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4,23

sur 5120 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après avoir consacré une trilogie à l'entre-deux-guerres, Pierre Lemaitre, que l'on peut sans doute considéré comme notre meilleur auteur de romans populaire, entraine dans le Grand Monde son lecteur à Beyrouth, Paris et Saigon en 1948 à travers le destin de la famille Pelletier (les parents et leurs quatre enfants).

On n'en dira pas forcément beaucoup plus car il est bien compliqué de résumer cette fresque étourdissante pleine de rebondissements mais on va essayé d'argumenter ce qu'on a trouvé formidable dans ce nouvel opus du prix Goncourt pour Au revoir là haut .

Ce que on a aimé dans le Grand Monde
D'abord Pierre Lemaitre , on l'a dit plusieurs fois et on lui a même dit en face à face est un formidable conteur. Pas besoin d'attendre la page 50 pour quitter ma chambre et me retrouver à Beyrouth.

Ce romancier possède à coup sûr le talent de rendre ses personnages vivants et complexes très rapidement et manie l'art du page turner.

Résultat, malgré l'épaisseur du roman, je me suis surprise à le finir assez vite !

On a aimé aussi découvrir dans le Grand Monde cette page de l'histoire de France (et en particulier la guerre d'Indochine) que l'ont connait finalement assez mal, à travers cette famille cabossée, imparfaite, avec ses secrets et ses malheurs mais aimante aussi.Pierre Lemaitre ne se contente pas de situer son intrigue dans trois lieux et ambiances totalement différentes, il y mêle meurtres, histoires d'amour, ambition professionnelle, trafic….

L'écriture de Lemaitre, fluide, jamais confuse souvent drole, dense ne nous perd jamais et emballe très souvent.

"C'est bien cela qui m'interesse aussi dans l'écriture de romans historiques, de trouver ces passerelles entre notre société actuelle et la grande histoire ." disait Pierre Lemaitre lorsqu'on a l'a rencontré il y a deux ans. Il le prouve encore de façon admirable dans ce si jubilatoire Grand Monde !

Bref vivement la suite de ce qui s'annonce d'ores et déjà comme une formidable trilogie !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1946, Beyrouth, rue des Français. La famille Pelletier. Louis, fier comme un gamin de sa 'Maison Pelletier', ses 'Savons du Levant', sa femme Angèle, désabusée et leurs quatre enfants expatriés, Jean, dit Bouboule, looser professionnel en fuite à Paris où l'a rejoint François, soit disant pour y étudier, Etienne parti rejoindre à Saigon son amoureux, le légionnaire belge Raymond, et enfin la volcanique Hélène.

Pierre Lemaître nous immerge dans le Paris d'après guerre, dans un Saigon perverse et morbide, siège d'un innommable trafic de piastre, mais ce que j'apprécie chez lui, c'est comme, à l'instar d'un caricaturiste, il croque ses personnages (l'extravagant Diêm!), même secondaires (l'agent immobilier!).

Une prose concise, efficace, un humour latent, du grand art!
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Ici, “On ne fait pas des phrases. On raconte des histoires”, dit Denissov, le patron du “Journal du soir” dans “Le grand monde”.
Feuilletoniste, Pierre Lemaître fait sienne cette allégation.
Il fait aussi un pied de nez au lecteur et au critiqueur de son livre.
Du coup, il me coupe l'herbe sous le pied, d'autant qu'il sait aussi faire des jolies phrases : “Chez cet homme tout était long, la taille, les mains, le nez, comme un enfant qu'on aurait étiré à la naissance et qui ne serait jamais revenu à des proportions normales.”

Après la trilogie des “Enfants du désastre” qui s'achevait en 1940, l'auteur nous en propose une autre qui débute en 1948, celle des Pelletier, entre Beyrouth, Saïgon et Paris, entre guerre d'indochine et début des Trente Glorieuses.

Il y a des livres pour lesquels on reste perplexe au moment de la chronique. Ce roman est trop. Trop réussi. Trop plein. Trop incritiquable car il coche tous les cases :
- un lien avec la trilogie précédente,
- un contexte historique fiable,
- l'originalité de rythmer le roman avec les titres du journal du soir,
- une écriture efficace,
- des images bien senties,
- des cliffhangers en fin des chapitres,
- des scènes cinématographiques d'anthologie,
- du suspens,
- un scénario tout près pour un film,
- un tueur en série,
- des personnages qui prennent de l'épaisseur au fur et à mesure,
- … et un raton-laveur !

Je ne peux que lui donner 5 étoiles et pourtant j‘ai mis 10 jours pour le lire et je vais attendre un peu pour la suite…
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J'ai la certitude que, dans le même temps où je poste sur Babelio ces petites phrases qui ne feront jamais de moi un candidat à l'édition, Pierre Lemaître est à sa table de travail pour nous concocter la suite de cet ouvrage que j'ai absorbé goulument. À sa table de travail, du côté de ce Fontvieille où ne tourne plus beaucoup les ailes de moulin mais où je suis obligé de croire que descend encore de l'azur limpide l'onde pure qui a inspiré un autre conteur. Celui-là même qui nous fit entendre la plainte d'une chèvre guettée par le loup.

Dans leur naïve croyance en une justice en ce bas monde, ceux qui ont lu le grand monde se disent qu'on ne peut en rester là. Ce n'est pas possible. On ne peut pas jeter aux oubliettes la mémoire de ceux, et surtout celles, qui l'ont été physiquement. Pierre Lemaitre ne va tout de même pas les renvoyer à une justice divine dont on ne connaît les rigueurs que de propos imaginés par des prêcheurs en mitre et chasuble. Il y aura donc une suite au Grand monde.

Car monsieur Lemaitre sait mieux que quiconque que l'humaine nature qui a fomenté tant de guerres, tant de subterfuges pour nourrir sa cupidité va lui donner du grain à moudre pour faire languir des lecteurs naïfs à quémander amour et justice. Pour qu'enfin l'honneur de la créature se glorifiant immodestement d'intelligence soit sauf, avant que de se présenter devant Celui qui l'a créée. Si l'on en croit le scénario imaginé par une croyance laquelle veut battre en brèche les tenants de la raison.

Auteur n'a jamais si bien porté son nom. Est-ce par malice de la généalogie que Lemaitre s'écrit en un seul mot et escamote l'accent circonflexe. Car il pourrait bien se dire le maître de l'intrigue, du romanesque ce monsieur. Utiliserait-il un pseudonyme qu'il pourrait reproduire la supercherie mise en oeuvre par un ancien qui avait la vie devant soi pour leurrer l'Académie. Car nous le savons tous, le Goncourt c'est à la fois une bénédiction et une malédiction. La gageure étant de vivre après. Et vivre pour un écrivain, c'est écrire. C'est être lu. C'est être à la hauteur de l'attente suscitée par la consécration.

Aussi disons-le tout net, pour nous adresser des fictions qui s'insèrent si bien dans les replis de l'histoire sans que des coïncidences assassines viennent raccrocher les faits les uns aux autres, en tirant à rebours les fils de l'écheveau pour nous ramener en ce lendemain de la grande boucherie où la valse des masques tentait de dissimuler la monstruosité de ceux qui avaient perdu figure humaine, pour nous adresser des fictions qui glissent si bien sous nos yeux écarquillés et s'insinuent dans nos esprits à leur faire oublier le quotidien morose, pour tout cela, pour nous ses lecteurs anxieux d'une suite, sans doute aussi dépourvue de vertu que la nature humaine est bouffie de suffisance, Lemaitre pourrait s'écrire le maître.

Et me voilà donc piégé à guetter la suite. Ça s'appelle le talent ou je n'y connais rien.
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De quel "Grand Monde" Pierre Lemaître parle-t-il ?
S'agit-il du monde fréquenté par la famille Pelletier, bourgeois de Beyrouth ?
S'agit-il du vaste monde découvert par les enfants Pelletier ?
S'agit-il du tripot fréquenté par Etienne, l'un des fils Pelletier, à Saïgon ?
S'agit-il , tout simplement, du monde de la vie adulte, expérimenté par les plus jeunes membres de la tribu ?
Il vous faudra lire ce livre foisonnant, palpitant, émouvant, révoltant, captivant, pour le savoir.
Un nouvel opus qu'on ne lâche pas facilement. Quel talent !
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J'ai retrouvé dans le grand monde, l'esprit et l'écriture que j'avais tant aimé dans la précédente trilogie de Pierre Lemaître, inaugurée par le prix Goncourt Au revoir là-haut. (Oh ! Mais d'ailleurs, y aurait-il un lien entre ces histoires ? )
Là,  je vous le dis tout de suite, je suis accro, et je réclame déjà la suite à tue-tête.
Tout commence à Beyrouth, à  la fin de la Seconde Guerre mondiale.
La savonnerie Pelletier tourne à plein régime et fait la fierté de Louis et Angèle, un couple de Français installé dans le pays depuis une trentaine d'années.
Dans ce roman, c'est le destin de leur famille que nous allons suivre.
Celui des parents, mais surtout celui de Jean, dit Bouboule et sa charmante épouse (Je le dis avec ironie, ceux qui découvriront ce livre comprendront), François, qui a des ambitions et qui va s'exiler en France pour faire... de grandes études ? Étienne amoureux d'un beau légionnaire et qui part le rejoindre à Saïgon et enfin, la petite dernière, Hélène, qui a, elle aussi, des envies d'ailleurs.
Ce premier opus est captivant et addictif.
Il faut dire que Lemaître y met les ingrédients.
Tous ses personnages ont leur propre histoire, leur personnalité, leurs qualités et leurs défauts,  mais surtout ils ont un point commun, hormis le fait d'appartenir à la même famille, ils se mettent tous en danger.
On reconnaît bien là, le talent d'un auteur qui, à la saga familiale, mêle l'intrigue policière et, le polar, il connaît, c'est là qu'il a fait ses armes avec efficacité et maîtrise.
Le grand monde est un de ces "bons romans" qui vous font aimer la littérature, en tout cas, moi, c'est ce genre de livres qui décuplent mes envies de lectures.
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Beyrouth, Paris, Saigon.
Les quatre enfants Pelletier tracent leur avenir dans les zones d'influence de la France de l'après-guerre.
Trois fils et une fille quittent le giron familial, laissant derrière eux au Liban un paternel passionné de savons et une mère trop intrusive. Quatre personnalités (associées à une 5 proprement insupportable) qui façonnent ce roman populaire, sorte de saga sociale criminelle complètement addictive et maîtrisée en grand classique du genre.

Le talent narratif de Lemaitre fait encore des étincelles avec ses personnages insolites et attachants, dans une fiction bien documentée sur l'après-guerre, le crépuscule de l'Indochine et le début des Trente Glorieuses.
Un savoir-faire littéraire qu'une adaptation cinématographique de Dupontel ne renierait pas ! Avec le tour de force de réussir à boucler en clin d'oeil la belle trilogie entamée avec Au revoir là-haut.
Bravo !
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Un vrai roman !
De ceux qui ne se prennent pas au sérieux et qui vous embarquent dans une folle épopée, à la fois intéressante, drôle et pleine de rebondissements.

C'est le premier livre de Pierre Lemaitre que je lis.
Et bizarrement, en ayant vu au cinéma Au revoir là Haut, je serais presque tenté de dire que l'on retrouve dans le grand Monde cette même plume, cette même ambiance, et ce même esprit si particuliers.

Je pense que c'est en fait la signature de Pierre Lemaitre que de nous faire suivre des personnages tous aussi abracadabrantesques les uns que les autres, mais qui au final se retrouvent ensemble quelque part sur un fil tendu.

Un très agréable moment de lecture que je recommande vivement .
On ne s'ennuie pas une minute et ... c'est délicieusement drôle.
Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur et je souhaite à chacun ce meme plaisir.
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Histoires de famille et Histoire du monde d'après-guerre, et l'après-guerre, ce n'est pourtant pas la paix…

Au Liban, la famille Pelletier exploite une savonnerie à Beyrouth. Une famille à l'aise, mais dont les quatre enfants ont chacun leurs problèmes. le fils aîné avait été pressenti pour prendre la suite de son père, mais ne semble pas très doué pour gérer dans l'entreprise comme dans sa vie matrimoniale. le second fils s'exile en France pour les études, mais surtout dans l'espoir de devenir journaliste. le troisième fils est gai et veut aller rejoindre son amoureux à Saïgon. La benjamine, seule fille, a un côté rebelle qui s'accommode mal de la vie familiale. L'avenir leur réserve tous bien des drames…

Le roman commence en 1948. On dit que ce sont les « Trente Glorieuses », mais je ne trouve pas très glorieux ce qui se passe en Asie… Pour les Français, c'est la guerre d'Indochine, Saïgon est encerclé par les « Viet-Minh ». Les soldats du corps expéditionnaire sont parfois capturés et torturés, ce qui donne des scènes tout à fait cauchemardesques. C'est évidemment aussi le racisme, avec les « Jaunes » qui sont comme des enfants et ont besoin des coloniaux pour apprendre à devenir efficaces. Ce qui est également révoltant, c'est la corruption de ceux qui s'enrichissent en sacrifiant la vie d'innocents.

Lemaître a beaucoup de talent pour raconter des histoires qui rendent l'Histoire vivante. Peu importe que les personnages soient fictifs et parfois un peu caricaturaux, la cruauté du contexte historique est bien réelle.

Un excellent roman, une lecture qu'on n'oublie pas facilement.
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C'est l'histoire d'une famille française qui vit à Beyrouth en 1948. C'est une famille de 4 enfants, ils se retrouvent pour l'anniversaire de la savonnerie créée par leurs parents.
Deux garçons viennent de France, un autre va partir en Indochine et la fille ne pense qu'à fuir , elle veut faire « sa vie ».
Ce court aperçu donne un roman dense autour de l'Histoire mondiale de ces années là.
P.Lemaitre y mêle ses personnages dans un vrai tourbillon feuilletonnesque, , on est ému, on rit, on lit un vrai roman quoi ! Ce qui permet parfois des situations ou des personnages secondaires cocasses, et des clins d'oeil à son Goncourt De 2013 .
Il y aura d'autres volumes pour traverser le XX siècle. : ils seront encore des vrais bonheurs de lecture.
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