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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
 Un portrait au vitriol des politicards américains.
Encore un très bon Levison (toujours aussi caustique), très agreable à lire, qui n'épargne pas le monde politique, ni la nature humaine qui, chez l'auteur, sous réserve qu'on y mette le prix, est assez facilement corruptible.
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La Feuille Volante n° 1279

Pour services rendus - Iain Levison – Liliana Levi.
Traduit de l'américain par Franchita Gonzalez Batle.

Fremantle , chef de la police du Michigan, devait se dire que c'était un poste de fin de carrière et que la retraite était pour bientôt. Il ne s'attendait sûrement pas à voir débarquer deux avocats désireux d'obtenir son témoignage et encore moins l'objet de celui-ci. Ce qu'on lui demande d'évoquer remonte à quarante-sept ans, mais pourtant, il n'a rien oublié ! Ancien sergent dans un régiment de l'armée américaine au Vietnam, il avait eu sous ses ordres une nouvelle recrue inexpérimentée, Drake, qui est maintenant candidat à sa réélection au poste de sénateur dans l'état du Nouveau Mexique. Durant sa campagne, Drake a cru bon, pour s'attirer les voix des vétérans, de vanter sa conduite militaire au Vietnam et de s'approprier des faits d'armes dont il n'était pas l'auteur. L'ennui pour lui fut que ces faits ont été contestés et les avocats engagés par Drake sont chargés de convaincre Fremantle de confirmer, en qualité d'ancien sous-officier de cette section, les paroles du candidat sénateur, au cours une interview télévisée. Il devra simplement confirmer les propos de Drake, c'est à dire pas vraiment mentir par affirmation mais seulement omettre de dire toute la vérité sur la façon de servir du candidat pendant cette période. En retour, après la réélection, il obtiendra des crédits pour financer son commissariat dont la gestion financière est des plus problématique. Il pourra donc léguer à son futur successeur une situation saine. L'ancien sergent accepte donc.
Pour Fremantle, cette période de sa vie qui est encore bien présente à sa mémoire et des souvenirs qu'il croyait évanouis lui reviennent et dérangent quelque peu le témoignage qu'il a promis d'apporter. En réalité il ne parle que de la guerre qui peut plaire, une version édulcorée en quelque sorte et surtout pas des atrocités qui s' y déroulaient. Nous sommes ici dans le domaine politique et s'il en est un aux États-Unis qui est incompatible avec le mensonge, c'est bien celui-là. Ainsi, pour grappiller quelques voix, d'ailleurs pas forcément indispensables à sa réélection compte tenu de son parcours parlementaire antérieur et pour se donner une dimension glorieuse d'ancien combattant toujours appréciée outre-atlantique, Drake s'est enfermé volontairement dans un mensonge, petit au départ , qui a malgré lui et avec le temps pris des proportions qui ont fini par lui échapper et qui n'ont pas manqué d'être exploitées par ses détracteurs. Pourtant Fremantle n'est pas vraiment à l'aise dans ce mensonge, lui qui, pourtant, en tant que policier, en entend tous les jours de la part des prévenus, puisqu'il retrouve des anciens camarades de combat qui connaissent la vérité, Mais la politique déroule son jeu avec ses prébendes, ses trahisons, ses artifices. Existe-il vraiment une justice immanente mais, comme le disaient les Anciens, « la roche tarpéienne est proche du Capitole », une réalité qui s'impose à Drake et la morale est sauve comme cela arrive parfois dans la vraie vie. Cet événement en tout cas fait prendre conscience au policier qu'il a vieilli et que l'heure de la retraite a sonné pour lui,
C'est donc non seulement une critique de cette Amérique démocratique et censée être vertueuse que nous prenons comme modèle qui est ici menée. Elle est pourtant inféodée au pouvoir de l'argent et l'hypocrisie, la palinodie, la flagornerie sont choses quotidiennes comme elles le sont dans nos sociétés occidentales qui s'accommodent du mensonge, de la trahison, des apparences, C'est évidemment une diatribe contre le monde politique où tous les coups foireux sont permis pour accéder au pouvoir, où les promesses les plus fantaisistes ont droit de cité. Ce milieu qui devrait être celui de l'évolution des choses au profit du plus grand nombre n'est en réalité qu'un creuset où se développent les inutiles, les incompétents, les arrivistes qui deviennent très vite des parasites. plus soucieux de leur enrichissement personnel et de leur parcours que du bien commun. C'est aussi une satire contre l'espèce humaine, toujours plus prétentieuse et désireuse de reconnaissance, avide d'avantages , et à laquelle nous appartenons tous .

© Hervé Gautier – Septembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Quand la vie humaine ne vaut pas grand chose comparée à l'ambition des dirigeants !! Avec un humour un brin ironique et un cynisme bienveillant, l'auteur met à mal la société américaine et ses travers à l'aide d'une plume grinçante et pétillante de mauvais esprit. Une bonne découverte !!
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Mai 1969, Tunnels de Cu Chi, 30 km au nord de Saïgon. Billy Drake arrive pour la première fois en zone de combat au Vietnam, où il se retrouve sous les ordres du sergent Fremantle, un homme énergique et vif, soucieux de ses hommes.

Octobre 2016, Michigan. Fremantle, le chef de la police de Kearns reçoit la visite de deux hommes faisant partie de l'équipe du sénateur Wilson Drake, en campagne pour sa réélection. le sénateur Drake n'est autre que le jeune Billy que Fremantle a sauvé de la mort autrefois alors qu'il était imprudemment sorti de son abri en pleine nuit pour satisfaire un besoin naturel, Billy la jeune recrue pas très douée, fragile dans un environnement hostile, qui n'espérait qu'une chose, rentrer au pays en bon état. Mais le temps a passé, le sénateur Drake a évoqué son passé de vétéran du Vietnam et a enjolivé son action pour se donner le beau rôle. Malheureusement pour lui, d'anciens soldats de son unité sont encore vivants et se souviennent de ce qui est arrivé. Entre autres, Peterson, qui fut gravement blessé au Vietnam et qui n'a pas supporté de voir les faits transformés par le sénateur. Alors, il a dit ce qu'il pensait dans une vidéo sur YouTube, il a raconté sa vérité et tout de suite la cote de sympathie de Drake a accusé le coup. Très mauvais pour l'élection, tout ça. Aussi, Drake souhaiterait que Fremantle accepte une interview télévisée dans laquelle il témoignerait de façon favorable pour son ancienne recrue, en souvenir du bon vieux temps !

C'est d'abord cette couverture colorée qui m'a attirée à la médiathèque, puis j'ai reconnu le nom de l'auteur d'Arrêtez-moi là que j'avais apprécié. Une phrase sur la quatrième de couverture a achevé de me convaincre d'emprunter ce livre : « Un roman au vitriol, où le mensonge est le nerf de la guerre et de la politique ».

C'est bien vrai, tout y est dans ce livre, la guerre, la politique, le mensonge et le vitriol.

La guerre, c'est celle du Vietnam où Mike Fremantle a effectué deux engagements consécutifs, d'où il est revenu sain et sauf, conscient et fier d'avoir fait son devoir. Sur le terrain, il a été un bon sergent, palliant les lâchetés de son supérieur, il a su mener ses hommes, il en a vu mourir beaucoup, il se souvient de Peterson et de son pied en bouillie au seuil de l'hélicoptère qui l'emmenait.
Dans la vie civile, Fremantle est devenu policier, c'est un bon chef, il soutient ses inspecteurs, il connait leurs faiblesses et n'arrive pas encore à lâcher prise, à soixante-dix ans passés. Il déteste le mensonge, il sait comment le contourner chez les suspects et les amener à sortir les phrases qui permettront l'inculpation. La guerre, il n'en parle jamais, même avec sa femme qui est vietnamienne. Alors, lorsque l'équipe de campagne du sénateur l'embarque dans un avion pour le Nouveau-Mexique, il se laisse faire, ému de revoir Billy Drake et touché que celui-ci se souvienne de lui.
Là, il découvre un nouveau monde, celui de la politique dont il n'a aucune idée, celui où la limite entre mensonge et vérité est très floue, celui où on se laisse facilement emporter à prononcer des phrases au-delà de ses convictions profondes, même si les souvenirs de moments occultés par les années reviennent en force et devraient le freiner.

J'ai vraiment pris plaisir à cette lecture, à la confrontation de ces deux mondes si différents. J'ai particulièrement aimé la critique caustique du monde politique, la main mise des communicants, leur façon d'exploiter les informations et de manipuler les témoins. À partir d'un moment, la vérité n'a plus d'importance, il faut continuer coûte que coûte dans la stratégie que l'on a choisie et mettre les moyens qu'il faut pour dénicher celui qui dira ce qu'il faut. Quant à Fremantle, on ne comprend pas comment il peut accepter de mentir ainsi, lui qui est si attaché à la notion de vérité. Il faut attendre les dernières pages pour enfin avoir la clé de l'énigme.
Un livre attachant à découvrir !
Lien : https://ruedesiam.blogspot.c..
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Un roman sur la guerre bien sûr mais aussi sur de nombreux autres thèmes : la politique, le mensonge, l'amitié et la loyauté. Très bien comme tous les romans de Iain Levison.
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Les personnages de Iain Levison sont souvent hantés par leur passé. le sergent Fremantle et le sénateur Drake ne font pas exception dans ce roman habilement construit.

Le sergent Fremantle est un ancien de la guerre du Vietnam et il va se retrouver à magouiller en politique alors qu'il n'est plus très loin de la retraite dans son commissariat du Michigan. le sénateur Drake, qui est aussi un ancien du Vietnam, cherche à remporter de son côté des élections au Nouveau-Mexique et à rencontrer son ancien sergent pour qu'il le soutienne dans sa campagne.

Les deux personnages se sont croisés une première fois pendant la guerre et avec la magouille que propose le sénateur Drake à Fremantle (sur fond de souvenirs de guerre douteux), ils vont se croiser à nouveau des décennies plus tard au Nouveau-Mexique.

L'occasion pour Iain Levison de montrer avec justesse l'absurdité de certains comportements humains, que ce soit en politique ou pendant la guerre. J'ai eu plus de mal à entrer dans le récit au début avec les flashbacks et finalement l'humour noir et le sens de l'observation de l'auteur ont fait effet. Une nouvelle réussite.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Un roman court qui se lit facilement et rapidement.
Le ton y est sarcastic. Tout n'y est que mensonge.
Les hommes politiques ne sont bon qu'à mentir et à manipuler les masses.
Malheureusement pour notre sergent et chef de la police, il se retrouve pris dans la tourmente.
Bien mal lui en a pris de vouloir aider.
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Superbe pitch, simple et attirant. Puis quelques longueurs. Et un final qui explique tout. 2è belle découverte de cet auteur.
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