Citations sur Cadres noirs (210)
Tout le monde connaît ça, le premier mensonge en entraîne un autre. Dans le management, on apprend à mentir le moins possible, à rester au plus près de la vérité. Ça n'est pas toujours possible. Ça n'est pas toujours possible. Là, il a fallu passer à la surenchère.
– Tu viens te coucher ? demande-t-elle.
– Cinq minutes. Un courrier et j'arrive.
De la porte elle se retourne et me sourit.
– Tu viens vite ?
Il n'y a pas deux hommes sur mille capables de rester à leur bureau devant une pareille proposition. Mais j'en fais partie. Je dis :
– Deux minutes.
Nicole s'approche de mon bureau et elle vient contre moi. Je suis assis, elle debout, elle prend ma tête et la serre contre son ventre. Je passe ma main sous son tee-shirt et je la pose sur ses fesses. Ça fait vingt ans qu'on fait ça et la sensation est toujours miraculeuse, le désir toujours intact. Même aujourd'hui. Sauf qu'aujourd'hui l'océan qui nous sépare n'est pas entre nous mais en nous. Nous sommes un couple
j''adore Internet. Tout s'y trouve. Quoi que vous cherchiez de moche, c'est le seul endroit du monde où vous êtes certain de le trouver. Le Net doit ressembler à l'inconscient des sociétés occidentales.
Pour un chômeur, assister à la sortie des bureaux est toujours un sale moment. Pas à cause de la jalousie, non. Ce qui est difficile, ce n'est pas d'être chômeur, c'est de continuer à vivre dans une société fondée sur l'économie du travail. Où que vous tourniez les yeux, il n'est question que de ce qui vous manque.
Guéneau, c'est moi après un an et demi de chômage. Il se conduit comme s'il y croyait encore. Il s'accroche.
Je l'imagine dans six mois réviser ses prétentions à la baisse de 40%, dans neuf mois négocier un emploi provisoire, dans deux ans accepter un poste subalterne pour payer la moitié de ses traites.
Pour balayer cette critique, il fait un "exposé en trois points" dont il scande les grands moments tantôt d'un index pointé vers l'avocat général, tantôt d'un regard vers le jury, tantôt encore d'une main large ouverte dans ma direction.
Un sketch absolument parfait.
Le fruit de trente années de conseils d'administration.
A l'issue de quoi, personne n'a compris ce qu'il voulait dire mais tout le monde convient qu'il a raison. (...)
Un grand patron dans ses oeuvres, c'est beau comme un évêque à la cathédrale.
Face à la caméra, il est génial (...) C'est un condensé des premiers calvinistes et des puritains du Nouveau Monde. Paul Cousin, c'est Torquemada version capitaliste. A côté de lui, la statue du Commander, c'est Mickey Mouse. (...)
"On ne peut pas tolérer que l'entrerprise devienne le lieu de la criminalité, si tous les chômeurs prenaient en otage leurs employeurs..."
On imagine. On en tremble. Son message est clair : les cadres supérieurs ont une haute conscience de leur responsabilité et chaque fois qu'un délinquant s'apprête à s'en prendre à son entreprise, il doit s'attendre à trouver Paul Cousin sur sa route.
Effectivement, ça fait peur.
Elle... [Mathilde] entretient une passion inexplicable pour la vie quotidienne. Ca l'enthousiasme de faire les courses, d'imaginer ce qu'elle va préparer à manger, de penser, huit mois plus tôt, à trouver une location pour les vacances,[....] Cette facilité à remplir sa vie me stupéfie. L'exaltation que lui procure la gestion de la banalité a quelque chose de réellement fascinant.