Le Silence

Racisme, ségrégation et trafics en tous genres à Boston dans les seventies.
Le nouveau polar de l'américain, Dennis Lehane, sera-t-il lui aussi un grand film de cinéma ? Après Mystic River, Shutter Island et Gone Baby Gone – respectivement adaptés au cinéma par Clint Eastwood, Martin Scorcese et Ben Affleck (du beau monde) – l'auteur revient après six ans de "silence" (il est aussi scénariste pour la télé) avec "Small Mercies" (expression sarcastique que je n'ai pas réussi à traduire).
Avec son polar politico-criminel, ils "nous" replongent en 1974 dans le Boston des quartiers défavorisés où sévit un racisme ordinaire, historique, séculaire, violent, omniprésent : "La race a défini les États-Unis depuis les origines. Nous n'avons pu surmonter ce péché", selon ses propres mots.
Les résidents irlandais blancs de South Boston n'entraient jamais dans le quartier noir de Roxbury. Et les écoles publiques étaient de facto "blanches" ou "noires".
Pour favoriser la mixité scolaire, la Cour fédérale décrète que des milliers d'élèves noirs de Roxbury doivent aller étudier dans des écoles "blanches" de South Boston, et vice-versa. La haine raciale est telle que des manifestations et incidents ont lieu, que les bus sont escortés par des brigades de policiers en moto et à cheval, survolées par des hélicoptères. Résultat du "busing" : des centaines de familles quitteront South Boston ou inscriront leurs enfants dans des écoles privées. Et ces transports scolaires prendront fin en 1988.
Seul le contexte historique m'a interpellée. Je ne suis pas vraiment rentrée dans le récit de Dennis Lehane qui relate la vengeance meurtrière d'une mère durant un épisode du racisme afro-américain. Et j'ai trouvé invraisemblables la force et la fureur auto-destructrice de Mary Pat Fennessy qui bastonne et flingue.
Pour le style, on ne peut discuter "… une écriture clairement formatée pour sa prochaine exploitation cinématographique…" (Livres Hebdo).
Pour en savoir plus sur le "busing" à Boston : https://youtu.be/qI-LzcZIUUk?si=K1GXQYW_r9_6A3NF

💪 Puissant

« Ben, tu sais, t'as jamais le sentiment que les choses sont censées être d'une certaine façon mais qu'en fait, elles ne le sont pas ? »

➡ Quel joli roman noir ! Beau mais difficile, tant au niveau du contexte historique que de l'intrigue en elle-même…

➡ Comment ne pas parler de Mary Pat, une mère déterminée mais aussi enfermée dans son petit quartier raciste en pleine déségrégation (vraiment ?). Elle évolue bien sûr, mais pas du tout au tout en un claquement de doigts, ce qui la rend réaliste et même en quelque sorte touchante.

« Tu es trop gentille pour une cité comme la nôtre, m'man. On te l'a jamais dit ? »

➡ J'aime particulièrement les personnages nuancés comme elle, loin d'être parfaits mais qui poussent le lecteur à se poser des questions et à remettre en question certaines croyances.

➡ Pas de retournements fantasques ou sortis de nulle part, c'est un pur roman noir avec une construction intelligente et tout de même une fin explosive.

➡ Il m'a tout de même manqué un petit quelque chose pour que ce livre soit un coup de coeur, j'aurais aimé être embarquée immédiatement. le début m'a semblé un peu flou et pas assez entraînant.

➡ Concernant la version audio, il faut reconnaître le talent de la lectrice qui anime cette histoire et ses personnages sans jamais en faire trop. Une très bonne écoute.

Merci aux éditions Audiolib pour ce service de presse numérique via NetGalley France.

Les éditions Gallmeister nous offrent encore une fois un roman sombre et riche en émotions.

Nous sommes en Irlande en 1974 dans la banlieue de South Boston. Mary Pat Fennessey suit son petit bonhomme de chemin avec sa fille de dix-sept ans. Un soir, Jules ne rentre pas après une soirée entre amis, commence alors pour Mary Pat un long combat pour savoir ce qui est arrivé à sa fille.

Ce roman nous fait revivre certains événements ayant eu lieu en Irlande en 74 en parallèle des événements touchant Jules.
La ségrégation, la pègre, les trafics en tout genre, Mary Pat à 42 ans, va se retrouver confrontée à toute cette réalité. Alors qu'elle se croit soutenue par sa communauté plus rien n'a de valeur lorsque l'on parle argent. Mais Mary Pat n'a pas peur, elle est comme un bulldozer qui défonce tout sur son passage, elle a déjà perdu un fils et elle veut retrouver sa fille, rien ne la fera dévier de son chemin.
Le silence, c'est celui qu'on achète pour couvrir des faits répréhensibles et graves mais pour Mary Pat le silence n'existe pas, seule existe la vérité celle qui doit être reconnue par tous.

Encore un roman qui vous prend au tripes, une tragédie qui fait ressurgir ce qu'il y a de plus négatif en nous, comme la colère, la haine. On aimerait accompagner Mary Pat dans sa quête, elle fait partie de ces personnages que l'on n'oublie pas.

Après Shutter Island, Mystic River ou Gone, Baby, Gone, l'auteur nous fait vibrer et joue avec nos émotions. Avez-vous lu certains de ses romans? Il en a publié une cinquantaine! Oui vous lisez bien..une cinquantaine!

La voix de la narratrice de cet audio est juste sublime et colle totalement au personnage de Mary Pat.

Merci à Audiolib et Netgalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.

Quelle claque ! Un roman poignant et glaçant. La société qui est dépeinte, la rage de Mary Pat, la violence et le racisme, la haine, la mort.. c'est un bouquet explosif. Ça met une gifle. Ça coupe le souffle. Et ça interpelle. Ça fait du mal mais c'est réel.

J'avais déjà lu un livre de cet auteur, mais je n'avais pas spécialement aimé. Mais comme je laisse souvent une deuxième chance aux auteurs pour me séduire, j'ai tenté de nouveaux.
Donc, quand j'ai vu qu'il était disponible sur Netgalley, j'ai fait une petite demande qui a été approuvée par Audible.
Eh bien, j'ai beaucoup aimé. Les thèmes abordés sont assez forts et bouleversants.
J'ai bien aimé le personnage de Marie Pat, cette mère prête à tout pour ses enfants. J'ai bien aimé aussi l'époque dans laquelle le récit se déroule, en 1974.
Pour ce qui est de la narratrice, j'ai trouvé que le rythme et le ton était vraiment bien. Il y avait aussi de bonnes intonations au moment des dialogues. J'ai beaucoup apprécié.

Cela faisait 6 ans que j'attendais avec impatience le nouveau roman de Dennis Lehane. 6 ans pour sortir du silence et son titre de roman s'appelle LE SILENCE;
On retrouve Boston et cet environnement que seul Lehane sait décrire, l'histoire de cette ville, ses lieux, ses quartiers, ses populations, ses immigrés, migrants et ce qui fait le charme de ses romans.
Cette fois nous sommes au milieu des années 70 et la ségrégation noirs:blancs existe encore entre les quartiers et surtout les écoles, les lycées. le roman suit le parcours d'une mère d'origine Irlandaise qui va perdre sa fille après avoir perdu son fils après le vietnam. Rapidement on comprend que la bande d'irlandais qui gère le quartier est la mafia locale et que Mary-Pat va devoir gérer sa vendetta seule. Mais c'est là où la patte de Dennis Lehane est remarquable c'est qu'il a cette facilité de nous faire apprécier (voir aimer ) ses personnages même les plus violents. Et j'ai de nouveau plongé avec délice dans ce roman qui est sublime. On dit que ce serait le dernier. Je ne peux le croire!!

Quelle excellente surprise ! Une mère en colère, animée par un désir de vengeance, se lance dans une croisade contre la corruption et la délinquance qui gangrène son petit quartier bostonien, strictement peuplée de familles irlandaises défavorisées.

En plus de son intrigue prenante, le Silence offre une superbe fresque de cet environnement chaotique, que des tensions raciales achèvent de troubler...

La grande force du roman réside notamment dans sa galerie de personnages - vivants, dynamiques, animés par des dialogues emplis de verve, et si drôles que je me suis surprise à éclater de rire à l'occasion de certains passages (mention toute particulière au duo formé par les personnages de Vincent et Bobby, tout droit sortis d'un film de Guy Ritchie). Évidemment, la plus fascinante reste Mary Pat : cette mère de famille irlandaise un peu brute de décoffrage, farouche et déterminée, incroyablement attachante.

Un réel coup de coeur !

Dennis Lehane n'a pas son pareil pour nous raconter Boston, le Massachussetts, la mafia irlandaise. Il connait ses compatriotes sur le bout des doigts et n'hésite jamais à appuyer là où çà fait mal.
Le silence en est le parfait exemple. Aucune parole ne peut soigner les maux qui rongent le Boston du début des 70's. Seuls la violence et les armes peuvent s'exprimer librement. le silence lui, est devenu un art, un don, une marchandise qui se négocie et se vend comme tout le reste. Une marchandise que Mary Pat n'est pas décidée à céder.
A l'image de Rachel Childs dans Après la chute, D.L nous offre une nouvelle fois un personnage féminin fort et déterminé en la personne de Mary Pat.
le silence est un roman quasi intemporel. Car si aujourd'hui je devais le résumer, il me suffirais de taire le projet de "busing" pour que chacun s'imagine une histoire contemporaine. Peu de choses ont changé depuis cette époque. La violence, la drogue, les armes, la corruption, les enfants morts pour pas grand chose sont encore d'actualité où que l'on regarde.
Bonne lecture.

En voyant cette belle couverture, j'ai craqué.
J'ai aimé les livres de Dennis Lehane avant qu'ils ne soient adaptés ou presque comme shutter Island ou Mystic river.
A la lecture du résumé je me suis lancée (je n'avais pas accroché avec un pays a l'aube et ses suites) et je suis ravie d'avoir renoue avec l'auteur.
Plongée dans le boston des années 70 dans le quartier irlandais a la veille de la loi obligeant la mixité de quartier dans les écoles.
Une femme recherche activement sa fille disparue au risque de déséquilibrer l'ordre dans le quartier.
Une quête de vérité menée par une mère a qui l'on veut imposer le silence.
Une très bonne lecture que je conseille