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Citations sur Le Mystère de la Main rouge (87)

Moi, j’y vais ! s’écria Danton en se mêlant à la procession. Je n’ai pas peur de me salir les mains !
- Quel manque d’ambition ! se moqua Joly. Il est bien plus ardu de les garder propres, en de pareilles heures ! A trop se salir les mains, Georges, on finit par se salir aussi les idées !
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La cour de la Bibliothèque abritait en effet quelques ateliers d’artistes ; on y croisait par exemple, outre ledit sculpteur Jean-Antoine Houdon, le graveur Cochin. Ainsi, entre les employés de la Bibliothèque et leurs familles, qui habitaient là, les visiteurs, les artistes, leurs modèles et leurs élèves, cela faisait chaque jour une belle agitation dans la cour et le jardin qui se succédaient au milieu de l’édifice. La Bibliothèque royale, au fond, était un village à elle seule.
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On était rue de la Juiverie, au cœur de l’île de la Cité, dans un beau cabaret qui allait du nom de la Tête Noire, et où se donnaient en secret des fêtes ténébreuses, réservées aux hommes qui aimaient les hommes. Le propriétaire, soucieux de contenter une clientèle aisée et prodigue, y organisait, à des dates confidentielles, de splendides orgies, décorant chambres, salons et cabinets à l’avenant, et allant jusqu’à recruter, à l’Opéra, de jeunes garçons qui venaient y exécuter des ballets en tenue d’Adam. Il fallait en être, avoir le bon réseau, le portefeuille convenablement garni, et se présenter dans une certaine tenue pour accéder à ces soirées clandestines, si bien que l’on n’y rencontrait guère que des gens de qualité, ainsi que leurs conciliants domestiques.
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En signe d’affection, le loup, dont la famille est capable de bien plus d’intelligence et de compassion on ne lui en prête, pencha la tête en geignant, lécha les mains de la jeune femme et leva la patte vers elle comme pour la retenir.
 – Va, mon loup ! Va ! Pleura Lorette.
Mais la bête se pressait contre elle, se glissait entre ses jambes en poussant des gémissements plaintifs.
 À cet instant, le souffle des chevaux sur lesquels étaient montés les gendarmes se fit entendre dans leur dos. De plus en plus proche.
 – Va ! Ordonna Lorette en tapant dans ses mains pour faire fuir l’animal.
 Le loup recula de quelques pas, tête basse, dans un sursaut craintif.
 – Cours, Sanna ! Pour l’amour du ciel !
 Désorientée, la bête geignait en faisant des cercles hésitants. On eût dit qu’elle implorait sa maîtresse de ne point l’abandonner.
 – Là-bas ! Cria une voix qui n’était plus qu’à quelques foulées.
 Dans une abdication déchirante, Lorette courut vers les chevaux harnachés à la calèche, détacha le plus grand et sauta sur son dos. Se retournant une dernière fois, elle vit le loup qui n’avait pas bougé et lut dans ses yeux une affliction que l’on n’eût pu t’imaginer trouver dans le regard d’une bête.
 La jeune femme, les joues trempées de larmes, abattit sa capuche sur sa tête, pressa des talons les flancs de sa monture et s’en fut dans la forêt comme un spectre nocturne.
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La jeune femme tourna lentement la tête vers son compagnon et, fût-ce dû aux larmes qu’elle avait dans les yeux ou aux liens indicibles qui s’étaient tissés pendant près de dix ans entre ces deux êtres solitaires, le loup sembla à comprendre la nature du désespoir qui envahissait sa maîtresse. Lorette s’agenouilla près de lui et lui caressa le haut du crâne.
 – Tu vas devoir t’enfuir, Sanna. Et moi aussi. Je ne peux plus t’emmener avec moi…
 En disant cela, elle avait mille sanglots dans sa voix, car jamais sur terre elle n’avait eu de compagnon plus fidèle que celui-là, qui avait partagé son secret, son isolement, qui l’avait protégée maintes fois, et qui lui avait offert une confiance qu’aucun loup, d’ordinaire, n’accorde en l’espèce humaine. Il y avait entre ces deux âmes esseulées une indéfectible amitié, une intimité si forte qu’on l’aurait dite inaccessible à l’homme. Et pourtant ils n’avaient à présent d’autres choix que de prendre des chemins différents.
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De déchirants adieux
 
 Au loin, sous le manteau de la nuit, les torches des gendarmes dansaient comme autant de lucioles derrière les arbres. Mais cet lucioles se déplaçaient bien vite et, dans quelques instants seulement, elles seraient déjà sur eux.
 Le loup, tendu sur ses pattes antérieurs, grognait et, malgré sa blessure au flanc, semblait être prêt à bondir. Lorette senti qu’une boule se former dans sa gorge. Elle savait qu’il n’y avait que deux issues possibles à la scène qui se préparait et qu’aucune ne lui était acceptable. Fuir, ou combattre.
 Combattre, c’était tuer six gendarmes qui, à sa connaissance, n’avaient commis d’autre crime que de remplir leur devoir. Fuir… Eh bien, fuir, c’était se séparer du loup, car, à l’évidence, ils ne pourraient s’échapper en calèche. En outre, l’idée de l’enfermer de nouveau dans une boîte était devenue intolérable à Mlle printemps.
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C'est la force des grands manipulateurs que de flatter nos plus bas instincts, au rang desquels la vengeance figure en première place, et de comploter en criant au complot...
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Le tonitruant imprimeur qui militait pour qu’on lui accorde la concession exclusive des travaux de typographie et d’imprimerie de cette nouvelle commune de Paris, parlait si fort que sa verve, après avoir fait fuir Camille et Anne-Josèphe, avait assommé Danton à son tour.
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- Mon brave Gabriel, nous sommes sauvés, s’exclama cet autre avocat de sa voix retentissante. S’il est une personne sur la place de Paris qui puisse savoir où se trouve notre jeune Lorette c’est bien toi, qui ne la quitte jamais des yeux. Qu’en as-tu fait poil de brique ?
- Je ne l’ai pas vu depuis longtemps, répondit le journaliste désolé.
- Ton cœur aurait il changé de boussole demanda malicieusement Danton en inclinant la tête vers Mademoiselle Tergwane.
- Mon cœur, Georges, bat de pour de nombreuses âmes et même un peu pour la tienne.
- Votre ami confond le cœur avec cet autre organe que les femmes font immanquablement battre chez lui, intervint la liégeoise en posant sur Danton un regard sarcastique.
- Hein, celui dont le sang circule sans peine, peut au moins se réjouir d’être en bonne santé, rétorqua l’avocat.
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- Mais alors, pourquoi vouloir vous assassiner et ne pas simplement vous dérober cette gravure ?
Anne- Josèphe haussa les épaules.
- Peut- être notre méchant colonel entend il faire l’un et l’autre suggéra Mercier. Peut-être craint-il que ma douce Anne-Josèphe ait prit connaissance de ce cabalistique charabia et cela le dérange – t – il ?
Gabriel leva un sourcil.
- Diantre, c’est la première chose intelligente qui soit sortie de votre bouche ce soir. Vous qui n’avez livrer jusqu’ici que du grand Mercier ou devrais-je dire de la petite Mercerie.
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