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4,35

sur 1274 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un témoignage fort qui raconte comment après l'horreur, la perte et l'accablement, le quotidien et la tendresse reprennent leurs droits, même si "ça va comme on peut dans ces moments là."
Antoine Leiris l'affirme, il ne pardonne rien, n'oublie rien, ne passe sur rien, mais "Nous ne construirons pas une vie contre eux. Nous avancerons dans notre vie à nous."
L'auteur veut préserver les apparences, mais il sent poindre l'angoisse : "Qu'adviendra-t-il lorsque tout le monde sera passé à un autre film ? Lorsque je serai seul dans mon décor abandonné ?"
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Pas simple d'émettre un avis sur ce genre de lecture.....Ce livre trônait dans nos bibliothèques depuis quelques mois sans jamais oser poser mes mains dessus. Peur de revivre certaines émotions, peur de découvrir qu'une vue de l'intérieur, j'entends par là concernée, finissent de couper cours à mes illusions naïves que tout va bien malgré tout ce qu'on nous oblige à vivre à travers ces actes qui ont marqué à jamais notre Histoire...
En lisant ce livre, j'ai vécu tout ça, et meme plus, mais pas aussi mal que je ne le craignais. Oui j'y ai versé mes larmes, peux-t'on faire autrement? Moi pas.
Le titre de ce récit est "vous n'aurez pas ma haine", et bien moi Mr Leiris, vous avez mon respect.
Je ne sais pas comment j'aurais pu réagir dans une telle situation, personne ne le sait. Comme le disait si bien Coluche, "c'est au pied du mur....qu'on voit le mieux le mur"
En tout cas, c'est un livre court, qui se lit d'une traite et qui donne une jolie note d'optimisme au final, même si le chemin sera long et chaotique. Comme la vie de tout à chacun au final.
Dans les dernières parties du livre, l'auteur se demande si à cause de sa médiatisation suite à sa lettre que l'on qualifie pour beaucoup "d'héroïque", il pourra encore avoir le droit de....se tromper, de faire des erreurs, de..... Oui Monsieur, vous avez tout simplement de droit de Vivre.
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Généralement je n'aime pas que les gens "surfent" sur un évènement tragique pour étaler leur chagrin. Je trouve ça assez malsain et, en plus, j'ai l'impression d'être une espèce de voyeuse.

J'ai donc lu ce livre avec moult appréhension. Et bien figurez-vous que ce livre est tout sauf malsain. L'auteur s'épanche mais de façon raisonnée et constructive. On sent que ça vient du coeur, les émotions qui le traversent, l'amour qui l'anime malgré tout, qu'il écrit pour se libérer. Et il a une magnifique façon de se libérer, de parler de sa femme.

C'est un bel hommage. Il a une très belle façon de lui dire au revoir.
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Le deuil d'un père et de son fils.

13 novembre 2015, Antoine est confortablement chez lui en train de bouquiner. Sa femme Helene est sortie et lui garde sagement Melvil leur bébé. Tous est calmes, puis il y a ce message sur son téléphone : vous êtes en sécurité ?
Antoine allume la télévision et découvre avec stupeur ce qui vient de se passer au stade de France ainsi qu'au Bataclan, là où Hélène passait sa soirée. L'engrenage commence. Les coups de fils, les recherches d'hôpital en hôpital, rien elle n'est pas là. Puis le verdict tombe : Hélène est morte.
Antoine est désemparé, il est seul avec son bébé, comment un père peut-il expliquer à son enfant que sa mère est morte ? Saura-t-il s'en occuper seul.
Antoine Leiris se livre à travers son récit, Vous n'aurez pas ma haine. La douleur d'un père est d'un enfant qui a perdu l'être le plus chère de leur vie.
Il écrit aussi que ces terroristes qui ont eu Helene n'auront jamais ce qu'ils veulent c'est-à-dire sa haine et celle de Melvil envers eux.
Un témoignage poignant et douloureux du deuil et de ce qui reste après.
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A la fois je ne me donne pas le droit de donner mon avis sur ce poignant témoignage, c'est un écrit tellement personnel mais après- tout je me dis que si l'auteur, Antoine Leiris, a eu besoin de dire son chagrin, c'est avec nous qu'il a choisi de partager son histoire et celle de Melvil, son petit garçon. C'est terriblement vrai et touchant .
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Ce qui me bouleverse dans ce récit, c'est la force infernale du temps qui passe, des jours qui s'enchaînent, du quotidien qui prône son protagonisme dans nos vies, indépendamment des drames et des tragédies qui s'y jouent.

Il faut avancer et persister, « il va continuer le monde et il aura bien raison ».

Antoine a perdu sa femme dans l'attentat au Bataclan du 13 novembre 2015 et se retrouve seul à élever leur fils, Melvil.

D'une plume sobre, l'auteur exprime sa douleur, la perte de sa femme, cet être qu'il a tant aimé, dont il voudrait sentir le corps une dernière fois, il raconte l'attente, ce fameux soir, quand il a su, quand il a tenté de joindre sa femme, une fois, cent fois, mille fois. L'attente.

Mais surtout, il ne haïra pas ces monstres, ces bourreaux qui par leur folie meurtrière ont à jamais bouleversé le cours de sa vie et de tous les proches d'Hélène.

“Ça va pas changer le monde, il a trop tourné sans nous...”

Ce témoignage est puissant, tragique, c'est le discours d'un homme amputé de sa moitié, de l'amour de sa vie, désormais dénué de toutes les promesses de projets et d'avenir, mais qui garde pourtant la foi, l'amour et le force d'avancer.

“Les poussières d'une étoile,
C'est Ça qui fait briller la voie lactée
On s'est aimés, n'en parlons plus,
Et la vie continue...”

(Ça va pas changer le monde - Joe Dassin)







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Dès l'entame de ma lecture, j'ai pensé au texte écrit par Julos BEAUCARNE le lendemain de l'assassinat de Loulou, sa femme bien aimée, assassiné de 17 coups de couteau donnés sans raison apparente.. Il faut s'aimer à tort et à travers, disait-il alors... Lettre pudique mais ô combien forte. Pour Julos non plus, la haine ne devait pas prendre la place première et occulter la faiblesse d'un monde alors que la première nécessité devait être de vouloir dès la sortie de l'attaque, le reconstruire, encore plus beau. Mais, il est vrai, Julos était seul. Ici, il y a eu des dizaines de victimes. La France, le Monde ont été touché en pleine face. Peut-on, dès lors, accepter ce refus de déversement de toute la haine du monde blessé à jeter sur les épaules des fous qui ont commis l'irréparable?

Alors, que dire de ce livre? Peut-on noter un livre qui relève du témoignage plus que du roman mais qui romance les faits en les réduisant, de facto, à la perte d'une personne et à la manière dont le mari-papa réagit à la mort de son épouse et au besoin pressenti chez le fils de 17 mois qui ne pourra qu'un jour vouloir tout comprendre? Sera-t-il possible de lui présenter les faits comme atomisés, réduits à la destruction d'une cellule familiale sans aucune référence aux mouvements sociaux qui ont été le terrain de prédilection de l'advenue de ce jour noir parisien? Qu'elle sera la place pour les autres victimes? Pour la réaction de tout un chacun devant ce drame? L'auteur a choisit de nous entraîner dans un huis clos à ciel et tombe ouverts. Comment gérer cette fatalité, ce passage de la mort indistincte qui frappe à l'aveugle et sans raison? Faut-il, pour tenir le coup, stigmatiser l'autre, le terroriste, le kamikaze comme étant le seul fautif sur qui il faut déverser toute notre haine? Qu'est-ce que cette haine déversée apportera au papa, à son fils, dans la relation d'amour qui les unissait et continuera à les unir? Faire la place belle à l'autre, ce belligérant se revendiquant Fou de Dieu, le nimber de toute notre haine, n'est-il pas se décharger des sentiments durs, négatifs qu'il faut gérer et fuir la nécessité de s'interroger sur tous les sentiments positifs qui, même au coeur des situations catastrophiques, tournent une page pour en écrire une nouvelle, une page encore porteuse d'à-venir, de futur, de réalisations, de complicités et de foi en l'Homme?
Je pense qu'il faut accueillir la réaction de l'auteur, comme celle qui lui est vraie et donc impossible à juger puisque personne ne peut revendiquer avoir vécu la même blessure, la même perte, la même peur. Il nous faut donc, humblement, accepter de nous nourrir d'une parole vraie, une parole qui questionne, qui interpelle et qui se plante là, au milieu du politiquement correct, à dire ou taire, faire ou ne pas faire ce qui conviendrait pour tous dans le cas de ces situations catastrophes pour lesquelles l'âme humaine n'est pas - et ne sera jamais - préparée.
Il faut reconnaître à un papa meurtri le droit de choisir de faire équipe avec son fils et de mener le combat tel qu'il l'entend. Il faut reconnaître les mécanismes de sur-vie que d'aucuns peuvent développer pour être à la hauteur des attentes de nos enfants orphelins bien malgré eux.

Un témoignage qui n'appartient qu'à l'auteur, Antoine LEIRIS, mais qui peut aider chacun à cheminer sur ses propres chemins de deuils et de reconstructions.
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Antoine a perdu son épouse dans l’attentat du Bataclan de novembre 2015. La première moitié du livre évoque les faits. La seconde, “la vie après”. Le lecteur partage les émotions d’Antoine. Les mots sont bouleversants, émouvants, justes, poignants, touchants. La qualité rédactionnelle est irréprochable, et le peu de pages est suffisant pour décrire l’effondrement d’une famille. Comment se reconstruire après un tel drame ? Quels sont les sentiments de ce petit garçon qui voit son papa revenir seul ? Après la lecture de ce douloureux témoignage, faut-il se sentir mal, avoir de la haine, verser une larme ? Prévoir un livre plus “léger” par la suite.
Lien : http://insomnielivresque.fr/..
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« Vous n'aurez pas ma haine » était dans ma PAL depuis quelques semaines déjà mais je n'avais pas envie de l'ouvrir. Ou plus précisément, j'avais peur de le lire. Peur de revivre à travers des mots, des phrases, des pages entières la terrible et tragique soirée du 13 novembre 2015. Je n'étais pas disposée à me « replonger » dans cette horreur et surtout je ne voulais pas être taxée de voyeurisme face à la peine incommensurable d'un homme et de son petit garçon.
C'est la critique d'une de mes amies sur Babelio qui m'a convaincue. Par son écrit poignant et captivant, elle est arrivée à me transmettre ses émotions et j'ai donc « franchi le pas ». Quelle en soit remerciée.
A présent, c'est à mon tour de publier un commentaire en espérant qu'il soit constructif et surtout le reflet exact de mon ressenti.
En ce jour d'automne, Hélène, la femme de Antoine Leiris, avait laissé ses « deux hommes », le temps d'un concert, le temps d'une escapade. Elle ne reviendra jamais…
A travers ce récit, on suit les douze jours qui ont bouleversé la vie de l'auteur, comment il a appris et surmonté la mort de son épouse, comment il a fait pour ne pas sombrer et s'occuper de leur fils, âgé de dix-sept mois seulement.
Les assassins du Bataclan avaient des fusils d'assaut, Antoine, lui n'a qu'une arme inoffensive : sa plume pour nous expliquer pourquoi la vie doit malgré tout continuer.
La retranscription sur papier d'un deuil exempt d'amertume est sa manière, à lui, d'accepter l'inacceptable.
Témoignage court qui se lit, non plutôt qui se dévore, rapidement. Fluide, limpide, sans agressivité.
C'est un livre à la hauteur de sa lettre postée sur les réseaux sociaux 3 jours après le drame. Rempli de sensibilité et sans prétention.
J'ai admiré sa capacité de résilience. Son absence de haine et je ne suis pas certaine qu'en pareilles circonstances, j'aurai la même attitude.
J'ai été émue, touchée par ce papa qui met son chagrin de côté pour le bien-être de son enfant. Qui au nom et pour sa bien-aimée, sera toujours présent pour ce petit ange.
J'ai pleuré à la lecture de « la lettre de Melvil", passage, où par l'intermédiaire de son père, notre orphelin s'adresse à sa mère. C'est, à mon sens, le moment le plus déchirant.
C'est un roman que je recommande vivement. Prévoyez une boite de mouchoirs…
Merci Antoine. Merci sincèrement. Bonne chance à cette petite équipe d'aventuriers et que la vie vous sourit à nouveau.
Sachez, que jusqu'à présent, c'est la chronique la plus difficile que j'ai eu à faire tant cet hymne à l'amour est troublant, magnifique, triste et courageux.


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Témoignage d'Antoine Leiris qui a perdu sa femme dans les attentats du Bataclan.

C'est un témoignage saisissant qui semble avoir été écrit en temps réel la semaine suivant cette tragédie.
La plume laisse aller les pensées. Les souvenirs se mélangent, les ressentis aussi.
Sans voix face à cette tragédie, l'auteur arrive a trouver des mots justes pour lui mais aussi pour son fils.
Il y a toujours un certain malaise à lire des témoignages car l'horreur de cette tragédie est telle qu'on ressent un côté voyeuriste et malsain à entrer dans la vie de cette personne.
Et pourtant il fait preuve d'une grande humanité à travers ses mots, ce n'est pas larmoyant c'est tout simplement un hommage à la beauté de l'amour. L'amour du couple, de sa femme et de son fils.
Le chemin est grand derrière ce livre pour apprendre à vivre avec cette tragédie qui fera partie de lui pour toujours.
Un seule phrase « prenez soin de vous ».
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