AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,34

sur 19 notes
5
8 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne remercierai jamais assez Babelio et Harioutz pour son excellent conseil de lecture. J'ai adoré ce livre qui vient d'être auto-publié en plein confinement par Elsa Levy.
Mon père vient d'être emporté par le Covid et je dois dire qu'en ces temps de deuil lire un livre qui dédramatise la mort m'a fait beaucoup de bien. C'est le pouvoir magique de la littérature !

Entre Bordeaux, où ses parents vivent, et Paris où Louise travaille à librairie Des pages & des pages, la jeune fille va apprendre le décès brutal de son père qui n'a que 50 ans. Il est déjà très douloureux d'apprendre ce genre de nouvelle mais quand cela arrive le même jour que la mort de Johnny Hallyday, le 5 décembre 2017, on a l'impression de n'être pas grand-chose vu le ramdam que font les médias. Alors que Louise est choquée de voir la librairie où elle travaille se transformer en point de vente de biographies diverses et variées de l'idole des jeunes qu'elle considère plutôt comme un plouc, elle rentre à Bordeaux pour épauler sa mère. C'est l'occasion pour la jeune fille de penser aux bons moments passés avec son père, le proviseur Bernard Langlois. Mais celui qui a été professeur d'anglais à la fac et qui faisait chanter ses élèves sur John Baez, les Cure ou David Bowie se fait voler la vedette par Johnny.
Alors que Louise aurait aimé rendre le moment unique, elle se surprend elle-même en s'intéressant au taulier et surtout à s'y attacher. Il faut dire que les documentaires sur Johnny sont nombreux et présentés comme une série difficile à lâcher.
Petit à petit, Louise, qui a de terribles montées de tristesse parce qu'elle ne reverra jamais son père, se sent aussi libérée de l'autorité paternelle. Il faut dire qu'en tant que proviseur, il avait érigé l'école comme une religion pour Louise dont le seul projet devait être la réussite scolaire. Alors forcément, voir sa fille passer des heures devant la télé à écouter Johnny Hallyday aurait été inconcevable et donc interdit par Bernard Langlois, mais maintenant qu'il va être incinéré il ne risque plus de se retourner dans sa tombe.
Cet humour m'a enchantée car le ton est juste et même si la version numérique comporte beaucoup de coquilles cela ne retire rien est la qualité d'écriture d'Elsa Levy.


Commenter  J’apprécie          176
J'achève à l'instant la lecture de Johnny a tué mon père que j'ai lue assez rapidement car je me suis attachée au personnage de Louise et je voulais savoir comment elle allait se dépêtrer de ce deuil du père qui lui est tombé dessus sans qu'elle s'y attende et qui était d'autant plus lourd à porter qu'elle ne pouvait compter sur l'appui ni de sa mère ni des autres membres de sa famille, si ce n'est sur sa marraine qui lui avait proposé de rentrer avec elle après l'enterrement pour ne pas avoir à affronter sa peine toute seule. Elle avait décliné l'invitation pour ne pas laisser sa mère qui, au final, était peu présente pour elle si ce n'est pour lui faire des reproches en impliquant son père ou pour l'envoyer faire des courses.

J'ai beaucoup aimé ce roman car c'est bien écrit et j'apprécie vraiment l'écriture fluide et imagée d'Elsa Lévy.
J'ai également beaucoup apprécié les passages touchants, émouvants car ils raisonnaient par moment en moi.

J'ai également retrouvé le sens de l'humour de l'auteure (ce qui m'avait déjà bien plu dans son précédent roman : Bouddha boudoir) et la façon qu'a Louise de tout tourner à la dérision, ce qui permet sans doute d'alléger ce fardeau du deuil trop lourd à porter pour elle et ce qui lui évite de faire une crise devant toute la famille, comme sa mère.

Quant au parallèle entre le décès de son père et celui de "notre Jojo national", comme disaient certains 😁, je l'ai trouvé très judicieux car, à l'époque, je m'étais fait la remarque que le décès de Jean D'Ormeson était passé quasiment inaperçu puisqu'il était survenu peu avant celui de Johnny car les hommages monopolisaient toutes les télés et radios et on audrait dit que le temps s'était arrêté et que tout tournait autour du rocker défunt.


J'ai également beaucoup apprécié les dernières lignes car le livre se termine sur une note positive puisque Louise a réussi à se libérer toute seule du poids de son père et qu'elle va enfin pouvoir voler de ses propres ailes puisqu'elle ose se mettre à écrire car elle est parvenue à se libérer du jugement de son père qui attendait d'elle l'excellence dans tous les domaines et qui lui mettait la pression pour qu'elle y parvienne.

C'est en lisant les quelques lignes banales ébauchées et cachées par son père, que Louise a jugé qu'elle pouvait se lancer dans l'écriture car elle n'avait pas moins de talent que son père qui s'était moqué d'elle lorsqu'elle avait voulu lui faire lire son manuscrit des années plus tôt et qui n'avait même pas daigné y jeter un coup d'oeil persuadé qu'il était que cela ne valait rien.

J'ai beaucoup apprécié ce roman car il m'a fait passer un bon moment et m'a extraite du confinement durant quelques heures.
Commenter  J’apprécie          120
Très belle lecture !

Tout d'abord un merci chaleureux à l'auteur Elsa Lévy qui m'a offert son livre et m'a fait confiance pour cette critique. Je voyais plusieurs messages de ce type en début de critique sur Babelio, mais moi, c'est la première fois que cela m'arrive et j'en suis très flattée.

Plusieurs points positifs :
--> l'écriture. En ce qui me concerne, je juge essentiellement un livre à la plume de l'auteur. La manière dont est écrit le roman va beaucoup plus influencer mes émotions et mon adhésion que le contenu finalement. Ici, le titre m'avait rendu un peu sceptique. Moi, je n'aime pas trop Johnny... pas vraiment ma génération, trop entendu parlé, trop médiatisé... Un livre qui parle de deuil ? Mouais... pas trop ma tasse de thé non plus... Et bim ! Dès les premières pages, me voilà totalement accrochée. L'écriture est très parlante : simple, sobre, très intimiste. C'est un peu comme lire un journal intime ou découvrir toutes les pensées et les sentiments d'une personne. Mon empathie a complètement marché avec notre narratrice. Sa façon de parler m'a fait ressentir très fort tous les doutes, les questionnements, les sarcasmes, le sentiment d'être perdu, seul, à côté de ses pompes. Bref, l'écriture est idéale pour se lier au personnage : Louise.

--> Johnny : Rassurez-vous, on ne parle pas que de cela et finalement, ce n'est pas barbant du tout. Cela aurait pu être un autre chanteur. Bien que, vu comment Louise nous le décrit, il collait finalement bien à la situation.

--> Introspection et réflexions sur la vie : Votre père meurt du jour au lendemain, comme cela sans prévenir. Les démarches administratives et morbides au possible s'enchaînent : choix d'une sépulture, choix de la cérémonie, coût de chaque chose... Quelle réaction avoir ? Comment survivre ? Je me suis vraiment sentie comme la narratrice : complètement désemparée, un peu à côté, à ne pas savoir sur quel pied danser avec mes sentiments contradictoires. A ce moment, on se sent très seul face à l'absurdité : je pense aussi que notre société et le rapport à nos morts est très bizarre et amène forcément une part d'absurde très dérangeante. Il y a un gros décalage entre nos émotions intenses et le dehors qui continue de vivre, tout comme il y a un côté horrible dans le fait de devoir choisir la sépulture et organiser l'enterrement d'un proche quand on n'y est pas préparé. C'est un thème qui m'a fait réfléchir.

→ le ton employé est plein d'humour , de dérision, de sarcasme presque, tout en restant très léger. Je crois que ce ton est finalement tout à fait adapté à la situation. Un ptit clin d'oeil à @L'étranger de Camus qui lui aussi parle d'absurde et parle de mort, même si bien sûr ce n'est pas le même contexte. En tout cas, le roman de L'étranger commence avec « Aujourd'hui, maman est morte. » On aurait pu imaginer le même début de phrase (pour le père) avec ce roman.

Ayez, j'accouche, rassurez-vous ! Un tout ptit roman de 180 pages, qui se lit très vite et très facilement, dont le style est plus qu'agréable et accrocheur. C'est une bonne surprise pour moi. Cela change de mes lectures habituelles et je serais ravie de retrouver l'auteur dans ses prochains romans.
A découvrir d'urgence !
Commenter  J’apprécie          80
J'ai lu «Johnny a tué mon père» - Elsa Levy.

… Le 5 décembre 2017, tandis que la France entière pleure Johnny Hallyday, Louise, une jeune femme lucide et désenchantée, sans complaisance envers elle-même comme envers les autres, apprend la mort soudaine de son père, Bernard Langlois. Alors que se déroulent les funérailles impressionnantes du célèbre chanteur, elle est confrontée à son propre malheur et à la disproportion de l'hommage national rendu au rocker. Dans un premier temps, la diffusion des obsèques de Johnny et les émissions sur sa vie qui passent en boucle sur les écrans agacent la jeune femme, puis, au fil des heures, elle finit par s'accrocher à ces images comme à une bouée…

Depuis toujours, Louise souffre de ne pas trouver sa place. Comme étrangère à elle-même, elle reste observatrice de sa propre existence. La mort brutale de son père en ce moment si particulier marquera un tournant dans sa vie…

Elsa Levy nous plonge rapidement dans le quotidien de son héroïne grâce à une écriture aussi drôle que cinglante, et malgré le caractère dramatique de la situation, elle réussit à asticoter nos zygomatiques. En mettant en parallèle, le décès du père et celui de Johnny, l'auteure redonne vie au personnage de Louise qui s'est enlisée dans ses habitudes. Les deux événements accolés donneront à la jeune femme un sentiment d'unité au monde.

Ce livre qui nous fait revivre la mort de Johnny est l'histoire d'une renaissance après un deuil, celle de Louise qui a choisi de vivre et de suivre ses aspirations jusque-là refoulées.

Elsa Levy nous livre un roman vif, plein de finesse avec une forme de dérision derrière laquelle se profile beaucoup de sensibilité.

Je remercie Simplement Pro et Elsa Levy pour la lecture de ce livre.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai eut du mal à lire ce livre au vu du sujet traité, le deuil, comme vous vous doutez bien en voyant le titre... Malgré la force du sujet, je n'ai pas fui face à cette espèce de défi personnel, je l'ai lu jusqu'au bout, malgré les difficultés qui se sont présentées à moi. La plume d'Elsa Levy est plein de sentiments : douceur, douleur, tendresse, dureté... À nombre de reprises, je me suis retrouvée à comprendre ce que Louise a pu traverser et combien cette situation peu finalement être bien réelle, la réalité de l'histoire n'a était que plus forte face à moi ... Au point où je me suis demandé si c'est ce qui était arrivé à l'auteure ?

Ce roman a perturbé mes émotions, mais m'a ainsi fait sortir de ma zone de confort et il m'a aussi permis de comprendre ce qui a pu se passer lors d'un de mes malheureux souvenirs auquel je suis lié depuis des années. Il a était une sorte de libération, mais aussi un claque à laquelle je ne m'étais pas forcément attendue, une claque émotionnelle qui m'a mise face à la réalité de nos jours...
J'aimerais remercier cette auteure pour cette oeuvre emprunte de réalité et de force inéluctable ! Mes émotions s'en dessus, dessous, sont la preuve que son texte est à découvrir alors foncez !
Lien : https://www.facebook.com/Avi..
Commenter  J’apprécie          50
Mots de l'auteur :

Je travaille sur Johnny a tué mon père (Le prochain roman) depuis onze ans. Depuis la mort de mon père, qui est parti sans prévenir de façon très brutale, je questionne la mort. Je m'interroge sur le rapport que nous avons à elle, notamment en Occident, et sur la posture du père dans le déroulement et la construction d'une vie, d'une identité. Si la mort de mon père m'a plongée dans une tristesse profonde à laquelle je n'aurais jamais pu me préparer, j'ai également vécu cette disparition comme une délivrance à laquelle j'étais encore moins préparée. le jour de sa mort a été le pire jour de ma vie, enfin, de mon ancienne vie, aussitôt relayé par une vérité troublante, le jour de sa mort est devenu le plus beau jour de ma nouvelle vie.

Ce constat, à la fois inexplicable, indigne et malvenu, m'a forcée à creuser la question de la mort que je n'avais abordée jusqu'à présent que de manière très superficielle. Des lectures philosophiques, puis dans un deuxième temps, plus spirituelles, m'ont aidée à comprendre les sentiments ambivalents qui m'habitaient. Je culpabilisais d'être heureuse, de me sentir libre, de me réjouir de la mort de mon père mais de n'avoir rien de concret à lui reprocher. Ni actes de violence, ni abus sexuels, ou problèmes d'alcoolisme. Rien. de telles problématiques auraient pourtant été de bonnes raisons me permettant de légitimer mon sentiment de joie lié à sa mort, surtout socialement. Mais je n'ai rien vécu de tout ça, j'ai simplement vécu sous une emprise paternelle banale, avec la volonté classique de souhaiter rendre mon père heureux et fier. Mais j'ignorais que ce système fonctionnait au détriment de ce qui pouvait me rendre vraiment heureuse. J'ignorais que j'étais aliénée. le décalage social et l'ambivalence de mes émotions m'empêchaient de partager ce que je ressentais. Je vivais dans une sorte de silence et me suis retrouvée malgré moi face à un tabou : a-t-on le droit de se réjouir de la mort d'un parent ? de surcroît, un parent aimant ? Mon deuil a été long et douloureux, et je pense qu'il me faudra toute ma vie pour m'en remettre. Cependant, même si la blessure reste ouverte, j'aborde cette expérience comme la plus édifiante qui soit et bien que mon constat reste rare, voir tabou, je souhaite le partager.

Dans Johnny a tué mon père (Le prochain roman), après de longs travaux pour chercher comment aborder et romancer cette thématique qu'est la mort, et pour trouver la bonne distance avec du vécu, j'ai décidé de corréler la mort d'un illustre anonyme (Bernard Langlois, le père de Louise) à celle d'une personnalité (Johnny Hallyday) afin de ramener tout un chacun au destin commun qui nous est promis. le texte s'articule autour de la confrontation d'une idole à sa propre idole : le décès d'une star, libre, fantasque et décomplexée, versus le décès d'un proviseur, fonctionnaire dans l'âme, rigide et stricte. Ces deux mondes s'opposent dans leur rapport à la vie, dans leur quotidien, dans leurs priorités, mais face à la mort, tout ceci disparaît. Les obsèques restent le dernier moment de dyslexie entre deux individus aux vies opposées, au point où le décès d'une star laisse souvent penser que celui d'un inconnu a beaucoup moins d'importance.

Dans la société telle qu'elle fonctionne, et particulièrement avec l'arrivée d'Internet et des réseaux sociaux, je ressens de part et d'autre, une volonté, voir un besoin, plus fort que jamais, d'exister. Même si ce n'est que virtuellement, il faut exister, sans forcément vivre. Je pense que si notre rapport à la mort était plus simple et frontal, notre société ne fonctionnerait plus de la même manière. Faire un déni permanent de notre condition, cacher les personnes âgées et les morts, me paraît être la meilleure des façons de ne jamais entrer en contact avec l'essence même de la vie. Et ainsi continuer de traverser l'existence de manière futile, et marcher à côté de soi.

La mort fait peur, en parler déprime. La mort d'un parent bouleverse, la saluer choque ou transcende. Aborder cette problématique dans un roman sur un ton léger et décalé, me permet de poser un constat simple sans flirter avec le pathos : un jour on naît, un jour on meurt. On ignore quand et comment, mais on ne peut pas ignorer pourquoi. On meurt parce que l'on naît. Et parfois, la vie nous offre des surprises : on renaît. Dès lors qu'on accepte cette simple réalité « un jour je vais mourir », et dès l'instant où l'on vit avec, plutôt que de la fuir et de la craindre, je crois que nos passages respectifs sur Terre deviennent infiniment plus intéressants, joyeux et édifiants. Dans certaines cultures, la mort est une fête, célébrée au même titre qu'une naissance. Si changer notre rapport à la mort socialement me semble compliqué, en revanche, inviter chacun à mieux apprivoiser sa condition d'humain me paraît accessible.

Le message de ce livre, s'il y en a un, est le message le plus banal mais le plus compliqué à mettre en oeuvre : profiter de l'instant présent. À mes yeux, se rappeler aussi souvent que possible que notre passage est éphémère et que nous allons mourir, ne peut que nous permettre de vivre davantage.
Commenter  J’apprécie          46
C'est le deuxième roman que je lis de cette auteure et encore une fois j'ai été prise dans un maelström d'émotions.
La jeune Louise nous raconte son histoire ou plutôt ce qu'elle a vécu à la mort de son père. Mais voilà son père est décédé le même jour que Johnny Hallyday. A quelques heures d'écarts pour être exact. Et tout en faisant son deuil elle ne peut s'empêcher de faire un parallèle entre son père et la star française.
C'est touchant, troublant, déroutant.
J'ai parfois eu l'impression de revivre moi même un moment de deuil qui m'a particulièrement touché et tout en lisant les lignes je ne pouvais m'empêcher de penser à mes proches encore près de moi mais qui malheureusement un jour partiront.
Je suis ressortie de ma lecture un peu secouée mais profondément touchée par cette histoire triste et tellement belle. Plonger dans l'esprit de Louise c'est aussi plonger dans son propre esprit et s'interroger sur soi-même.
Lien : http://letmentertainyou.com/..
Commenter  J’apprécie          30
Elsa Levy nous offre à nouveau un roman excellent plein d'esprit et d' émotions. Un vrai plaisir à lire!
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1431 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}