AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782491131005
210 pages
L'Andriague (15/11/2019)
4.69/5   8 notes
Résumé :
A Dakar, dans les années 50, la famille d'un officier de marine se prend d'affection pour Bigué. Mais pourquoi la jeune Africaine refuse-t-elle obstinément de leur confier les graves ennuis qu'elle parait avoir et d'accepter leur aide ? Que craint-elle ? Que leur cache-t-elle ? Le père et sa fille confient en alternance, et chacun de leur point de vue, quels étaient leurs rapports avec Bigué, comment ils ont vécu ses refus et ses dérobades et comment ils ont ressent... >Voir plus
Que lire après BiguéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je remercie vivement l'auteure pour l'envoi de ce livre via le site simplement pro.

L'auteure a passé une partie de son enfance en afrique noire. Elle a puisé dans ses souvenirs pour restituer l'ambiance de Dakar et du Sénégal à l'époque de la colonisation.

Elle a aussi publié un romand e fantasy, un recueil de nouvelles et des poèmes.

Conteuse en conférencière, on peut également la retrouver sur une chaîne youtube "La Fée romancière" où elle parle de ses livres et de sa lecture.

Je vois qu'il est édité également chez Eyrolles.



DEBUT DU LIVRE 

L'odeur des serpentins de Pyrhètre que l'on brûlait pour éloigner les moustiques, cette senteur si particulière qui imprégnait notre literie et nos matelas, j'avais fini par l'aimer.





A V I S
Après le thriller de Jérôme Loubry j'ai décidé de changer le style de la prochaine lecture.

J'ai choisi bigué de Frédérique de Lignières qui m'a fait de l'oeil grâce à sa couverture originale.

Je choisis souvent mes lectures de cette manière, n'aimant pas lire les 4èmes de couvertures qui pourraient influer mon avis.

Bref, cette histoire est peut être une histoire vraie, mais je n'ai pas réussi à trouver l'information.

C'est une histoire assez banale je pense, mais qui n'en est pas moins agréable à lire et à découvrir.

L'auteure a choisi, pour conter ce récit, d'alterner les visions de Cosme, père de famille et de Xavière, la fille.



Il faut reconnaître que la joie de vivre de la jeune femme éclairait mon existence laborieuse et solitaire.



Pour poser l'histoire, Cosme et Gaëlle sont mariées et ont une fille Xavière de neuf ans.

Cosme est parti vivre pour le travail à Dakar et Gaëlle attend sa mutation pour le rejoindre avec leur fille.

Mais cette dernière va rejoindre son père plus tôt que prévu.

Pour s'occuper de la maison, Cosme a par l'intermédiaire de son voisin embauché bigué, jeune africaine dont il va tomber sous le charme.

L'auteur va par des mots simples mais efficaces, raconter la vie de tous ces personnages.






La richesse de cette lecture se traduit par la comparaison et la présentation des différentes cultures. L'auteure de par son vécu en Afrique noire, pose des mots justes et une vision enfantine sur cette incompréhension de Xavière sur la culture de bigué.

On ressent son expérience et surtout la résurgence de ses souvenirs dispersés tout au long du récit. Ces souvenirs de petite fille, puis parallèlement les ressentis de l'homme qui ne peut maîtriser son désir pour cette femme si différente de ce qu'il connait.

De chapitre en chapitre, on se laisse volontiers entraîner dans cette famille française qui s'essaie à la culture africaine .



- Ca mord méchant patron, quand ils peuvent pas s'échapper.



J'ai eu du mal à accepter l'attitude de Cosme, mari qui malgré son amour pour Gaëlle, n'a que peu de respect pour elle à mon goût.

Quant à bigué, personnage principal, elle est présentée comme une femme qui se veut soumise à sa culture, à cause notamment de l'emprise familiale et du respect des traditions. Elle est néanmoins forte et courageuse face à toute cette "maltraitance morale". Mais a t'elle conscience qu'elle peut échapper à tout cela ?

Puis Xavière, cette petite fille qui du haut de ses dix ans, trouve l'affection qui lui manque auprès de cette deuxième maman. Cette jeune femme qui comme toutes les africaines a un coté maternel très fort.



Les quartiers où on vendait les tissus était extrêmement pittoresque.



Une écriture fluide permet une lecture agréable et fait de ce roman une détente et de bonne compagnie pour un après midi au coin du feu.

Avec certaines expressions, la couleur de peau de bigué, les tissus utilisés pour les vêtements, certaines pratiques nous sommes plongés dans cet univers de couleurs et de sentiments en plein coeur de Dakar.

Une culture pleine de richesses et d'amour, mais également de personnes profiteuses et malveillantes. L'auteure réussit le pari de nous présenter les deux côtés de cette culture africaine.



Le titre est le prénom du personnage principal.

Quant à la couverture elle nous donne un avant-goût de l'histoire avec le visage d'une personne de couleur.

********

Je vous conseille ce livre pour plonger dans la culture africaine et vivre aux côtés d'une famille française expatriée à Dakar et ayant comme domestique une africaine, une "fatou".

Commenter  J’apprécie          20
En premier lieu je tiens à remercier de tout coeur Frédérique pour m'avoir proposé de découvrir son livre avec lequel j'ai passé un superbe moment de lecture.
Quel plaisir de voyager dans le Dakar de la fin des années 50 avec ses personnages et particulièrement bigué, cette jeune fatou exotique, sublimissime.
Sous forme d'un roman choral alternant les points de vue de Cosme, le papa et de Xavière, la petite fille, on se régale de découvrir le Sénégal, son atmosphère et ses moeurs de l'époque. Les cinq sens en éveil nous voilà plongés en pleine végétation luxuriante parmi bougainvilliers, palétuviers ou autre manguiers. J'avais les effluves de pyrèthre ou des délicieux mets wolof dans les narines, et portée par sa plume sensible et très visuelle je m'imaginais tout à fait les boubous ou les foulards colorés et dépaysants du pays.
J'ai vraiment aimé cette richesse culturelle contenue dans le texte. On y découvre le côté cosmopolite de la ville entre locaux et étrangers, les virées dans les magasins de tissus libanais ou autre bijouterie chinoise promettent une évasion totale. J'ai pu apprendre plein de choses sur les us et coutumes et me rendre compte du choc des cultures entre cette famille française et les autochtones. le mode de vie des Sénégalais de l'époque n'est pas, parfois, sans heurter la sensibilité. La violence de certaines choses récentes dans L Histoire nous semblent pourtant si loin... Encore empreint d'esclavage, le pays était bien marqué par des habitudes qui peuvent sembler archaïques aujourd'hui et pourtant tellement dures à supporter pour eux en ce temps là...
Cette famille de Français va s'efforcer de sortir sa fatou d'une mère maquerelle à la violence certaine, tout en l'aimant de tout son coeur et en luttant contre ses réticences...
C'est aussi plein d'émotions, de ressentis et Frédérique nous livre une magnifique leçon de vie en puisant dans ses propres souvenirs d'enfance en Afrique noire.
J'ai particulièrement aimé les mots de Xavière qui nous conte ses souvenirs certes mais avec tout le recul de l'adulte qu'elle est devenue... ne se rendant pas forcément compte à l'époque de l'adultère de son père avec bigué.
J'ai trouvé ce récit tellement bien écrit, si poignant... L'immersion est totale, preuve d'une qualité littéraire exceptionnelle. J'ai autant voyagé dans le temps que dans l'espace, découvrant culture et tranche de vie de manière captivante. Cette époque de la colonisation est retranscrite avec justesse, précision et transparence. C'est d'un réalisme époustouflant.
Ce roman est à mes yeux une véritable mine d'or d'informations culturelles, une vraie réussite et je suis ravie d'avoir laissé glisser mes yeux et mon âme sur ces mots sublimes.
Commenter  J’apprécie          30
J'avais lu La légion bretonne et autres nouvelles de la forêt d'Orléans de Frédérique de Lignières. Bien que ce recueil ne soit pas mon genre de prédilection, puisque je ne lis ni fantastique, ni textes courts, j'avais été charmée par la plume de l'auteure. Aussi, quand elle m'a proposé de m'envoyer bigué, j'ai accepté avec grand plaisir.


A la fin des années 50, Cosme, officier de marine, est muté à Dakar. Son épouse et sa fille de neuf ans, Xavière, doivent le rejoindre plus tard. Il décide d'employer une jeune fille, bigué, pour tenir la maison et s'occuper de son enfant, par la suite. Elle lui a été recommandée par Abby, la domestique de son voisin. Elle est présentée en tant que cousine. Mais très vite, le militaire découvre que la vérité est autre.


Xavière rejoint son père plus tôt que prévu et l'histoire est narrée alternativement par elle et par Cosme. Alors que l'adulte comprend rapidement que les relations entre les deux « cousines » sont de l'esclavage, la petite fille analyse la situation avec un regard d'enfant.


Frédérique de Lignières a vécu une partie de son enfance en Afrique. Dans bigué, elle raconte la période coloniale et elle montre le poids de certaines traditions, en raison desquelles les femmes sont exploitées et utilisées pour sauver leur famille de la famine. Elle explique cette impossibilité de s'échapper puisque l'honneur des leurs pèse sur leurs épaules.


bigué est une jeune Africaine très maternelle et attachante. La famille française qui l'emploie aimerait la sauver. Mais peut-on le faire contre la volonté de la personne ? Ce roman met en exergue les différences de perception des traditions entre l'Orient et l'Occident. Il montre également qu'il existe plusieurs manières d'asservir quelqu'un. Cosme est un personnage ambivalent. En effet, il semble être sensible à la cause des femmes, mais certains de ses comportements m'ont mise mal à l'aise. Il a un versant qui provoque l'empathie et un autre qui révolte. Quant à la petite Xavière, elle est très attendrissante. Elle évalue la situation en fonction de ce que sa maturité lui permet et de ce qu'elle voit. Elle ne distingue pas ce que certains actes cachent.


bigué est un roman touchant.


Je remercie sincèrement Frédérique de Lignières pour ce service presse et pour sa patience.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Commenter  J’apprécie          70
Ce roman de Frédérique de Lignières, publié chez les éditions L'Andriague est un récit poignant, une histoire douce- amère, celle de la jeune bigué. C'est aussi l'histoire d'un père et de sa fille qui nous révèlent bigué, la belle, la tendre, bigué joyeuse et innocente, bigué buttée et sous emprise.

Dans le récit, le père et la fille se partagent la narration. Découvrir l'histoire de bigué de leur point de vue, sans avoir celui de celle ci, déconcerte quelque peu au début. Mais, ils racontent leurs moments et secrets partagés avec elle, leurs plaisirs coupables pour le père, innocents et tendres pour sa fille, leurs doutes et inquiétudes... et ils nous livrent un portrait juste, lumineux et triste de la jeune femme.

bigué entre dans la vie du père de famille, puis de celle de sa fille en tant que Fatou, dans leur villa au Dakar. En tant que Fatou (domestique), elle s'occupe de la maison, des repas, puis de Xavière la fille de la maison. L'histoire se passe dans les années 50 et le père, officier de marine français éprouve une attirance immédiate pour la jeune femme à la fois timide et franche, si belle et sensuelle.

Dans le début du récit, c'est le moment où, dès le premier soir, le père prend la jeune femme pour maîtresse, qui m'a titillé. On ne sait pas si bigué est consentante ou contrainte et silencieuse, car, à aucun moment, l'homme sûr de son charme, ne lui demande son avis.

D'emblée, j'ai eu du mal avec ce père de famille, si sûr de lui. Il correspond bien au personnage de l'homme blanc qui arrive en conquérant, cet officier des années 50, s'octroie des privilèges sans se poser de questions. .

Son comportement m'a interrogée plus d'une fois, non pas qu'il soit mal caractérisé, bien au contraire... mais parce que son côté égocentrique, désagréable et parfois malaisant était bien mis en évidence. Sans aucune remise en question, il fait parfois preuve d'une lâcheté, d'une mauvaise fois et d'une cruauté qu'il n'assume pas.

D'un autre côté, il sait se montrer gentil et avenant, charmeur et séduisant. bigué, sa maîtresse, bénéficie de ses gentilles attentions, mais subit aussi ses lâchetés, sans pour autant le lui reprocher.

Sa fille, Xavière, 10 ans, arrivée à Dakar quelques temps après son père, trouve en bigué une grande soeur, attentive et tendre, une complice et la personne affectueuse qui la réconforte quand son père se montre trop dur avec elle. Elle raconte les moments de joie simples, mais aussi les incompréhensions, les plaisirs exotiques de Dakar et le choc des cultures, dont elle prend plus ou moins conscience du haut de ses dix ans.

Même la mère de Xavière, elle même arrivée ultérieurement, se prend également d'affection pour bigué et propose de la sauver de ses conditions de vie au Dakar, en l'amenant en France avec eux.

Dans ce bonheur quotidien simple et familial, l'ombre de « La tante » de bigué plane, omniprésente, menaçante et contraignante. bigué ne prend aucune décision seule, se référant toujours à Abby, la Fatou de la villa voisine, et demandant systématiquement la permission à la « tante » qui négocie âprement ses services. On devine vite quelles relations les lient et les comportements odieux d'Abby et la tante ne laissent pas indifférents.

Avec bigué,on vit dans un Dakar ensoleillé et lumineux. On aime, vit, et rit, on tremble, se révolte et comprend la destinée qu'embrasse bigué...

bigué est vraiment un personnage attachant. Elle est à la fois forte et fière, douce, innocente et sensuelle. C'est une belle personne qu'on prend plaisir à suivre, à travers le regard des deux autres protagonistes.

L'écriture de Frédérique de Lignières est riche, adaptée au récit, précise et propice au voyage. Ce voyage est coloré et emplis de fragrances. Les sensations sont bien présentes et importantes dans le récit.On découvre Dakar, non pas l'Afrique imaginée et fantasmée, mais celle réelle, vivante, offrant ses couleurs, titillant l'odorat, les papilles, mais aussi ses traditions d'un autre âge et inhumaines.

Les chapitres plutôt courts, le récit aéré, apportent rythme et clarté, un dynamisme plaisant, malgré un sujet parfois difficile. Les caractérisations des personnages sont également fort bien maîtrisés.

En conclusion, bigué est un récit touchant. D'un côté j'ai voyagé, apprécié les petits plaisirs simples, de l'autre je me suis révolté sur le sort de bigué, victime d'injustice, mais restant toujours forte et fière.

J'ai beaucoup aimé ce roman, que j'ai dévoré avec plaisir: une belle lecture !
Lien : https://karinemultiple.blogs..
Commenter  J’apprécie          00
Je tiens à remercier Frédérique de Lignières pour la découverte de son roman qui m'a permis de découvrir la qualité de sa plume. Je dois dire que c'est la couverture qui m'a séduite en premier lieu. Dans ce roman, qui abrite certainement une part autobiographique, on se retrouve plongés dans une Afrique coloniale des années 50. On y rencontre une famille et Bigué, une jeune Africaine leur employée de maison.
Je dois dire que l'auteure est très douée pour décrire une ambiance, elle plante aisément le décor et alterne deux points de vue celui du père qui est tombé sous le charme de Bigué et celui de Xavière une petite fille très attachante. C'est compliqué pour moi de juger l'histoire car je pense que c'est une histoire vraie, peut-être romancée. Mais c'est assez difficile émotionnellement de cautionner la façon dont est traitée Biguée totalement soumise à la tradition, au bon vouloir de son entourage. le contexte coloniale est également assez compliqué mais cela nous permet d'apprendre énormément de chose, pour cela merci. Bigué parvient cependant à conserver une force de caractère qui force le respect dans ces conditions. le père, quant à lui, est le personnage qui m'a le plus révolté quant à son comportement envers Gaëlle, sa femme. Bref je ne veux pas spoiler mais je recommande ce roman ne serait-ce que pour découvrir le talent de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Et selon moi, Cosme, dès qu'il vit Bigué, la désira intensément. Il se sentit comme aimanté par la plénitude de sa féminité et dut retenir sa main qu'attirait le velouté de la chair sombre. Il fut lui-même surpris par la violence de cette attirance. Mais il pensa que ce serait un feu de paille, une aventure brève et sans conséquence. Rien que de très banal en somme.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : exotismeVoir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Marathon-quiz : 50 classiques français

Qui a écrit "Les Fourberies de Scapin" ?

Corneille
Racine
Molière
Marivaux

50 questions
1287 lecteurs ont répondu
Thèmes : classique français , littérature française , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..