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Au début j'ai eu un peu peur avec ce point de vue qui commence par la drogue ! Mais très vite on comprend que ce n'est pas cela le sujet et c'est intéressant. J'ai bien apprécié la lecture de ce livre même si au fur et à mesure il y a tellement de rêves différents que je m'y suis un peu perdue et je ne suis donc pas sûre d'avoir bien compris la fin.
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"L'autre côté du rêve" de Ursula K. Le Guin, un roman majeur de la SF qui développe une idée qui nous a tous traversé l'esprit : et si nos rêves se réalisaient au réveil. Attention, pas des "petits" rêves mais plutôt de ceux qui bouleversent l'ordre des choses, le monde en lui-même. Ce pouvoir George Orr le possède. Il rêve et au réveil le monde bascule. Guerres nucléaires, extraterrestres, tout y passe. Un psychiatre va, à l'aide d'une machine, tenter de percer ce mystère. Mais George Orr n'est pas une souris de laboratoire. Leur relation est un élément crucial de l'intrigue, tout comme son amour pour Miss Lelache. C'est très bien écrit, le scénario est un savant mélange entre émotions et une pointe d'humour. Que faire de ce pouvoir ? J'ai trouvé la description de la relation patient- psychiatre très intéressante. George est sous le joug de ce psychiatre qui souhaite trouver le moyen d'avoir lui-même ce pouvoir. George va vouloir s'émanciper de cette tutelle. On est en plein épisode psychotique. le rêve, le réel, comment faire la part des choses ? Un roman SF foisonnant. Un classique de cette grande écrivaine que l'on ne présente plus. C'est à découvrir si ce n'est déjà fait.
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Première fois que je n'aime pas un Ursula le Guin, qui est quelque chose comme mon autrice préférée. Il faut dire que ce roman est un peu un ovni dans sa bibliographie.

J'ai lu assez d'essais de le Guin pour savoir qu'elle adhère à une lecture New Age de Carl Jung très typique de la côte ouest américaine. Je savais aussi qu'elle s'était intéressée à diverses spiritualités et philosophies indo-orientales. (Ou du moins les versions californiennes à la mode dans les années 60.)

Cela ne m'a jamais gêné dans ses autres romans, mais ici, c'est autre chose. C'est un roman très onirique dont l'essentiel se déroule sur le divan du psy.

George Orr, donc, fait des rêves effectifs. Cela signifie qu'il a la possibilité (qu'il ne contrôle pas) de modifier le réel en rêvant. Il se retrouve chez le psy dans le but d'arrêter cela. Au lieu de quoi, le psy décide d'hypnotiser Orr, jour après jour, pour lui faire rêver un monde meilleur.

Le Guin prend ici à contrepied les usages de la SF de l'époque. le psy est le héros américain standard : sûr de lui, avec une boussole morale infaillible, un instinct d'acier. Orr est tout le contraire. C'est un personnage caricaturalement passif, qui refuse d'agir, et qui fait même de l'inaction son principe moral par excellence. Mais c'est lui, le héros. Il incarne cette idée du moine bouddhiste, coupé du monde, sans envie ni ambition. (Chaque chapitre s'ouvre sur une citation de philosophie chinoise.)

Pour défendre cette thèse, que l'inaction est préférable à l'action, Le Guin doit s'assurer que chaque avancement social donne un résultat quoi soit pire que le statu quo.

On y voit donc un homosexuel s'adonner à la pédophilie aussitôt que son homosexualité est acceptée. On y voit les Noirs sud-africains s'adonner au génocide des Blancs aussitôt que l'apartheid est aboli.

On y voit la plupart des problèmes sociaux se résoudre dès que la majorité de la population meurt, et que la nourriture et autres ressources se font donc moins rares. Ouioui, Le Guin nous dit que Malthus (et Thanos) avaient raison.

Le racisme cesse d'exister quand Orr rêve que tous les humains ont toujours eu la même couleur de peau. (Donc tout d'un coup, on n'a jamais eu d'esclavage, apprend-on. Mais l'histoire des USA ou de l'Europe demeure magiquement inchangée. Wtf?)

Bref, ce livre est un incontournable... si vous pensez que les cristaux magiques et la pensée positive sont les clés du progrès humain — et que de toute façon, on habite déjà le Meilleur des Mondes Possibles(tm).
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Le rêve est un sujet obsédant pour les artistes, du tableau "Le Cauchemar" (1781) de Johann Heinrich Füssli au film "Real" (2013) de Kiyoshi Kurosawa. Dans ce court roman, Ursula K. le Guin nous plonge dans une société futuriste agonisante dans laquelle la surpopulation, la guerre et les attitudes prédatrices de l'homme ont achevé de détruire l'environnement. Dans ce contexte angoissant, 82% de la population suit un traitement thérapeutique volontaire ; parmi eux, George Orr, convaincu que ses rêves font changer la réalité.

Le psychiatre qui suit George Orr ne tarde pas à essayer d'utiliser le pouvoir de ses rêves pour son propre avancement et pour orienter l'avenir de l'humanité dans la direction qui lui paraît souhaitable. le cerveau de George doit faire face à des injonctions difficilement conciliables avec les capacités oniriques de l'inconscient. La situation dérape lorsqu'il rêve qu'il n'y a plus de problème de surpopulation parce qu'un Fléau a rayé de la surface de la Terre près de 6 milliards d'individus…

Avec ce roman, l'auteure s'inscrit dans un courant de la Science Fiction qui interroge la création du "meilleur des mondes" (Aldous Huxley). La définition de cette société qui se veut idéale dépend des valeurs de chacun : sécurité, liberté, rationalité, créativité… Comme souvent, des individus avec les meilleures intentions contribuent à mettre en place un système malfaisant, que des citations de Lao-Tseu, Victor Hugo ou encore George Orwell viennent éclairer à chaque début de chapitre.
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Comment distingue-t-on un chef-d'oeuvre d'une oeuvre moyenne ou même très intéressante, distrayante ?
(En particulier, dans le cas d'une oeuvre plutôt courte, plus proche de la nouvelle que du roman..)

Je dirais que cela tient au "supplément d'âme" (selon l'expression inventée par Bergson) dont elles semblent être dotées ; ces oeuvres, en effet, nous prolongent, nous habitent de façon plus permanente que les autres parce qu'au-delà de l'agencement, de la "mécanique" du livre comme de l'homme, un "liant" spécifique et universel ou spiritualité la caractérise également.
La spiritualité de l'oeuvre écrite est toute lexicale.
(Même dans un agencement complexe (syntaxe), il y a une économie de moyens..)

Lisant "L'autre côté du rêve", non seulement, je m'impatientais.. me réjouissais d'avance à l'idée de lire l'oeuvre (en entier) d'Ursula K. Le Guin mais je classais mentalement ce petit livre parmi quelques autres de ma bibliothèque que je ne me résous pas à donner, à cause de ce supplément d'âme (qui est autre chose qu'une perfection.. plutôt la promesse d'une défaillance)
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Ceci est mon premier Le Guin et il ne sera pas le dernier. J'ai vraiment aimé cette histoire originale, intéressante et parfois un peu déroutante. Je me suis beaucoup attachée aux personnages et chaque soir j'étais anxieuse de découvrir le prochain rêve avec ses conséquences. C'est un livre qui nous fait réfléchir aussi autour de la société, ce qui est bon pour nous, ce qui la construit, ce que c'est une utopie et ses aspects cachés.
Conseillé !!

This was my first Le Guin and it won't be the last for sure. I loved the story, which I found absolutely original, interesting and at times confusing in a good way. I got attached very quickly to the main characters and I was anxious every night to discover what he will dream this time. This novel also stimulates some reflections on our society, the way it's built, what would be best for us, and the negative consequences of a so-called utopia. Recommended!
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Challenge 2023 Ursula K. le Guin 1/12

Le héros de cette histoire, George Orr, change malgré lui la réalité en rêvant, il trouve cela plutôt désagréable car il souhaiterait vivre une vie ou le monde ne change pas le lendemain matin au réveil simplement parce qu'il a eu une mauvaise nuit. Il décide de frauder sur le système médical de ce monde alternatif au nôtre, qui utilise un rationnement de médicament par carte, en abusant de substances chimiques qui lui permettent d'inhiber ses rêves et d'ainsi de laisser tranquille la réalité. Son comportement est découvert par l'autorité de ce monde qui n'accepte pas beaucoup son excuse d'avoir le pouvoir d'un dieu. Il lui est imposé de suivre un soin et un suivi psychiatrique pour mieux se comporter en société.

Le spécialiste des rêves qu'il rencontre, en faisant des expériences sur George, découvrira que les inductions hypnotiques chez ce patient permettent effectivement de changer la réalité. Notre héros qui souhaite seulement vivre normalement sa vie se voit embarqué par le désir grandissant de ce soignant de vouloir non plus vraiment soigner le patient mais de maintenir son obligation légale de soin et de l'utiliser pour soigner le monde, le rendre meilleur, le rendre parfait, parfait à ses yeux. Les premiers rêves qu'il fait faire à son patient, bien entendu, lui permettront de devenir une personne avec un pouvoir toujours croissant, d'abord de devenir une sommité du monde médicale, puis la personne la plus importante de l'humanité.

Une histoire qui montre comment notre fausse perception de la réalité nous fait créer étape par étape un enfer malgré toutes les bonnes intentions lorsque cette volonté est de jouer à un dieu bienfaiteur qui sait mieux que les autres ce qui est bon pour eux même, que chaque décision pour essayer de réparer l'erreur précédente entraîne petit à petit à l'irréparable, la destruction progressive de toute la réalité. le déni persistant du “encore un peu, cette fois ci c'est la bonne, promis” empêche de prendre du recul sur l'engrenage et de comprendre alors que ce qui se joue vraiment est celui d'une emprise du pouvoir d'un soignant sur un patient et d'une fuite en avant, qui comme une boule de neige grandissant en roulant dans la pente ne peut que se terminer mal, très mal.
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Ce roman est terrifiant ! Il fait froid dans le dos tellement il est réaliste malgré le côté fantastique du rêve qui devient réel et qui donne des réalités alternatives.

On suit George qui prend des drogues pour ne pas rêver et ne pas altérer la réalité. le problème c'est que c'est illégal de frauder les pharmacies avec les cartes des autres. Il est donc condamné à voir un psychiatre spécialiste du sommeil et du rêve. le Dr Haber est un bon médecin mais il a une vision précise de ce que devrait être la vie et utilise George et ses rêves pour l'y faire coller. Malheureusement George se souvient des différentes vies qu'il a eu et perd ses repères. C'est un personnage très fort malgré le fait qu'il se laisse faire, il essaie de diriger ses rêves mais il n'a aucun contrôle.

Je ne me suis pas attaché plus que ça aux différents personnages mais j'ai compatis pour George qui finalement ne fait que subir son pouvoir.

Écrit en 1971, c'est un roman sur l'éthique scientifique dans la recherche mais pas que. J'ai trouvé que les côtés politiques, écologiques et sociétales étaient magnifiquement dépeints dans les différentes réalités. L'autrice est très cohérente et a une connaissance de l'humain et des politiques qui me laisse présager des romans superbes pour mes autres lectures.
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Voici un roman surprenant ! L'autre côté du rêve propose un concept absolument original et dont la réalisation montre une fois encore la virtuosité d'Ursula le Guin. Avec toujours sa plume riche et fluide, elle nous guide dans un monde post-apocalyptique engoncé dans la violence et la crise écologique. du moins jusqu'à ce que George Orr consulte un certain Haber, qui va, par l'hypnose tenter de contrôler les rêves de ce dernier pour façonner une réalité à sa mesure… Mais est-ce toujours une bonne idée de jouer au divin ? Cette fable onirique nous montre que le pouvoir n'est pas forcément à mettre en toutes les mains, notamment celles d'hommes qui se laissent facilement enivrés par la puissance.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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« L'autre côté du rêve ». Pas forcément le premier titre qui nous vient à l'esprit lorsque l'on entend le nom d'Ursula le Guin, davantage connu pour ses deux gros cycles que sont Terremer et L'Ekumen. Et pourtant, passer à côté de ce court roman serait une erreur.


L'auteure part d'un concept simple pour tisser autour une histoire riche, profonde et intelligente. Car, en plus du divertissement fournie par une intrigue bien ficelée, Le Guin en profite pour aborder tout un tas de thématiques comme la surpopulation, les problèmes écologiques et plus largement les travers de l'humanité. le tout avec beaucoup de philosophie. On peut peut-être lui reprocher d'être un peu trop bavard et d'alourdir son récit. Un léger défaut compensé par l'originalité de l'oeuvre, par ses directions empruntées et ses personnages principaux fort intéressants.


Peut-être pas facile d'accès pour tous mais assurément un roman enrichissant et passionnant.
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