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3,83

sur 77 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne connaissais Ken Liu que dans des formes courtes, des oeuvres qui ont formé mon admiration. Ici, c'est au contraire un roman très long, alors le style diffère un peu, moins éthéré, moins poétique, plus direct, mais même si je ne m'y suis pas retrouvé par rapport à ses nouvelles, j'y ai trouvé mon bonheur. C'est une longue saga de Fantasy avec une référence historique marquée, à la manière de Guy Gavriel Kay ou David Gemmell, un long récit qui s'étale sur plusieurs années, ou la magie et le merveilleux ne vient pas se mettre en avant, distribués avec parcimonie, comme j'aime. Les personnages sont superbement imaginés, bien campés, même les seconds rôles sont traités avec beaucoup de détails, chaque personnage a sa propre histoire, les caractères sont très élaborés, et l'histoire de cet archipel est épique et grandiose. L'aspect “saga historique” m'a vraiment impressionné, littéralement passionnant et haletant. Ces 830 pages sont passés comme une lettre à la poste, pas une seconde d'ennui, pas de longueurs inutiles, pas de moments de faiblesses. Pour moi, Ken Liu fait vraiment partie des valeurs sûres.
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Je suis sûre que le bouquin d'origine est génial...
L'histoire "revisitée" par Ken Liu de l'avènement de la dynastie Han est absolument passionnante, avec des personnages hauts en couleurs, attachants (côté rébellion), c'est superbe, Kuni Garu, Mata Zyndu, tous les personnages satellites sont magnifiquement brossés, avec des caractères bien trempés.
Les divers retournements de situations (et de vestes, lol) apportent leur lot de surprises et on suit tout cela avec beaucoup d'intérêt (une fois qu'on a réussi à situer tous les personnages parce qu'il y en a vraiment beaucoup, pas facile au début de bien comprendre qui est qui et d'où, mdr !).
L'intervention (discrète (ou pas, vers la fin...) des Dieux de tout ce petit monde ajoute une dimension fantastique (légère) bienvenue, j'ai beaucoup aimé (ils ressemblent fort aux dieux grecs, romains ou nordiques, avec leurs dissensions et leur amusement devant les errances des "terrestres" !). Ils justifient, mais à peine, l'appellation "Fantasy" sur ce roman, qui est davantage historique qu'il n'y paraît...

Malheureusement, la traduction "française" est de temps à autres réellement horrible, avec des phrases qui ne veulent carrément RIEN DIRE !

C'est hallucinant, j'ai eu plusieurs fois mal aux yeux, sans relever, toutefois.
Mais au bout d'un moment, de dépit, j'ai mis une de ces phrases en "citation Babelio" à titre d'exemple, personne n'a apprécié, et c'est tout à fait normal.

Et le traducteur a un problème avec le mot "épatant" qu'il case à chaque fois qu'il le peut, ce qui, de mon point de vue, peut passer une fois, mais qui est tout de même peu élégant à l'écrit, surtout quand il est répété...(Un pari ?)

Enfin bref, ça a un peu gâché l'ensemble pour moi, qui reste cependant vraiment sympa à lire. le tome 2 est commandé (oui j'ai arrêté d'acheter tous les tomes d'une série d'un coup, l'épée de vérité m'a servi de leçon, mdr).
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Ken Liu est un auteur américain qui a acquis une belle renommée en France depuis la parution il y a trois ans de son recueil de nouvelles « La ménagerie de papier », ainsi que celle d'un très bon court roman, édité dans la collection Une Heure Lumière du Belial (« L'homme qui mit fin à l'histoire »). C'est chez Fleuve que nous revient cette fois l'auteur, avec « La grâce des rois », premier tome d'une série qui en comporte pour le moment deux en version originale, et qui a d'ores et déjà été récompensé par le Prix Locus. Considéré comme l'oeuvre fondatrice du courant « silkpunk », le roman de Ken Liu a pour ambition de relater l'émergence, dans un contexte politique particulièrement troublé, d'une nouvelle dynastie fortement inspirée de la civilisation asiatique. le récit prend place à Dara, une grande île entourée de plusieurs autres de taille plus réduites, unifiées depuis peu sous la férule d'un seul et même empereur. Plusieurs décennies après les faits, la conquête de l'ensemble des royaumes par celui de Xana (pourtant autrefois le moins considéré de tous) reste toujours mal perçue par une partie de la population, qu'il s'agisse du peuple (qui souffre de la folie des grandeurs de l'empereur), ou des nobles (privés de leur titre et de leurs terres après la fin de la guerre). Profitant d'un moment de faiblesse au niveau des hautes instances du pouvoir, la révolte éclate enfin, et ne tarde pas à embraser l'ensemble des anciens royaumes. Parmi la multitude de leaders qui émergent à cette occasion, deux chefs charismatiques ne tardent pas à prendre le dessus sur les autres. le premier est un ancien bandit, bon vivant et grand charmeur, suffisamment rusé pour parvenir à s'attacher la loyauté de tous ceux qui le côtoient. le second est issu d'une famille noble victime de la répression post-conquête, et a été entraîné pour devenir un formidable guerrier, très attaché aux notions d'honneur et de hiérarchie.

L'intrigue a l'air relativement simple exposée ainsi, mais dites-vous bien que ce n'est qu'une infime portion de ce que le roman de Ken Liu a à offrir. La forme de ce premier tome peut en effet paraître assez surprenante puisqu'on a souvent l'impression d'avoir affaire non pas à un roman mais à des chroniques recensant l'histoire de tous les bouleversements politiques et militaires qu'aurait connu l'île de Dara. Batailles, retournements d'alliances, mise en place de stratagèmes militaires, trahisons... : il se passe une foule de choses en l'espace de très peu de pages, et on peine au départ à comprendre où veut nous emmener l'auteur. le phénomène est donc assez déroutant, mais on s'y habitue bien vite tant on ne tarde pas à être pris à notre tour dans la folie des événements. le récit est mené tambour battant du début à la fin, sans aucun temps mort, ce qui permet de venir à bout de ces plus de huit cents pages en un temps record. Il faut dire aussi que les intrigues politiques relatées dans ce premier tome sont assez passionnantes, même si certaines sont moins subtiles que d'autres et qu'on peut regretter la répétition de certains schémas narratifs (dès qu'un personnage accède au pouvoir, il se transforme aussitôt en monstre despotique). L'ensemble reste cela dit remarquablement construit et permet de traiter de manière approfondie des thématiques sociétales et politiques essentielles. Faut-il considérer le peuple comme un vaste troupeau devant être guidé par un petit groupe de personnes éduquées pour cette tâche, ou des individus capables de prendre une part active aux décisions politiques qui les concernent ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Peut-on créer une société idéale à partir d'actes moralement discutables, bien que perpétrés pour le bien du plus grand nombre ? Autant de questions qui hantent le roman de Ken Liu qui ne propose aucune réponse formelle mais ne cesse au contraire de jouer avec les croyances et les certitudes de ses personnages, et, de fait, celles du lecteur.

Autre atout, et non des moindres : son univers et son inspiration asiatique, trop rarement exploitée en fantasy. On prend plaisir à découvrir les subtilités de cette nouvelle culture qui puise l'essentiel de son inspiration dans les dynasties chinoises. Difficile de ne pas faire le parallèle avec le dernier diptyque de Guy Gavriel Kay dont les tomes ont respectivement été consacrés aux Tang (« Les chevaux célestes ») et aux Song (« Le fleuve céleste »). Quand bien même le texte de Ken Liu n'a pas la même force de ceux de son homologue canadien, on retrouve dans ce premier tome un soin équivalent apporté aux détails. L'auteur prend ainsi le temps de s'attarder non seulement sur les subterfuges politiques utilisés par les personnages pour contrôler leur territoire (centralisation du pouvoir, uniformisation de la langue et de l'écriture, sape de l'influence des nobles, entretien des forces navales et aériennes...), mais aussi sur des détails du quotidien ou de l'histoire de l'île (fonctionnement de l'administration, noms, oeuvres et thèses défendues par les grands intellectuels du pays, spécialités culinaires, variation des postures et leur signification...). Tous ces éléments contribuent à familiariser peu à peu le lecteur avec la culture évoquée et à mettre en lumière sa complexité. le roman est également considéré comme fondateur de ce qu'on appelle la « silkpunk fantasy » (pour plus d'informations sur le sujet, je vous conseille de consulter le dieu Apophis et ses articles consacrés à la classification des genres et sous-genres de SFFF). Concrètement, cela se traduit par l'introduction de petites touches de technologies plus ou moins avancées et concoctées avec les moyens du bord (on est très loin du steampunk et de son esthétique). L'auteur mentionne ainsi à plusieurs reprises la présence d'aérostats ou de portiques magnétiques, et relate les innovations réalisées dans le domaine de l'ingénierie ainsi que l'utilisation de nouvelles inventions (parachute, ULM...). le tout reste toutefois très léger et n'occupe pas de rôle véritablement important dans l'univers de l'auteur.

Autre élément notable de cet univers : l'intervention des divinités du panthéon de Dara. Ken Liu nous dépeint une famille de divinités qui prennent apparemment beaucoup de plaisir à voir les mortels se déchirer. A tel point d'ailleurs que certains se désignent dans l'un ou l'autre des camps des favoris, à qui ils tentent parfois de donner des petits coups de pouce dans la mesure de leurs pouvoirs (quoique jamais directement). On pense aussitôt au panthéon grec (et notamment à la célèbre guerre de Troie) ainsi qu'aux romans de Javier Negrete, à commencer par ses « Chroniques de Tramorée » dans lesquelles on retrouve le même principe, mais avec une inspiration plus occidentale. Si les dieux occupent un rôle non négligeable dans l'intrigue, ce sont les hommes qui sont bel et bien au centre de ce premier tome. Un premier tome qui comporte d'ailleurs un nombre hallucinant de personnages, au point qu'il est dans un premier temps difficile de ne pas s'emmêler les pinceaux, et ce malgré la présence d'un dramatis personae plus que conséquent Heureusement, Ken Liu a trouvé la bonne technique pour parvenir à bien caractériser chacun d'entre eux au moyen de petites anecdotes marquantes qui nous permettent de bien saisir l'essence du personnage, et ainsi de nous le rappeler plus facilement par la suite. Cela permet aussi de rendre plus humains, et donc plus sympathiques, l'ensemble des personnages, qu'ils soient de passage ou occupent le devant de la scène. Mata et Kuni bénéficient d'un traitement encore plus soigné de la part de l'auteur qui cultive au fil du récit les différences entre les deux hommes, ce qui lui permet d'aborder des thématiques sociétales intéressantes et de confronter deux visions du monde et de la politique. On peut toutefois regretter un manque d'équilibre dans le traitement des deux camps, les personnages gravitant autour de Mata étant nettement moins attachants que ceux entourant Kuni. Enfin, on peut saluer la présence de plusieurs personnages féminins particulièrement bien campés, tour à tour habile politicienne, princesse dévouée à son peuple, soeur honorant la mémoire de son frère ou grande stratège commandant à des légions d'hommes. Les femmes sont certes bien moins nombreux que leurs homologues masculins, mais toutes ont le mérite de marquer durablement les esprits.

Premier tome de « La dynastie des Dents-de-Lions », « La grâce des rois » est un roman surprenant par bien des aspects, à commencer par son mode de narration et son univers inspiré de la culture chinoise et mâtiné d'un soupçon de technologie. L'ensemble se lit avec une facilité déconcertante (en dépit d'un nombre de pages conséquent) et, quand bien même ce premier tome pourrait tout à fait se suffire à lui-même, on a hâte de connaître ce que l'auteur réserve aux personnages pour la suite.
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Alors, que dire ? C'est bien mais c'est long ! Et ce n'est que le 1er tome ! Plus sérieusement, Ken Liu a créé une énorme saga, truffée de personnages, (j'ai eu du mal à suivre au début, c'est-à-dire les 200 premières pages! ), inspirée de la Chine et du Japon, "silkpunk". Une saga politique sur le pouvoir qui se fait et se défait, sur le pouvoir qui corrompt, sur les gens ordinaires qui deviennent des héros, sur des héros qui deviennent des rois, sur le peuple qui subit puis qui se révolte.
On suit particulièrement Mata Zyndu dont le clan a été décimé par l'empereur Mapidéré et qui souhaite se venger, ainsi que Kuni Garu, jeune talentueux un brin voleur, buveur et poète qu'un grand destin semble attendre.
C'est vraiment résumé succinctement mais c'est de la belle soie , du beau travail que Ken Liu nous livre.
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J'ai découvert Ken Liu, il y a quelques temps déjà, avec sa nouvelle L'homme qui mit fin à l'histoire, que j'avais vraiment beaucoup aimé. Sa facilité de conteur et sa plume m'avait fait grand effet. Il a également commis plusieurs recueils de nouvelles que je dois encore lire mais ce n'est pas mon format préféré en général. Alors quand j'ai appris qu'il sortait une saga de Fantasy, je me suis dit que ce serait parfait pour moi ! Sauf que quand un auteur est un habitué du format court, ce n'est pas aussi simple de passer à un format complètement différent...

Pourquoi dis-je cela ? Parce que j'ai eu énormément de mal à entrer dans l'univers de la Grâce des Rois. L'auteur cherche à placer énormément de personnages, de lieux et de dynamiques dans les 300 premières pages de son titre, variant en plus très souvent et rapidement les points de vue. C'est donc assez dur de s'y retrouver, du moins ce le fut pour moi. J'ai vraiment vécu ce début comme une épreuve, ne parvenant, j'ai l'impression, pas à tout saisir en dehors de la dynamique générale et surtout ne parvenant pas à éprouver de la sympathie ou du moins un attachant pour les personnages alors que c'est ce qui me fait avancer dans mes lectures d'habitude.

Pourtant, l'univers et l'histoire sont vraiment très intéressants. Dans un univers fictif mais d'inspiration asiatique, nous découvrons un ensemble d'îles découpées en plusieurs états qui sont sous la férule d'un Empereur qui ne fait pas l'unanimité. Son comportement délétère pousse petit à petit plusieurs personnages d'horizons variés aux quatre coins du royaume à se rebeller contre lui. Ce sont tous ces petits personnages, dont certains prendront de l'importance par la suite, que nous découvrons dans le premier tiers du tome, mais comme on passe rapidement de l'un à l'autre pour découvrir leurs origines, leurs motivations et leurs actions, dur dur d'en voir sortir du lot.

Ce n'est qu'à partir de la page 300 qu'il y a un tournant. L'auteur s'attache alors à deux personnages et aux personnes gravitant autour d'eux : Mata Zyndu, le dernier héritier de son clan, déchu pour avoir osé s'opposer à la Conquêt de l'Empire, et Kuni Garu, un voyou charmeur et beau parleur qui va gravir peu à peu les échelons. Ces deux personnages qui n'ont rien en commun vont se rencontrer et unir leur destin pour faire une grande oeuvre. Sauf que rien ne se passe jamais comme prévu dans cette histoire. On se retrouver alors avec une histoire de révolte, suivi par l'arrivée d'un nouveau tyran, avant que ne se déclenche une autre révolte encore plus sanglante.

Ken Liu arrive alors à parfaitement accrocher et maintenir l'attention de son lectorat. Il varie les rythmes, sait accélérer quand c'est nécessaire avec des rebondissements inattendus, puis ralentir quand il faut développer tel ou tel personnage. Les deux héros sont la clé de voûte de ce système. C'est vraiment à eux que l'on s'intéresse et s'attache, chacun dans son genre et sans le moindre manichéisme, car chacun à ses belles qualités et ses terribles défauts.

L'univers de Ken Liu est complexe. Inspiré probablement des Trois royaumes, même si l'action est présente, c'est l'intrigue et les complots qui ont la part belle. J'ai adoré dans la seconde moitié suivre les complots et trahisons qui s'enchainaient. J'ai également trouvé très bien de sa part de mettre en avant autant de personnages féminins forts sur la fin de son récit (Jia, Gin, Soto, Kikomi...) . C'est assez inattendu ici, surtout au vu des débuts et celles-ci sont à la fois marquantes, utiles à l'histoire et bien développées. C'est rare. Je comprends du coup l'appellation de "silkpunk" qu'on donne au genre de roman comme celui-ci. On est en effet dans quelque chose de plus feutré, d'où le côté "silk", même si quand il faut y aller faut y aller et que l'auteur sait aussi écrire de belles scènes de batailles. Pour le "punk", c'est assez discret au début mais on découvre peu à peu un univers fait de machines volantes et autres inventions mécaniques forts intéressantes et rappelant le XIXe (aérostat, sous-marins...), ce qui fait rêver ici.

En conclusion, malgré des débuts difficiles, j'ai fini par prendre beaucoup de plaisir à suivre les démêlés déchirants de ce Royaume de Dara. La plume de Ken Liu est toujours aussi fluide et agréable. Il reste un excellent conteur qui sait gérer ses effets. Son histoire gagne en intensité et dramaturgie au fil des pages pour un superbe final. D'ailleurs il aurait pu s'arrêter ici, l'histoire se suffisant à elle-même, mais puisqu'il propose une suite, même si j'ai peur de revivre le même calvaire au début, j'ai quand même envie de voir quelles surprises il nous réserve, notamment du côté des personnages féminins et de la nouvelle génération. Alors non ce n'est pas un coup de coeur à cause de ce décor difficile à appréhender au début, mais quelle écriture, quel final !
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Connaissez-vous le silkpunk ? le silkpunk est une catégorie du steampunk, steampunk qui se situe pendant le XIXème siècle où la vapeur est reine, le charbon tsar, et les automates se déplacent chaotiquement dans un panache de vapeur. du steampunk est né la gaslamp fantasy qui recule la temporalité jusqu'à l'Angleterre victorienne, DRACULA de Bram Stocker est une exemple de gaslamp fantasy. Et bien, pour celles et ceux qui suivent encore, le silkpunk c'est de la gaslamp fantasy dans un cadre sinisant.

Le charbon et le métal sont remplacés par de la soie et du bambou, matières nobles s'il en est. La science et les divinités se mêlent. Et la Chine impériale fait figure de toile de fond.

Le silkpunk est pratiquement né dans le livre de Ken Liu.

Fantasy Silkpunk devrais-je préciser. Car Ken Liu remplit ras la timbale son shaker. La délicatesse de la civilisation chinoise, des aérostats de combat, des guerriers poisseux de sang (2 m 30 au garrot pour le plus fameux d'entre eux !), un ancien escroc bedonnant à l'intelligence vive alliée à une conscience sourcilleuse, peu de magie mais des dieux joueurs et querelleurs puissants, loin d'être omnipotents, etc.

Et le miracle s'accomplit sous nous paupières ravies. le kouglof indigeste, le tofu, en calzone, fourré à la frangipane qui nous semblaient promis, se révèlent un récit endiablé. La sauce a pris.

Ce premier tome d'une trilogie coche les cases de l'aventure épique, ne monnayant pas ses scènes de combats, ses traîtrises et ses retournements de cote de maille. Mais il est plus que cela. Il est surtout une réflexion surprenante sur le pouvoir absolu, qui corrompt inéluctablement, y compris les plus dévoués, ceux qui ont les bonnes intentions, qui se diluent immanquablement dans les contingences de la victoire finale et de l'avidité humaine.

C'est ici que LA GRACE DES ROIS convainc absolument. Dans cette lente "déperdition" des protagonistes de cette geste de conquête et de fureur, traversée de machiavélisme politique, de paroles reprise sitôt donnée.

Ken Liu (décidément un cador !) donne une réelle profondeur à ces héros, avec une part belle faite aux femmes, loin d'être des plantes décoratives ou apparition éthérées apparaissant de loin en loin... Qu'elles soient victimes de négociations sordides, prises de guerres que l'on s'échange comme de vulgaires sacs de café ou de redoutables manoeuvrières, elles sont fortes et libres, inoubliables.

Si LA GRACE DES ROIS ne surprend guère dans son déroulé, si le dénouement répond à nos attentes, le livre, une fois reposé, laisse un goût amer, que l'on cherche à évacuer en crachant sur le champs de carnage. Un goût saumâtre qui laisse présager d'autres épopées sanglantes.

Vivement !
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The Grace of kings, ou l'alliance improbable de la poésie et de la stratégie militaire. Pas de répit, de longueurs ou de clichés dans ce roman où les royaumes se font et se défont sous la main d'hommes tout à la fois brillants, passionnés, implacables et cruels.
A travers l'incessante bataille qui se livre pour le contrôle des îles de Dara, tour à tour soumises à la volonté unificatrice d'un empereur tout puissant et aux ambitions individuelles de petits seigneurs locaux, ce sont deux conceptions de l'art de la guerre que nous présente Ken Liu, l'une fondée sur la force et l'honneur du soldat, l'autre sur le pragmatisme du stratège.
Fait rare dans un roman du genre, jamais Ken Liu ne cède à la facilité d'une séparation claire entre le bien et le mal dans ce livre où vainqueurs et vaincus sont très souvent indiscernables.
J'ai particulièrement aimé le style poétique de l'auteur, la finesse des motivations profondes qui animent chacun des personnages du livre et l'imprédictibilité de leurs actions. J'ai apprécié les évocations de qualités guerrières à travers des métaphores liées aux plantes ou aux jeux de stratégie, qui m'ont paru très typiques de la culture orientale, omniprésente dans ce roman. En revanche, j'aurais préféré que l'équilibre entre les propos liés aux personnages et ceux relatifs à l'intrigue - principalement centrée sur des considérations militaires - se fasse en faveur des premiers. C'est mon unique réserve vis-à-vis de ce roman que je recommande à tous les amateurs de romans d'aventure, de stratégie et de littérature d'inspiration orientale!
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Très belle histoire, malgré le nombre de page, le livre se lit très bien, des intrigues et des rebondissements, j'ai hâte de lire la suite. Ken Liu apporte un nouvel oeil à la sicence fiction et à la fantaisy, il apporte son coté asiatique, mentalité, culture.
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J'ai particulièrement aimé le style poétique de l'auteur, la finesse des motivations profondes qui animent chacun des personnages du livre et l'imprédictibilité de leurs actions. J'ai apprécié les évocations de qualités guerrières à travers des métaphores liées aux plantes ou aux jeux de stratégie, qui m'ont paru très typiques de la culture orientale, omniprésente dans ce roman. En revanche, j'aurais préféré que l'équilibre entre les propos liés aux personnages et ceux relatifs à l'intrigue - principalement centrée sur des considérations militaires - se fasse en faveur des premiers. C'est mon unique réserve vis-à-vis de ce roman que je recommande à tous les amateurs de romans d'aventure, de stratégie et de littérature d'inspiration orientale!
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The Grace of kings, ou l'alliance improbable de la poésie et de la stratégie militaire. Pas de répit, de longueurs ou de clichés dans ce roman où les royaumes se font et se défont sous la main d'hommes tout à la fois brillants, passionnés, implacables et cruels.
A travers l'incessante bataille qui se livre pour le contrôle des îles de Dara, tour à tour soumises à la volonté unificatrice d'un empereur tout puissant et aux ambitions individuelles de petits seigneurs locaux, ce sont deux conceptions de l'art de la guerre que nous présente Ken Liu, l'une fondée sur la force et l'honneur du soldat, l'autre sur le pragmatisme du stratège.
Fait rare dans un roman du genre, jamais Ken Liu ne cède à la facilité d'une séparation claire entre le bien et le mal dans ce livre où vainqueurs et vaincus sont très souvent indiscernables.
J'ai particulièrement aimé le style poétique de l'auteur, la finesse des motivations profondes qui animent chacun des personnages du livre et l'imprédictibilité de leurs actions. J'ai apprécié les évocations de qualités guerrières à travers des métaphores liées aux plantes ou aux jeux de stratégie, qui m'ont paru très typiques de la culture orientale, omniprésente dans ce roman. En revanche, j'aurais préféré que l'équilibre entre les propos liés aux personnages et ceux relatifs à l'intrigue - principalement centrée sur des considérations militaires - se fasse en faveur des premiers. C'est mon unique réserve vis-à-vis de ce roman que je recommande à tous les amateurs de romans d'aventure, de stratégie et de littérature d'inspiration orientale!
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