J'entends d'ici les critiques : « Mais qu'elle est sans coeur ! », « Qu'est-ce donc cette lectrice qui ne ressent aucune compassion pour quelque chose d'aussi effroyable ! » etc.
Mais...j'assume, tant pis.
Précisons quand même : je ressens un immense respect pour l'auteure qui a vécu un drame et qui a trouvé en elle le courage de parler des choses de la vie que personne ne devrait connaitre.
En effet, il s'agit ici d'une jeune mère célibataire d'enfant de 3 ans, caissière, qui a été prise sous l'aile protectrice d'un homme bon et intègre. Celui-ci l'emmène en vacances en Bretagne, en compagnie de son fils médecin, lui-même cassé par le suicide de son épouse quelques mois plus tôt. Ce médecin est remplacé par une jeune doctoresse, qui manifestement ne respire pas la confiance en elle...Les relations entre toutes ces personnes se nouent de manière très (trop) rapide, et elles en viennent très (trop) vite à déballer des choses intimes, de manière très (trop) profonde pour des gens qui ne se connaissaient pas quelques jours avant. Et puis survient le drame...
Ce drame, oui, qui est horrible. Et dont je me suis sentie curieusement à distance. Je dis curieusement, car je me connais, je pleure très vite, et ces thèmes me touchent énormément, d'habitude. Alors, que s'est-il passé ? Eh bien, j'ai été exaspérée par toutes ces phrases qui doivent théoriquement redonner la pêche, permettre d'avancer dans la vie malgré tous ses frimas. J'ai eu l'impression de recevoir une leçon, et cela 3,4 fois par PAGE. Je déplore ce manque de naturel dans les relations, dans les dialogues ; ces répétitions, ces phrases souvent stéréotypées... J'ai eu l'impression de lire un manuel de psychologie : « Tu peux tendre la main à quelqu'un, mais tu ne peux pas le sortir du trou dans lequel il s'enfonce s'il ne prend pas la main que tu lui tends. », « C'est dur ce qui vous arrive, mais quoi qu'il advienne, vous vous en sortirez, parce que vous n'avez pas le choix. La vie continue, inlassablement. », « le désespoir et la tristesse n'ont jamais aidé personne à combattre les épreuves. », « Ce que vous venez de vivre est probablement la pire des choses qui puisse arriver, alors soyez indulgente avec vos états d'âme. » etc.
Bien sûr, tout ceci est totalement vrai. Bien sûr, cela « fait du bien ». Mais asséné de cette façon, cela a produit chez moi l'effet contraire.
J'en suis vraiment désolée, car les thèmes poignants n'ont pas « sonné juste », pour moi, rien qu'à cause du choix narratif et stylistique.
J'aime découvrir pas à pas, sans que l'auteur m'assène tout de suite ses conclusions. J'aime m'aventurer, revenir en arrière, m'attendrir, deviner, espérer...Et ici, j'en ai été empêchée.
J'en suis encore une fois désolée.
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Julie, jeune femme de 20 ans, élève seule son petit Lulu de 3 ans, ses parents lui ayant tourné le dos dès qu'elle s'est retrouvée enceinte et le petit ami, lui, a aussitôt pris ses jambes à son cou. Elle connait des hauts et des bas, surtout des bas, d'ailleurs. Son boulot de caissière ne lui plaît pas du tout, il ne lui sert qu'à payer les factures et à se nourrir. Qui plus est, son patron est un véritable tyran. Bref, pas la grande joie pour Julie. Heureusement qu'elle l'a, son petit Lulu...
Et ce Paul... Homme d'un certain âge qui s'est pris d'affection pour elle lorsqu'elle était derrière sa caisse. Une larme l'a attendri et il ne lui en n'a pas fallu tellement plus pour lui proposer de déjeuner avec lui et de l'emmener passer quelques jours en villégiature, dans sa maison sur la côte bretonne. Pas de crainte à avoir, ils ne seront pas seuls puisque Paul sera accompagné de son fils, Jérôme, un médecin bien malheureux qui n'arrive plus à sourire depuis le suicide de sa femme. Il espère bien remonter le moral de tout ce petit monde...
On pourrait presque l'appeler "Julie-la-poisse" tellement elle traine de casseroles derrière elle... Des parents et un petit ami aux abonnés absents (c'est pas grave, de toute façon, elle n'a pas les moyens de se payer le téléphone), un boulot de m**** avec un patron de m****, un trou dans sa caisse à cause d'une collègue qui lui a tiré 50 € (bonne poire, elle ne la dénonce même pas !) et des fins de mois qui commencent le 5. Heureusement, le beau Paul (non pas sur son cheval blanc mais dans un rutilant 4x4 Audi) arrive pour la sauver de son monde tout gris (tiens, justement, la couleur de l'Audi...) et lui démontrer que la vie peut être belle parfois si on regarde par là... ou par là (ça marche aussi)...
Agnès Ledig nous sert un véritable conte de fée, malheureusement, ça fait bien longtemps que je ne crois plus au Prince Charmant... Un conte qui aurait pu se révéler touchant et émouvant mais on a bien du mal à y croire tellement ça regorge de clichés et de phrases toutes faites. Quelques actions viennent rythmer ces vies cabossées et ces âmes blessées et viennent pimenter ici ou là le trop plein de bons sentiments mais pas suffisamment pour atténuer cette lecture un peu trop guimauve et mielleuse.
De plus, l'écriture, bien que l'on ressent sincère, peine un peu.
Une grande déception que ce roman... que l'on termine malgré tout parce que notre curiosité nous y pousse.
Juste avant le bonheur... on en est loin !
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Voici un livre Conte de fée noir mêlé à un drame humain.
L'émotion, les bons sentiments y sont présents à chaque page. Les personnages sont sympathiques et attachants. L'auteure possède le talent du cœur et
la force de vivre ou de revivre, en cela son livre est une réussite, un livre fait pour se réconcilier avec la vie, oublier nos maux quotidiens et futiles, remettre les choses à leur juste place.
On s'identifie à cette histoire entre larmes, tendresse et rire.....
Mais cette leçon de vie oú l'être humain regorge de capacités pour se relever d'épreuves douloureuses et d'en sortir plus fort me laisse un sentiment mitigé....
Je vais faire hurler mais j'assume : quoi, elle est dénuée d'humanité, ?
Autant la première partie est délicate, douce, attachante, façon conte de fée moderne, autant la deuxième partie, violente, poignante, tragique, larmoyante, brutale m'a gênée...
A la réflexion, avec le recul, je me suis mise à distance, avec ces vies blessées, ces âmes cabossées ....Certaines situations paraissent invraisemblables même si elles sont infiniment touchantes.....cette femme jeune sauvée par Paul, ce pseudo prince charmant qui pourrait être son pére, affublée d'un patron odieux, ce kinésithérapeute doux et gentil, ce médecin marqué par la vie.....
Un ouvrage simple et facile à lire, mais trop romanesque, trop de bons sentiments dégoulinent, défilent...même si le deuil, la sensibilité , l'amour, la tristesse, l'espoir et la renaissance y ont la part belle .....
Annette serait sans cœur, ? pas du tout, je préfére l'honnêteté intellectuelle.....
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Plusieurs histoires s’entrecroisent dans ce roman bien tissé, riche en émotions, où la profondeur des relations humaines est au premier plan.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Même si certaines situations semblent invraisemblables, elles n'en sont pas moins touchantes. Les dialogues sont pétillants et quelques passages rappellent l'écriture d'Anna Gavalda.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Juste avant le bonheur n'a pas le côté artificiel du feel good book qui pastellise les idées noires des lecteurs à coups de recettes cousues de fil blanc. Ça sonne juste comme une expérience vécue.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
"Placez votre main sur un poêle une minute, et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous à côté d'une jolie fille une heure, et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité." (Einstein).
- Tout dépend de la chaleur du poêle.
- Et de la jolie fille.
- Et là? La relativité du temps passé avec moi?
- Une seconde.
- Je vais être rouge comme un poêle incandescent.
- J'y poserai quand même la main.
Juste une seconde?
-J'arrêterai le temps.
mon petit prince,
quand un silence s'installe, on dit qu'un ange passe... toi, tu es passé en jouant une jolie petite mélodie.Ca va me manquer de ne plus te voir prendre ton pouce, le soir en tournicotant tes cheveux, de ne plus t'entendre décrocher le téléphone en me disant salut m'man, de ne plus te voir dessiner tes escargots rigolos. ca va me manquer de ne plus te voir ni te toucher, de ne plus te prendre dans mes bras et t 'embrasser.
Je te promets Ludovic, de retrouver ma joie de vivre d'avant et d'œuvrer pour qu'elle revienne chez les gens qui t'aiment. J'ai même recommencé à sourire, je crois... alors, tu vois...
Veille su nous Lulu.Guide-nous, petite étoile filante. Parce que tu es devenu une étoile, je te lis un extrait du petit prince : quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. tu auras toi des étoiles qui savent rire. La nuit, je regarderai le ciel, Lulu, pour te voir briller et le jour ,les étoiles sont invisibles mais elles sont la quand même
Ce n'est pas la vie qui est belle, c'est nous qui la voyons belle ou moins belle. Ne cherchez pas à atteindre un bonheur parfait, mais contentez vous des petites choses de la vie, qui, mises bout à bout, permettent de tenir la distance
Parfois, dans la vie, on a le sentiment de croiser des gens du même univers que nous. Des extra-humains, différents des autres, qui vivent sur la même longueur d'onde, ou dans la même illusion.
Mais un homme ne pleure pas. Un homme est solide, il ne montre pas ses émotions. Un homme ne se laisse pas aller. Tout petit, il entendait déjà : « Ne pleure pas, t’es un homme ! ». Il n’a pas pleuré une seule fois ces derniers mois. Et le chagrin le ronge comme une chenille vorace sur une feuille de printemps. Il se dit qu’une explosion de douleur une bonne fois pour toutes aurait abîmé les yeux, mais lâché du lest.
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/agnes-ledig-un-abri-de-fortune-53745.html
Entrer dans un livre d'Agnès Ledig, c'est se couper du monde, retrouver l'essentiel, s'interroger sur son propre parcours, imaginer une autre façon de vivre le quotidien.
Depuis son premier roman « Marie D en haut » en 2011, suivi de « Juste avant le bonheur », Agnès Ledig est devenue une auteure majeure, fédérant autour d'elle un public fidèle, sensible à ses histoires contemporaines et à son écriture belle et fluide.
Pour son 10ème roman, « Un abri de fortune », elle nous entraine dans les Vosges, là où elle-même s'est installée avec sa famille il y a quelques temps.
Là, dans cette nature intacte, Capucine et Adrien, ont reconstruit leurs vies, eux que le destin avait confronté au pire. Nous les avions déjà croisé dans le précédent titre d'Agnès Ledig, « La petite reine » mais précisons-le, ce nouveau roman n'est pas une suite. Ensemble, Capucine et Adrien ont retapé une ancienne ferme, et tout en assurant le travail des champs et l'entretien des bêtes, ils ont fait le choix d'accueillir chez eux des personnes en reconstruction. Tout cela sous le regard de Jean, 90 ans, qui a toujours vécu ici et qui, assis chaque jour sur son banc, assiste avec discrétion aux allers et venues des uns et des autres.
Et voilà Clémence, Rémi et Karine. Ils ne se connaissent pas. Tous les trois sont un peu paumés, ont été brinquebalés par la vie, tentent de masquer les maux qui les taraudent et se retrouvent ainsi dans cette ferme isolée des Vosges pour essayer de redonner un sens à leur existence.
Chacun garde jalousement le secret qui le tenaille jusqu'au jour où un secret encore plus grand va leur permettre de déverrouiller leur mal-être.
Avec sa plume douce, délicate et sensible, Agnès Ledig parvient une fois encore à nous toucher au coeur. Au-delà de cette belle histoire de résilience et d'entraide, dans laquelle des thèmes forts et douloureux sont abordés, elle nous rappelle aussi combien la nature, les gestes simples, l'écoute des autres peuvent nous aider à apaiser nos émotions excessives et nos idées noires. Une leçon de vie et d'espoir que chacun pourra interpréter à sa façon.
« Un abri de fortune » d'Agnès Ledig est publié chez Albin Michel
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