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3,83

sur 77 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comme Ken Liu est un auteur que j'adore depuis les coups de coeur de la Ménagerie de Papier et L'homme qui mit fin à l'histoire, j'imagine que j'attendais trop de ce livre, d'où ma déception.

L'intrigue et l'univers sont vraiment très riches, et les annexes du roman pour s'y retrouver ne sont pas de trop. Comme je ne connais pas la période historique chinoise dont elle est inspirée, et que La grâce des rois est réputé pour être à l'origine de courant du silkpunk, je m'attendais à de l'innovation et du dépaysement, mais je suis restée sur ma faim.
Le côté « punk » est discret et même s'il fait des percées au fil des inventions des personnages, c'est très secondaire. Quant à l'intrigue, cela reste des chroniques militaires assez communes en fantasy.

Les événements s'enchaînaient trop rapidement sans se poser assez à mon goût pour en saisir les enjeux, les conséquences, les acteurs. Pour m'y immerger, tout simplement. Comme si le roman était en accéléré. Au bout de 400 pages, j'avais l'impression d'avoir lu autant d'événements qu'en 800 pages. Et au bout de 800 pages...
J'ai survolé l'histoire sans jamais vraiment y entrer, d'attaque en attaque, de trahison en trahison sans jamais que cela me touche.

Il n'y qu'à partir d'environ 200 pages avant la fin que j'ai senti le rythme se poser davantage, mieux développer ce qu'il se passe. C'est seulement là que j'ai commencé à apprécier ma lecture, y trouver mes repères, ressentir des émotions pour les personnages, de la curiosité pour cette lutte des pouvoirs.

Les personnages principaux, Kuni et Mata, n'ont pas été assez attachants ni présents à mon goût pour m'aider à m'ancrer dans le récit, même s'ils se révèlent finalement assez complexes au fil de ces 800 pages et quelques. J'ai quand même eu une préférence pour Kuni, l'ambitieux glandeur. J'ai eu beaucoup de mal à visualiser Mata et ses double pupilles (il faut dire que ça doit avoir de quoi perturber).
Quant aux personnages secondaires, comme pour l'intrigue, je les ai souvent trouvé trop vite introduits, prenant subitement une grande importance pour disparaître parfois presque immédiatement. Certains se détachent, mais pour d'autres, j'ai passé une grande partie de ma lecture à essayer de me rappeler qui était tel personnage, dans quel camp il se situait et à quel endroit, d'autant que la plupart n'apparaissent pas dans la liste des personnages (et j'ai souvent été spoilée concernant d'autres protagonistes en essayant de les y chercher).

Petite note positive pour la fin, parce que j'ai l'impression d'avoir descendu le roman tout le long de ma critique, alors que je ne l'ai pas non plus détesté : l'écriture de Ken Liu est toujours une merveille à lire.

C'est un livre qui a ses qualités, mais je l'ai trouvé trop condensé pour m'y immerger et en apprécier la lecture. La suite de fait de l'oeil, parce que des indices dans le récit (et dans les cartes !) laissent à penser qu'on y dépassera les frontières des îles de Dara, mais si le tome 2 suit le rythme du tome 1, je doute qu'il me plaise.
Lien : https://minetsbooks.wixsite...
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J'en attendais peut-être trop vu la notoriété de l'auteur, mais j'avoue ressortir mitigée.

Nous sommes dans un roman de fantasy historique d'ambiance chinoise, directement inspiré de la guerre Chu-Han. L'histoire tourne autour de deux héros, Mata Zyndu, force de la nature au sang noble dernier héritier de son clan déchu par un tyrant, et Kuni Garu, voyou beau parleur plein d'ambitions.

Il y a d'excellentes choses dans ce pavé de 800 pages : j'ai particulièrement aimé la réflexion autour du pouvoir et de sa corruption, des compromis à faire, et de la paranoia dans laquelle est placé celui qui, au départ a de bonnes intentions. Il y a une vraie problématique politique, qui, je pense, pourra plaire à beaucoup. Et par ailleurs certaines scènes sont très vivantes et hyper chouettes à lire, Ken Liu a un vrai talent de conteur.

Mais, au milieu de ça, j'ai eu un peu de mal avec le rythme du bouquin. 800 pages, c'est long, et j'avais l'impression qu'on tournait sérieusement autour du pot à certain moments. Autre gros point noir à mes yeux : « show don't tell ». Les personnages ont toutes les qualités sur le papier (ça en devient même quasiment caricatural, ils sont des génies stratégiques, de grands leaders, etc.), on nous le répète à longueur de page… mais, dés qu'on sort des deux personnages principaux, ça manque un peu de scènes où on voit vraiment les qualités en question en action. Enfin, gros gros point noir à mes yeux : les personnages féminins. Là aussi, il y a un espèce d'équilibre bancal entre ce que dit l'auteur, avec des propos parfois très « female power » qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe comme si il voulait cocher des cases, et d'autre part des archétypes de personnages féminins ultra clichés, qui nous font subir tous les tropes éculés des personnages féminins en fantasy. Il y résulte un truc hyper maladroit.

Et enfin… la traduction française est vraiment pas top. Des grosses coquilles d'orthographe et de grammaire, des phrases bancales où on lit la phrase en anglais derrière le français qui ne dirait jamais une expression tournée comme ça… ça m'a rappelé pourquoi je privilégie généralement la VO.

Je pense que je ne m'infligerai pas les tomes suivants.
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La Grace des Rois de Ken Liu est le premier tome de la trilogie La Dynastie des Dents-de-Lion. C'est aussi le premier roman de Ken Liu, auteur de nouvelles et de novellas que j'ai lues et beaucoup appréciées. le livre a reçu le prix Locus 2016 du meilleur roman. le roman est un gros pavé de 850 pages contre 640 en version originale. le roman est accompagné d'un dramatis personae et de cartes du monde de Dara.

La Grâce des Rois appartient au genre du Silkpunk et en est visiblement le roman fondateur, Ken Liu ayant trouvé le nom de ce sous genre. Pour plus d'informations, vous pouvez aller voir chez Apophis qui explique tout sur le Silkpunk. C'est surtout un roman de fantasy inspiré par la guerre Chu-Han et par la chute de la dynastie Qin qui eut lieu entre 206 à 202 avant J.C. le roman est ainsi proche de la fantasy historique. Il raconte la fin d'un empire ainsi que les batailles qui y ont mené. Les deux personnages à l'origine de la destitution de l'Empire sont Kuni Garu et Mata Zyndu.

Le roman se déroule dans l'archipel de Dara. Celui-ci est divisé en Sept États. Après des années de guerre, le royaume a été unifié par un Empereur. Mais l'Empereur est loin de faire l'unanimité avec de lourds impôts et une politique répressive. Suite à sa mort et à sa difficile succession, des rebellions vont voir le jour. Ce premier tome est le récit de ces rebellions face à l'Empire de Xana qui s'annoncent difficiles. En effet, l'Empire dispose de grandes forces armées qui s'appuient sur une technologie élaborée et quasi magique. Comme dans toute rébellion, il va y avoir des trahisons, des retournements de situations, des alliances forcées et des morts. le tout est corsé par le truchement des dieux qui peuvent suggérer et influencer les hommes. Les Dieux sont à peu près le seul élément de fantasy de l'univers avec quelques créatures étranges. La magie n'existe pas non plus, elle est remplacée par la technologie dont dispose l'armée de Xana. Cette technologie leur permet de disposer des aérostats de sortes des ballons dirigeables.

La structure du roman est assez étrange, on voit que l'auteur est un habitué des textes courts car on a parfois l'impression d'avoir des nouvelles mises bout à bout. Cela donne l'impression que ce sont des chroniques de la rébellion qui nous sont racontées. Certaines histoires de personnages secondaires auraient pu être enlevées, cela aurait allégé le roman et permis de se recentrer sur l'histoire des deux personnages principaux. Parce que franchement par moments, c'est long, vraiment très long. D'autant plus que l'intrigue est somme toute assez classique, avec des facilités par moments, certaines résolutions d'événements sont un peu trop rapides.

Le roman suit le destin de Kuni Garu et Mata Zyndu depuis leur enfance jusqu'à ce qu'ils prennent part dans les événements qui vont faire basculer le destin du royaume. Les deux personnages sont très différents: Kuni est un jeune voyou qui ne pense qu'à s'amuser alors que Mata, descendant d'une famille noble du royaume de Cocru, est un puissant guerrier. Une grande amitié va naître entre les deux hommes malgré leurs divergences. Les deux ont leur défauts et qualités mais Kuni apparaît plus humain et plus attachant. Les personnages secondaires sont nombreux, très nombreux, certains intéressants, d'autres beaucoup moins. Ken Liu aurait presque pu tirer un livre à part constitué de nouvelles sur les personnages secondaires, avec un texte par personnage. Cela aurait allégé considérablement le récit.

La Grâce des Rois est ainsi un roman qui aurait globalement gagné à être débarrassé de beaucoup d'histoires secondaires, et enrichi sur certains points de l'intrigue un peu trop classique. L'univers est intéressant, tout comme les personnages principaux. Mais on dirait que Ken Liu a cherché à trop en faire, trop en dire pour un premier tome. le roman se suffit à lui-même et ne se termine pas sur un cliffhanguer, ce qui permettra à ceux qui ne sont pas trop emballés (comme moi vous l'aurez compris…) de ne pas lire la suite.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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En préambule, je tiens à indiquer que je suis un grand fan de Ken Liu. Ceci explique peut être ma semi déception après la lecture de son premier roman, sans doute en que j'en attendais trop.

C'est un roman que l'on peut classer dans la lignée des titres de high fantasy, à ceci près que les influences sont ici est-asiatiques, au lieu du classique médiéval européen. Je range ce premier point dans les atouts de ce titre parce que cela apporte beaucoup de fraicheur et fait encore plus travailler l'imagination du lecteur, même ceux rompus aux classiques du genre. le Silkpunk comme l'a baptisé l'auteur (grossièrement du steampunk mais pas à l'époque victorienne et où les technologies ne sont pas basées sur la vapeur mais sur les matériaux propres à l'Asie, bambou, soie ...) donne une incroyable impression de dépaysement et a sorti mon imaginaire hors de ses sentiers finalement assez banalisés. A tel point qu'a un moment je me suis demandé si je ne faisait pas une grande partie du travail tout seul, si sans ce pas de côté j'aurais été aussi enthousiaste à la lecture des premiers chapitres. Et la réponse a été finalement oui parce que cette bouffée d'air frais n'a pas suffit à complétement m'emporter tellement l'écriture m'a finalement parue fade et sans entrain pendant la quasi totalité du roman.
Deuxième grosse différence avec la high fantasy "classique", c'est qu'un peu comme à l'image du Trône de fer il y a très peu de magie ou de créatures imaginaires dans son univers. Et ça étant donné la nouveauté des influences ça m'a un peu manqué. Mais ce petit manque à été presque effacé par la présence et l'interventionnisme des dieux, chacun tentant, à sa manière et si possible discrètement de soutenir son favori.
Parce que oui, il est question ici de lutte de pouvoir, de façon d'envisager l'avenir, de la place des nobles et des pauvres gens dans la société, de leur importances à chacun, de l'importance des coutumes et de la difficulté de les mixer avec la modernité, des moyens à employer et jusqu'où peut on aller pour gravir les marches du pouvoir. Tout ça dans un archipel où l'empereur qui a unifié ces territoires, historiquement séparés, d'une main de fer, viens à laisser la place vacante.
Le deuxième gros point fort du livre c'est vraiment l'absence de manichéisme dans les personnages, aucun ne reste blanc longtemps, que ce soit les personnages principaux Mata et Kuni ou les personnages secondaires. Pas de place pour le chevalier blanc ou pour le maitre du mal incarné, chaque part d'ombre humanise les protagonistes.
Avec ces points positifs j'étais vraiment triste du manque d'envolée épique, de souffle, de sentiment d'implication dans ce que je lisais. Et finalement je me suis mis à lire le récit un peu comme une succession de nouvelles situées dans le même univers et ça a beaucoup mieux fonctionné (aussi parce que la structure du roman l'a permis) et j'ai fini par apprécier la fin de mon voyage.
Je préfère, définitivement je ne sais pas mais pour l'heure sans aucun doute, Ken Liu dans ce qu'il m'offre dans ces nouvelles. Mais je laisserai sa chance à un deuxième tome quand il arrivera.
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