecroise et cet inconnu (re)venu de nulle part qui sème ses cailloux de la discorde et du trouble.
Il y a 3 choses que j'ai beaucoup aimées dans ce polar :
- la description de Bordeaux, je ne connais pas mais je ne me suis pas sentie exclue ou perdue quand l'auteur parlait de telle rue, du port, du tramway. Au contraire, je me sentais embarquée dans la ville;
- l'emploi de l'argot dans les dialogues. Personnellement, j'aime beaucoup le parlé argotique et son évolution dans le temps (comme j'aime le parlé slang de l'anglais-américain même si je ne comprends que très peu de mots). Ici, l'argot fait partie de la langue de l'intrigue et du roman. C'est très bien utilisé;
- les passages en italique qui décrit la vie des camps, des marches de la mort. C'est assez saisissant.
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