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EAN : 9782850567292
104 pages
Somogy (01/04/2004)
5/5   1 notes
Résumé :
L’œuvre de Paul Landowski (1875-1961), grand prix de Rome en 1900, est intimement liée à l’architecture et à la cité. Il s’en dégage une véritable leçon de la juste échelle en sculpture. Il suffit, pour en apprécier la valeur, d’une promenade parisienne du pont de la Tournelle (Sainte Geneviève) à la place de la porte de Saint-Cloud (Les Sources de la Seine). Membre de la section camouflage pendant la Grande Guerre, il a sillonné la Picardie, carnet de dessins en ma... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après avoir établi une modeste bibliographie autour de ce sculpteur-humaniste, Paul Landowski : « Honorons nos morts… avec Paul Landowski » …je me hâte de rédiger un billet sur ce beau livre qui est consacré à une part singulière de son oeuvre : les Monuments de la mémoire et la statuaire funéraire…que j'ai découverte, ce 26 novembre, au Musée des années 30, à l'exposition temporaire « 14-18- Reflets de la guerre »


Je mettrais surtout en avant un interview précieux réalisé par Thomas Compère-Morel ( le 17 septembre 2003) avec Françoise Landowski-Caillet, Fille de l'artiste , accompagnée d'Elisabeth Caillet (petite-fille du sculpteur), qui nous offrent de multiples informations sur la personnalité, les convictions et le travail de l'artiste…

Je retranscris quelques passage de cet interview… qui « dit beaucoup »…des différentes facettes de ce sculpteur prolifique, d'une forte exigence intellectuelle…qui fut aussi durant une longue période directeur de l'Ecole des Beaux-Arts, sculpteur finançant ses projets à l'aide des commandes que lui faisait l'état, ou autre institution publique; il est dit également , le manque d'argent, car trop souvent on ne lui réglait pas la totalité des sommes dûes…pour ces demandes publiques.

Françoise Landowski-Caillet nous explique les méthodes de travail de son père, les outils, l'atelier, les matières préférées ( il n'aimait pas beaucoup le plâtre, trouvant le matériau pauvre, « moche »), les séances quotidiennes des modèles, etc., son goût pour l'écriture, la littérature, sa capacité immense de travail…. Ses « maîtres », etc

« F.L.-C : Je trouve cette idée de redresser les morts formidable ! « Ces morts, je les redresserai ! » C'est la foi en la sculpture et en la création, en l'homme créatif qui redresse l'homme. Il était prêt à accepter toutes les religions, à accueillir toutes les idées ; cette ouverture d'esprit le caractérise parfaitement » (p.71)
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« E.-C : la vraie religion, c'est une religion du travail : l'effort transforme. Voilà pourquoi il avait cette confiance en l'Homme. Tant qu'on peut agir par le travail et par cette transformation qu'on opère sur le monde et les gens, tout va bien ; et c'est ce qu'il faisait » (p.73)
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« E.-C : (…) sa grande critique à l'égard des contemporains, c'est qu'ils faisaient du décoratif. Il était toujours pour l'idée. Il ne faisait pas une femme pour faire une femme. Il la faisait, par exemple, pour figurer l'hymne à l'Europe, dans un texte qu'il avait lu, qu'il connaissait, qu'il avait commenté. Pour lui, le décoratif était le péché du siècle. On a abandonné la vérité en sculpture au moment où l'on a abandonné l'idée de faire une oeuvre au sens idéal du terme » (p.78)
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« T.C-M : Pouvez-vous me dire quels étaient ses maîtres ?
« F.L.-C : Il en avait plusieurs. Il y avait Delacroix, qui était un peu son maître à penser. Et il y avait Michel-Ange. C'était une admiration sans nom, totale. A Rome, où nous avons vécu quatre ans, nous allions voir tous les Michel-Ange, et c'était passionnant » (p.79)
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Ce que l'on retient de ce très beau livre, c'est la dimension très exigeante de Paul Landowski quant à la responsabilité de l'Artiste. C'est ce qu'il semble avoir affirmé haut et fort dans son texte « Peut-on enseigner les Beaux-Arts ? » (éd. Beaudinière, 1948) ; Les gens doivent s'élever dans la pensée, dans une éthique, une morale…

En plus de son travail de sculpteur, Paul Landowski rédigea un journal de 1902 à 1959, reflet d'une grande activité créatrice, qui touche son art, la sculpture mais aussi la peinture, le dessin et l'écriture
« Pensons à ceux qui sont grands et non maudits : Delacroix, Flaubert, Hugo, ces dieux. C'est dans le sein de ces dieux que je trouve le courage et l'amour éternel de l'oeuvre toujours à accomplir » Ainsi clôt-il son journal à l'âge de 83 ans. [p.65 / »Autopsie d'un journal » par Catherine Giraudon ]


Surtout , amis babéliens, si vous avez l'occasion de passer par Boulogne-Billancourt, ne manquez pas le Musée des années 30 et surtout cette exposition autour des sculptures de Paul Landowski, qui dure jusqu'à mars 2015… de mon côté, je suis impatiente de prolonger mon enthousiasme et nourrir ma curiosité à l'encontre de cet artiste, en allant visiter très prochainement le Musée- Jardin Paul Landowski, où parmi les oeuvres qui seront proposées, j'aimerais admirer « en vrai » un très expressif « Michel-Ange au travail »….
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« F.L.-C : Je trouve cette idée de redresser les morts formidable ! « Ces morts, je les redresserai ! » C’est la foi en la sculpture et en la création, en l’homme créatif qui redresse l’homme. Il [ Paul Landowski] était prêt à accepter toutes les religions, à accueillir toutes les idées ; cette ouverture d’esprit le caractérise parfaitement » (p.71)
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Landowski écrit " Toutes les religions disparaîtront, évolueront. Le culte des morts persistera toujours. Un jour viendra où il sera le seul culte." (p.14)
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"Ces morts, je les relèverai !" s'était promis Landowski en 1916, alors que, nombre de ses confrères artistes, il est incorporé à la section camouflage dans la région de Noyon.
Ses compagnons d'infortune se nomment Dunoyer de Segonzac, Guirand de Scévola, Jacques Villon, Forain, Bouchard... Sur place, Landowski couve ses carnets de dessins de portraits de poilus, de croquis anecdotiques, tragiques ou comiques, sur la vie du camp, la popote, les corvées, les pieds gelés...la guerre l'épouvante, lui, l'ami de Barbusse, lui qui, déjà, a l'idée d'édifier un temple à la gloire de l'esprit humain" - "Les Fantômes" par Michèle Lefrançois (p.13)
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