AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 544 notes
5
31 avis
4
50 avis
3
14 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Iain Levison , j'ai fait sa connaissance il y a peu en lisant " Un voisin trop discret " , roman qui m'avait beaucoup , mais vraiment beaucoup plu pour son contenu bien " particulier " , et son style complétement hors - norme , déjanté mais tellement proche , finalement , du lecteur .
Ne nous trompons pas. Dans " Un petit boulot " , la situation du héros est désespérante et ... désespérée , pas loin du " geste suprême ". L'usine de la petite ville a fermé , sa petite amie a fui avec le commercial du marchand de voitures , tout ou presque , chez lui , a été saisi .Pas le moindre petit boulot en vue , l'annonce d'une déchéance certaine ...Seul un miracle pourrait inverser le cours des choses .....quand surgit ...Zorro ? Non , bien mieux .
C'est là que tout bascule car le miracle va se produire , l'horizon se dégager, les projets refleurir . de quoi , s'agit - il ?, Oh , trois fois rien , juste un petit service à rendre à un ami ....Dès lors , le récit va tomber dans ce que j'appellerai une caricature maîtrisée , un feu d'artifice d'actions improbables où tout le monde va en prendre pour son grade , certains , toutefois " mangeant un peu plus chaud " que les autres .
Faire passer un sujet grave en faisant rire n'est pas un exercice facile et Levison est tout simplement excellent , voire même génial . Même le plus " pisse- vinaigre " d'entre nous va être conquis ....si ..si..
J'ai eu l'impression , dans certaines situations et avec toutes les réserves d'usage , cette réflexion m'étant toute personnelle , de retrouver la subtilité, l'humour , le second degré désopilant des " tontons flingueurs " et vous comprendrez pourquoi on peut regretter , pour notre anti - héros , l'absence du silencieux tant désiré...Rassurez - vous à ce sujet , le dénouement ne vous décevra pas ....mais vous surprendra sans doute , le bouquet final . Peut- être, sans doute , comprendra - t- on aussi , l'intérêt de l'art du cinéma pour cet auteur dont de nombreux romans ont été adaptés pour le grand écran. Je ne les ai pas vus , mais ...tout vient à point pour qui sait attendre .
J'imaginerais bien une classe de lycée " décortiquer " tous les effets comiques et déjantés et leur application au service d'un sujet qui , hélas , ne prête pourtant pas à la " gaudriole " .
Le bandeau rouge de présentation le mentionne , citant " Télérama " ( tout de même ) , nous avons entre les mains " un antidote à la déprime " . Dans ces temps empreints de morosité, je vous l'assure , vous allez retrouver le sourire , peut - être même le fou rire , et c'est presque un luxe , non ?
Pour ma part , lecture en moins de deux jours , " ça coule tout seul " , et ce ne sera pas le dernier Levison . Mon libraire , qui partage mon avis , a du stock et Levison , lui , de nombreux fidèles m' a - t- il avoué ( pas Levison , le libraire , Nicolas ) .
Allez , y'a pas d'mal à se faire du bien ..Comment ? Remboursé par la sécurité sociale ? Essayez de lui adresser votre ticket de caisse . On ne sait jamais ,sur un malentendu , tout est possible .Il est vrai que c'est bien mieux qu'un antidépresseur....
A bientôt.
Commenter  J’apprécie          844
Jake traîne sa misère depuis que sa copine est partie avec un concessionnaire, que l'usine qui l'employait a fermé, qu'on lui a coupé le câble et qu'il a mis sa télé en gage. Endetté auprès du mafieux et bookmaker local à qui il doit pas mal de thune, il attend patiemment, vivant de ses maigres allocations, certain qu'une nouvelle usine va à nouveau s'implanter. Lorsque ce fameux mafieux, Gardocki, le contacte pour faire appel à ses services, Jake, prêt à faire n'importe quel boulot, accepte aussitôt. Même si c'est pour buter la femme de ce dernier, soupçonnée d'adultère. Tueur à gages, ça paie visiblement bien. Pour ce qui est de la morale, on repassera. Au même moment, son pote, Tommy, gérant d'une station-service, lui propose de remplacer son salarié qui s'est fait descendre. Jake accepte aussi, considérant ce boulot comme une couverture...

Iain Levison, dont c'est ici le premier roman, traite avec cynisme, humour noir et un certain détachement, une société américaine désoeuvrée et en manque de repères. L'on fait ainsi connaissance avec Jake Skowran, endetté jusqu'au cou et dont les seuls appels proviennent des sociétés de recouvrement. Prêt à tout pour se faire de l'argent et retrouver un semblant de dignité et de satisfaction d'un travail bien fait, il va accepter de bosser pour le mafieux local. Tueur à gages (à mi-temps!): un petit boulot comme un autre! Ce roman, déconcertant et mordant à souhait, dépeint, avec une certaine légèreté confondante, la fracture sociale et la perte de repères dès lors qu'on prive quelqu'un de son travail. Jake en est le parfait exemple. Une critique jouissive de la société américaine portée par une écriture vivante, drôle et caustique...

A noter que ce roman a été adapté au cinéma par Pascal Chaumeil avec Romain Duris et Michel Blanc.
Commenter  J’apprécie          580
Une usine qui fonctionne bien mais qui ferait sans aucun doute plus de dividendes en s'implantant au Mexique ? Pas de question à se poser, pas d'état d'âme à avoir, hop la décision est prise, on délocalise, on licencie et on ferme. Jack Skowran va être un de ceux qui se retrouvent à la rue. Complètement désoeuvré par ce drame, il perd tout, travail, petite amie et biens matériels, il va alors accepter le premier boulot qu'on lui propose pour s'en sortir et régler ses dettes. Ce n'est toutefois pas n'importe quel boulot !
C'est un sujet on ne peut plus réaliste et grave mais avec la plume pleine d'humour de Iain Levison, on ne passe pas un moment de déprime mais un moment truculent !
"Un petit boulot "est tout simplement un regard avisé, acéré mais aussi plein d'humour sur la misère sociale, la crise économique et le système capitaliste en général.
C'est un bonbon acidulé...
Commenter  J’apprécie          451
Une pépite découverte au hasard, accrochée par la couverture, comme parfois par l'étiquette d'un bon vin...si, si j'ai du flair pour les vins. Couverture rouge et écriture qui délivre immédiatement sa puissance, sa profondeur et son terroir.
Écrit il y a plus de dix ans et pourtant si actuel, les prémices de la crise et de ses ravages dans l'Amérique profonde.
Comment redresser la tête, quand on a tout perdu, boulot, petite amie, avenir...Comment ne pas perdre l' estime de soi....En acceptant l'impensable, accepter de tuer quelqu'un pour de l'argent, et au final découvrir sa voie, ce pourquoi on est doué. Mettre à profit toute son expérience professionnelle, celle de la vie d'avant, celle dont le "cac 40" ne veut plus.
Le "héros" travailleur consciencieux, a qui on a pris son travail au nom du profit, exécute des petits boulots dont enfin il tirera profit.
La morale, un peu dure, mais la vie des "petits" l'est, et Iain LEVISON, nous le rappelle tout du long de ce petit livre rouge, qui nous laisse déambuler dans les pensées froides de réalités de cet homme du middle ouest qui veut juste avoir encore du boulot pour rester vivant.
Commenter  J’apprécie          340
Lacs gelés et forêts sombres et enneigées accentuent ce sentiment de solitude que traîne notre héros du jour : Jake. Loin des grandes métropoles urbaines, nous rentrons au coeur de l'Amérique, dans une petite bourgade du Wisconsin. L'une des dernières (à moins que cela soit la seule) usine de ce bled vient de fermer, provoquant ainsi une nouvelle vague de licenciements. de ce fait, Jake perd, en plus de son boulot, son abonnement au câble, sa télé même, puis sa femme et sa respectabilité... Il se sent perdu, décalé dans cette nouvelle Amérique où ses compétences et ses souhaits ne sont plus pris en compte. La morosité gagne la ville, la région qui ne vit plus que dans la mélancolie et la nostalgie des jours d'antan, des jours fastes et meilleurs à l'époque de la grande Industrie.

L'Amérique profonde, celle des laissés-pour-compte, celle des désespérés... Que la littérature peut être belle et émouvante lorsqu'elle traite de cette Amérique-là, triste, humaine qui ose traité de ses démons intérieurs. L' « American Way of Life » me parait tout de suite moins idyllique racontée par un Iain Levison délaissant très tôt le raffinement de son whisky natal d'Aberdeen pour le grand cru local qu'est la Budweiser. Désespérés et oubliés, ces ex-ouvriers américains ont perdu totalement espoir en leur pouvoir dirigeant, mais aussi et malheureusement en leur propre capacité. Alors, lorsque Jake se voit proposer un petit boulot par son « mafieux » bookmaker local, il croit en cette dernière chance, celle qui lui prouvera qu'il possède encore quelques qualités, quelques aptitudes pour gérer un poste à responsabilité. Simplement une histoire de confiance et de respectabilité...

Sous l'écriture de ce nouvel écrivain, je croise des paumés, des américains moyens, des exclus du travail et donc de la société. Ce sont à priori des gens bons, humains mais qui ont tout perdu parce que les grandes entreprises préfèrent délocaliser leurs usines pour gagner encore plus de fric. Et sans travail, nous ne sommes plus grand-chose, que des hommes en voie de délabrements qui n'ont plus d'activités, à part traîner dans des pubs de plus en plus miteux. On se sent exclus et bons à rien, genre traîne-savates sans motivation. Les relations avec les autres, avec les proches s'en ressentent, deviennent de plus en plus difficiles, jusqu'à se retrouver enfermer dans un carcan, solitaires et abandonnés.

Morosité, tristesse, désespoir... Cela ne semble pas une lecture très propice à l'optimisme et à la joie de vivre. Et pourtant, la plume de Levison est ravageuse, mortellement humoristique, voir désopilante. A la fois extrêmement drôle et pathétique, je ne peux que sourire, voir même jubiler face à la facilité qu'à Jake à se fondre dans son nouveau job. Avis aux recruteurs, ce type est capable de tout, dans n'importe quelle situation. Improvisation et réflexion font de lui le meilleur pour un poste à responsabilité de haute envergure.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          290
Un petit boulot, c'est bien, ça dépanne quand on vient, comme la moitié de la ville, de se retrouver au chômage parce que la seule usine a fermé... Même si ce petit boulot consiste à zigouiller pas mal de monde !
Dans une ville en proie à la décrépitude, un héros dont la vie part en sucette, toute une galerie de personnages hauts en couleurs, un ton décalé et cynique à souhait... un cocktail détonant et franchement réussi !
Plein d'humour noir pour évoquer tout de même une Amérique qui souffre, la pauvreté et la solitude.
J'ai adoré ce roman, littéralement dévoré !
Commenter  J’apprécie          252
Course au profit oblige : encore une usine américaine délocalisée au Mexique. Jake Skowran est dans la mouise, il se retrouve au chômage comme les trois quarts de la population masculine de la ville. Faute de mieux, il joue pour de l'argent, mais perd plus souvent qu'il ne gagne. Son débiteur lui propose "un petit boulot" pour éponger sa dette, une mission spéciale qui heurte ses principes moraux, mais dont il va finalement s'acquitter avec un zèle admirable. On ne l'arrêtera plus.

Au vu des avis survolées ici et là, j'attendais un roman "social" : critique de la société (capitaliste, pour ne pas la nommer), de la dure loi du marché du travail et de la précarité de l'emploi. Je l'ai trouvé, après quelques pages qui m'ont fait craindre un roman noir avec narco-trafic, bookmakers et mafieux.

Pas de misérabilisme dans ce portrait grinçant de laissés pour compte, de chômeurs désespérés et prêts à tout. Beaucoup d'humour au contraire et quelques personnages attachants et drôles, Jake en tête.

Un excellent roman rythmé, cynique, aussi amusant qu'émouvant.

--- Cette lecture m'a fait penser au film québecois 'La grande séduction', où des hommes se démènent pour que l'économie locale revive, à la saga (sérieuse) 'Les vivants et les morts' et au polar délirant 'Totally Killer'.
Commenter  J’apprécie          240
Excellente pioche que ce petit roman policier. Il y a longtemps que je n'en avais pas apprécié un autant et c'est vraiment une bonne découverte.
L'histoire en elle-même est assez simple: notre protagoniste est fauché, archi fauché, et méchamment en rogne. L'usine a fermé, il a perdu son job, la ville se meurt, aucun repreneur ne semble décider à se présenter pour le site industriel en question et sa petite amie a filé avec un vendeur de voitures!
Alors quand un bookmaker lui propose d'assassiner sa femme contre la remise de ses dettes et une récompense sonnante et trébuchante, il saute sur l'occasion.
L'histoire est donc assez basique, mais c'est le ton qui fait toute la différence. Un humour pince sans rire, reposant principalement sur l'hypocrisie du tueur, tellement haute que ça en devient hilarant. Quand on dézingue des gens pour des billets vert, on ne devrait pas avoir ce genre d'opinion sur soi-même...

Vraiment très sympa, je recommande!
Commenter  J’apprécie          130
Jake est un homme courageux mais complètement dégoûté de se retrouver au chômage son usine ayant été délocalisée. Jake est gravement affecté et reste en colère contre ce système et la misère sociale de son pays.
Il réside dans une bourgade du Wisconsin où le vieux bistrot crasseux de Tulley est encore le seul point de rencontre de la ville désertée.
Un bookmaker lui propose "un petit boulot" qui n'est rien d'autre que de se débarrasser de sa femme qui le trompe.
Ayant perdu son estime et acculé de dettes, Jake accepte ...

Une belle surprise pour ce livre qui se laisse dévorer tant le personnage est attachant, l'histoire prenante et bien sûr le style de l'auteur qui fait tout dans ce roman à l'humour ciselé.

Je le recommande vivement, une véritable pépite.
Commenter  J’apprécie          120
Une petite ville industrielle du Wisconsin, qui, jusqu'à ce que les propriétaires trouvent qu'il serait encore plus rentable de produire au Mexique, ne comptait qu'une industrie.
Alors, l'usine a fermé, laissant la quasi-totalité de la population au chômage, en déshérence totale.
Fin du rêve américain, et simple attente des maigres allocations-chômage, entre injonction des maisons de crédit et désocialisation.
Le « héros », Jake Skowran perd son boulot, sa copine, son auto, son abonnement au câble mais conserve ses dettes auprès de son bookmaker.
Lequel lui propose, pour un nouveau départ, un job de tueur à gages.
Alors Jake fera ce boulot avec autant de conscience professionnelle que lorsqu'il était responsable des livraisons pour « l'usine ».
Son immoralité fera écho à cette société dépourvue de valeurs morales, à cette police qui falsifie ses propres statistiques.

Caustique et drôle voire burlesque, joyeux, échevelé, cynique et jouissif.
Iain Levison fusionne réalité quotidienne et récit rocambolesque un peu à la manière d'un Ken Loach, comme lui, il a l'art de susciter l'empathie pour ses héros laissés pour compte par la crise, quelles que soient leurs actions du point de vue moral.
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (1059) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Ils savent tout de vous" d'Iain Levison.

Qui interroge Brooks Denny au début du roman ?

Dyer
Coffey
Snowe

10 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Ils savent tout de vous de Iain LevisonCréer un quiz sur ce livre

{* *}