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Citations sur Vaincue par la brousse (22)

Il est terrible de détruire l'image qu'un être humain se fait de lui-même, fût-ce au nom de la vérité ou de toute autre abstraction; nul ne peut affirmer qu'il sera capable de lui substituer une autre image qui permettra à cet être de continuer à vivre.
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C'est "the Grass Is Singing", n'est-ce pas ? L'un des romans qui m'a mise le plus mal à l'aise dans mon existence de lectrice. Et l'un des meilleurs aussi. Cette romancière infiniment douée a su parler du racisme avec une subtilité et un trouble rarement égalés.
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C'était vraiment une merveilleuse journée avec ces bouffées d'air parfumé et le soleil qui brillait si gaiement. Le ciel lui-même paraissait différent vu d'ici entre les maisons familières qui paraissaient nettes et fraîches avec leurs murs blancs et leurs toits rouges. Ce n'était plus ce dôme d'un bleu implacable qui là-bas englobait la ferme dans l'immuable cycle des saisons.
Ici, le ciel était d'un bleu de fleur, que Mary, dans son exaltation, avait le sentiment qu'il lui suffirait de le vouloir pour s'envoler loin de la terre vers tout ce bleu et y voguer sans nulle contrainte dans la félicité. La rue qu'elle suivait était bordée de bahinias dont les fleurs roses et blanches s'épanouissaient au milieu des branches comme des papillons parmi les feuilles et toute l'avenue semblait vouée au blanc et au rose sous le ciel d'un bleu pur. C'était un monde tout différent de celui d'où elle sortait : son monde à elle.
Au club, elle fut accueillie par une nouvelle directrice qui lui déclara qu'elle n'acceptait pas les femmes mariées. Tout en parlant, elle l'observait d'un air curieux et ce regard brusquement dégrisa Mary. Elle avait totalement oublié cette règle. Il est vrai qu'elle ne pensait jamais à elle-même comme à une femme mariée.Quand elle retrouva ses esprits elle était dans le hall où elle avait rencontré Dick quelques années auparavant. Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle : les meubles étaient les mêmes qu'autrefois, mais pourquoi lui paraissaient-ils si étranges ? Tout autour d'elle respirait la propreté, l'ordre et la beauté.
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Il avait déclaré un jour d'un air irrité que sa mère avait eu une existence très dure et cette remarque l'avait rapprochée de lui, en lui faisant comprendre qu'il avait aimé sa mère et en avait voulu à son père.
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Tu ne laisseras pas tes camarades blancs s'abaisser au-dessous d'un certain niveau, car si tu fermais les yeux sur leurs faiblesses le nègre pourrait se rendre compte qu'il vaut tout autant qu'un blanc.
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Elle était consumée de haine. Et en même temps, elle se promettait en secret de ne pas se montrer aussi exigeante envers le prochain domestique. Celui qu'elle engagea était tout différent. Il avait une longue expérience des femmes blanches qui l'avaient fait travailler pendant des années en le traitant comme un esclave, et il avait appris à rester impassible, répondant poliment à tout ce qu'elle disait : "oui missus", sans la regarder. Elle s'irritait de ne jamais rencontrer son regard. Elle ignorait que cela faisait partie du code de la politesse chez les indigènes : ne jamais regarder un supérieur en face. Elle pensait que c'était une preuve de plus de la fausseté de leur nature, c'était comme si l'homme lui-même n'était pas là : il n' avait qu'une carcasse noire prête à obéir à ses ordres. Et elle en était toute aussi enragée que s'il lui désobéissait ou n'en faisait qu'a sa tête. Elle avait envie de ramasser une assiette et de la lui flanquer à la figure afin de le voir au moins exprimer un sentiment humain, ne fût-ce que la souffrance...
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Et pourtant les évènements étaient rares dans cette région agricole où les blancs et leur famille vivaient isolés, ne se rencontrant que de loin en loin. Chacun était alors ravi de bavarder un moment, de discuter, de déchirer allègrement son prochain, bref de tirer le maximum d'un contact d'une heure ou deux. Après quoi, ils rentraient dans leurs fermes solitaires où, pendant d'interminables semaines, les uns et les autres ne verraient que leurs propres visages et ceux de leurs serviteurs noirs.
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Il parlait comme s'il ne pouvait être question d'un refus. Le choc qu'il avait reçu avait été si violent qu'il lui en faisait perdre de vue ses intérêts personnels. Ce n'était même pas la pitié pour Dick qui l'inspirait ; il obéissait à ce commandement essentiel en Afrique du Sud :
" Tu ne laisseras pas tes camarades blancs s'abaisser au-dessous d'un certain niveau, car si tu fermais les yeux sur les faiblesses le nègre pourrait se rendre compte qu'il vaut tout autant qu'un blanc ! "
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Elle n'existait que dans la mesure où elle était intégrée dans la société.
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Ses amis se seraient montrés bons pour elle, la plaignant d'avoir ignoré le meilleur de la vie, mais il est tant d'êtres qui ne veulent point de ce "meilleur"; et pour tant d'autres, d'ailleurs, le meilleur n'a-t-il pas été empoisonné à la source?
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