AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 1088 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous assistons à l'extraordinaire chassé-croisé de professeurs d'universités à travers le monde ; de Rummidge à New-York, en passant par Ankara, Milan, Amsterdam, Jérusalem, Tokyo...
David Lodge dépeint avec une férocité pleine d'humour les tribulations d'une tribu universitaire - les spécialistes en critique littéraire - dont les spéculations intellectuelles hermétiques sont prétextes à des congrès internationaux où ils se retrouvent régulièrement mélant allègrement ambitions professionnelles, visites touristiques, loisirs et rencontres sexuelles. Entre deux aéroports, deux décalages horaires, deux conférences, ils se retrouvent, se perdent à nouveau, mais malgré les milliers de kilomètres ne sont jamais bien loin les uns des autres. le plus jeune d'entre eux, un Irlandais encore puceau, poursuit de colloque en colloque une belle et mytérieuse jeune fille au double visage qui sans cesse lui échappe.
Cette formidable épopée au rythme très soutenu va se terminer en apothéose par un coup de théâtre final digne des meilleures comédies classiques...
Commenter  J’apprécie          290
À en croire ce livre, certains universitaires vivent quelque chose d'assez spécial : ils enseignent peu, se contentant de parcourir le monde, de colloques en colloques, où ce petit monde se retrouve entre initiés, toujours les mêmes. Ils affectionnent d'être dans des pays magnifiques, tous frais payés, peu importe le thème du colloque. Ils y répètent en boucle les mêmes idées qui n'intéressent personne (surtout pas les autres conférenciers) mis à part un auditoire de jeunes thésards rêvant de prendre leur place. On peut penser qu'il y a un peu de vrai surtout dans la description de l'animosité entre professeurs. Pour autant Lodge fait dire à l'un de ses personnages que les écrivains sont des menteurs, qui écrivent que c'est noir quand c'était blanc. Alors faut-il croire Lodge ? On a envie de dire oui, autant dans la description d'une forme de belle vie tous frais payés, que dans la réalité plus sombre : ces gens ont quand même l'air bien malheureux, notamment en ménage (mais on nous explique que la routine d'un mariage est une chose horrible, donc à quoi bon ?). Ils luttent sans espoir contre une vieillesse inéluctable, quels que soient les grands colloques auxquels ils participent.
Dans ce roman, l'auteur a quand même réussi à dérouler une intrigue, il ne fait donc pas que décrire ce petit monde. Pour apprécier la lecture, il faut peut-être presque conseiller de faire une petite fiche répertoriant les personnages, car il sera beaucoup plus savoureux de mieux comprendre les engrenages (et les coïncidences bien pratiques).
Une particularité typographique dans mon exemplaire broché Rivages : tout au long du livre, quasiment à toutes les pages, la taille de la police peut changer d'une ligne à l'autre, et elle devient parfois vraiment plus petite. N'hésitez pas à me dire si j'ai là un exemplaire unique !
Commenter  J’apprécie          253
Un des livres qui m'ont déclenché un fou-rire, avec Trois hommes dans un bateau. Comme l'un des commentateurs, je le reprends quand j'ai besoin de me détendre, et chaque lecture provoque le même rire. Je ne sais pas à quoi tient cet effet hilarant, en tout cas bravo aux traducteurs.
Plus sérieusement, le fil rouge de ce roman est aussi dans une quête menée par un des héros. . Il ne s'agit pas d'une simple étude de moeurs, ou d'une satire sans profondeur. C'est un livre à plusieurs entrées. Après quoi courent les universitaires, de congrès en colloques et de conventions en rencontres internationales? Réponse(s )comique(s), ou plus grave(s), dans ce livre.
Commenter  J’apprécie          230
Avec un Tout petit monde, se poursuit la découverte pittoresque d'un univers qui semble, à première vue, n'avoir rien de follement palpitant, mais qui sous la plume redoutable de David Lodge, ressemble à un véritable panier de crabes, le monde universitaire. Dans ce second volet de ce qui est une trilogie, on est amené à partager tout ce qui fait le sel des congrès et des séminaires rassemblant ces sommités intellectuelles, à savoir, non pas les communications qui y sont faites, souvent fort ennuyeuses, mais bien l'ensemble des petits à-côtés, tous frais payés, de ces grands messes de la pensée : voyages aux quatre coins du monde, visites touristiques organisées, séjours dans des hôtels de standing, cocktails et last but not least, relations de rencontre du genre extraconjugal. On retrouve dans ce second opus, et dix ans après, le brillant universitaire américain Morris Zapp , qui s'est singulièrement assagi, et son confrère britannique, Philip Swallow, qui a contrario, suite à un improbable concours de circonstances à Gênes, se voit embrasé par les feux d'une improbable passion adultérine. Ceci étant, un Tout petit monde, nullement construit, comme dans le premier volume, dans le mode binaire entre ces deux personnages, se voir enrichi par toute une galerie d'individus de différentes contrées, étoffant à plaisir le récit. Ce dernier gravite autour de la lutte d'influence que se livrent de prestigieux universitaires, pour l'attribution d'un poste prestigieux à l'Unesco, grassement rémunéré, et qui a tout d'une sinécure. En parallèle, dans ce qui fait quelque part le lien entre tous ces acolytes, on suit, dans une drolatique quête du Saint Graal, les pérégrinations désopilantes et intercontinentales de Persse McGarrigle, jeune universitaire irlandais, puceau et poète à ses heures perdues, sorte de Perceval calamiteux, épris d'une grande inclination pour une ravissante et brillante intellectuelle, Angelica Pabst, qui lui échappe perpétuellement.

Qualifié de livre culte par Umberto Éco dans la préface, le présent volume poursuit admirablement Changement de décor. L'auteur, par la grâce de son style vraiment remarquable, nous fait partager merveilleusement son expérience d'universitaire, de spécialiste de littérature, en nous ouvrant les portes d'un monde quelque peu hermétique. Il met le doigt sur les ridicules et les mesquineries de cette petite coterie. C'est absolument désopilant, si vous êtes un lecteur assidu, vous risquez d'être pris de fous rire, riant bêtement dans les endroits les plus incongrus. Vous voilà prévenus. Vivement la suite, et Jeu de société.
Commenter  J’apprécie          150
Découvert, en 1990, l'auteur et le livre aussi. Par une amie, toute jeune universitaire, débutante dans le milieu. Nous lisions ce livre ensemble sur un banc, de concert, et nous étions pliées de rire. On se tapait sur nos mains. On en a ri, ri.
Un tout petit monde c'est vraiment ce tout petit monde. Des enseignants, des universitaires, qui se sont formatés entre eux et se sont mis à penser qu'il n'y avait qu'eux pour penser. Et ils pensent.
C'est drôle, c'est d'un sarcasme tout anglais dans la formulation, mais d'une ironie cinglante sur le fond. Ce qui est moins british. Irrévérencieux, insolent, certes dans un milieu qui bien souvent a tressé la natte pour se faire battre.

Commenter  J’apprécie          120
Si vous évoluez dans un milieu d'enseignants universitaires ce roman est un "must read" absolu. Il dépeint avec beaucoup d'humour et une pointe de rosserie fort bienvenue les petits et les grands travers de ces grands esprits, en particulier lors de leurs grandes transhumances lorsque ces chers cerveaux s'en vont assister aux colloques internationaux des uns et des autres. Ceux qui n'évoluent pas dans ce milieu trouveront également un agrément certain à sa lecture et y puiseront confirmation que intelligence et qualité humaine d'une personne n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre (sauf que, à mon sens, les gens intelligents ont encore moins d'excuses d'être de p'tits salauds que les autres, je parle d'expérience). Seul bémol: ce roman fut écrit avant l'avènement d'internet et a donc un peu vieilli car la cyber-communication a pas mal changé certaines des manières de faire de ce petit monde... En bref: la forme a changé mais le fond demeure essentiellement le même
Commenter  J’apprécie          120
Il y a du Shakespeare dans ce roman inspiré et drôle, souvent très incisif aussi. David Lodge évoque «  le Graal » pour parler de ce tout petit monde dont la rotation semble se calquer sur celle d'un astre, immuable et fixe, comme le nôtre. Mais à l'intérieur de cette rotation qui ne connaît pas de fin, que d'aventures rocambolesques, de personnages inénarrables et de congrès aux thèmes abscons, d'emblée fermés aux néophytes . Serait-ce cela le milieu Universitaire dans les années 80 ? Une gigantesque librairie habitée par des personnages dont l'obsession des congrès tourne à la farce risible ? Quoi qu'il en soit, ce roman entraîne le lecteur dans un déchaînement de références très lettrées, sur un ton enlevé et aussi débridé qu'un réacteur d'avion, ce dénominateur commun à tous les protagonistes.
Humour, finesse intellectuelle et rythme audacieux font de «  Un tout petit monde » un roman très réussi !
Commenter  J’apprécie          110
Une merveille et c'est LE livre que je conseille à tout lecteur qui veut découvrir l'univers et l'écriture de cet auteur. A la fois drôle et profond, un livre qu'on aime dévorer. Comme beaucoup de ses romans, David Lodge nous fait découvrir le monde universitaire et ses travers, nous fait rire, nous émeut... Lisez Un tout petit monde et si vous aimez, vous ne quitterez plus l'univers de David Lodge.
Commenter  J’apprécie          110
Un jeune universitaire irlandais, vierge et enthousiaste, à la poursuite à travers le monde et de colloque en colloque d'une fascinante jeune femme, universitaire elle aussi. C'est le roman de la quête d'amour impossible, mais aussi le roman des universitaires et de leurs rencontres, savantes... et débauchées. On s'amuse énormément à la lecture de ce livre. "Changement de décor" (même thème) est également très drôle, peut-être plus habile. Depuis, l'humour de Lodge s'est émoussé, mais je reviens toujours à ces deux livres-là qui me réjouissent fort. J'ai vu "Pensées secrètes" il n'y a pas longtemps au théâtre, toujours sur l'université anglaise et ses amours entre profs, où Isabelle Carré et Samuel Labarthe étaient très charmants et très convaincants.
Commenter  J’apprécie          80
La meilleure représentation satirique que j'ai lue sur l'université. A recommander à tous ceux qui évoluent dans le monde de l'université ou qui en gardent quelques griefs...
Commenter  J’apprécie          51




Lecteurs (2762) Voir plus



Quiz Voir plus

David Lodge

Avec David Lodge il vaut mieux avoir

La vie en berne
La vie en sourdine
La vie en lambeaux
La vie aux trousses

10 questions
39 lecteurs ont répondu
Thème : David LodgeCréer un quiz sur ce livre

{* *}