Voir une femme de quatre-vingt-sept ans pleurer comme une petite fille laisse une trace indélébile. Parce qu'à cet âge-là, on ne devrait plus avoir de raison de pleurer, on devrait avoir atteint le forfait maximum. Les quelques années restantes et comptées ne devraient être que du bonheur, que du bonus, la cerise sur le gâteau, la pièce montée d'une vie. Une pièce montée au goût sucré, pas salée de larmes...
«Etre heureux, c’est regarder où l’on va, et non d’où l’on vient.»
Je viens de porter ma tasse de café au bord de mes lèvres quand elle me dit:
− J’aimerais aller voir un sexologue.
Je manque avaler de travers. Mes yeux ronds suffisent à lui faire baisser les siens dans un léger sourire, presque coupable.
− Tu comprends, si jamais je rencontre quelqu’un, j’aimerais être heureuse de ce côté-là.
− Tu n’étais pas heureuse avec pépé ?
− ...
Il aura fallu attendre toutes ces années pour qu’elle ose se confier. Je me prépare. Elle doit faire de même.
− Comment te dire ? Je n’ai jamais connu le 14 Juillet.
− Et tu penses qu’un sexologue t’aidera à vivre la fête nationale ?
Malou sourit en me regardant.
− J’espère bien. C’est quand même son métier. Mais je ne sais pas qui aller voir.
− Va voir une sage-femme.
− Une sage-femme ? À mon âge, j’ai peu de risques, tu sais.
− Elles sont aussi là pour ça.
− Pour quoi ?
− Pour t’apprendre à faire des feux d’artifice.
L'amour sans respect n'est pas l'amour. En prendre conscience et le fuir ne constitue ni un échec, ni même une défaite, mais une grande très grande victoire.
Nous sommes la somme de nos choix mais aussi de nos non-choix.Il faut assumer, et les regrets ne changent pas le passé. Par contre ils ternissent le présent.(...) Si on ne peut pas revenir en arrière, on peut au moins composer avec le présent pour que les instants suivants soient meilleurs.
Pourquoi on m’envoie toutes ces choses à vivre ? J’ai fait quoi de si grave dans une autre vie pour payer autant dans celle-ci ? J’espère que la prochaine sera meilleure.
On a tous besoin de se sentir aimé véritablement, reconnu dans ses qualités et malgré ses défauts. Ainsi on peut s'épanouir sans crainte et sans jugement.
Un seul mot revenait sans cesse : le respect. Elle me disait que dans toutes les décisions de la vie , on devait agir dans le respect de soi-même, et que , quand ce respect était en danger, il fallait tout faire pour le garder. Combien de femmes, aujourd'hui vivent sans se respecter, en acceptant d'être dévalorisées par leur conjoint, ou par leur patron, au quotidien, à la maison, au travail .
Combien essaient de faire mieux et encore mieux, pour plaire à ce mari qui les a séduites un jour, mais qui oublie qu'un jour ne veut pas dire toujours et que ce qu'il tient pour acquis serait complètement remis en question si seulement elles exigeaient le respect. Mais elles ont peur d'être abandonnées, d'êtres seules, parce que pour beaucoup, la solitude est insupportable. la solitude, c'est le vide, c'est la mort.
Sortez des sentiers battus et ouvrez les yeux, il n'y a aucun hasard dans la vie. Le destin est tracé pour nous et pour de bonnes raisons
J'évolue dans cet état d'esprit en acceptant l'idée, parfois difficile et pourtant indubitable, qu'une grande partie de notre existence ne nous appartient pas...
Finalement, c'est le destin qui décide...
Savoir qu'il y a quelqu'un quelque part qui pense a vous, qui vous réserve un petit coin dans son cœur, au chaud, à l'abri de tout, c'est comme une couverture toute douce qui vous enveloppe et vous protège du froid.