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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles fantastiques de cette qualité !

Pourtant, l'auteur, dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à ce que je découvre ce livre, est loin d'avoir été prolifique; seulement quinze nouvelles publiées.

Les six réunies ici ont pour point commun la ville imaginaire de Sturkeyville dans les Appalaches.

Le talent de Leman se trouve dans le traitement personnel et original de thèmes classiques du genre.
Ainsi, le thème rebattu du vampirisme est abordé de manière originale dans la nouvelle "La quête de Clifford M".

Il est difficile de ne pas donner une impression de déjà-lu dans un genre qui inévitablement a ses codes et ses poncifs ; Leman y parvient.

J'ajoute que l'équipe de Scylla a réalisé un très bon travail éditorial avec ce livre, initialement financé par souscription, l'objet est soigné, relié, couverture à rabats, signets.
En outre, la traduction de Nathalie Serval est excellente, et les illustrations d'Aranud S. Maniak servent très bien les textes.

Un ouvrage hautement recommandable.
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Je suis amatrice de romans d'horreur mais moins de nouvelles, car à part celles de Lovecraft, je trouve que le format court ne se prête pas toujours à créer une ambiance terrifiante en peu de pages.
J'ai pourtant beaucoup aimé découvrir ces six nouvelles d'un auteur qui m'était totalement étranger.
Que l'on parle de créatures répugnantes, de vampires, de vers géants, de maisons hantées ou autres monstruosités, ces six nouvelles sont aussi bonnes les unes que les autres, aucune ne m'a semblé d'un niveau en dessous des autres.
Le principe du recueil c'est que ces six histoires ont la particularité de se passer dans la même ville : Sturkeyville, un coin perdu des Etats-Unis, où visiblement, il ne fait pas bon vivre.
Les thèmes abordés sont connus mais souvent revisités de façon originale.
J'ai totalement adhéré au style d'écriture de l'auteur.
Le livre est illustré, ce qui est un plus, et il faut reconnaître qu'il est de qualité, que ce soit la superbe couverture, la texture épaisse du papier, le format agréable, l'objet en lui-même fait déjà très envie au départ.
Je remercie Babelio et les éditions Scylla pour cet envoi, le livre était d'ailleurs accompagné de plusieurs cartes postales et marque-pages, petite attention que j'ai trouvé très agréable.
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Critique plus complète sur mon blog pour l'ensemble des nouvelles.

L'ensemble des nouvelles forme un recueil cohérent, jouant sur différentes ambiances du registre de l'angoisse. Nous flirtons régulièrement avec le suspense horrifique, mais le tour de force de Bob Leman ne se situe pas dans des descriptions et des tableaux gore, alignant des farandoles de friandises sanguinolentes. Rien de tout cela, ici. L'auteur parvient à vous immiscer dans la psyché de ses personnages, que ce soit les créatures ou les humains, protagonistes involontaires de ces événements.

Car tous ces personnages sont loin d'être des hommes et femmes sandwich, l'auteur prend le soin de nous faire vivre leur parcours, leurs détours et leur fêlures. Un lien se crée entre eux et nous. Il est dès lors impossible d'éprouver de l'indifférence, de s'écarter de leur sort et de ne pas frissonner d'appréhension.

Ainsi, leurs angoisses, leurs faiblesses et leurs espoirs deviennent les vôtres; ses tranches de vie percutent le coeur et les tripes tandis que la plume élégante séduira vos neurones.
Lien : https://albdoblog.com/2020/0..
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Bienvenue à Sturkeyville est un recueil de Bob Leman publié grâce à un crowdfunding des éditions Scylla. Il contient 6 nouvelles dont deux inédites en français, se déroulant dans la ville imaginaire de Sturkeyville. Ce recueil permet une mise en lumière de cet écrivain américain, presque inconnu. Il n'a écrit aucun roman, seulement des nouvelles et novellas. Ses textes ont été publiés aux USA entre 1967 et 2002. La revue Fiction a publié quelques uns de ces textes parmi les quinze qu'il a écrit. L'objet livre est vraiment très beau avec des illustrations intérieures très réussies.

J'étais passée totalement à côté de ce financement participatif des éditions Scylla. C'est grâce aux articles des blogopotes que j'ai entendu parler de ce livre et heureusement, sinon je serai passée à côté d'un excellent recueil. Les textes de ce livre sont du genre fantastique horreur. Dans certains, on peut douter parfois de la santé mentale des protagonistes mais dans d'autres, il est évident que l'indicible existe. Avant de parler des textes plus en détail, un mot sur la ville de Sturkeyville. Elle est située quelque part aux pieds des Appalaches. C'est une petite ville américaine rurale qui parait typique au premier regard. Mais à y regarder de plus près, d'étranges événements s'y produisent, des créatures monstrueuses y côtoient ses habitants. C'est un peu une version d'Innsmouth située au pied des montagnes. Petit conseil: il vaut mieux lire les textes dans l'ordre du recueil pour pleinement en profiter. Ce n'est pas l'ordre chronologique de l'écriture des textes mais il a une importance dans l'histoire de la ville.

Bienvenue à Sturkeyville est ainsi une véritable réussite autant pour les textes que pour le travail éditorial effectué. La traduction est parfaite, l'objet livre très réussi et qui convient particulièrement à l'ambiance des récits. On ne peut que remercier les éditions Scylla pour avoir remis Bob Leman dans la lumière étant donné l'excellente qualité de ces textes.

Chronique beaucoup plus détaillée sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Et si Sturkeyville n'était qu'une grande maison contenant d'autres maisons, autant de petites boites dans une grande boite que l'oeil haut placé, et malsain, d'un dieu inquiétant couverait sans discontinuer ? Une expérience ?
Sturkeyville, telle la Sunnydale de l'icônique Buffy, ou même Twin Peaks, rappelle que les États-Unis sont grands, très grands, et que les Américains raffolent de ce genre d'endroits coupés, à leur façon, de l'espace et du temps qui, à eux seuls, semblent rassembler toutes leurs angoisses, leurs psychoses et leurs secrets les mieux enfouis, dans une concentration maléfique où règne le bizarre (le « weird »), l'étrange absolu et même (surtout ?) l'horreur, qu'elle soit dicible ou indicible.
Sturkeyville, la ville imaginée par Bob Leman au travers d'une demi-douzaine de récits parus entre la fin des années 1970 et la fin des années 1980, est symptomatique de cette atmosphère bien particulière, héritée de la conquête de l'Amérique du nord, de villages montés à la va-vite et parfois abandonnés tout aussi rapidement, devenus fantômes, mais aussi des mythes nouveaux qui se sont ancrés au fur et à mesure du temps et d'un effet de contamination avec les mythes locaux (voir la nouvelle "Odila" et son étonnant Très Grand). Car à Sturkeyville, petite ville qui, bien que l'on cite régulièrement des événements ou des toponymes hors de sa géographie (mais ils sont autant de fantômes), vit comme douée d'une autonomie qui puise sa force dans un irrationnel naturel, auquel les citoyens de Sturkeyville se sont habitués, au gré des générations, et même adaptés. Pourtant, tout est secret, et le secret, tout comme le bizarre, fait partie intégrante de cet ordre irrationnel et nous sommes là, à Sturkeyville, comme à Sunnydale, là où les anciens mythes croisent les nouveaux, nés de l'installation des colons et de l'industrialisation, du XIXème siècle aux années 60, dirons-nous. En résulte une forme d'atemporalité, bien résumé par le narrateur de la nouvelle « Loob » : « Si l'exercice de la raison m'a rapidement amené à cette conclusion, par la suite, cette quête désespérée de la vérité s'est confondue avec la traque du responsable de mon exil dans ce cul-de-sac temporel ». le narrateur de Loob (y voir sans doute un jeu de mots avec loop, la « boucle »), pourtant, se trompe de cible. Ce n'est pas tant la personne qu'il traque que l'on doit considérer comme le coupable de son malheur, mais Sturkeyville elle-même, qui attire tout autant les monstres « vers » (La Saison du ver) que les vampires (La Quête de Clifford M.). La responsable de tous les maux est la ville elle-même, une ville où plusieurs familles reviennent au fil des différents récits, comme indéracinables, comme indissociables de l'étrange développement de la ville, comme si elles en étaient les gardiennes-esclaves indubitablement enchaînées, toujours destinées à revenir là où elles sont nées… une ville où s'est installée une industrie métallurgique où les pluies ont tout rouillé jusqu'aux habitants… souvent eux-mêmes de cette couleur rouille (cf "Odila"). Tout se contamine à Sturkeyville, tout se transforme (au point que l'on songe parfois aux délires fantastiques de l'excellent mangaka d'horreur Junji Ito - voir Spirale). L'humain devient mythe par ses transformations, une légende sombre pour lui-même (Les créatures du lac) et nous prouve, s'il en était besoin que Sturkeyville est bel et bien un organisme autonome, en mutation, que l'orgnanique transmute même l'inorganique si bien que même les maisons - et l'habitat se révèle alors un motif essentiel de ce bienvenue à Sturkeyville - prennent vie ("Viens là où mon amour repose et rêve") ; car tout ce qui naît, croît, grandit, ou s'installe à Sturkeyville, vivant ou pas, appartient à Sturkeyville. Il en va donc de même pour l'habitat, qu'il soit simple maison possédée par une créature ver (La Saison du ver) ou une belle et ancienne maison Victorienne ; souvent construites d'un « grès gris » austère. L'héritage fait partie du secret, fait partie du processus de mutation (Les créatures du Lac), qui rappellera parfois l'étrangeté d'une métamorphose à la Kafka (et ce d'autant plus que la dimension sociale est insécable des histoires se déroulant à Sturkeyville), voire l'étrangeté d'un « K » façon Buzzati. Les récits eux-mêmes sont organiques, mutants, jamais serviles d'une ligne droite toute tracée, l'ensemble n'est donc lui-même qu'un seul organisme, et c'est ainsi que vous débuterez votre visite là-bas : « A Sturkeyville, il y a une dizaine d'années, vivait un certain Harvey Lawson, dont la femme était un ver. »
Une façon, en somme, de vous dire : « Bienvenue à Sturkeyville ». Mais en repartirez-vous ?
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Pour commencer, merci à la Librairie Scylla pour ce SP.


Un excellent recueil de nouvelles !

Et pour cela, je ne peux que remercier, une fois encore, la Librairie Scylla pour m'avoir permis de découvrir cet auteur et ces textes. Parce que j'ai passé un excellent moment de lecture bien que ce genre de nouvelles horrifiques ne soit pas ma came.

Je pense que la plume de l'auteur est l'un des points forts de ce recueil. L'art du texte court est maîtrisé et chaque mot semble avoir été choisi avec soin, mais sans que cela donne une impression de lourdeur. Bref, les textes se lisent avec une facilité déconcertante malgré les discrétions qui servent merveilleusement bien le récit.
Parce que de cela, j'ai aussi été très étonnée. Par moment, on a l'impression que l'auteur s'égare dans ces digressions avant de se rendre compte qu'elles servent les histoires, ne leur donnant que plus de force et de profondeur.

Une chose m'a aussi beaucoup surprise, c'est leur aspect fantastique qui semble parfois ne pas en être. Les protagonistes ne semblent pas toujours plus étonnés que cela des horreurs ou des monstres qui se cachent dans cette petite ville de Sturkeyville (un endroit où je n'irais pas passer mes vacances !). Cela a presque un goût de fantasy. Et pourtant, l'encrage dans le réel — tout en étant dans une ville fictive — donne encore plus de puissantes aux monstruosités qui vivent ici et là.


J'ai vraiment passé un super moment de lecture. Avec des coups de coeur pour Lood, une nouvelle du serpent qui se mord la queue, et Viens là où mon amour repose et rêve. Cette dernière m'a particulièrement fait frissonner, surtout que je viens d'aménager dans un nouvel appart.


Je ne peux que vivement recommander la lecture de ce recueil de nouvelles à tout le monde ! Entre excellentes histoires horrifiques et une plume incroyable, il devrait pouvoir plaire à un large public !

À découvrir d'urgence !!
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Un excellent recueil de six nouvelles fantastiques, écrites dans les années 70-80, remises au goût du jour par les éditions Scylla. Ces six nouvelles se passent dans la ville imaginaire de Sturkeyville.

La nouvelle est un exercice que j'apprécie particulièrement, d'autant plus que je trouve que le format se prête particulièrement bien au genre fantastique. J'ai pris grand plaisir à découvrir ces six histoires. Les codes du fantastiques sont au rendez-vous ; les non-dits et l'indicible, les monstres et les malédictions tapis dans des maisons ou recoins de rues délabrées, les personnages inquiétants et la montée de l'angoisse. Pas de temps mort non plus, comme cela peut arriver dans les recueils de nouvelles.

Bob Leman ménage ses effets à la perfection, chaque nouvelle est particulièrement réussie sur le point de la narration : on nous dépeint une situation, et l'intérêt grandit à mesure que l'auteur dévoile les sombres secrets que cachent ses personnages.

Une excellente lecture donc, que j'ai pris autant de plaisir à lire qu'un recueil de Poe ou De Maupassant.
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Chez Bob Lehman, l'horreur est frontale, organique, familiale, annoncée dès le début. Puis on avance à rebours, on décortique, analyse les habitants les plus illustres de Sturkeyville, la ville oubliée. Retours dans le passé pour expliquer l'inexplicable. Ce qui renforce la première impression, formant une boucle, emprisonnant le lecteur. Les références sont potentiellement nombreuses, mais j'ai le sentiment que Lehman n'y faisait pas attention, il avait vraiment son propre style. Mention spéciale à la belle maquette du livre et aux illustrations !
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Un étonnant recueil de nouvelles angoissantes pareil à cet écrivain qui nous a quitté et ne semble n'avoir écrit rien d'autre… Tout juste six nouvelles qui ont été jugé littérairement si majestueuses qu'elles méritaient un recueil dédié. On en comprend l'impératif quand on y plonge : une écriture prenante, des mythes revisités d'une manière étonnement réaliste, des personnages attachants… et pas une seule nouvelle moins fascinante que l'autre. Difficile pour autant de les qualifier vraiment, tout juste peut on dire que Bob Leman se situe entre Richard Matheson et Stephen King.
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Superbe découverte de l'univers de Bob Leman et de ses créatures originales ! Les histoires sont variées mais toutes liées à ce mystérieux village et ses familles plus ou moins importantes qui y vivent.
Au delà du sens de l'angoisse, j'ai adoré la façon dont les personnages sont décrits et dont le contexte est posé. Ce n'est pas survolé et permet de nous plonger totalement dans ces monstrueuses aventures malgré qu'elles ne fassent qu'une trentaine de pages chacune.
Une lecture très agréable qui laisse un grand vide derrière elle !
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