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3,43

sur 136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand je réfléchis à ce qui m'attire dans les séries américaines, ce n'est pas tant la qualité de l'intrigue ou la vraisemblance du scénario que la psychologie des protagonistes qui retient toute mon attention. Ainsi en est-il des romans de Donna Leon et du plaisir sans cesse renouvelé à vivre un moment avec le Commissaire Guido Brunetti, ses collaborateurs et sa famille – à moins qu'ils ne fassent qu'un ?

A la différence de certains personnages récurrents de polars célèbres, Brunetti n'est ni alcoolique, ni handicapé par sa petite taille, ni malheureux avec la gent féminine mais au contraire un homme cultivé qui lit les auteurs antiques, aime passionnément son épouse Paola, respecte son adjoint Vianello, admire la signora Elettra particulièrement douée en informatique – elle est en réalité un fort habile hacker – et se joue de son imbécile patron, le vice-questeur Patta.

Cette 21 ème enquête commence avec un bien étrange cadavre : celui d'un homme atteint d'une maladie rare, retrouvé dans les eaux du Grand Canal mais dont personne n'a signalé la disparition ni ne réclame le corps. L'autopsie révèle qu'il a été assassiné de plusieurs coups de couteau mais qu'il n'était pas tout à fait mort quand il a été jeté à l'eau … Qui est-il ? Son physique étrange rappelle quelqu'un à Brunetti et l'on retrouve sa silhouette sur une vidéo filmée lors d'une manifestation paysanne. Il s'agit d'un vétérinaire récemment séparé de son épouse. Il travaillait aussi aux abattoirs pour arrondir ses fins de mois …

Avec Donna Léon, il n'y a aucune surprise : après le traitement des déchets toxiques gérés par la Camorra, la traque des homosexuels, les banques, les trafics d'enfants adoptés, les sans-papiers et les Roms, l'Italie et même la calme Venise recèlent des trésors de croustillants scandales de corruption. Nous avons bien de la chance, en France, que cette étincelante auteure n'ait pas choisi notre pays comme lieu de résidence, car elle aurait aussi trouvé matière à développer des histoires aussi ténébreuses.

Car le titre original du roman est bien plus explicite que celui de l'excellente traduction de William Olivier Desmond : « Beastly Things ». le scandale que risquait de dénoncer la victime est en effet lié à la non-déclaration de bêtes malades lors de leur remise à l'abattoir et par conséquent la mise en circulation de leur viande dans le circuit alimentaire.

L'une des scènes du livre nous montre en vue plongeante la chaîne d'abattage des animaux qui prend littéralement à la gorge. Vianello, l'adjoint pourtant baraqué du commissaire, en a la nausée et nous aussi. Heureusement ce moment difficile est contrebalancé par l'adorable dernier moment du roman, plein de tendresse. Mais je n'en dévoile pas plus …

Une nouvelle fois, une histoire italienne de tous les jours (mais souvenons-nous avec humilité de l'affaire de la viande de cheval congelée), racontée avec une foule de détails pointillistes, à la manière d'un Sisley ou d'un Seurat, décrivant de façon réaliste des spécimens de « pauvres types » particulièrement bien brossés. A dévorer avec le coeur bien accroché !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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J'attrape un Dona Leon quand me prend l'envie de me détendre ou de réviser ma topographie vénitienne. Les enquêtes de Guido Brunetti dans le milieu artistique et intellectuel sont plaisantes et sa vie de famille assez rassurante. Bref, un agréable moment de lecture avant de passer à autre chose. Cela pour dire que L'inconnu du Grand Canal m'a pris par surprise, tout comme l'avait fait de sang et d'ébène. Bien loin de la Fenice et de ses chanteuses lyriques, des Palais bordant le Grand Canal et des hautes sphères de la socité de Venise, nous voici plongés dans la réalité sordide de l'abattage et de la commercialisation des animaux de boucherie.
Après qu'un inconnu, qui ne le restera pas très longtemps, ait été retrouvé lardé de coups de couteaux dans le Grand Canal, Brunetti est amené à s'intéresser aux activités d'un abattoir des environs de Mestre où la victime, vétérinaire, était chargée des contrôles sanitaires. Ce qu'il y verra dépassera ses pires cauchemars et ceux de Vianello (la description par Dona Leon de leur visite des lieux est glaçante, à la limite du supportable) et le conduira à découvrir bien d'autres choses encore, toutes aussi peu rassurantes.
Dans une enquête très classique mais bien menée, entre recherches informatiques à la limite du piratage et entretiens serrés, on retrouve ici des thèmes familiers de la série, la cupidité, le cynisme, les protections et la corruption à tous les niveaux de la société. Mais aussi une réflexion approfondie – grâce à Vianello et à la fille de Brunetti – sur des questions de société très présentes aujourd'hui, la maltraitance des animaux et la qualité des produits offerts à la consommation. Un bon Dona Leon dont on ressort un peu sonné.
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C'est le premier Donna Leon que je lis. J'ai longtemps pensé que les romans policiers n'étaient pas pour moi. Certains m'avaient quand même conquis, modifiant légèrement mon avis mais je restais sceptique. Une fois encore, mes préjugés ont été balayés par ce roman !

Déjà, l'intrigue se passe à Venise.
Venise, c'est une des villes que je rêve de visiter. Enfin, après cette lecture, je ne la vois plus de la même manière. Mais quand même, ça reste Venise.
Le commissaire Brunetti y travaille donc et un cadavre est retrouvé dans le canal. Méconnaissable et inconnu. Rien ne permet de l'identifier si ce n'est une maladie qui le déforme et une seule chaussure de marque. L'enquête va nous mener dans le monde des abattoirs et du commerce de la viande (sujet qui fait indéniablement réfléchir!). Et c'est le chemin que Brunetti et son équipe vont faire pour reconstituer les événements qui est intéressant et captivant ! On suit leur raisonnement, leurs réflexions, on cherche avec eux. Ce n'est pas une enquête "à l'américaine" du style des séries télé où il suffit de trouver un poil pour tout savoir et comprendre...

En plus, les personnages sont vraiment attachants. Brunetti n'est pas un cliché, un vieux commissaire alcoolique, désabusé. Non, il est intelligent, il est cultivé, il aime sa ville. Il est honnête. Et ce qui m'a vraiment marquée, c'est sa passion pour sa femme et leur relation, profonde, où chacun connait l'autre, le comprend, et l'aime. Ça change des couples qui battent de l'aile ! Leur couple est fort, et ça fait du bien de voir que c'est encore possible.
Quant à Venise, je la voyais comme une destination touristique fort attrayante. Mais jamais je ne l'avais vue comme étant avant tout la ville des Vénitiens. Au travers des yeux de Brunetti, c'est ce que j'ai vu. Leur ville toujours noire de monde. Leur ville dont le tourisme efface peu à peu l'âme.
Ce n'est pas tant l'histoire qui est marque, mais c'est tout l'univers. Les personnages, les lieux, les caractères.
Un bon moment de lecture, et un auteur qui mérite d'être découvert !
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Le commissaire Brunetti enquête sur la mort d'un inconnu retrouvé dans le Grand Canal de Venise. L'homme, quoique défiguré, semble familier au commissaire. Son enquête le mène jusqu'à un abattoir où règne chantage et corruption.
Avec Donna Leon, on évite le cliché du policier alcoolique, renfermé sur lui-même. Elle a su donné un aspect humain à son personnage qui rentre chez lui retrouver sa femme…
J'ai pris plaisir encore une fois à retrouver le commissaire Brunetti même si je suis d'accord que l'on ressent un essoufflement. Passage difficile pour moi avec les descriptions concernant l'abattoir mais sinon j'ai bien aimé l'intrigue et je ne me suis pas ennuyée une seconde.
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Les héros sont fatigués...tout au moins c'est ce que je ressens depuis le Mauvais Augure...Brunetti, Vianello, la signorina Elettra...sont sans doute de plus en plus désabusés et Patta, le pauvre Patta en devient même sympathique : peut être que son extraordinaire vanité provoque plus, maintenant, leur pitié que leur colère. Même Paola qui préfère laisser tomber une discussion avec ses enfants...la bouillante Paola toujours si désireuse d'organiser ses arguments et d'avoir le dernier mot !
Ceci dit j'ai pris autant de plaisir que d'habitude à lire ce livre, l'intrigue tournant cette fois-ci autour des viandes frelatées qui se retrouvent dans notre circuit alimentaire, quoiqu'on puisse prétendre sur la "transparence" !
Un seul regret, le changement de traducteur qui est malheureusement bien sensible...un style pas toujours clair et des erreurs (on va au Rialto, pas à Rialto, même les gens qui ne connaissent pas Venise le savent !)
PS on écrit toujours trop vite : William Olivier Desmond ( qui était aussi le traducteur de Stephen King) est décédé en décembre 2013. Il faisait vraiment un excellent travail.
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Où l'on retrouve Brunetti , sa Venise , et sa signorina Elettra sainte hackeuse de la Questure .D'un corps flottant sur le Grand Canal aux abattoirs de Mestre c'est un tableau sombre de l'Italie et de la nature humaine qui se dévoile . Avec , en prime , un émouvant final à la François d'Assise.
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Dans ce dernier roman Donna Leon s'intéresse aux abattoirs et surtout aux conditions dans lesquelles certaines viandes avariées provenant d'animaux malades sont mises sur le marché.

L'affaire commence par la découverte du corps d'un homme dans les eaux de Venise.

Brunetti est persuadé d'avoir vu cet homme, défiguré par une maladie. Grâce à sa mémoire l'homme est identifié. Brunetti avec l'aide de Vianello peut retracer ses dernières semaines. Il s'agit d'un vétérinaire. L'enquête aboutira.

On découvre que Brunetti sait maintenant se servir d'un ordinateur. Son fils Raffi est entré à l'université, Chiara ne mange toujours pas de viande, Paola a des instincts de tueuse....Elettra est toujours imbattable lorsqu'il s'agit de recherches sur internet.

Comme dans ses précédents ouvrages et toujours avec talent Donna Leon, tout en nous racontant la énième enquête du commissaire Brunetti, dénonce un nouveau scandale.



Que d'émotion à la lecture du dernier chapitre...lectrice et lecteur n'ait pas honte si à sa lecture une petite larme descend doucement sur ta joue !!

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Roman traitant de manière réaliste un droblème toujours d'actualité.
Certes l'enquête en elle même n'est pas passionnante mais les personnages, les répliques, l'ambiance générale font de cette lecture un vrai régal
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Brunetti ce n'est pas Harry Bosch ...et alors ! cela reste un excellent policier dans une Italie corrompue mais qui serions nous pour donner des leçons. L'intrigue policière est facile à suivre, mais ce livre ne se limite pas qu'à ça : c'est aussi une bonne étude de moeurs, une réflexion sur le monde du crime mais aussi sur notre (in)humanité.
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Toujours un plaisir de retrouver le commissaire Brunetti et tout son univers. Les enquêtes suivent leur rythme. Cela change de beaucoup de polars ultra-violents pour "coller à la réalité".
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