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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Grande fan de roman de fantasy qui se déroule pendant l'Antiquité, je suis toujours heureuse de me plonger dans un roman qui nous plonge dans d'autres civilisations que la Rome ou la Grèce antique. Dans le Chien du Forgeron, l'auteur réinterprète le mythe de Cuchulain, un héros de la mythologie celte irlandaise. Au lieu d'utiliser cette figure pour en faire un pur roman d'heroic fantasy, l'auteur choisit plutôt de se moquer du modèle de virilité que ces légendes peuvent véhiculer.
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Il est compliqué de mettre une note à ce livre : j'ai adoré ma lecture, j'ai détesté son personnage principal.
Nous avons affaire à une relecture du mythe de Cuchulainn. Ne connaissant pas ce mythe, c'est sans arrière-pensée ni attentes que j'ai découvert la plume de Camille Leboulanger.
L'auteur décide, par le biais de son narrateur, un témoin direct ou indirect de la vie du Chien, de montrer l'écart entre les mythes et les faits, de ne pas masquer l'homme derrière la légende. Et l'homme, justement, le Chien, est imbuvable, fruit de son éducation et de son entourage.
Néanmoins, le livre se lit très bien, avec l'utilisation très réussie d'un narrateur conteur qui s'adresse à son public pour lui raconter son histoire, et réclamer régulièrement sa rasade de bière.
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Camille Leboulanger revisite le mythe de Cuchulainn, le plus grand guerrier des légendes irlandaises. Un garçon façonné par son entourage, et pas forcément pour le mieux.

Le roi Conchobar règne dans une grande paix et décide de marier sa soeur Dechtire à l'un de ses seigneurs, un vieil homme du nom de Sualtam. Alors qu'elle refuse catégoriquement de consommer le mariage, elle se fait enlever par un envoyé du dieu Lug pendant de longs mois, jusqu'à parvenir à s'échapper. de retour auprès de son époux indésiré, elle donnera naissance à un valeureux garçon, mais le doute planera toujours sur son ascendance.

Le jeune Setenta grandira au milieu d'une guerre entre ses deux parents, qui lui inculqueront chacun une vision différente de ce qu'il doit devenir. Mais à n'en pas douter, il est doté d'une très grande destinée. Pétri d'ego, de suffisance et ne doutant jamais de sa force, c'est grâce à elle qu'il parviendra à obtenir son nom, le Chien du Forgeron.

L'auteur plonge le lecteur dans une ambiance médiévale. On s'imagine très bien faisant partie de l'assemblée écoutant le troubadour dans l'auberge, au coin du feu. le narrateur ne cesse jamais d'interpeller son auditoire, de donner son avis sur certains passages de la vie du Chien. Cela a fait naître en moi une véritable curiosité pour la vie de ce personnage si détestable, un personnage que l'on est censé haïr, et pourtant... Pourtant, il n'est que le reflet des personnages qui gravitent autour de lui, de leurs désirs, leurs volontés. Il n'est qu'une arme, un outil pour son entourage. Alors, cela n'excuse pas ses actions, son comportement, mais on comprend que la destinée qu'on lui a imposée était trop lourde pour lui.

C'est un roman rempli d'action, à lire comme si on écoutait un véritable conteur, avec peu de dialogues mais une intrigue efficace. L'auteur s'efforce de construire un homme pour le déconstruire par la suite, il met l'accent sur la virilité de l'homme et, bien que les femmes soient en retrait, on imagine sans mal l'impact qu'elles pourraient avoir dans ce récit.
Un roman percutant, original, qui pose les bases d'une certaine réflexion et qui nous plonge dans la mythologie irlandaise.
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Il est indiqué sur la première de couverture que ce livre ne laissera pas indifférent. Je confirme absolument.
J'ai passé toute ma lecture à osciller entre admiration, rejet, pitié, dégoût, compassion et autres sentiments contradictoires.
Plus j'en apprenais sur le Chien, plus mes sentiments étaient ambivalents.
On en arrive à se douter de ce qui va arriver, et cela est sans doute dû à la forme du récit qui est très agréable (je me suis vu au coin du feu dans une taverne avec des chopes de bière en ribambelle posées un peu partout). O arrive donc à pressentir ce qui va arriver et malgré tout, on reste avec un léger espoir que cela n'arrive pas. C'est le premier roman que je lis de Camille LEBOULANGER, mais cela donne envie de lire d'autres oeuvres de cet auteur. A lire et découvrir pour ceux qui s'intéressent aux univers celtiques et aux récits de barde.
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La célèbre légende celtique irlandaise de Cuchulainn revisitée avec un formidable et décapant brio, renvoyant le mythe à sa triste signification profonde, politique et intime.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/05/25/note-de-lecture-le-chien-du-forgeron-camille-leboulanger/

Cuchulainn, le « Chien du Forgeron » est l'un des héros majeurs de la mythologie celtique irlandaise. Mythes du courage et de la bravoure, mythes de la susceptibilité exacerbée, de la rage meurtrière combattante et de l'honneur toujours à interpréter, aussi, les versions de l'histoire du protégé ambigu du dieu Lug varient autour de quelques points-clé structurants, mais s'accordent généralement sur un corpus principal pourtant sujet à interprétations multiples (comme il est de coutume pour des mythes puissants, même fortement inscrits dans un espace historique ancien). Dix ans après son tout premier roman, et quasiment au même moment que son rouge et science-fictif « Ru », – et plus d'un an avant son excellent « Eutopia », dont on vous parlera prochainement sur ce même blog – Camille Leboulanger nous offrait, avec ce « Chien du forgeron » publié en 2021 chez Argyll (et désormais disponible en poche chez J'Ai Lu), sa formidable réécriture personnelle de ce moment antique de gloire masculine éminemment discutable.

Si le fort combatif environnement irlandais pré-médiéval (superbement rendu par un juste dosage des idiomatismes en langue originale et des transfigurations françaises canoniques ou moins habituelles) pourrait faire songer au travail d'un Jean-Philippe Jaworski sur le monde gaulois, où il extrapole et crée une formidable geste, contée à la première personne, à partir de quelques bribes échappées de Tite-Live (dans sa saga « Rois du monde », commentée sur ce blog ici, ici, ici, ici et encore là), c'est en réalité davantage du côté de William T. Vollmann et de ses « Sept Rêves » (hélas seulement partiellement traduits en français) que nous entraîne Camille Leboulanger : pour traquer le noir potentiel politique gisant au coeur de l'Histoire des États-Unis, « La Tunique de glace », tout particulièrement, réécrivait malicieusement – et néanmoins tout à fait épiquement – les sagas norvégiennes, islandaises et groenlandaises pour dévoiler ce que nous dit, au fond, de très contemporain cette archéologie-là. En passant Cuchulainn au crible des impacts politiques historiques du masculinisme à outrance dans les cultures pré-médiévales européennes (l'Irlande prenant ici toute sa valeur emblématique au carrefour de la civilisation celte pré-chrétienne et du rouleau compresseur catholique du premier Moyen-Âge), en inscrivant habilement le récit dans la bouche d'un conteur supérieurement conscient du rôle de la narration dans la forge, précisément, des consciences – et de ce qui mettra plus d'un millénaire à devenir le storytelling contemporain -, en distillant dans les creux du récit la béance constituée par l'absence du féminisme et de tout progrès politique en soi, face à la tentation permanente de la reproduction par la force du même et du dominant, Camille Leboulanger, sous couvert d'un étrange et beau conte de fantasy médiévale, nous offre une vigoureuse leçon de politique du récit.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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On se retrouve aujourd'hui avec l'un des personnages les plus importants de la mythologie irlandaise : Cuchulainn, le champion d'Ulster, un guerrier renommé à la double ascendance, humaine et divine. le chien du forgeron, de Camille Leboulanger, revisite son histoire du point de vue d'un conteur étrange, un soir dans une taverne, en échange de quelques bières. le vieil homme nous promet la vérité vraie, très éloignée de la légende propagée par la rumeur.

Tout commence avec un mariage de raison, celui de Dechtire, soeur du roi Conchobar Mac Nessa, et de Sualtam, l'un de ses principaux vassaux. Alors qu'elle se refuse encore et encore à ce vieil époux dont elle ne veut pas, la jeune femme disparaît soudain pendant plusieurs années. Lorsqu'elle refait surface, elle prétend avoir été enlevée et violée par le dieu Lug. Quelque temps plus tard, naît Setenta, dont nul ne saura jamais déterminer la véritable parenté.

Élevé dans le culte de ce qu'il est censé devenir, à savoir le plus grand guerrier de tous les temps, le jeune garçon est doté d'un égo surdimensionné et ne doute jamais de rien. Pas une des leçons que la vie lui administrera ne lui inspirera la moindre humilité tant il est persuadé de sa propre importance. C'est la vie, épique au demeurant, de cet être à l'incroyable destinée, égoïste et imbu de lui-même, que le conteur nous livre ici, sans fard ni complaisance.

C'est un personnage ambivalent qu'on a du mal à apprécier, et pourtant, est-il réellement responsable de ce qu'il est devenu ? Quoi qu'il en soit, porté par la verve du vieux conteur, on se surprend bien vite à éprouver de la curiosité pour son histoire. À aucun moment, le récit ne m'a paru lourd ni ennuyeux. L'intrigue est au contraire bien construite, mêlant découverte de la vie dans les forteresses de l'époque avec intrigues politiques, sans oublier la thématique vitale du statut des femmes dans cette société.

Le style demande un petit temps d'adaptation. On nous raconte une histoire, elle ne se déroule pas sous nos yeux, il n'y a que peu de dialogues. Mais on s'y fait vraiment très vite, dès la fin du premier chapitre en fait. La personnalité très marquée du chien nous embarque, et avec quelle facilité ! Cela sonne tout à fait juste et c'est une véritable tragédie car vous vous doutez bien que pareille histoire ne peut pas bien se terminer. le chien du forgeron est comme une pierre qui dévale la montagne, écrasant tout sur son passage, et volant en éclats une fois arrivée en bas.

Ce fut une très belle découverte, que ce soit l'histoire réinventée de Cuchulainn, ou la plume de Camille Leboulanger. L'immersion est rapide et j'ai trouvé sympathique que, pour une fois, on égratigne un peu la figure du héros traditionnel, le grand guerrier imbuvable aux multiples faits d'armes. J'ai passé un très bon moment et j'ai hâte de découvrir d'autres romans de cet auteur.
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Le Chien du forgeron est une réécriture d'un mythe celtique qui nous plonge dans un âge du fer brutal et fantasmé. Camille Leboulanger use d'un narrateur/conteur assez froid, qui nourrit un franc désamour pour son sujet, ce qui m'a quelque peu interpellé. La raison en est la volonté de l'auteur de déconstruire le mythe du guerrier. Ce dernier incarnant une masculinité toxique et engendré par une sorte de déterminisme socialo-relationnel.
Si le but peut être louable, il en résulte à mon goût une trop grande distance avec le personnage principal. Les autres figures du roman, notamment féminines, ne sont guère présentées sous un meilleur jour.
J'ai néanmoins apprécié l'immersion dans cette Irlande antique, les allusions à son panthéon et le style direct et efficace de Leboulanger.
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J'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans le livre et à réellement accrocher à l'histoire. Etait-ce le style narratif, les chapitres trop longs ? (en général, ça ne me gêne pas, mais comme j'ai eu du mal à accrocher, forcément, je les ai trouvé trop longs). Je ne saurais dire.

Quoi qu'il en soit, ce livre reste une réécriture de mythe intéressante, avec sa critique de la virilité que je trouve tout à fait bien amenée, ça prenait tout son sens dans l'histoire de Cuchulainn.

Ca reste un bon livre, j'ai apprécié les commentaires du narrateur quand il arrivait à certains passages de l'histoire qu'il contait.

Et il faut également reconnaitre que c'est un très beau livre. L'édition Argyll est très forte pour faire de belles couvertures.
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Cuchulainn, héros mythique irlandais, prend vie sous la plume de Camille Leboulanger.
Figure récurrente dans les contes irlandais, Cuchulainn est le pendant d'Achille dans la mythologie grecque. Les historiens s'accordent à penser que les exploits relatés dans les contes seraient plutôt le fait de plusieurs guerriers et non d'un seul homme.
Dans son récit, l'auteur s'en tient à la légende et balaie les grandes étapes de la vie de Cuchulainn.
Avant de devenir le héros ulate bien connu, Setanta, seul héritier d'un petit seigneur marié à la soeur du roi, grandit en écoutant les histoires de sa mère. Il rêve de gloire et de bravoure. Aussi lorsque le sort lui offre la possibilité de se rendre à la cour du souverain, il n'hésite pas à abandonner son père et part sans se retourner vers la promesse d'une vie de conquêtes.
En chemin il gagnera le nom qui l'accompagnera jusqu'à sa mort : Cuchulainn, le chien du forgeron.

Camille Leboulanger brosse un portrait acerbe du guerrier.
Les exploits jadis chantés par les bardes et arrivés jusqu'à nous passent sous le scalpel de sa plume.
L'héroïsme et la virilité du guerrier deviennent abjection et violence idiote.
Avec patience et beaucoup d'adresse, l'auteur déconstruit le mythe.
La structure narrative du récit se présente comme un conte qu'un barde raconte au coin du feu en descendant des pichets d'alcool. Il interpellera volontiers le lecteur pendant son récit, le prenant à témoin des succès et des échecs du guerrier. Il pointera les dérives que le désir de puissance et d'héroïsme fait naître dans le coeur des hommes. Il soulignera à de nombreuses reprises et d'un doigt que j'ai trouvé un peu raide les faiblesses ainsi engendrées. J'ai trouvé que l'auteur insistait un peu trop, à nous haranguer constamment lors des passages où il démontre l'absurdité de la guerre et du combattant. Je pense que le lecteur peut comprendre tout seul. Ce besoin de l'auteur, quasi viscéral, de bien marquer ces éléments a fini par m'agacer et par presque gâcher ma lecture à vrai dire.
L'univers ésotérique des légendes est bien retranscrite avec les interdits et malédictions qui pleuvent sur les protagonistes. J'ai bien aimé la description de la vie sous le joug de ces héros. L'auteur a réussi à me transporter dans cet univers et à créer un intérêt pour le récit.
J'ai passé un bon moment.
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Ce fut une lecture surprenante, je dois dire. La particularité du roman est son narrateur, un conteur qui nous délivre le récit de ce qu'il a vécu, avec un style oral très à propos. Cela peut déstabiliser, au début, car la focalisation reste très externe, mais l'histoire est fascinante et pourra accrocher les fans de romans historiques (ce que je ne suis pas habituellement). Ce roman reprend en effet le mythe de Cúchulainn, issu de la mythologie celtique irlandaise.
Si l'intrigue est assez simple, car très touffue en explications sur L Histoire et la généalogie des nobles, j'ai trouvé les personnages plus intéressants. D'ailleurs, c'est la curiosité envers le fameux Chien du forgeron qui m'a poussée à lire le roman jusqu'au bout malgré quelques longueurs.
La psychologie et l'évolution des personnages (le Chien, ainsi que certains de ses proches) sont bien développées. Parmi les thématiques, le Chien s'ancre dans la virilité la plus totale (et donc parfois jusqu'au ridicule), ce qui lui vaut de finir seul et surtout de perdre ce qu'il aurait pu avoir de plus précieux. Ce roman est une belle représentation de ce qui se passe quand le narcissisme l'emporte sur l'empathie. Cúchulainn en devient un personnage fort intéressant à analyser malgré son caractère et son comportement détestables. D'ailleurs, j'en aurais bien écrit un article à son sujet (parce que j'adore la psychologie des personnages), mais le conteur/narrateur a mâché tout le travail, interprétant et commentant lui-même quelques faits et gestes du Chien (pour mon plus grand bonheur, car il apportait des nuances bienvenues). Ce roman offre donc matière à une réflexion captivante sur ce qui fait parfois la genèse des hommes violents et égocentriques.
Par contre, il y a aussi pas mal de violence, il vaut mieux le savoir !
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