Traverser la nuit

Louise s'occupe de son fils Sam avec passion et un amour infini, son magicien. Elle veut surtout le protéger des violences qu'elle subit de son ancien conjoint. le commandant Jourdan est un policier rigoureux, mais désabusé par la violence quotidienne de ce monde. Féminicides, infanticides, trafics en tous genres, dérapages réguliers ; il est sur le point de craquer. Sa vie de flic lui pèse et sa vie personnelle est un vide béant.
Pousser par sa conscience professionnelle, il va se lancer corps et âme dans une affaire de tueur en série à Bordeaux, principalement pour ne pas voir sa vie partir encore plus en morceaux, mais aussi pour exorciser ses angoisses.
Un tueur, un flic, une paumée avec son fils. Ils n'étaient pas faits pour se rencontrer, mais jour après jour, ils traversent la nuit qu'ils pensent être la dernière. Leurs histoires vont se croiser, se séparer, se rejoindre, pour le meilleur et surtout pour le pire. On est plongé très rapidement dans une histoire noire et intense. C'est brut, c'est parfois cru et cela donne une réalité détonante à l'histoire. On vit les événements comme si on y était. Successivement dans les yeux d'un flic, dans ceux d'un tueur froid et sans remords et dans ceux plus doux d'une mère dépassée ; l'histoire est dépeinte avec justesse, noire et dure. Une belle écriture et un regard avisé sur la difficulté du métier de policier. Une fin à couper le souffle. On referme le livre pantois. Un roman à lire très vite !!!
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Sombre et poisseux, le dernier roman noir d'Hervé le Corre met une jolie claque lors de sa lecture. Une jeune femme, Louise, élève seule son fils et tente de survivre à un compagnon violent qui revient inlassablement l'agresser. Jourdan de son côté, commandant de police de son état, enchaîne les affaires sordides où des femmes sont les victimes d'hommes violents et sans scrupules, que ce soit dans le cadre de violences conjugales ou dans le cadre de proxénétisme. le commandant est désabusé et marqué par ces affaires qui se suivent et qui finissent par l'affecter. Pourtant il ne peut s'empêcher de laisser affleurer une colère sourde à chaque affaire qu'il rencontre, une colère sourde contre ces hommes qui prennent les femmes pour des moins que rien. Un des personnages qui n'est autre que le tueur va encore plus loin dans cette aversion pour les femmes. le commandant s'engage alors dans une enquête à rebondissements qui va révéler de nombreuses zones d'ombres.

Hervé le Corre n'a pas son pareil pour camper une scène, une atmosphère. Les phrases concises font apparaître des images aux lecteurs en quelques lignes et c'est fort. Les personnages ne sont pas en reste et construit sans manichéisme, ils font preuve d'ambiguïté dans leurs décisions et dans leurs actions.

Ce polar est plus que recommandable. Si vous ne connaissez pas la plume de cet auteur il ne faut pas hésiter une seconde.
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Attention, accrochez vous, ça risque de faire mal. Vous risquez, tout comme moi, de tomber au fond d'un gouffre sans jamais pouvoir remonter à la surface.
Ici, tout est noir, l'humain pue le rance et la méchanceté. Ici tout est gris, l'averse tombe sans discontinuer. Bref, rien ne va. Ni à l'exterieur, ni à l'interieur de la tête de nos protagonistes.
Tous trois ont des profils bien distincts, mais ils ont pour point commun d'être détruit psychologiquement. Louise, jeune mère harcelée par son ex conjoint. Christian, fou furieux tueur de femmes. Jourdan, commandant de la SRPJ bordelaise, au bout du rouleau (gros coup de coeur pour ce personnage.)
Mais ce qui a vraiment fait la différence entre une très bonne lecture et un coup de coeur c'est la plume : on alterne de langage poétique à un langage de rue, brut comme du béton, dur comme du bitume. Une pâte authentique. Bref formidable claque (qui m'a fait chialer à la fin)

Après "Dans l'ombre du brasier" (excellent) sur la Commune. Hervé le Corre revient au roman noir.
C'est vraiment un récit très sombre, désespéré, même Bordeaux se noie sous la pluie et les nuages. H. le Corre décrit avec beaucoup d'humanité le monde des faibles, des petits, des oubliés.
La fin est bouleversante, c'est un des meilleurs romans noirs de M. le Corre pour moi.

Mon 1er rdv avec Hervé le Corre en fermant Coeurs déchiquetés m'avait bouleversé, hanté.
Ce 2e ne m'a pas déçu. Différent du 1er. Mais l'écriture de Monsieur le Corre me touche, me hante toujours. Ces personnages vous prennent forcément aux tripes. Des êtres sonnés. Écorchés. Tourmentés. Cassés. Que la vie, les épreuves n'ont pas épargnés.

Ce thriller/polar m'a sonné. Et j'aime ça.