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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Sous le masque ricanant, une idée que les balles ne peuvent pas tuer. »
Pour réveiller un peuple endormi et vaincre le monde pur et froid des mathématiques et des ordinateurs qui le voit, le contrôle, le dépouille de son âme, il fallait bien ce personnage de cape et d'épée.
Un personnage qui revient tout droit de l'enfer et n'a plus rien à perdre ; un personnage qui relie le passé au présent pour construire un avenir sans chaines ; un personnage qui incarne la révolte des « moutons » au point de disparaître, de se désincarner derrière ce mot porteur de tant d'espérances et de craintes…
Un V flamboyant dans un monde de zombies. Un pur parmi les cyniques, les grossiers, les faisandés. Un héros solitaire surgit de nulle part capable de renverser le cours des choses. Un rêve qui surgit dans la brume. Une espérance qui apparaît au moment où l'on baisse définitivement les bras. Un puissant antidote à la routine qui tue à petit feu. Des roses pour se souvenir de celles et ceux qu'un ordre dur et impitoyable a fait disparaître…
Il y a du Shakespeare dans cette âme tourmentée qui combat ses propres fantômes, dans cette violence brute, cette sensibilité à fleur de peau…
Une BD intemporelle qui a marqué fortement les esprits au point de voir apparaître de temps à autre le masque ricanant en signe de ralliement contre un joug…
Une BD très actuelle aussi. Qui, parmi les témoins impuissants que nous sommes de cette époque trouble qui vomit sa haine, son intolérance, ses anathèmes et ses vérités révélées, n'a pas rêvé de porter le masque ricanant pour lui botter le derrière ?
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La lourde intégrale de V pour Vendetta me fut offerte avec la mention, tirée d'une pensée d'Oscar Wilde, « J'ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur. » Cela est également valable pour cette lecture, car ce comics d'Alan Moore et de David Lloyd vaut tous les superlatifs du monde.

La postface d'Alan Moore nous éclaire très concrètement sur l'élaboration de cette oeuvre majeure, sur sa collaboration serrée avec David Lloyd : cela vaudrait presque plus le coup de la lire avant d'attaquer le coeur de l'histoire. En effet, avec V pour Vendetta, Alan Moore tient un autre chef-d'oeuvre, en plus des Watchmen, de Killing Joke et de bien d'autres encore. Parodiant ses nombreuses allitérations, nous pourrions facilement dire qu' « avec sa verve vigoureuse et virulente, vociférant de vaillants voeux envers les vipères voyeuses, l'auteur est voué à vous inoculer sa virtuosité »*.
Dans cette Angleterre dystopique (bien avant les pseudo-scénarios sucés et pompés jusqu'à la moelle des adaptations adaptées d'aujourd'hui), où la dictature point irrémédiablement, une figure s'élève dans un combat pour le droit des peuples. Sa rencontre avec une jeune femme qu'il sauve d'un viol programmé va nous amener à suivre son implacable révolution, aussi bien politique que personnelle.

Notons, car ce n'est pas anodin, qu'avec Evey Hammond, Rosemary Almond et Hélène Heyer, voire aussi le personnage de Valérie Page, les femmes sont loin d'être faibles dans le scénario d'Alan Moore (or, rappelons que nous sommes au milieu des années 1980). Entre ces entités secondaires et le mastodonte archétypal qui sert de personnage principal, le scénariste ne place pas ses billes au hasard et nous concocte un récit poignant qu'il conviendra de relire régulièrement afin de s'en imprégner année après année pour traquer dans nos sociétés ce type de débordement.

Au niveau du style, si les premières pages pourront désarçonner, l'ambiance nous prend vite à la gorge. Alan Moore et David Lloyd ont décidé d'en finir ici avec les onomatopées et les dialogues en bulle, pourtant ils nous créent un récit bien plus vivant et parlant pour le lecteur. de plus, David Lloyd aime jouer avec les lumières, les ombrages et les éclairages. Chaque plan est une construction complexe et cela devient vraiment jouissif dans les moments-clés du récit. Ainsi, nous trouvons de temps en temps deux scènes élaborées et racontées en parallèle, alternant champs et contre-champ, pour tenter de nous faire perdre le fil de ces deux dialogues imbriqués. de la même façon, peu oublieront le changement culotté de sens des cases uniquement pour servir un interlude sonore sur fond de portées musicales.

Peut-on tirer une conclusion sur un tel chef-d'oeuvre ? Non. Il faut le lire, point. Et vite ! car sa force est lourdement actuelle.

* C'est de moi, je ne savais pas où le placer, au moins c'est fait.

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Dans les années 80,lorsque la guerre mondiale éclate, des bombardements nucléaires détruisent l'Europe, L'Afrique et les Etats-Unis. La Grande-Bretagne est épargnée, mais gravement touchée par les dérèglements climatiques. Profitant de cette faiblesse, le Norsefire, parti fasciste national, prend le pouvoir et fait subir au pays une épuration ethnique et politique de la population.
Le Norsefire ayant le contrôle total du pays, ayant réduit le peuple au silence, quand la situation semble parfaitement maîtrisée, apparaît V, un anarchiste bien décidé à rétablir la vérité et la justice...

Un pur chef-d'oeuvre, une perfection!
J'ai vu le film avant de lire la version papier, personnellement j'ai adoré les deux. J'ai trouvé les dessins de toute beauté, bien que le contexte du comic soit plus dur que le film, cette lecture m'a permis de connaître des détails de l'histoire qui manquent à l'adaptation cinématographique.
V c'est mon héros, mon âme soeur de papier. C'est la liberté dans l'oppression, la voix d'un peuple réduit au silence, le pouvoir des idées face à l'étroitesse d'esprit, la justice dans l'injustice...
Un personnage qui défend de telles valeurs ne pouvait que me plaire.
Je suis ravie de cette lecture, d'ailleurs je n'avais fait qu'emprunter la version intégrale à la bibliothèque donc je vais combler ce détail en faisant l'acquisition de cette oeuvre splendide. A lire,même si l'on n'aime pas trop les comics en temps normal, vous ne serez pas déçus !
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Encore une découverte faite grace à Babélio et à ses lecteurs. Je n'aurai jamais ouvert ce genre d'ouvrage sans avoir lu les billets et critiques (et apprécié) de certains d'entre vous. Encore merci.
Allons-y pour les superlatifs, c'est du lourd. Attention chef-d'oeuvre, tant du point de vue stylistique que scénaristique. Un pur plaisir !
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"V pour vendetta", m'a totalement comblé !...
Se plaçant dans une Angleterre dystopique, le comics d'Alan Moore, est une réflexion prenante et brillante sur la révolte, la liberté, la résistance face à l'autoritarisme, etc., portée par le magnifique dessin de David Lloyd, avec un trait à part et un travail des planches et des cases, qui disent tout, sans qu'il y ait besoin de phylactère.
Mais "V pour vendetta", avant d'être du dessin, c'est avant tout un personnage, une figure qui se veut être un symbole, un personnage qui, tout au long de la bande dessinée, semble imbattable et qui domine toute l'oeuvre, par ses aptitudes et son désir ardent de liberté. Toute l'oeuvre est menée, dominée, par cet être masqué et fascinant, qui, à lui seul, parvient à changer le monde.
Les autres personnages sont tout aussi fascinants, nuancés, servis par des dialogues aux petits oignons, qui souvent, disent beaucoup de choses en peu de mots. Tous semblent humains, faillibles, fragiles.
Les questions, posées par cette bande dessinée, menée tambour battant, sont passionnantes : une personne seule peut-elle changer le monde ? Comment faire pour résister face à l'autoritarisme ? Quelles bornes, convient-il de fixer à la liberté ? Qu'est-ce qui amène un peuple à se révolter ?
Une bande dessinée passionnante, fascinante, qui témoigne du talent d'Alan Moore !
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Comment parler de cette intégrale que j'ai lu en plusieurs jours, tant elle est foisonnante de détails, de dialogues ciselés et dont l'atmosphère était lourde ?

Une uchronie sombre, dure, travaillée, violente, dérangeante, superbe…

Le festival des adjectifs et des superlatifs vient de s'ouvrir ! Qui dit mieux ?

Watchmen était déjà une oeuvre aux personnages fouillés et à l'histoire complexe, mais avec celui-ci, on a encore franchi une limite dans le "oufti putain que c'est bon".

Fin 20ème siècle, années 90. L'Angleterre sous une dictature implacable, qui fait peur et qui a tout de ce qu'auraient été notre vie si les nazis avaient gagné, camps d'internements compris.

Restrictions totale des libertés (le mot "liberté" existe-t-il encore ??), surveillance audio, vidéo (on va éviter de se promener à poil chez soi), contrôle de l'information, culte de la personnalité, arrestations arbitraires avec internement de certaines catégories de personnes dans des camps de concentration, anéantissement de la culture, des livres, du cinéma,… Les gens ne savent même plus ce qui a existé avant.

Si je n'ai pas vraiment accroché aux dessins (qui, je dois l'avouer, collent parfaitement avec l'histoire), le scénario, lui, est de toute beauté dans son réalisme car ce que les auteurs décrivent pourrait très bien nous arriver. Ça nous pend peut-être même déjà au nez.

Pour le lecteur habitué aux mangas, la surprise sera de taille car pas d'onomatopées (aucune !!) glissées ça et là pour bruiter l'action, pas de ballons de pensées non plus, et exit les pavés narratifs aussi, le tout ayant déstabilisé l'amatrice de bédé que je suis.

Entre nous, on s'y habitue vite, le talent des auteurs résidant dans le dessins et la narration qui arrivent à se passer de ses trois artifices, sublimant l'action et la narration, pour nous proposer un monument de la littérature dessinée.

Les personnages sont plus que criants de vérité, et V, celui qui s'insurge, celui qui est seul à se dresser contre l'oppresseur et la tyrannie, le seul à donner de la voix à la multitude silencieuse, il est humain, mystérieux, intrigant, passionnant, possède de l'humour et de la dérision.

Il a des valeurs morales, est prêt à tout pour faire tomber cette dictature abjecte et possède aussi des désirs de vengeance. Mon chouchou dans l'Histoire.

Son personnage s'est fortement inspiré de Guy Fawkes, le terroriste catholique qui est à l'origine de la Conspiration des Poudres qui eu lieu en 1605. Il faisait partie de ceux qui avaient planifié l'assassinat du roi Jacques Ier et de faire péter la Chambre des lords.

Quant au scénario, il y a du 1984 d'Orwell, mélangé à du Fahrenheit 451 de Bradbury avec une touche de Dumas et de son célèbre Edmond Dantès mué en un comte de Monte-Cristo vengeur, s'attaquant à ceux qui furent à l'origine de son emprisonnement.

V pour Vendetta est un joyaux noir, taillé à la juste mesure, éclairé de sombritude (oxymore additionné d'un néologisme, je sais) qui dénonce les régimes autoritaires et tout le cortège de privations qui va avec tout en mettant en garde le lecteur : sois vigilant, mec, ça pourrait revenir sans que tu le sentes venir !

Une putain d'excellente uchronie dessinée !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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« L'entrée en fanfare… La grande illusion… C'est fondamental. Et je vais casser la baraque. Ils n'ont plus le sens du drame, tu comprends ? Ils ont oublié leur texte, éblouis qu'ils étaient par les feux de la rampe nucléaire. Je vais leur rappeler tout ça, le mélodrame, le roman-feuilleton. le grand-guignol. Tu vois, Evey, le monde est un théâtre. Tout le reste n'est que vaudeville. »


Ainsi parla V pour Vendetta. Dans un autre monde, à une époque qui fut un futur proche pour les créateurs de Vendetta –soient les années 1990-, l'Angleterre est une nation rescapée. En 1980 s'est en effet déclarée une guerre nucléaire mondiale qui a détruit les Etats-Unis, l'Afrique et une grande partie de l'Europe. L'Angleterre peut s'estimer chanceuse, seulement victime d'inondations et d'un chaos politique effroyable. Heureusement ? ce chaos cesse bientôt, trouvant résolution d'une manière qui ne sera pas sans nous rappeler une certaine réalité du siècle dernier : la prise du pouvoir par le parti fasciste. Fours crématoires, expérimentations scientifiques douteuses, camps de concentration, extermination des minorités se retrouvent à nouveau, augmentés cette fois des vices de la société moderne : la télésurveillance, le nucléaire, la manipulation des média, la destruction de la culture, la pornographie exacerbée et l'individualisme poussé dans ses retranchements les plus extrêmes.


A tout cela, était-il besoin d'ajouter encore du drame ? Sans doute non. A moins que le mal puisse être contré par un mal de même nature mais plus puissant encore… Telle est l'idée de Vendetta. Retranché derrière son masque de Guy Fawkes, il grimpe dans les coulisses du théâtre du monde et s'empare du rôle de marionnettiste. Une nuance toutefois… là où les marionnettes, habituellement, ne connaissent pas leur soumission à une volonté plus grande que la leur, ici, Vendetta entend bien leur en faire prendre conscience, et il apparaît parfois, sans qu'on ne puisse deviner la date ni le lieu de ses interventions, pour annoncer des intentions plus menaçantes encore qu'une nouvelle guerre nucléaire.


Dans la façon de manier les dialogues et de faire discourir les personnages à laquelle recourt Alan Moore, ainsi que dans le trait graphique et la brutalité des couleurs choisies par David Lloyd, on retrouve ce sens du drame baroque. On craindrait presque que les apparitions de Vendetta soient pompeuses et grandiloquentes, si elles n'étaient pas sans cesse liées aux pressentiments de mort et de destruction qui les sous-tendent et si le personnage n'était pas légitimité, dans son orgueil infini, dans son plaisir machiavélique à manipuler les hommes dans la terreur, par la plèbe minable qu'il s'efforce de transformer. Son but semble être le suivant : rendre la raison aux hommes ou les radier définitivement de la surface terrestre.


Tout est contrôlé chez Vendetta. Depuis la première case de son histoire jusqu'à la dernière, rien ne semble avoir dévié de la trajectoire qu'il avait bien voulu donner aux évènements. Poète par lui-même et par autorité, beau parleur charismatique, mélomane et dramaturge infatigable, il mêle ses arts aux sciences les plus froides et les plus brutales. Parmi celles-ci, n'oublions pas la psychologie qui fait de l'histoire de Vendetta une analyse méthodique de l'esprit des hommes –si méthodique qu'elle rejoint la psychologie dans ses ambivalences les plus contradictoires, terrain apte à l'expérimentation psychédélique.


Comme Vendetta cherche à améliorer l'homme en exacerbant les forces de la destruction, Alan Moore et David Lloyd créent une oeuvre sublime, composée de forces contradictoires, où l'homme avili au plus haut point retrouve soudainement plus d'énergie et de pouvoir que le reste de l'humanité. Vendetta a la résilience mauvaise, à moins qu'il ne soit devenu si bon que ses intentions échappent à la compréhension habituelle des hommes. Mais au fait, comment pourrait-on devenir bon lorsque l'on comprend quels évènements l'on conduit à devenir le personnage tragique de cette histoire ?


Dans la même lignée que La Créature du Marais, Alan Moore signe un comics qui peut prétendre à se faire l'équivalent moderne et populaire d'un drame shakespearien.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Enorme !
J'avais vu passer la bande annonce pour le film à l'époque, et franchement il ne me disait rien. Il aura fallut qu'un ami insiste et me prête son livre pour me laisser tenter et découvrir cette histoire. Bien lui en a pris !
Le discours, les actes, les images sont d'une rare violence. Et pourtant j'ai été happée, hypnotisée par toute cette noirceur. J'aime même eu parfois une impression de lumière (non, je ne parle pas des explosions). le propos, le contenu politique est puissant. Cette lecture ne peut pas laisser indifférent. On aime et on déteste V. J'ai aimé son idéal, moins sa méthode, tout en reconnaissant qu'elle n'était peut-être pas la plus mauvaise. Il m'a mis mal à l'aise, m'a mis face à mes contradictions, me force à réfléchir un minimum.
Une lecture qui marque, pour un bon moment.
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Comme l'explique Alan Moore dans un article sur l'origine de V, il y a parfois un moment de bascule, une convergence entre les idées et les talents réunis. le personnage et le masque de Guy Fawkes ont été l'étincelle. L'effigie qu'on brûle le 5 Novembre sera désormais célébrée. La dystopie britannique est terne, dans les tons gris, bleus et jaunes. le grain du dessin fait penser à l'argentique. Les pleines planches sont saisissantes, comme des zooms ou des gros plans cinématographiques. Quant au scénario de Moore, il est comme d'habitude patient. Il prend le temps de composer ses personnages, ses intrigues secondaires, ses interludes poétiques. L'oeuvre est politique, expose les vues de son auteur, sans chercher à convaincre. Ainsi l'anarchisme prend vie, et comme toutes les idées, il est "bulletproof".
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L'un des meilleurs roman graphique jamais publié, V pour Vendetta d'Alan Moore (From Hell), n'est plus à présenter.
Pour preuve, le masque de V, personnage principal, vengeur masqué des temps modernes où plane l'ombre d'Orwell, est réellement devenu le symbole de la lutte du peuple contre le pouvoir - les membres du réseau Anonymous s'en servent pour agir incognito, comme leur héros.
Car V pour Vendetta est un grand pamphlet contre l'ordre établi, qui s'octroie tous les droits, même celui d'amoindrir de jour en jour la marge de liberté des citoyens.
Alors comme dans ce sombre et beau roman graphique illustré avec génie par David Lloyd, suivons les conseils de V - restons en éveille, et gardons-nous de devenir des moutons de Panurge...
Superbement adapté au cinéma en 2006 par James McTeigue, d'après un scénario des frères/soeurs Wachowski (ça me fait toujours rire... ^^) avec Natalie Portman, John Hurt et Hugo Weaving dans le rôle de V.
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