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3,36

sur 181 notes
Ce vingtième chapitre des aventures du commissaire Brunetti n'est certainement pas le meilleur. L'intrigue est légère, mais la description de Venise et de la vie vénitienne est toujours aussi agréable.

Après la découverte du corps d'une femme décédée chez elle, Brunetti, son collègue Vianello et la Signorina Elletra essaient de comprendre si la mort de cette femme qui fournissait un hébergement provisoire pour les victimes de violences conjugales est une mort pour causes naturelles. Quel rapport il y a entre cette femme, la mort de cette riche héritière qui a laissé sa fortune à son avocat et cet ancien employé de l'hôpital ? L'enquête devient l'un des cas les plus subtils et les plus nuancés de la longue carrière de Brunetti. Il est confronté à des dilemmes juridiques, morales et éthiques.

La série des Brunetti c'est tout d'abord une aventure policière, une énigme que Guido résoudra à la fin. Il nous fera parcourir toutes les procédures policières et tous les cheminements de sa pensée. Ensuite c'est le commissaire Brunetti. Il y a toujours une pointe d'humour chez lui. Sa famille, Paola et leurs enfants, fait partie intégrante des romans. Bourgeois et intellectuels ce sont des gens simples et attachants.
Mais la force de cette série est Venise et l'Italie, on sent que Donna Leon maîtrise parfaitement son sujet. La tension entre le nord et le sud, celle entre l'église et l'État, la corruption, les problèmes des ordures, de l'aqua Alta, de la circulation, la distance entre les touristes et les habitants.
Des romans à apprécier.
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Ne vous attendez pas à une histoire de bigamie avec deux femmes qui réclament l'héritage de leur époux, le titre n'a en réalité pas grand-chose à voir avec l'intrigue de cette enquête. Erreur de traduction ou ratage complet, allez savoir….
Une femme est retrouvée morte chez elle, la cause de la mort est claire, c'est une crise cardiaque. Mais Guido Brunetti cherche toujours la petite bête et un ou deux éléments lui mettent la puce à l'oreille et l'incitent à creuser davantage.
Cette nouvelle enquête de Brunetti se déroule comme toujours à Venise et nous emmène dans l'univers des femmes battues, des maisons de retraite et de la vieillesse.
La vieillesse semble être le moment où les mauvaises actions de la vie nous rattrapent et où le désir de s'amender semble le plus vif. Les personnages de cette série évoluent dans une Italie très croyante et bien pensante où la religion est omniprésente et où la rédemption est un point crucial à atteindre.
J'ai bien aimé cette enquête dans laquelle on découvre de nouvelles choses sur Elettra la jeune collègue de Guido aux méthodes de travail peu orthodoxes.
Encore une belle balade dans une Venise où la corruption est partout.
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Je ne m'explique pas vraiment le succès des romans de Donna Leon. Ce ne sont certainement pas l'écriture, très banale, ni les intrigues plutôt laborieuses qui peuvent attirer les foules. Peut-être simplement le charme du cadre vénitien et ces constantes digressions familiales ou socialo-politiques, qui permettent à chaque lecteur de se retrouver dans un cadre familier et de s'identifier plus facilement au commissaire Brunetti ? Mystère !
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Une très bonne enquête de Brunetti et consorts : une vieille dame est retrouvée morte dans son appartement. Selon le légiste d'une crise cardiaque mais Brunetti n'est pas convaincu et contre l'avis de Patta, comme d'habitude, il décide de mener une enquête approfondie; le suspense est total et la conclusion est admirable, tant Brunetti est partagé entre son devoir et la morale dans une ville que Donna LEON nous décrit comme totalement corrompue.
PS : j'ai oublié de vous dire que bien qu'écrit par une autre romancière américaine le style, l'écriture est très facile, et agréable à lire -loin devant l'autre américaine :-)
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J'adore les romans de Donna Leon ! Peut-être parce que j'adore Venise et que je me délecte à me replonger dans son ambiance le temps de la lecture d'une enquête du commissaire Brunetti.
Certes, si vous abordez ce livre avec le seul but de savourer un bon roman policier, vous serez peut-être déçu: ce n'est en effet pas l'intrigue la plus prenante qui soit et le dénouement n'amène pas grande surprise. En fait, l'enquête n'est pour moi qu'un prétexte pour décrire un aspect de la vie de tous les jours à Venise. Chaque livre de Donna Leon est un tableau animé, un reportage sur la Sérénissime. L'enquête n'est qu'un fil conducteur pour éviter l'ennui d'un tableau trop statique. Celle-ci parle de personnes âgées, de leurs conditions de vie et de leurs histoires d'amour et de haine. Comme souvent, Donna Leon fait preuve d'une humanité touchante, d'une fine observation de la nature humaine (un peu comme Simenon), et cela contribue au plaisir que l'on se donne en la lisant. Et à côté du thème central de chaque livre, il y a ces mille détails du quotidien des Vénitiens. Un plaisir !
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Dona Leon nous entraîne encore une fois sur les pas de son enquêteur fétiche Guido Brunetti aux prises cette fois avec une affaire de suicide qu'il devrait boucler dans la journée. Cependant bien que rien ne contredise cette thèse Brunetti a l'intuition que la vieille dame été assassinée. Serait-ce le comportement du fils de la victime ou les paroles ambiguës de certains proches ? Quoiqu'il en soit et avec sa ténacité habituelle il se lance dans des recherches, établit des recoupements, explore minutieusement toutes les pistes même les plus improbables.
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Me voilà sans doute devenue hermétique aux intrigues... Je n'ai pas compris l'intrigue ni finalement qui était l'assassin. le style est lourd ou peu clair, je n'ai pas aimé du tout.
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C'est avec un très grand plaisir que j'ai lu ce "Deux veuves pour un testament". Voilà quelques années que je n'avais pas lu un roman de Donna Leon. Dans ce roman, notre commissaire Brunetti se trouve plongé dans l'incertitude, avec un décès d'une vieille dame dont il ne peut déterminer avec certitude l'origine.

Beaucoup de délicatesse dans le récit, avec cette fois, des personnes âgées, plus ou moins en forme.

Quasiment pas d'aspect familial dans le récit. Paola apparaît à peine, en cuisine, et les enfants ne font que passer. Les autres personnages, gravitant dans la police, entre le vice-questeur, la secrétaire (enfin, de secrétaire, elle ne fait pas grand chose, ce sont surtout toutes ses autres compétences qui sont mises à profit) etc.

Le roman peut se lire indépendamment des autres. le plaisir sera toujours immense. Une douceur vénitienne.
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Une enquête du célèbre commissaire Brunetti, dans sa Venise chérie qu'il préfère parcourir à pied au risque d'arriver trop souvent en retard à ses rendez-vous. La signora Altavilla, occupant sa retraite en aidant des personnes en grande faiblesse, femmes battues, sans-papiers, vieillards solitaires, est retrouvée morte par sa voisine, baignant au milieu d'une mare de sang. Crise cardiaque, selon le médecin légiste, mais des marques brunes sur le cou et dans le dos laissent dubitatif notre fin limier. Comme dans ses autres enquêtes, la lenteur vénitienne est de mise, lenteur que les gens du cru préfèrent appeler sagesse. Il faudra donc attendre les dernières pages pour voir une piste se dessiner, au bout d'une longue et délicate mise en confiance des protagonistes, digne d'un Jules Maigret, qui permettra de lever la chape de silence qui semble recouvrir cette ville si riche en secrets. Un bon moment d'évasion, en compagnie de personnages attachants, et une merveilleuse histoire d'amour, qu'il faut avoir la patience de découvrir au bout de cette difficile quête de la vérité.
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C'est avec plaisir que je retrouve l'inspecteur Brunetti dans une nouvelle enquête avec Venise pour paysage.

Comme je prend le train en route, j'avais crainte d'avoir à suivre ses aventures. Mais ce n'est pas le cas, bien que l'auteure ait tissé une toile de fond auteur de son enquêteur ( vie de famille, relations professionnelles) , ce qui étoffe le personnage et l'ancre dans la vie réelle, à cette heure chaque intrigue peut se suivre pas forcement dans une suite chronologique. Ici il s'agit du vingtième tome.

Pour ceux qui l'ignorent l'auteure née dans le New jersey vit à Venise depuis plus de 20 ans, et son attachement à Venise transpire ici , dans toutes les pages , une fois de plus, comme dans le premier opus Brunetti entre les lignes . (ma découverte de cette série a commencé par un des deniers de l'auteure )

Elle met bien en avant, avec une petite note d'humour, ( d'ailleurs ce roman est truffé de pointes d'humour, j'ai souri très souvent) que Venise n'est pas New York et nous ressentons vraiment les implications de la culture Italienne sur notre petit groupe d'inspecteurs .Ici pas de "cow-boy " si on peut dire. Et tout ceci bien sur, joue sur l'ambiance ,avec un commissaire en quelque sorte, pris en otage de son humanité. Un personnage a la probité exemplaire, épris de justice ,ce qui donne un ton très particulier à cette intrigue, comme aux autres tomes je présume,car je ressens ici vraiment la signature de l'auteure.

Donna Leon se plait à mettre en avant les aberrations politiques et bureaucratiques , et son personnage principal de débattre sur les malheureuses implications sociales, mais aussi et surtout les valeurs morales. Ici encore nous ne pouvons que nous même nous interroger sur le devenir d'une société que certains jugeraient décadentes et dans laquelle l'argent tient la première place.

Dans cet opus, la vieillesse, les violences conjugales sont les thèmes centraux de cette intrigue. et l'auteur mêle avec brio questions sociales, et intrigue policière. Et j'ai le sentiment que l'intrigue n'est qu'un moyen d'aborder de profonds sujets sociaux qui lui tiennent à coeur. Elle nous fait baigner dans une ambiance particulière dans cette Cité des Doges qui semble un peu hors du temps, un peu magique, tout en étant soumise à une politique assez nuisible et menacée de disparition ( altération des palazzi abandonnés ou reconvertis , délitement de la culture Vénitienne)

Que se cache donc derrière les belles façades ? Constanza cette bénévole auprès des résidents d'une maison de retraite , et des femmes battues , est elle vraiment une femme admirable, généreuse , à l'écoute de pauvres âmes perdues dans les méandres du passé ? Ou une manipulatrice qui abuse de personnes âgées ? Sa mort, comme le pense instinctivement Guido Brunetti, est elle si naturelle qu'il parait ?

Nous suivons donc le commissaire dans une enquête basée sur sa seule conviction instinctive. Il va lui falloir convaincre sa hiérarchie, qui semble somme toute assez laxiste, et engoncée dans une politique d'autruche, craignant un tapage médiatique qui pourrait faire fuir les touristes se sentant en insécurité dans la Sérenissine .

L'auteur brosse cette histoire par petites touches, nous entraine sur des pistes différentes jusqu'aux révélations finales et nous démontre la complexité de l'âme humaine, tout n'est pas ni blanc ni noir. Tant et si bien que nous ne pouvons qu'adhérer au dénouement. Un dénouement touchant, et impensable.

Une fois de plus donc Donna Leon avec son talent si particulier brosse un tableau acerbe de la complexité italienne, de ses moeurs administratives corrompues, mais avec son commissaire Brunetti nous donne a esperer que tout n'est pas perdu, tant que certains hommes conservent et transmettent de belles valeurs morales

Le plus , c'est de visualiser ce paysage empreint de magie, à partir des descriptions de l'auteure, emprunter nous aussi les vaporettos et contempler les reflets changeants du soleil sur les eaux du Grand Canal, entendre les drapeaux claquer au vent sur les coupoles de la Basilique San Marco, découvrir des chemins inconnus des touristes, s'attarder sur la Place Saint Marc...

Ce style de romans policiers passionnera ou pas, je pense qu'il n'y aura pas de juste milieu.

Personnellement, c'est un style à découvrir et je crois que je vais suivre encore un peu ce commissaire avec ses aventures dans lesquelles les comportements humains sont davantage mis en avant que les scènes sanguinolentes et violentes Un personnage à l'image d'Hercule Poirot (Agatha Christie) et de l'inspecteur Linley ( Elisabeth George auteure beaucoup plus contemporaine ) qui cependant restent mes préférés.



Petit bémol , le titre ! Que je trouve pas bien adapté

C'est avec plaisir que je retrouve l'inspecteur Brunetti dans une nouvelle enquête avec Venise pour paysage.

Comme je prend le train en route, j'avais crainte d'avoir à suivre ses aventures. Mais ce n'est pas le cas, bien que l'auteure ait tissé une toile de fond auteur de son enquêteur ( vie de famille, relations professionnelles) , ce qui étoffe le personnage et l'ancre dans la vie réelle, à cette heure chaque intrigue peut se suivre pas forcement dans une suite chronologique. Ici il s'agit du vingtième tome.

Pour ceux qui l'ignorent l'auteure née dans le New jersey vit à Venise depuis plus de 20 ans, et son attachement à Venise transpire ici , dans toutes les pages , une fois de plus, comme dans le premier opus Brunetti entre les lignes . (ma découverte de cette série a commencé par un des deniers de l'auteure )

Elle met bien en avant, avec une petite note d'humour, ( d'ailleurs ce roman est truffé de pointes d'humour, j'ai souri très souvent) que Venise n'est pas New York et nous ressentons vraiment les implications de la culture Italienne sur notre petit groupe d'inspecteurs .Ici pas de "cow-boy " si on peut dire. Et tout ceci bien sur, joue sur l'ambiance ,avec un commissaire en quelque sorte, pris en otage de son humanité. Un personnage a la probité exemplaire, épris de justice ,ce qui donne un ton très particulier à cette intrigue, comme aux autres tomes je présume,car je ressens ici vraiment la signature de l'auteure.

Donna Leon se plait à mettre en avant les aberrations politiques et bureaucratiques , et son personnage principal de débattre sur les malheureuses implications sociales, mais aussi et surtout les valeurs morales. Ici encore nous ne pouvons que nous même nous interroger sur le devenir d'une société que certains jugeraient décadentes et dans laquelle l'argent tient la première place.

Dans cet opus, la vieillesse, les violences conjugales sont les thèmes centraux de cette intrigue. et l'auteur mêle avec brio questions sociales, et intrigue policière. Et j'ai le sentiment que l'intrigue n'est qu'un moyen d'aborder de profonds sujets sociaux qui lui tiennent à coeur. Elle nous fait baigner dans une ambiance particulière dans cette Cité des Doges qui semble un peu hors du temps, un peu magique, tout en étant soumise à une politique assez nuisible et menacée de disparition ( altération des palazzi abandonnés ou reconvertis , délitement de la culture Vénitienne)

Que se cache donc derrière les belles façades ? Constanza cette bénévole auprès des résidents d'une maison de retraite , et des femmes battues , est elle vraiment une femme admirable, généreuse , à l'écoute de pauvres âmes perdues dans les méandres du passé ? Ou une manipulatrice qui abuse de personnes âgées ? Sa mort, comme le pense instinctivement Guido Brunetti, est elle si naturelle qu'il parait ?

Nous suivons donc le commissaire dans une enquête basée sur sa seule conviction instinctive. Il va lui falloir convaincre sa hiérarchie, qui semble somme toute assez laxiste, et engoncée dans une politique d'autruche, craignant un tapage médiatique qui pourrait faire fuir les touristes se sentant en insécurité dans la Sérenissine .

L'auteur brosse cette histoire par petites touches, nous entraine sur des pistes différentes jusqu'aux révélations finales et nous démontre la complexité de l'âme humaine, tout n'est pas ni blanc ni noir. Tant et si bien que nous ne pouvons qu'adhérer au dénouement. Un dénouement touchant, et impensable.

Une fois de plus donc Donna Leon avec son talent si particulier brosse un tableau acerbe de la complexité italienne, de ses moeurs administratives corrompues, mais avec son commissaire Brunetti nous donne a esperer que tout n'est pas perdu, tant que certains hommes conservent et transmettent de belles valeurs morales

Le plus , c'est de visualiser ce paysage empreint de magie, à partir des descriptions de l'auteure, emprunter nous aussi les vaporettos et contempler les reflets changeants du soleil sur les eaux du Grand Canal, entendre les drapeaux claquer au vent sur les coupoles de la Basilique San Marco, découvrir des chemins inconnus des touristes, s'attarder sur la Place Saint Marc...

Ce style de romans policiers passionnera ou pas, je pense qu'il n'y aura pas de juste milieu.

Personnellement, c'est un style à découvrir et je crois que je vais suivre encore un peu ce commissaire avec ses aventures dans lesquelles les comportements humains sont davantage mis en avant que les scènes sanguinolentes et violentes Un personnage à l'image d'Hercule Poirot (Agatha Christie) et de l'inspecteur Linley ( Elisabeth George auteure beaucoup plus contemporaine ) qui cependant restent mes préférés.



Petit bémol , le titre ! Que je trouve pas bien adapté
C'est avec plaisir que je retrouve l'inspecteur Brunetti dans une nouvelle enquête avec Venise pour paysage.

Comme je prend le train en route, j'avais crainte d'avoir à suivre ses aventures. Mais ce n'est pas le cas, bien que l'auteure ait tissé une toile de fond auteur de son enquêteur ( vie de famille, relations professionnelles) , ce qui étoffe le personnage et l'ancre dans la vie réelle, à cette heure chaque intrigue peut se suivre pas forcement dans une suite chronologique. Ici il s'agit du vingtième tome.

Pour ceux qui l'ignorent l'auteure née dans le New jersey vit à Venise depuis plus de 20 ans, et son attachement à Venise transpire ici , dans toutes les pages , une fois de plus, comme dans le premier opus Brunetti entre les lignes . (ma découverte de cette série a commencé par un des deniers de l'auteure )

Elle met bien en avant, avec une petite note d'humour, ( d'ailleurs ce roman est truffé de pointes d'humour, j'ai souri très souvent) que Venise n'est pas New York et nous ressentons vraiment les implications de la culture Italienne sur notre petit groupe d'inspecteurs .Ici pas de "cow-boy " si on peut dire. Et tout ceci bien sur, joue sur l'ambiance ,avec un commissaire en quelque sorte, pris en otage de son humanité. Un personnage a la probité exemplaire, épris de justice ,ce qui donne un ton très particulier à cette intrigue, comme aux autres tomes je présume,car je ressens ici vraiment la signature de l'auteure.

Donna Leon se plait à mettre en avant les aberrations politiques et bureaucratiques , et son personnage principal de débattre sur les malheureuses implications sociales, mais aussi et surtout les valeurs morales. Ici encore nous ne pouvons que nous même nous interroger sur le devenir d'une société que certains jugeraient décadentes et dans laquelle l'argent tient la première place.

Dans cet opus, la vieillesse, les violences conjugales sont les thèmes centraux de cette intrigue. et l'auteur mêle avec brio questions sociales, et intrigue policière. Et j'ai le sentiment que l'intrigue n'est qu'un moyen d'aborder de profonds sujets sociaux qui lui tiennent à coeur. Elle nous fait baigner dans une ambiance particulière dans cette Cité des Doges qui semble un peu hors du temps, un peu magique, tout en étant soumise à une politique assez nuisible et menacée de disparition ( altération des palazzi abandonnés ou reconvertis , délitement de la culture Vénitienne)

Que se cache donc derrière les belles façades ? Constanza cette bénévole auprès des résidents d'une maison de retraite , et des femmes battues , est elle vraiment une femme admirable, généreuse , à l'écoute de pauvres âmes perdues dans les méandres du passé ? Ou une manipulatrice qui abuse de personnes âgées ? Sa mort, comme le pense instinctivement Guido Brunetti, est elle si naturelle qu'il parait ?

Nous suivons donc le commissaire dans une enquête basée sur sa seule conviction instinctive. Il va lui falloir convaincre sa hiérarchie, qui semble somme toute assez laxiste, et engoncée dans une politique d'autruche, craignant un tapage médiatique qui pourrait faire fuir les touristes se sentant en insécurité dans la Sérenissine .

L'auteur brosse cette histoire par petites touches, nous entraine sur des pistes différentes jusqu'aux révélations finales et nous démontre la complexité de l'âme humaine, tout n'est pas ni blanc ni noir. Tant et si bien que nous ne pouvons qu'adhérer au dénouement. Un dénouement touchant, et impensable.

Une fois de plus donc Donna Leon avec son talent si particulier brosse un tableau acerbe de la complexité italienne, de ses moeurs administratives corrompues, mais avec son commissaire Brunetti nous donne a esperer que tout n'est pas perdu, tant que certains hommes conservent et transmettent de belles valeurs morales

Le plus , c'est de visualiser ce paysage empreint de magie, à partir des descriptions de l'auteure, emprunter nous aussi les vaporettos et contempler les reflets changeants du soleil sur les eaux du Grand Canal, entendre les drapeaux claquer au vent sur les coupoles de la Basilique San Marco, découvrir des chemins inconnus des touristes, s'attarder sur la Place Saint Marc...

Ce style de romans policiers passionnera ou pas, je pense qu'il n'y aura pas de juste milieu.

Personnellement, c'est un style à découvrir et je crois que je vais suivre encore un peu ce commissaire avec ses aventures dans lesquelles les comportements humains sont davantage mis en avant que les scènes sanguinolentes et violentes Un personnage à l'image d'Hercule Poirot (Agatha Christie) et de l'inspecteur Linley ( Elisabeth George auteure beaucoup plus contemporaine ) qui cependant restent mes préférés.



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