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4,3

sur 302 notes
❤️💔Je referme ce sublime roman, ce déchirant hurlement d'amour à la sensibilité et la beauté inouïes, totalement bouleversée.
Ce livre est merveilleux. Merveilleux dans sa profondeur. Merveilleux dans l'amour inconditionnel qui en émane. Merveilleux dans sa force. Merveilleux dans sa poésie et son ardeur mais aussi sa pudeur.
Il a été écrit par David Lelait en 2006 suite à la mort de son compagnon d'une cruelle maladie pour dire « l'après toi, le sans toi, la béance à chaque secondes de mes jours ...l'amour de toi qui me cogne au dedans sans jamais plus te parvenir ».
De son écriture pulsionnelle il s'adresse à lui. Ses pensées,sa chair, ses sens sont polarisés sur lui.
Lui, dont l'absence devient « un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d'exilé ».
On le suit dans son « improbable voyage » pour accompagner dans sa Bretagne natale son désormais « Toi de poussière » confiné dans sa gangue d'albâtre blanc funéraire.
Il se souvient.
De leur rencontre, leur vie à deux, leur moments de joie et de fusion, l'annonce de la maladie, la peur, les soins à « l'usine-des-vies-fragiles » jusqu'à ses derniers mots qui ne le quitteront plus.
D'un soutien sans failles, il le sublime même dans sa décrépitude.
Attendant désespérément « l'habitude de l'absence », le deuil, ce « sorcier », lui semble impossible.
Le « nous » est obsessionnel, les mots destinés à le prolonger.
Le thème est tristement banal mais c'est son style flamboyant et sa densité qui confèrent au roman une singularité.
Un amour infini se dégage de chaque phrase vous jaillit en pleine face et vous saisit à même le corps.
Et puis la vie, la lumière reviennent par intermittence, marquées par l'abandon des anxiolytiques car «  la plaie doit maintenant respirer à l'air libre ».
Les dernières pages, bouleversantes, mêlent pulsion de vie et de mort jusqu'à l'acceptation de le laisser partir.
Et l'on se prend à espérer intensément que dans son éternité ces mots d'amour poignants et leur souffle soient parvenus à cet homme de poussière et que soient gravées à jamais dans l'immensité, parmi toutes les autres poussières agglomérées, les trois lettres de son prénom.
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C'est encore sous le charme de « Je suis la maman du bourreau » que je puise dans la biographie de cet auteur dont le style m'avait tant séduit et que j'apprends à mieux connaître à travers ce roman autobiographique on ne peut plus émouvant. Dans « Poussière d'homme », David Lelait relève en effet l'impossible défi de mettre des mots sur la douleur, l'absence et le manque engendrés par la perte de l'être aimé…

Dans ce cri d'amour, l'auteur se souvient de leur rencontre, de leur vie à deux, de leurs dernières vacances en Grèce, mais également de cette terrible maladie qui a fauché l'homme de sa vie. Il nous raconte les derniers instants, la rencontre de cette belle-famille dont il avait été maintenu à l'écart et l'ultime voyage de cette urne refermant ce « nous » réduit en poussière…

Un « nous » que l'auteur vient cependant prolonger à jamais à travers ce texte bouleversant, en y déposant des mots d'amour avec délicatesse, sensibilité, justesse et beaucoup de pudeur. Défiant cette mort qui a au moins le mérite de nous voir tous égaux, David Lelait fait perdurer un merveilleux cri d'amour… un amour qui se voulait masculin et discret, mais que l'on ressent universel et partagé de la plus belle des manières…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La plume de David Lelait-Helo m'avait séduite lors de ma lecture de Je suis la maman du bourreau et je savais que je n'en avais pas fini avec cet auteur.

Comme je l'avais fait pour le roman sus-cité, c'est sans m'informer que je me suis emparée de Poussière d'homme... qui n'est pas un roman, mais une auto-biographie.

En 2005, l'auteur a perdu l'homme de sa vie des suites d'une impitoyable maladie, et chaque magnifique phrase de ce livre est un immense cri d'amour.

Tout comme David Lelait l'a écrit, c'est en apnée que j'ai lu ce poignant témoignage.
Poignant, mais empreint de pudeur, d'émotion et de sensibilité.
La force de frappe impitoyable des mots m'a transpercée

Ce récit parle de la mort. Et aussi du deuil, de l'absence, du vide.

Nous revoyons les deux amants lors de leur rencontre, la séparation qui s'ensuit par la force des choses, les retrouvailles, et puis le tourbillon qui entraîne ceux qui s'aiment lorsqu'ils vivent à deux.

Passé, présent, se confondent sans qu'on perde le fil. Pas de fioritures, pas d'égarements. Les émotions brutes, telles qu'elles ont été vécues.

Nul besoin d'en écrire des tonnes, ces quelques phrases suffisent à exprimer mon émotion.

Je ne savais pas ce que j'avais entre les mains avant d'ouvrir ce livre, mais je sais que je ne suis pas près de l'oublier.
.
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Longue lettre destinée à l'amour de sa vie, transformée par les circonstances à un monologue, puisqu'elle s'adresse à un absent, ou à un essai de rattraper le temps du définitif passage dans l'autre monde.
Avec des mots fondants, des phrases qui percutent le fond du coeur, l'auteur David Lehait-Helo parle d'amour, l'amour qui lui a été arraché :
« Une minuscule escale pour rattraper ce temps échappé, arraché, et te dire l'après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours, la douloureuse colère depuis ta vie suspendue, l'amour de toi qui me cogne au-dedans sans jamais plus te parvenir. »
La douleur est là, bien évidemment, et pourtant elle nous fait rencontrer une communauté qui se forme lorsqu'on perd un être cher :
Sa mère, en premier, à qui on arrache son fils, qui désormais aura des lendemains avortés ;
Ses amis à lui, qu'il ne connaissait pas, car ils vivaient leur amour dans une bulle loin du monde.
L'auteur nous parle de son passé, de ses déboires amoureux, et de sa rencontre avec celui qui deviendra son rempart, sa force, son avenir,« avec une évidence ahurissante ».
Loin des analyses sur la mort que j'ai tellement lues, Poussière d'homme livre depuis le coeur, marqué au fer rouge, ce qu'il a vécu et ce qu'il vit : « une immense fracture de l'âme », un mauvais rêve dont il ne pensait pas qu'il pouvait lui advenir.
Et d'ailleurs, il doute : l'autre va revenir, sans doute est-il parti, sûrement il est seulement parti et reviendra : surprise !
Tout ce que l'être humain invente pour ne pas mourir sur place, foudroyé, pour gagner du temps à réaliser l'insupportable, pour louvoyer avec le réel, l'envie ensuite de partir là où l'autre réside, puis le désir de mourir tout simplement.
« Je suis démuni sans cette oreille attentive, cette parole apaisante, cette présence évidente. La vie nous apprend à acquérir, à conquérir, rarement à nous dessaisir. »
Magnifique poème d'amour, avec ses époques depuis le vide : manque, colère, déni, attente, culpabilité d'être vivant et toujours le monde, dont il aurait bien voulu l'arrêt : ce monde persiste malgré l'absence.
Au risque de me répéter, parce que l'émotion me gagne en écrivant, enfin parce que David Lelait aurait pu écrire cela, je cite le poème de W H Auden que j'avais joint à la chronique de Nicky, qui m'avait déjà fait bien pleurer, et qui m'avait bien aidée, surtout :

Arrêter les pendules, couper le téléphone,

Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne,

Faire taire les pianos et les roulements de tambour

Sortir le cercueil avant la fin du jour.


Que les avions qui hurlent au dehors

Dessinent ces trois mots
Il Est Mort,

Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices

Ganter de noir les mains des agents de police


Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,

Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.

Je croyais que l'amour jamais ne finirait : j'avais tort.


Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye

Démonter la lune et le soleil
Vider l'océan, arracher les forêts

Car rien de bon ne peut advenir désormais.
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J'ai découvert David Lelait totalement par hasard avec son superbe roman « Sur l'épaule de la nuit »,
Une vieille dame se souvient de son amour de jeunesse. Un amour immense qui n'a duré qu'une journée.
Dans « Poussière d'homme » David Lelait nous parle encore d'amour, de l'amour qu'il a ressenti pour son compagnon que la maladie lui a arraché.
Un texte poignant, d'une beauté incroyable.
Les mots sont justes, les phrases simples pour décrire le sentiment amoureux et la perte de l'être aimé.
« "Perdre l'autre, c'est vivre en exil et n'avoir plus, de son pays, entre les mains, qu'une infime poignée de terre."

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Livre qui m'a chamboulée. Triste puisqu'il s'agit de la perte d'une personne qu'on aime. Et le hasard a fait que je l'ai lu à la date d'anniversaire de la perte de mon meilleur ami, il y a deux ans. Beaucoup de descriptions m'ont ramené de beaux et tristes souvenirs. Peu importe que dans cette histoire c'est l'amour d'un homme pour un autre homme. Voir critique de Afleurdelivres qui, par son enthousiaste, m'a dirigée vers cette lecture et est plus complète que la mienne.
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Le choix d'un livre tient parfois à peu de choses … ici, c'est d'abord une couleur de ciel qui m'attire, celle de la couverture, un dégradé de bleus, du sombre à l'éclatant, une lumière de mer qui s'épuise doucement sur le sable beige. Et puis un titre : « Poussière d'homme », deux mots blancs, cinglants, jetés dans tout ce bleu immense, esquisse déjà, et prémices d'un éphémère, d'un perdu, d'un jamais plus, cendres d'une étoile à jamais devenue filante.
Curieuse, je lis alors les premières lignes de cet auteur que je ne connais pas … me laisse facilement convaincre par une entame bouleversante, poignée de mots forts, si intimement enlacés dans la pensée de l'Autre qui manque, cruellement.

" Ce dimanche 3 avril, au soir, tes jours d'homme m'ont filé entre les doigts. Au presque commencement de ma vie, je t'ai perdu, toi avec qui je voulais la finir… Ta vie, minuscule tourbillon de quelques lunes et soleils, cessait là de tournoyer, sur le rivage carrelé blanc et glacé d'un hôpital. Un an sans toi, il y a trop longtemps, il y a si peu. Mais l'absence se rit du temps, elle déchire les calendriers, dérègle les horloges, rend folles leurs aiguilles.
L'absence est un compagnon fidèle qui ourle désormais mes chemins d'exilé.
Je fais le rêve que l'on nous redonne quelques instants, une poignée d'heures d'une toute petite nuit, ravies entre le tomber d'un jour et le lever d'un autre. Ce ne sera qu'un infime moment, juste de quoi refermer les portes de notre vie ensemble, nous serrer une dernière fois l'un contre l'autre avant que nos corps ne volent en éclats. Une minuscule escale pour rattraper ce temps échappé, arraché, et te dire l'après-toi, le sans-toi, la béance à chaque seconde de mes jours, la douloureuse colère depuis ta vie suspendue, l'amour de toi qui me cogne au-dedans sans jamais plus te parvenir…
Ensemble encore quelques heures, pour une volée de mots, jusqu'à nos adieux, quand mes lèvres en seront à lâcher les tiennes pour frôler le vide, embrasser l'absence … »

L'écriture restera ainsi jusqu'au bout, pudique, poétique, sensible, douloureusement mais incroyablement lumineuse.
On ne sort pas indemne de cette lecture, touché par cette histoire somme toute banale (la perte d'un être cher) mais dont l'Amour ne l'est pas, tant il est sincère, profond, puissant et … éternel.

Un cri d'Amour éblouissant.

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Et bien non,Yvan.T, je n'ai pas pleuré en lisant ce vibrant cri d'amour de David Lelait pour l'homme qu'il vient de perdre ! J'ai été touchée bien sûr, qui ne le serait pas ?!
J'ai tout d'abord eu du mal à ne pas citer toutes les phrases que je lisais! Puis je me suis contentée de fermer les yeux avant de poursuivre ma lecture pour mieux m'imprégner de la puissance des mots.
Ce qui m'a beaucoup émue, au delà de l'écriture, c'est le besoin vital de l'auteur de rendre éternel cette histoire d'amour. D'en rendre grâce et d'en remercier l'homme qui vient de mourir par un texte qui ravive tous leurs souvenirs tout en préservant la discrétion dont cet homme s'entourait. C'est une belle passion.
Il y a cependant quelque chose qui m'a dérangée et j'espère ne heurter personne en le nommant. David Lelait ne cache rien de l'aisance du milieu social dans lequel ils évoluent, et cela ne m'aurait posé aucun souci si certaines phrases ne m'avaient pas agressée par le jugement négatif et hautain qu'elles apportent vis à vis de personnes d'un autre milieu. Je pense à trois exemples : la description d'une "vieille femme du cru" lors d'un voyage en ferry,qui offre "un spectacle d'apocalypse " parce qu'elle est obèse et s'endort sur la banquette "...nous tremblerons d'effroi à la vue de cette baleine,échouée à notre rivage..."
Il y a aussi le passage où David affirme qu'ils détestent l'épicier du coin depuis qu'il entrepose ses cageots de patates à l'entrée de leur immeuble ; puis lorsqu'il décrit les compagnons de chambre à l'hôpital avec beaucoup de mépris " l'ecervelé qui se bâfre jusqu'à plus faim des programmes de M6 et le Black qui ne parle pas un mot de français..."
Comment peut-il avoir autant de sensibilité et de finesse et parallèlement un tel mépris envers des personnes d'une classe sociale différente de la leur?
Ceci a brisé mon élan d'admiration en plein vol.
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Convaincue par les éloges qui encensaient ce livre, je me suis laissée tenter d'autant que j'avais apprécié "C'était un samedi" du même auteur.

Difficile d'être insensible au thème de ce livre : la perte de l'être aimé, la douleur de celui qui reste.

L'histoire du couple, les souvenirs évoqués, la perte, la douleur, les étapes du deuil. Tout cela est bien évoqué.

Mais voilà, je n'ai pas été bouleversée par cette histoire. le style, trop emphatique, trop lyrique, excessif, m'a dérangée et parfois agacée.

Mes plus belles émotions littéraires je les ai trouvées dans des textes écrits sans fioritures. L'émotion , à mon sens, doit être perçue dans les non-dits et non être exprimée à force de tournures de style trop démonstratives. C'est pour ça que je n'ai pas été entièrement convaincue par ce livre.



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Avant même d'ouvrir ce livre, je savais que les 125 pages à venir étaient un concentré d'amour et de tristesse. Je n'ai pas été déçue. Ce livre est une véritable déclaration d'amour post-mortem.

Le narrateur est un homme détruit. Un homme remplit du vide de l'autre. L'autre, c'était l'homme de sa vie. Celui avec qui il pensait finir ses jours et vivre encore tant et tant de choses. Mais la maladie en a décidé autrement. Un lymphome, une chimiothérapie, des séjours à l'hôpital et puis le dimanche 3 avril où tout s'est terminé.

Cette histoire, c'est celle de David Lelait et de son compagnon, disparu trop tôt. Car c'est toujours trop tôt quand il s'agit de votre moitié. Quand elle meurt, c'est un peu de vous qui part avec elle.
Dans ce très court roman, beaucoup de thèmes sont évoqués, dont le principal est la force du sentiment amoureux, qui devient une douleur extrême quand on ne peut plus sentir l'être aimé, le toucher, l'entendre, le voir sourire.
Il y a aussi l'homosexualité bien sûr, qui se révèle d'une beauté sans égale car ici, l'accent est mis sur l'amour entre deux personnes. Ce pourrait être un homme et une femme, une femme avec une femme, ce serait la même chose : cela n'aurait pas rendu le récit plus ou moins fort.
Et puis évidemment, le thème qui reste prédominant, c'est la mort et tout ce qui l'entoure. Tout d'abord, le fait que nous vivons dans une société où la mort est invisible. On ne veut pas en parler. Aussi ne nous étonnons pas qu'elle soit si difficile à gérer lorsqu'elle arrive.

Cette lecture a été un moment magnifique. Une déclaration d'amour comme on aimerait en recevoir. Les larmes ne sont jamais loin, et pourtant je n'en ai pas versé car il n'y a rien de mélodramatique. Mais il est vrai que l'auteur a un don exceptionnel pour transmettre par écrit toutes sortes d'émotions. L'impression de vivre sa tristesse est sans cesse palpable.

Je vous recommande vivement ce roman.
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