C'est ici que les réfugiés de Tchernobyl ont été, pour la plupart,installés après la catastrophe.
pour eux ont été construites de nouvelles cités et ils ont été regroupés par villes ou villages. Ils ont pris aussi les appartements promis, par l' administration soviétique, à d' autres qui les attendaient depuis des années. Ce qui a suscité parfois beaucoup d' animosité à leur égard.
[Viktor] est un ancien liquidateur. Il rentre du travail. Il rentre de la zone avec son camion. Viktor est pilleur. A peine vidée de ses habitants, la zone interdite devient l'objet de tous les pillages. D'abord les meubles, puis le métal... Aujourd'hui, les réacteurs qui étaient en construction. (...)
" - Comment rentres-tu dans la zone avec ton camion ?
- Haha ! Je connais les "trous".
- Qu'est-ce que tu ramènes de la zone ?
- Aujourd'hui [en 2008] du béton, de l'acier...
- Et ça va où ?
- Ben chez vous, à l'Ouest ! "
Sur la table, je reconnais les produits récoltés par les membres de l'association : Beurre demi-sel, filet de maquereaux, foie de morue...
-Oh dû pâté Henaff !
La Bretagne à Tchernobyl...
Dans ce métier, seul à gratter sur ma planche, j'ai souvent l'impression de voir le monde à travers une vitre. D'être "à côté". Cette fois-ci, le monde, je le sentirai dans ma peau !
Difficile de tricher en dessinant un enfant : pas d'ombres fortes qui durcissent les traits, pas de rides à esquisser pour masquer les faiblesses du dessin...Tout tient dans les proportions. Et puis les enfants ne posent pas.
Les plaines d'Ukraine... Elles ont vu passer toutes les invasions. Ne serait-ce qu'au vingtième siècle, celles des communistes puis des nazis.
Les ukrainiens ont subi deux famines provoquées par Staline. Des millions de morts, de déportés, puis ce fut l'arrivée des allemands... Et c'est ici qu'à eu lieu la pire catastrophe nucléaire...
Comment survit-on à tout ça ?
Comment dessiner l’invisible ? J’avais imaginé dessiner des forêts noires, des arbres tordus, décharnés ou monstrueux. J’avais des craies noires, mes encres sombres, mes fusains…mais la couleur s’impose à moi.
…Et c’est la vie qui m’a surpris.
- Gildas, tu crois qu'on peut dire "Tchernobyl" c'est beau ?
Cette variation subtile des couleurs couvre l'effroyable vérité qui se cache à mes yeux.
Pascal est accro au tic-tic de son dosimètre, seul signe tangible de la contamination.