Retour sur une renonciation:
(...) sans la renonciation de Benoît XVI - j'use à dessein du terme exact, ayant trop entendu les termes impropres de "démission" et d'"abdication"- , jamais ce qui s'est passé ensuite n'aurait eu lieu, une sorte de passation fluide sans la fracture de la mort, un conclave réuni sans deuil préalable et surtout un temps, pour les futurs électeurs des congrégations, favorable aux rencontres et aux échanges. c'est sans doute une forme de papauté verticale, lointaine, absolue, qui s'est évanouie ce lundi de février 2013 quand, d'une voix douce, calme, sur un ton en apparence peu accordé à l'importance de ce qui se jouait, le souverain pontife en exercice a annoncé au monde son intention de renoncer à sa charge. L'idée couvait certainement depuis longtemps et quelques observateurs attentifs avaient crus déceler dans le pèlerinage à l'Aquila le 28 avril 2009 les premières manifestations d'un projet encore secret, lorsque Benoît XVI avait déposé sur la châsse de Célestin V, pape ayant renoncé, le pallium ample et incommode qui lui avait été remis quatre ans plus tôt sur la place Saint-Pierre au commencement de son pontificat.p.22
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Brest, de brume et feu
Philippe le Guillou
Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure
Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris