J'ai trouvé, en te rencontrant, un sens à mon néant" ... "Je vois le monde. Il sort de toi." ... "J'écoutais ce qui est énorme, ce qui est seul : le coeur" ... "Je vous regarde, je vous regarde lui crient mes yeux. le fouet de ses longs cheveux défaits la nuit dernière me fouette nuageusement les entrailles"
.
Voici donc le genre de phrases merveilleusement poétiques que l'on trouve dans
Thérèse et Isabelle. Roman écrit à la fin des années 50 et censuré en partie dans les années 60, Gallimard l'édite en 2000. J'avoue ne pas savoir si dans la version Folio j'ai eu l'intégralité du texte ou, justement, sa version censurée ?
Encouragée par
Simone de Beauvoir,
Violette Leduc, native d'Arras, a écrit un texte ici sur l'amour interdit de deux jeunes adolescentes, pensionnaires dans un collège. Les journées sont longues et elles attendent, en secret, que la nuit tombe pour éveiller leurs corps et "s'étouffer" d'amour.
Elles se vouvoient, elles se rêvent, elles se cherchent et se cognent. C'est une écriture érotique et un peu délirante par endroits, très imagée et décousue. Cela dit, c'est un texte intéressant vu le contexte de l'époque, le courage qu'il a fallu à V. Leduc pour écrire sur le sujet ô combien tabou de la sexualité féminine.