AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 55 notes
5
3 avis
4
16 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les romans de Chi Li sont habituellement durs, rêches. Ses personnages, pauvres et miséreux, sont broyés par le sort et les politiques du régime communiste en place. Et ça se ressent dans l'écriture, aussi aride. Disons que ça manque un peu de finesse et de poésie. Ceci dit, ce style convient parfaitement à l'histoire que l'auteure raconte. Malgré cela, je continue à lire ses romans. C'est surtout parce qu'ils sont habituellement courts (une centaine de pages) et qu'ils me permettent de mieux comprendre la Chine de la deuxième moitié du XXe siècle. Eh bien, après avoir lu Les sentinelles de blés, je suis satisfait d'avoir persévéré. Il y a de cela, et plus. J'ai vraiment aimé ce bouquin.

Rongrong s'était déjà distanciée de sa famille à quelques reprises mais elle pensait à appeler de temps à autre ou bien à donner de ses nouvelles d'une façon quelconque. Cette fois-ci, cela fait trois mois que Mingli s'inquiète pour sa fille adoptive. Et c'est assez ! Elle veut retrouver sa trace et elle part pour Pékin, là où elle se trouvait récemment. Là, elle rencontre les personnes qui ont croisé Ronrong et, incidemment, en apprend davantage sur cette fille qu'elle croyait connaître. Allant de surprise en surprise, elle est confrontée à des aspects négatifs de la Chine communiste mais également à son nouveau visage, en émergeance. Heureusement, sa philosophie de vie l'emporte toujours.

Ce roman est différent des autres de Chi Li. le lecteur ne baigne pas dans une misère constante. Mingli est agronome, pas une veuve sans emploi ou bien un pauvre type s'éreintant dans une usine pour une maigre pitance. Elle ne nage pas dans le luxe, loin de là, mais semble gagner correctement sa vie. Et les gens qu'elle rencontre sont de milieux suffisamment variés. Et cette poésie que je trouvais manquante ailleurs, elle est plus présente ici, à travers les souvenirs mélancoliques de Mingli, son père, son travail. D'ailleurs, le titre du roman vient de là. Eh oui, il fallait une protagoniste scientifique pour que le lyrisme trouve son chemin dans l'oeuvre de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          542
Comme à chaque fois, les livres de Chi Li m'enchantent.
« Les sentinelles des blés » nous content l'histoire de Mingli dont la fille adoptive est partie pour Pékin et ne donne plus de nouvelles.
Mingli part à sa recherche et découvre chez sa fille une personnalité qu'elle ne lui connaissait pas.
Un étonnant voyage durant lequel Mingli essaie de comprendre sa fille et d'appréhender le monde qui l'entoure.
Beaucoup d'intelligence et de sensibilité dans ce roman.
Commenter  J’apprécie          152
Yi Mingli, une quadragénaire va a la rencontre de la vie et de la vérité en recherchant Rongrong.

Rongrong est sa fille adoptive. En la cherchant à Pékin elle se dévoile, découvre qui elle est. Cela ressemble un peu à une quête, une crise de la quarantaine. Elle semble un peu idiote selon son mari, mais elle a adoptée une philosophie de vie, "Pour la paix des ménages, on doit s'accommoder des mensonges", de l amour, d'un art de vivre le quotidien quotidien, elle gomme les rugosités de la vie, les mesquinerie de son mari Yu Shijie qui semble heureux de vivre d'illusions.

On découvre la Chine, avec un regard sur l'extérieur. L'économie, les gratifications, les commissions, les récompenses et l'intégrité des fonctionnaires. Yi Mingli quand à elle, vit avec son passé, se rappelle de ses moments de bonheur, posée, c'est avec calme et sérénité que Yi Mingli, regarde avec lucidité ses proches jouer des rôles.

Un petit livre plein de bonheur, une leçon pour vivre sereinement. Une belle écriture et plein de subtilité qui distillent ces pages, une auteure à lire ou à découvrir.
Commenter  J’apprécie          140
Un livre assez surprenant, l'histoire reste simple, sans trop de surprises, mais pourtant il nous interroge. Mingli part à la recherche de sa fille adoptive à Pékin, ayant plus de nouvelles de cette dernière, l'inquiétude la gagne. C'est plus qu'un besoin c'est une évidence, il faut qu'elle fasse ce voyage.
C'est aussi ce voyage qui va être un moment à cette femme ordinaire de si situer dans sa propre vie, sur son propre chemin. Elle nous conte un peu de son enfance, de son amitié avec la mère utérine de Rongrong (j'avoue que les prénoms sont surprenants), l'origine des sentinelles des blés, puis son mariage, sa vie sans grandes couleurs, et son attachement à sa fille adoptive.
Simple mais profond à la fois ce livre nous interroge sur notre propre place dans notre vie, les destins, nos choix, et ceux de nos enfants.
Beaucoup de sagesse, de sensibilité, une belle plume qui m'a agréablement plu.
Une lecture plaisante sans prise de tête mais si il y a beaucoup d'annotations en renvoi en fin de livres, on se laisse séduire par cette femme déterminée et dévouée.
Commenter  J’apprécie          120
Voici un drôle de petit roman, hors du temps, hors des modes. Empli de poésie, de regards sur la nature, sur la naissance, la renaissance, empli d'amour, d'envie, de regret. Un petit roman qui sonne un hymne à la vie toute simple, tout simplement.
A la base, l'histoire de deux petites filles qui se rencontrent à l'école, Mingli et Ruifang. L'une suit un trajet à peu près dans les normes, l'autre dévie vers la folie. Mingli adopte alors la petite fille de son amie. Jusqu'au jour où Rongrong, la petite fille, s'enfuit, vole vers cette Chine moderne, modernisée, financiarisée. Mingli ne pourra plus jamais rencontrer Rongrong, car leurs vies ne peuvent plus se croiser.
J'ai vraiment aimé l'histoire de ces deux destinées, de ces deux Chines contemporaines, l'une "pure" et l'autre "prostituée", mais l'auteure ne juge pas, elle pose le constat de cette Chine nouvelle.
J'ai aimé l'écriture poétique, légère pour aborder des sujets graves.
J'ai aimé ce réalisme caractéristique : on dit ce qui est, comme un observateur, froid, mais on le dit.
L'héroïne, Mingli, est admirable. Femme moderne, diplömée supérieure, indépendante mais encore ancrée à des traditions qui l'infériorisent. Admirable car elle mène son combat tout en douceur (ce qui ne veut pas dire sans questionnement ou sans souffrance). Mais elle est persévérante, obstinée, têtue, combative, pure et si humaine. J'ai sympathisé avec son personnage.
Commenter  J’apprécie          110
Ce 21 juin 2001, Mingli, une pharmacienne de 40 ans dans un laboratoire de recherche de Wuhan, prend la parole et livre au lecteur un long monologue par lequel elle fait une sorte de bilan de "moitié de vie". Elle s'interroge, en mêlant subtilement passé et présent, sur la fillette qu'elle était autrefois, sur son amitié née dans l'enfance avec une camarade de classe, sur son admiration pour son père, un agronome réputé qui avait consacré sa vie à l'étude des blés et des graminées qui pouvaient servir de "sentinelles" au champ qu'il avait planté. Elle pose un regard critique sur l'épouse soumise à son mari et sur la mère anxieuse à l'égard de sa fille adoptive Rongrong, sur la femme introvertie qu'elle est devenue par la suite.
Car le 21 juin de cette année-là n'est pas un jour ordinaire; Rongrong qui vit à Pékin, n'a pas donné signe de vie depuis trois mois, jour pour jour, et c'est suffisamment inhabituel pour que sa mère s'en inquiète. Inhabituelle également l'opposition qu'elle manifeste à son mari en décidant de partir seule à Pékin à la recherche de sa fille.
Cela va être une quête sans relâche pendant laquelle Mingli va découvrir une facette inconnue de sa fille qui, à 20 ans, symbolise une jeune génération affairiste et sans scrupule dans la Chine du 21ème siècle. Une quête qui toutefois ne sera pas vaine, car c'est une "autre" femme qui, neuf jours plus tard, va rentrer chez elle. Alors même que les informations recueillies sur les activités de sa fille seraient de nature à l'alarmer, Mingli reviendra animée d'une sagesse toute nouvelle, qui ne doit pas, à mon sens, être assimilée à du fatalisme.
Ce court roman est porté par une poésie mélancolique symbolisée notamment par ces "sentinelles des blés" qui représentent ici à la fois la mémoire et la permanence des choses, ce qui laisse toujours un goût d'inachevé.
Commenter  J’apprécie          100
Les sentinelles des blés, c'est l'histoire de Mingli, une mère de famille chinoise qui décide un matin de ne pas aller travailler, allant à l'encontre de l'avis de son mari, afin de partir à Pékin retrouver sa fille adoptive, Rongrong, dont elle est sans nouvelle depuis trois mois.

Surtout, ce récit à la première personne, vu sans cesse du point de vue interne de Mingli, rapporte le quotidien et les pensées d'une femme hypersensible et prisonnière d'une société patriarcale et d'un époux qui ne veut rien entendre à toute réflexion qui ne reposerait pas sur un raisonnement exclusivement cartésien. Dans Les sentinelles des blés, le lecteur découvre les intuitions à priori absurdes à l'origine des réactions impulsives de Mingli, il comprend toutes les émotions qui traversent le personnage principal, ses peurs et angoisses irraisonnés, tout le passé aussi qui la constitue, dont ses souvenirs d'enfance avec la mère biologique de Rongrong.

En prenant la décision de partir seule pour Pékin, Mingli s'offre une parenthèse de liberté dans sa vie parfaitement chronométrée, elle rencontre ceux qui font la vie de sa fille adoptive et se confronte à d'autres modes de fonctionnement. Elle se dépasse elle-même et dépasse le cadre établi autour d'elle par sa famille ou son employeur.


Lien : https://synchroniciteetseren..
Commenter  J’apprécie          100
Tout est dit dans la quatrième de couverture mais il faut absolument lire ce court roman écrit dans un très beau style. J'ai aimé ce portrait de femme Mingli qui va se découvrir lors de la quête qu'elle mène pour retrouver sa fille adoptive. En convoquant souvenirs d'enfance, impressions sur le monde et réflexions sur les être chers Chi Li nous offre une belle découverte de la Chine passée et présente, au quotidien et un moment de lecture magnifique.
Commenter  J’apprécie          80
Je découvre cette auteure grâce à mon défit petit mois/petit livre et aussi grâce à mes deux fidèles amies du milieu du livres, la bibliothécaire et une bénévole comme moi.
J'ai aimé cette lecture poétique, douce et vraie.
Je me suis laissée bercer par l'ambiance de la vie en chine de la fin du XXème et début du XXIème siècle. Il y a comme une grâce, quelque chose de délicat imposé par cette lenteur qui ne m'a pas dérangée...
Cette histoire m'a touchée, tant par l'amitié infaillible de la narratrice avec son amie d'enfance que par sa vie de couple.. Beaucoup de questionnement sur sa vie, ce qu'elle ressent, du fatalisme que l'on retrouve souvent dans les peuples d'Asie.
J'aurai aimé en savoir plus sur la fille adoptive!!! Mais les mots de la fin de la mère biologique sont puissants.
Je pense que je tenterai une nouvelle lecture.
Commenter  J’apprécie          71
Un vrai bonheur de lecture. En 150 pages d'une écriture sobre, où sous-tend une passion vibrante mais contenue, l'auteure nous propose le parcours de vie de Mingli, jeune femme de quarante printemps. A travers divers évènements, Chi Li relève les changements survenus dans son pays ; le danger de son américanisation, le poids de la famille sur l'individu et plus particulièrement sur la femme qui n'ose pas donner son opinion. Et les réflexions qu'elle nous livre sur l'Amérique et l'Europe sont d'une brûlante actualité P.24 - 25, elle nous parle de la liberté qui lui manque, elle nous l'envie (avant-dernier alinéa P. 25) je trouve que Dieu a favorisé l'Amérique et l'Europe " quand nous autres ….souffrir de nos superstitions ". A plusieurs reprises, l'auteure évoque sa passion éveillée par son père pour les graminées, ses sentinelles des blés, qu'elles retrouvaient avec son amie au jardin des Erables. La poésie est au bord du chemin, vous ne lâcherez plus " les sentinelles des blés ". Et quant à moi, je veillerai à ne plus écraser un brin d'herbe. J.P.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (100) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
130 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}