Quel avenir pour un artiste parvenu au sommet de son art ? Comment le mot « merci » peut-il conduire au « crime » ? Un homme peut végéter ou se trouver dans un état végétatif, mais qu'arriverait-il s'il se végétalisait ? Peut-on vendre ou acheter le titre d'auteur ? Et si les marchandises étaient vraiment des fétiches ? La fête condamne-t-elle les relations ? Comment survivre à la disparition des cinq sens ?...
Voici dix nouvelles forgées à partir d'idées ou de circonstances dérisoires de prime abord, mais comme le diable se cache dans les détails, leur réalisme farfelu éveille incidemment de vastes questions. Leurs personnages, souvent solitaires, mais secrètement animés par l'éternel désir de reconnaissance, poursuivent des chimères dont les humains se montrent friands, surtout quand leur identité est en jeu.
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La maîtrise du trait était son mot d’ordre intime. De l’intention au résultat, il franchissait les stades successifs avec une infaillibilité déconcertante, si bien qu’entre les choses et leur représentation, leur représentation et sa main, sa main et le crayon, le crayon et la trace déposée sur la feuille, l’adéquation était irréprochable. Les étapes de cette translation s’évanouissaient dans l’unité d’un acte synthétique parfait. Ixe était la démonstration vivante du fait qu’un homme avait le pouvoir de fixer les réalités qu’il appréhendait, celles qui étaient situées au-dedans comme au-dehors de lui-même, et de les reconstruire avec une impeccable fidélité, sans autre moyen que la pointe graphite d’un crayon bien taillé ou d’un porte-mine.