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sur 200 notes
Nous sommes en 2009 . La tempête Klaus vient de faire des ravages. Un journaliste va enquêter sur la disparition d'un ex militant de l'ETA.
Avec L'homme qui a vu l'hommeMarin Ledun signe un thriller nerveux et percutant. L'histoire est encrée dans le réel et le style sans fioritures de l'auteur fait des merveilles.
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Merci à Babelio et aux éditions "J'ai lu" de m'avoir envoyé L'homme qui a vu l'homme de Marin Ledun. Une nouvelle occasion de découvrir un auteur français que je ne connaissais pas.
Ce livre est l'un des 5 en compétition pour le prix SNCF 2016 catégorie polar.
24 Janvier 2009, le pays basque vient d'être touché par la terrible tempête Klaus qui a fait de nombreuses victimes et de très importants dégâts. Elle fait la une de l'actualité, tous les journalistes locaux sont sur le terrain. Deux d'entre eux cependant décident de s'intéresser à une toute autre information. Ils travaillent pour le même quotidien basque "Lurrama" et se nomment Iban Urtiz et Marko Elizabe.
27 Janvier 2009: Estia et Peio Sasko organisent une conférence de presse pour attirer l'attention et demander de l'aide aux médias et aux politiques suite à la disparation inquiétante de leur frère Jokin Sasko dont ils sont sans nouvelles depuis 24jours Il devait se rendre à Bordeaux avec son Opel Corsa verte depuis silence radio .Cet homme n'est pas n'importe qui c'est un militant basque membre de l'ETA. Que lui est il arrivé ? mort ou vivant ? disparition volontaire, suicide,enlèvement, assassinat?
Présents dans la salle, nos deux journalistes veulent s'investir dans les recherches et enquêtent chacun de leur coté. On assiste alors deux démarches différentes:
Marko Elizabe cinquantaine,un pur basque familier de l'Histoire de sa région , expérimenté, qui connait beaucoup de monde, il n'a qu'a faire appel à ses indics pour mener l'enquête. de plus, veuf depuis peu, il n'a plus rien à perdre.
Iban Urtiz, jeune débutant, tout à prouver, handicap supplémentaire il n'a de basque que le nom, il n'a pas grandi dans la région. C'est un "erdaldun". Il fouille dans les archives et reprend tout depuis le début pour comprendre à qui il a affaire.
Ils vont se démener dans cette enquête dangereuse et ne savent pas où ils mettent les pieds.
Un peu de mal au début du livre,un peu paumée, pas vraiment calée sur le conflit basque et beaucoup de noms à retenir comme le personnage d'Iban vers lequel le lecteur peut davantage s'identifier mais ensuite tout s'accélère et on est pris dans l'histoire et on ne s'arrête plus!
Pour les amateurs du genre tout est là: gros bras, testostérone, menaces, intimidations, coups de feu, magouilles, révélations...
Originalité ce n'est pas une enquête menée par un flic mais par deux journalistes.
Bonne lecture !
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C'était dans un autre temps, je crois. Tu crois que c'est fini ? Je ne sais pas. Je me pose quelques questions. Une chose est sûre, avec les médias, rien n'est moins sûr, ils font la pluie et le beau temps suivant les commandes du gouvernement ou des tout-puissants. Je n'ai pas une confiance aveugle en ce qu'un journal, télévisé ou pas, me raconte. Certainement un peu de paranoïa. Alors qu'en est-il réellement de l'ETA de nos jours. La guerre sale est-elle vraiment terminée ? Les revendications indépendantistes abandonnées ? Les prisonniers oubliés ? Les meurtres passés sous silence ? Bref, voilà tout un tas de questions que je me pose après la lecture de ce polar estampillé prix SNCF du polar 2016. Parce qu'il est bien connu que la meilleure lecture dans un train reste le polar…

En quelques pages, je me retrouve plongé dans un Pays Basque noir couvert d'un rouge sang. le prix à payer. Mais qui sont les coupables. Difficile à dire. Les membres de l'ETA, ces terroristes, les GAL, autres terroristes anti-terroristes, la Guardia Civil, la Police Française… Autant de coupables à chaque disparition suspecte, autant de rage à chaque veillée funèbre. Pour peu que le corps soit retrouvé et ne pourrisse pas dans une morgue anonymement.

Alors, pendant que la tempête Klaus dévaste la région, mobilisant toutes les forces médiatiques du Sud-Ouest, pendant qu'un trader vide les comptes des petits épargnants avec l'aval – bien entendu – de sa hiérarchie, monopolisant toutes les forces médiatiques de la France, je me prépare un cocktail fouettant ce mélange d'embruns et de montagnes à l'Izarra, un disque des Guns N' Roses sur la platine, du temps où Axl Rose avait encore des revendications. Welcome to the Jungle. La jungle basque où les balles fusent, les explosions défigurent les voitures et les visages, les disparitions suspectes se transforment en séance de torture dans des masures abandonnés de l'arrière-pays. Prendre l'A10, sortie 21.

La peur se lit entre les lignes, comme si j'y étais. Se méfier de tout le monde. A qui profite le crime, la question primordiale avant de débuter toute enquête. Iban Urtiz paiera cher sa première expérience en solo de journalisme. Il pensait élever sa carrière, en sortant de l'ombre et de l'ambiance dévastatrice de cette tempête. Il ne travaille quand même pas pour France 3 région, mais sa quête va virer à l'obsession. Est-il prêt à en assumer toutes les conséquences, lorsque Jokin Sasko disparait sur une aire d'autoroute ?

La peur dans un roman. Mais encore plus froid et terrifiant de se dire que rien n'a été imaginé. Que derrière ces pages, on retrouvera le corps de Jon Anza abandonné dans une morgue toulousaine pendant des mois. Des mois de doutes, de pleurs et d'inquiétudes. Des mois où il est impossible de faire le deuil, des mois où les coupables restent libres, des mois où l'on se demande même qui sont les coupables. Mais d'ailleurs qui cela intéresse de connaître les coupables de la mort d'un membre de l'ETA de seconde zone ?
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Je remercie Babelio et le prix SNCF Polar pour m'avoir permis de découvrir ce livre.
Un bon polar laisse parfois place à une longue critique, dithyrambique qui plus est, mais ici je vais faire court même si j'ai été conquise par cette lecture.
J'ai beaucoup apprécié, l'auteur fourni nombre d'informations sur l'ETA, l'histoire du pays basque. La toile de fond est bien entendu liée à l'histoire politique compliquée de cette région, ce qui m'a permis de découvrir certaines choses.
Il est important de rappeler que Marin Ledun nous propose une fiction tirée d'un fait réel, son thriller tient la route et il m'a très vite captivé.
Concernant l'histoire elle est particulièrement bien développée.Ce sont les journalistes qui mènent la danse, on avance au rythme de leurs découvertes.
ce roman m'a sorti un peu de ma zone de confort, je ne suis pas une habituée de ce genre d'histoire, toutefois j'ai passé un bon moment.
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Avec beaucoup de talent, Marin Ledun offre ici un roman noir, politique sur un sujet très sensible : les méthodes d'intimidations policières et judiciaires, violentes et inexcusables utilisées au Pays Basque au nom de la Justice et de l'antiterrorisme.

Tout commence avec l'enlèvement et la disparition d'un militant basque Jokin Sask. Un jeune journaliste, Iban, décide d'enquêter et se retrouve alors dans un système complexe et dangereux...

L'homme qui a vu l'homme est un roman haletant, prenant, qui a le mérite de déranger et d'interpeller le lecteur. À couper le souffle, voire le rythme cardiaque...
Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu pour cette lecture percutante.
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A la lecture d'un précédent ouvrage de Marin Ledun, Les visages écrasés, pour un jury, j'avais vite remarqué que ce dernier n'avait pas écrit un banal polar.
Je le retrouve quelques années plus tard, par hasard, également pour un jury… et à nouveau voilà un thriller qui n'est pas banal.
Nous voilà plongé dans le conflit séparatiste basque qui n'a cessé que depuis 2011.
Plus qu'une enquête policière (qui d'ailleurs est plus une enquête journalistique), Marin Ledun, au travers de cette histoire tirée de faits réels, nous montre l'imbrication des différentes composantes de cette sale guerre où politiques, polices, et organisations parallèles avaient parfois du mal à se situer sur l'échiquier.
Ce roman en dit long sur une province à cheval entre deux pays et les Basques qui voient d'un mauvais oeil celui qui qui n'est pas basque…L'étranger n'a pas vraiment sa place.
Au sein d'un sujet pas toujours très simple à suivre, et à resituer dans son contexte, surtout quand, en son temps, on en a finalement entendu parler de loin, Marin Ledun, a eu la sagesse d'user d'une écriture nerveuse, et rythmée afin de ne pas engluer inutilement un lecteur qui pouvait, au départ, ne pas être averti.
Marin Ledun parvient à capter l'attention de son lecteur avec ce roman bien documenté, et dans lequel, sans que cela soit trop proéminant, il dénonce les exactions de part et d'autre, les violences gratuites, la cruauté, résultat de l'aveuglement imbécile de quelques-uns.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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C'est avec un grand plaisir que j'ai reçu en service presse le roman « l'homme qui avait vu l'homme », en collaboration avec les éditions j'ai lu et la SNCF que je remercie sincèrement.
Ce roman a obtenu le prix du polar pour la sélection 2016 et je dois dire que je n'en suis pas étonnée car l'intrigue est tout simplement époustouflante.

Nous suivons ici l'histoire d'Iban Urtiz, reporter, qui doit couvrir la disparition de Jokin Sasko, militant basque. Mais Iban se retrouve confronté à l'omerta qui sévit là-bas, surtout que pour eux, il n'est qu'un « erdalunn ». ( pour connaître la signification de ce terme, voir la définition dans le livre ;) ) et il n'est pas facile pour lui d'avoir des renseignements.

C'est avec fébrilité qu'on suit alors l'enquête, qu'on plonge dans un monde «  en dehors du monde » car en effet, on a l'impression que les habitants ont leurs propres lois, leurs propres règles… leur propre justice, ce qui n'est peut-être pas si éloigné que ça de la vérité. Heureusement Iban sera aidé dans sa quête par Eztia, la soeur de Jokin qui est elle aussi à la recherche de la vérité.
Mais deux tueurs sont à leurs trousses, deux tueurs qui cherchent à taire la vérité, par tous les moyens possibles…

En conclusion : Sur fond de trahisons, de meurtres, de mensonge, de lutte ancestrale, de pouvoir, un roman qui comblera les plus fervents lecteurs de polar
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L'Homme qui a vu l'homme, ou l'efficacité du roman policier:
-Commencez d'abord par une scène violente, pour happer votre lecteur: ici, Jokin Sasko, enlevé, puis torturé jusqu'à ce que bavure s'en suive.
-Ajoutez un héros, dont les fêlures le rendent sympathique: dans ce roman Iban Urtiz, jeune journaliste , intègre mais erdaldun (qui ne parle pas basque) malgré une petite enfance passée dans cette région et un père basque dont la mort est un mystère; jeune journaliste qui bien sûr , fumant cigarette sur cigarette, farfouille dans tous les coins sans bien mesurer les conséquences de ses actes.
- N'hésitez pas à tout accélérer: voitures, procédures ...
- Romancez tout cela d'une idylle
- Et n'oubliez pas l'élément indispensable: l'ancrage dans la réalité . Et c'est là que finalement les clichés de ce roman tombent: on se retrouve en plein Pays basque, dans les années 2009, et alors que les médias nous parlent de H1N1, là bas, c'est ETA, guerre sale et antiterrorisme, c'est la rumeur et l'offensive de la communication pour enrayer la vérité, c'est la violence pour faire taire.
Le Pays basque, c'est loin de chez moi, et je n'y connais rien. Alors, je suis allée voir de plus près et j'ai découvert Jon Anza, militant basque mort de façon suspecte à Bayonne, j'ai lu aussi d'autres articles sur des militants qui vont être prochainement jugés et réclament le droit d'en savoir plus sur les "disparitions" , j'ai ouvert les yeux sur le GAL et j'en ai eu froid dans le dos.
Bref, voici un roman dont la construction n'a rien d'exceptionnel mais qui a eu le grand mérite de me faire accéder à une réalité que j'ignorais.
Merci à la SNCF qui m'a offert ce roman et merci surtout à M. Delun, pour remuer là où on ne va jamais.
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Dès la première page, je suis dans le bain, plutôt dans la Mégane ou la Corsa. le livre démarre sur les chapeaux de roues ; « les pneus qui crissent sur le bitume gelé. »
Tout au long de cette histoire, il ne faudra pas se fier à ce que l'on voit ou sait. Iban Urtiz, dont c'est le premier emploi, en est le parfait exemple. Son nom, basque, ne signifie rien puisque, élevé par sa mère en Savoie, il ne connait pas du tout la région et encore moins le parler basque. C'est un « erdaldun » pur jus. le rédacteur en chef de « Lurrana » lui confie l'enquête sur la disparition d'un jeune basque Jokin Sasco. Pour ce faire, il doit faire équipe avec Marko Elizabe, autre journaliste du canard qui, lui, est un basque pur jus, un « abertzale ». Comme toutes les cohabitations, celle-ci sera ardue, d'autant que Marko travaille dans son coin sur cette disparition. Mais, est-il net ?
Nous voici au coeur de la guerre sale entre l'ETA, les polices espagnoles, françaises et…. quelques mercenaires, nom moins sympathiques à mes oreilles que barbouzes.
Je découvre un récit haletant, parfaitement ficelé, d'une écriture sans fioriture au pays où un kidnapping de membres vrais ou supposés de l'ETA, s'appelle « l'incommunication ». Drôle de mot pour ce que subissent ces personnes. Tortures en tout genre, viol, dépersonnalisation… c'est sûr qu'il y a de l'incommunication entre les tortionnaires et les séquestrés !
En plus d'être un thriller, c'est un livre politique où je fus déroutée, effrayée, scandalisée. Il y a de la matière, c'est dense. Marin Ledun me fait découvrir cette lutte basque où tous les coups sont permis, où Iban Urtiz doit toujours avoir en mémoire ces termes « A qui profite le crime » pour essayer d'avancer. Marin Ledun offre une belle photographie des luttes. Pourquoi tant de mois avant la reconnaissance de la mort ? Que font ces espagnols à traquer les membres de l'ETA sur le sol français ? Pourquoi l'on tourne toujours autour du pot, les autorités françaises ferment-elles les yeux sur tant d'exactions ? Il y a-t-il encore de la torture en France pour des raisons politiques (enfin officiellement) ?
Marin Ledun flirte avec les frontières au propre comme au figuré. Elizabe, on ne sait pas trop de quel côté il se situe si ce n'est qu'à des lieues d'Urtiz, quoique… La police joue un double jeu, le procureur n'est pas net du tout, même les séparatistes éditent un communiqué pouvant laisser à penser. Bref, tout le monde sait quelque chose mais personne n'ose dire les mots par peur de... Je ne parle même pas des mercenaires à la solde du gouvernement espagnol qui n'ont plus aucune « justification » puisque le GAL est déjà dissout lors de « l'incommunication » de Jokin Sasco.
Elizabe et Urtiz ont cherché la vérité, s'en sont approchés, s'y sont brûlés. Pourquoi ? Pour rien.
Dernier paragraphe du livre : « le jour de mon inhumation, alors que les vers et l'oubli achevaient de se partager mon cadavre, aucune des personnes présentes n'imaginait un instant que j'étais mort pour rien. Voilà pourtant la seule vérité qui vaille d'être inscrite sur ma tombe. » Dont acte. Cette fin amène, pour moi, la chanson de Brassens :
« O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente »

Superbe bouquin que j'ai lu grâce à Babelio et qui fait partie de la sélection du Prix SNCF du Polar 2016

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Résumé : Iban, jeune journaliste revient après de nombreuses années, "à l'étranger ", au pays basque. Conjointement à une tempête climatique, sévit une tempête politique et culturelle et survient la disparition de Jokin Sasco. Entre frictions, séductions et trahisons le reporter va tenter de déterrer la vérité.

Le mot de la fin : Un polar violent et dur qui sert son propos, mais résonne en peu plus violemment encore en ses temps sombres que nous vivons. J'ai été kidnappée par l'histoire, la volonté de savoir la vérité malgré les passages de torture trop détaillés qui me rappelle un passé que je souhaite oublier. L'auteur parvient à retranscrire une ambiance et une angoisse à la perfection et arrive à me décrocher en même temps qu'un haut-le-coeur, un petit coup de coeur en dépit de la grande sensible que je suis.
Lien : http://www.lesmiscellaneesde..
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