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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Reçu dans le cadre masse critique, merci à l'éditeur pour le soin de cet envoi.

Je pense que ce livre est une bonne introduction à la découverte de l'oeuvre ou de la vie d'auteurs ou de créateurs, à travers la relation qu'ils ont eu avec leur père ou la manière dont eux même ont été père.

Un bémol sur le choix de coeurs ultra - présents sur la couverture, recto verso, sur la page de garde, la première page, des coeurs partout, amour toujours... un peu lourd... on insiste, on enfonce clou, ce livre parle d'amour des pères pour leurs enfants et vice versa...

Amour : émotion parfois mal exprimée, ou de manière indirecte, bourrue ou au contraire pleine de tendresse, parfois un amour assumé et même revendiqué notamment de la part de Victor Hugo vis à vis de sa fille ...

Et puis il y a la lettre de François Truffaut. Pour moi c'est la lettre la plus forte du recueil, la plus bouleversante et la plus percutante, elle brille justement par le manque d'amour que n'a pas reçu cet homme étant enfant et qui néanmoins s'est autorisé à devenir père et qui crie, à son beau père, qui fut maltraitant , son amour pour sa fille.
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Ce recueil de la nouvelle collection Mots intimes des éditions Le Robert propose de retracer la "petite histoire des relations paternelles et filiales à travers la correspondance de personnages célèbres". En réalité, Didier Lett, qui présente ce recueil, a également ouvert ses pages à quelques anonymes, et y mêle quelques lettres écrites par les pères eux-mêmes. D'autres recueils sont consacrés aux relations maternelles ou fraternelles, ou encore aux lettres de rupture.

La présentation chronologique des textes permet de saisir l'évolution des relations paternelles et filiales au cours du temps, le ton se faisant moins guindé, les anecdotes racontées plus personnelles, les formules utilisées laissant davantage paraître les sentiments éprouvés. Peu à peu, la figure paternelle autoritaire (à laquelle il est bien difficile de s'opposer, ne serait-ce que pour choisir sa propre voie professionnelle) s'efface pour laisser place à ce que l'on appelle aujourd'hui les nouveaux pères. Chaque lettre est précédée par une courte notice biographique, présentant son auteur et son contexte, ce qui éclaire certains points des courriers présentés.

La plus ancienne date du Moyen-Âge, rédigée par deux jeunes étudiants que la fréquentation de l'université a éloignés de leurs parents. La plus récente, déjà célèbre, est signée par Elsa Wolinski le soir du 7 janvier dernier. Une constante, du moins dans les plus anciennes d'entre elles : la demande d'argent. Qu'il s'agisse de donner des nouvelles, de parler de ses projets ou d'annoncer un décès, beaucoup se concluent, parfois sans transition, par la réclamation d'une "petite rallonge".

Beaucoup sont écrites par des hommes, le plus souvent ayant déjà atteint l'âge adulte. Françoise Dolto fait doublement figure d'exception, elle dont on peut découvrir plusieurs extraits de sa correspondance, de 6 ans (lorsque son père est mobilisé dans une usine d'armement) jusqu'à 30 ans, alors qu'elle est devenue médecin.

Beaucoup sont des écrivains, mais tous, même le plus anonyme, manient la plume avec aisance. A l'heure où l'on échange plus volontiers des sms, ces textes sont un vrai bonheur de lecture. J'en soupirerais presque d'aise devant les imparfaits du subjonctif.

Ce fut un véritable plaisir de découvrir un peu de l'intimité de certaines personnalités. Je dis toujours que j'adore me pencher par-dessus l'épaule des écrivains, et c'est un peu ce que m'a permis ce recueil. Quel bonheur de lire une lettre de Victor Hugo adressée à sa Didine. Que cet immense écrivain donne du Charlot, du Toto ou encore de la Dédé à ses enfants m'a emplie de ravissement. D'autant plus que, jusque là, tous ces gens se tiennent et tiennent leur place. Si l'affection n'est pas absente des missives échangées, elle se cache davantage entre les lignes. La lettre de Victor Hugo détonne donc un peu, si on s'en tient au courrier représentatif de son époque. Je dois dire que, dans l'ensemble, j'ai pris davantage de plaisir à lire les lettres les plus récentes, y ressentant davantage d'émotions, moins de dévotion et des rapports plus d'égal à égal, moins marqués par l'aspect pécuniaire (même si, sur le plan de la langue et de l'Histoire, les lettres qui précèdent sont également très agréables et intéressantes à lire).

J'ai découvert dans ces lettres la vie de François Truffaut, dont j'ignorais tout. Et que cette lettre est extrêmement forte (le terme est bien faible) et bouleversante; elle est sèche, elle claque en assénant ses quatre vérités, avec pour conséquence de rompre les liens déjà ténus entre le réalisateur et ses parents.

J'y ai trouvé de l'émotion, beaucoup d'émotion, dans les très belles lettres d'Anne Goscinny, d'Elsa Wolinski, d'un poilu parmi d'autres, d'un petit garçon sous Vichy ou d'un prisonnier de guerre. Elles disent la peur, la perte, le manque, l'amour et tout ce qui reste quand l'autre n'est plus. Elles disent l'importance de se parler ou de s'écrire tant qu'on le peut, et les souvenirs que l'on chérit par la suite.

J'y ai trouvé également, souvent, de l'admiration, un désir de bien faire, de "faire passer la pilule" lorsque l'on ne suit pas la voie tracée par le père, la culpabilité qui pointe parfois son nez mais qui ne suffit pas à renoncer à ses aspirations personnelles, et souvent, un grand besoin de reconnaissance.

Ces échanges épistolaires permettent de saisir, en quelques trop brèves pages, le glissement qui s'est opéré sur le plan des relations au père, de même que la place de la religion dans la famille, notamment. La qualité de la langue, le soin visiblement apporté à cette correspondance, la quasi absence de lettres dans les 50 dernières années (celles d'Anne Goscinny et Elsa Wolinski sont adressées à leur père décédé), nous montrent à quel point nous avons perdu l'habitude d'écrire à ceux qui nous sont chers. Il est tellement plus simple, et plus rapide, aujourd'hui, d'envoyer un mail voire un sms. Dans 50 ans, dans 60 ans, quelles traces pourront-nous encore trouver de la façon dont se nouent les relations familiales? Quels témoignages directs seront encore accessibles? de quoi donner envie d'écrire à mon père (qui se demanderait quelle mouche m'a piquée...) ou, en tout cas, de lui offrir ce petit recueil.

Merci à Babelio et aux éditions Le Robert pour cet agréable voyage dans le temps et dans la vie de ces auteurs, qui m'a enchantée dès réception de l'enveloppe, soignée et rouge comme un paquet cadeau, et pour lequel je ne regrette qu'un goût de trop peu.
Lien : http://margueritelit.canalbl..
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Cet ouvrage propose de découvrir une "petite histoire des relations paternelles à travers la correspondance de personnages célèbres". Les lettres qui y sont retranscrites sont toutes présentées par Didier Lett, agrégé d'histoire et professeur d'histoire médiévale à Paris VII.

On y croise des personnes célèbres - de grands écrivains comme Jules Verne, Victor Hugo, Gérard de Nerval, mais aussi Françoise Dolto, François Truffaut, Albert Einstein, Mozart Berlioz et plein d'autres. Certaines sont touchantes, par exemple celle de Victor Hugo à sa fille Léopoldine quand on sait à quel point sa mort quelques années plus tard bouleversera l'écrivain. D'autres sont d'autant plus intéressantes qu'elles apportent non seulement une idée de la vie à une époque (le statut d'un écrivain par exemple dans la lettre que Nerval écrit à son père pour justifier de son choix) mais elles font aussi apparaître une évolution des relations entre père et enfant époque après époque. En effet, même si les lettres présentées dans ce recueil ont été majoritairement écrites au cours des deux derniers siècles, l'auteur a choisi également de présenter des lettres plus anciennes, la première datant du milieu du XIIIe siècle. La dernière est quant à elle la plus récente car il s'agit de celle écrite par Elsa Wolinski à son père le jour de sa mort lors des attentats de Charlie Hebdo. C'est sûrement celle qui m'a le plus touchée.

Ce qui est remarquable, c'est qu'à travers les âges, on retrouve quand même plus ou moins les mêmes thèmes dans ces lettres : cela peut-être de l'amour filial et paternel très fort et du respect ou au contraire l'occasion de régler ses comptes, d'alimenter un conflit sous-jacent. On retrouve aussi souvent des demandes d'argent qui expriment un manque évident d'indépendance financière à certaines époques.

J'ai bien aimé la remise en contexte par l'auteur de chaque lettre en guise d'introduction, avec une rapide biographie de l'auteur au moment de l'écriture de la lettre. Les illustrations et le graphisme utilisé dans cette série de livres (Lettres à mon père, Lettres à ma mère, Lettres à mes frères et sœurs...) font de cette nouvelle collection, Mots intimes, des éditions Le Robert, une belle nouveauté qui ravira les amateurs d'échanges épistolaires, mais aussi ceux qui souhaitent découvrir des éléments historiques de façon plus intime.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions Le Robert pour ce jolie livre qui m'a fait voyager à travers les siècles et les histoires de famille avec une facilité incroyable...
Que dire de ce condensé d'émotion ? L'âme sensible que je suis n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de reporter sa lecture jusqu'au dernier moment. Pas du tout parce que le sujet ne m'intéressait pas, bien au contraire, mais parce que je m'attendais à être particulièrement touchée par cet ouvrage... Et c'est exactement ce qui s'est passé !
Les lettres les plus anciennes sont sans aucun doute les plus surprenantes pour nous puisque bien éloignées de nos relations actuelles. On y découvre, en effet, un quotidien historique extrêmement différent du nôtre et donc, des liens paternels qui peuvent nous sembler froid. Mais malgré ces vouvoiements et ces marques d'autorité qui reviennent systématiquement, au fil des lettres, on voit bien apparaître cet amour légèrement dissimulé.
Les relations qui défilent dans l'ouvrage sont toutes, sans exception, réellement intéressantes. On passe du petit désaccord à d'énormes conflits tout en découvrant la peine et l'amour derrière chaque tournure de phrases, c'est magique.
Les deux dernières lettres de ce livre sont celles qui m'ont sans aucun doute le plus émue. Anne Goscinny et Elsa Wolinski ont évidemment un mode de vie bien plus semblables aux nôtres et donc, il est plus facile de s'identifier à leurs relations qu'à celles des autres. Mais elles ont surtout, à mes yeux, trouvé exactement les bons mots pour décrire leurs sentiments.
Ce ne sont cependant pas les seules à m'avoir touchées, je me suis laissée prendre au jeu du voyage dans le temps et je pense avoir parfaitement réussi à me plonger dans des situations historiques qui m'étaient quasiment inconnues...
Les photos, les courtes biographies (reprenant uniquement l'essentiel), les brèves explications du contenu des lettres ainsi que les citations en sont l'unique cause. Il rend le livre en tant que tel extrêmement complet et surtout, il nous permet de nous mettre parfaitement dans le contexte avant chaque lettre sans pour autant tomber dans une lecture lourde parce trop pleine d'informations. Au contraire, le tout est parfaitement fluide et se lit très rapidement !
Cette masse chronique est donc pour moi, un totale réussite puisque j'ai découvert un ouvrage bien différent de mon style habituel et qui me donne pourtant envie de réitérer l'expérience encore, encore et encore. J'ai été émue, j'ai voyagé à travers les époques et je ne me suis pas ennuyée un seul instant...
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