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sur 716 notes
Voici une nouvelle qui lève le voile sur un pan de l'histoire de la Chine, sous son aspect SF le fait de pouvoir retourner dans le passé, Ken Liu nous livre dans une écriture sans concession, brute, l'histoire peu connue de l'Unité 731, unité de l'Armée impériale japonaise qui se livra à des expérimentations atroces sur des chinois dans le district de Pingfang.
Une réflexion sur le passé, l'histoire de l'humanité, un texte qui nous accompagne malgré l'atrocité qu'il révèle.
Découverte d'un auteur au Festival America, une très belle rencontre.
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Quand on découvre par ce livre l'existence de l'unité 731, L'homme qui mit fin à l'histoire peut s'avérer brutal.

J'ai pris connaissance de cette boucherie de l'histoire assez jeune pour m'avoir marquée durablement, ou pour le moins avertie. C'est tellement bien d'avoir un grand frère qui s'occupe de notre culture générale. J'ai donc eu la chance, l'opportunité serait plus juste, de voir le film Camp 731 en VHS, je devais alors avoir dans les 16/17 ans. Je pensais jusqu'ici que ce film était d'ailleurs un snuff movie, heureusement il n'en est rien, mais malheureusement il relate de faits avérés...
La suite sur le blog :
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En Résumé : Ken Liu nous offre avec cette novella un texte marquant, puissant, sur une phase de l'histoire qui peut être méconnue en occident : l'unité 731. Présenté comme un documentaire il soulève ainsi de nombreux axes de réflexions aussi bien sur notre société, l'Histoire, la façon dont on la traite, dont on la voit, ou bien encore sur l'Homme, sa capacité du meilleur comme du pire, mais aussi sur les médias ou sur la façon dont chacun perçoit le passé qui est imperceptible. L'aspect SF n'est pas anodin et ajoute une originalité supplémentaire au récit, ainsi qu'un travail de fond, car vu qu'il est possible de voir le passé qu'une seule fois, comment valider l'information retenue. Ken Liu nous offre aussi une véritable quête humaine sur la vérité, avec toutes les nuances que ce mot peut bien posséder. Une nouvelle qui offre aussi un aspect politique non négligeable, entre déni, oubli, rejet et neutralité. Les personnages qu'on découvre au fil des pages offre ainsi une vision complexe, fascinante et légèrement dérangeante, le tout sans jamais imposer ses idées, laissant chacun se faire ses propres réponses. La plume de l'auteur s'avère efficace, soignée et entraînante et happe rapidement le lecteur. Alors le côté documentaire pourrait jouer sur l'aspect émotionnel et certains twists paraissent un peu prévisibles, mais franchement je chipote tant j'ai été marqué par cette nouvelle qui ne m'a pas laissé indifférent et qui, je pense, mérite d'être découverte.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Un excellent livre de SF écrit à la manière d'un documentaire qui se lit très rapidement. Parmi les thématiques abordées, j'ai apprécié les réflexions sur le rapport au passé, à l'histoire mais aussi la responsabilité des hommes contemporains d'une époque quelle qu'elle soit vis à vis des actes commis dans le passé par leurs prédécesseurs. La responsabilité des états, également abordée d'une façon intelligente fait réfléchir tout passioné d'histoire. Enfin j'ai pu découvrir les atrocités commis dans la terrible unité 731, dont je n'avais jamais entendu parler.
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L'accès brut aux données historiques permet-il de changer la réalité du regard sur le passé ?

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/09/07/note-de-lecture-lhomme-qui-mit-fin-a-lhistoire-ken-liu/
Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Le lecteur amateur de SF aura sans doute entendu parler de la sortie de ce livre, L'homme qui mit fin à l'Histoire, et de l'auteur sino-américain, Ken Liu. Quelques critiques plutôt très positives, voire enthousiastes, sont déjà sur le réseau. Il faut dire que ce petit joyau se lit d'une traite avec ses 106 pages.

Mon conseil se limiterait à ceci : lisez-le! Ne consultez pas les chroniques, avis ou critiques (nonobstant la position de certains auteurs). Faites-vous votre propre idée, découvrez cette pépite vierge de toute idée ou de toute attente, la récompense n'en sera que plus jouissive.

Si vous souhaitez poursuivre, j'éviterais tout spoiler et axerais ma chronique sur la forme et ensuite le fond. Une sorte de compte à rebours pour vous décider à poursuivre cette lecture – Ou pas.

Dès la première page le roman de Ken Liu se démarque. En effet, nous découvrons un livre en forme de documentaire vidéo. Différents intervenants nous narrent les prémices puis les événements liés à la découverte d'une particule qui permet à un observateur de voyager dans le passé et d'assister aux événements d'alors. Une seule et unique fois.

Initialement, c'est le professeur à l'origine de la découverte des particules qui prend la parole, suivi d'un fondu-enchaîné à l'écran sur d'autres intervenants : un témoin, des juristes, des politiciens, des « observateurs », des universitaires ainsi que l'homme qui mit fin à l'Histoire.

S'enchaînent donc des exposés scientifiques, des témoignages, des interviews et des audiences publiques. Cette construction peut sembler hétéroclite et à contre-courant d'un récit de SF, hachant le rythme et du coup l'immersion du lecteur. Il n'en est rien, le tout s'articule avec harmonie, la trame et les ressorts de cette histoire progressant sensiblement à travers ces diverses formes d'expression. de plus, chaque point de vue est bref pour qu'aucune lassitude s'installe.

Quand au fond, une fois la lecture initiée, l'intérêt, la forme et l'intelligence du récit nous happent jusqu'à la dernière page et au-delà.

Le quatrième de couverture indique la nature du récit : un voyage dans le passé récent à la découverte de l'unité nippone 731 lors de la seconde guerre mondiale. Ken Liu aborde alors de nombreuses thématiques liées à l'Histoire.

Une d'entre elles, et non des moindres, concerne la juridiction du passé. L'Histoire sino-japonaise de la première moitié du XX° siècle offre un terreau de premier choix pour illustrer les problématiques juridiques des découvertes historiques allié au cynisme des institutions nationales et internationales qui bradent, sous couvert de diplomatie, l'intégrité et l'humanité des héros et des victimes. L'approche n'est pas anodine car le ton est empreint d'une telle véracité qu'il ancre ce récit dans notre réalité.

Cette sensation est renforcée par la position des plus conservatrice des universitaires balayant finalement d'un revers méprisant toutes les promesses de cette innovation. Les motivations n'en sont pas moins l'originalité de la méthode mise en oeuvre que leur propre égo et leur incapacité à appréhender des techniques novatrices qui ne sont pas issues de leurs expertise.

Il faut aussi évoquer les exactions commises au nom de la science, la place de la victime et du vécu personnel dans l'Histoire.

L'unité 731 n'a rien à envier au Docteur Mengele . Les atrocités commises par cette unité sont véridiques et ont été « admises » dans l'Histoire à l'aube du 21° millénaire!! le roman de Ken Liu illustre aussi cette volonté de dissimuler ce pan de l'Histoire ainsi que le comportement peu glorieux et intéressé de certains pays « Alliés ». Peu de choses sont finalement nécessaires pour engendrer la négation des événements, une simple collusion d'intérêts et une piètre intégrité. C'est parfaitement lisible et tangible dans ce récit.

Or, ce qui est remarquable c'est que nous n'avons pas entre les mains un pamphlet de l'auteur dénonçant ces agissements, Ken Liu est beaucoup plus fin que cela et a visiblement fait la paix de son côté. Cela est sensible dans la mise en scène des bourreaux et tortionnaires qui ont droit à la parole dans ce documentaire. L'équilibre est parfait, pas de charge vengeresse, pas d'appel à la commisération ou à un pardon inconditionnel. Une simple et étonnante mise en lumière du potentiel effarant que tout un chacun peut devenir ce tortionnaire…

Vous l'aurez compris, nous avons à faire à un magnifique appel au devoir de mémoire, un moyen efficace pour tenter de se prémunir , d'éviter les horreurs de toute forme de guerre. Cela peut sembler peu et vain au regard de notre actualité…

Élégant, sensible et d'une incroyable justesse, L'homme qui mit fin à l'Histoire possède tout ce que je recherche en SF : une thématique forte, un récit captivant, de l'émotion et le fameux « sense of wonder« . Ken Liu réussit le tour de force d'aborder un sujet finalement d'actualité et dérangeant, sans tomber dans la description froide et clinique, ni dans le voyeurisme morbide.

Indubitablement, mon livre de l'année 2016.
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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En allant chercher "L'homme qui mit fin à l'histoire" chez mon libraire, j'ai été surprise de voir qu'il ne faisait qu'une centaine de pages. Ma réaction a été de me dire : « Il sera vite lu »… Et je l'ai dévoré !
L'histoire est digne d'un film de Michael Moore. Elle traite de thèmes tels que l'engagement pour une cause, la mémoire (pour des événements historiques), l'injustice, la nature humaine en temps de guerre et les dilemmes auxquels est confronté la société lorsqu'elle a la possibilité de faire des voyages dans le passé (cette liste est, bien sûr, non exhaustive).
En lisant le livre, je n'ai pas pu m'empêcher de repenser au "Lotus bleu" de Hergé qui traite, à sa manière, un autre aspect de ce conflit sino-japonais. Avec "L'homme qui mit fin à l'histoire", autant dire qu'une chose inattendue s'est produite  : il m'a fait réfléchir. Beaucoup réfléchir... Une phrase a toutefois réussi à me faire sourire et c'est la suivante : "Wei criblait le passé de trous, le changeait en gruyère". A moins que l'auteur fasse référence au paradoxe du gruyère ou à la facilité de trouer un fromage, la phrase n'a aucun sens… Ce n'est qu'un cliché, ou plutôt une expression dans ce cas précis, qui à la vie dure.
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Le livre de SF de l'année, tout simplement

Sur un sujet d'une gravité extrême, Ken Liu évite les nombreux pièges dans lesquels un écrivain moins doué aurait facilement pu tomber pour nous livrer une novella d'une intelligence, d'une justesse, d'une habileté et surtout d'une profondeur (celle des questionnements qu'elle fait naître chez son lecteur) rarissime. Et tout cela, c'est à souligner, sans faire de l'aspect SF un prétexte ou un oripeau, en lui laissant une place nette, réelle, équilibrée dans l'intrigue. Intrigue qui aurait pu être un texte aride, pour esthètes de la SF ou de la littérature, mais qui pourtant ne l'est pas. On qualifie souvent Ken Liu de prodige, de génie littéraire, et ce texte montre que le qualificatif n'est en rien galvaudé. Et ce même si les révélations finales, si l'évolution de la situation des personnages, sont assez prévisibles.

Il me paraît cependant évident que ce roman court n'est malheureusement pas destiné à tout le monde : son sujet, l'horreur absolue (et pourtant jamais voyeuriste ou à intentions purement commerciales) de certaines scènes, font qu'il va laisser de côté une partie du lectorat. Ce n'est clairement pas un livre à mettre dans les mains d'une personne sensible, par exemple. Et pourtant… il participe à un devoir de mémoire, à une lutte contre le Négationnisme et le Révisionnisme, qui devraient en faire une lecture incontournable.

Bref, si vous pensez que vous avez les tripes pour plonger dans une des pages les plus sombres (mais pourtant « incroyablement » méconnue) de l'histoire de l'humanité, je vous conseille ce livre sans réserve. C'est clairement le roman de SF de l'année.

Vous trouverez une version beaucoup, beaucoup plus détaillée de cette critique (avec un point historique sur l'Unité 731 en propos liminaire) sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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