En 1897, une rumeur se répandit dans San Francisco, que l'on avait trouvé de l'or au Klondike. La rumeur gagna, alors, L'Europe. Ce fut
la ruée vers l'or au nord-ouest du Canada. Des villes champignons poussèrent aux alentours.
Jack London avait 18 ans , lorsqu'il décida de faire partie des chercheurs d'or. Il se munit d'un traîneau pour traverser les fleuves de glace. Il revint de ces expéditions avec beaucoup d'histoires, très riches. Il en fit des recueils. Il fit beaucoup d'autres explorations, mais le Klondike lui inspira sa meilleure oeuvre, ‘'
l'appel de la foret'', « Histoire admirable de
la ruée vers l'or, racontée par un chien de luxe, volé à ses maîtres, et qui devra travailler pour mériter sa nourriture ».
L'appel de la forêt est une vraie pépite de superbes descriptions de la nature et de la vie des chiens de traîneau. Ce livre décrit, aussi, très bien la relation entre l'homme et le chien, entre le bon et le méchant maître. Ce roman est très poignant, au niveau des sentiments et nous fait frissonner jusqu'à la dernière page.
le héros de ce roman, Buck, avait existé. A l'origine, il s'appelait Jack, London lui donnera le nom de Buck, dans son oeuvre.
Buck, magnifique chien croisé berger d'Écosse et Saint Bernard, vivait dans un immense domaine, avec le juge Miller, où il régnait en maître. La découverte de l'or fit grand bruit. Tous les chercheurs d'or avaient besoin de chiens musclés pour leur traîneau.
Sans que personne s'en aperçût, l'aide jardinier du juge échangea Buck contre de l'argent. le chien avait totalement confiance en l'humain, jusqu'à ce jour. Il se retrouva attaché dans une caisse dans un train. A son arrivée, Buck passa d'un tenancier à l'autre. Chacun le malmena. Buck comprit que tout cela n'était pas normal et se défendit. Quand son nouveau tortionnaire voulut le sortir de la caisse, Buck le mordit à sang. Il reçut des coups qui le rendirent inconscient. Il n'avait jamais reçu de tels traitements. D'autres chiens arrivèrent et reçurent les mêmes traitements que lui. Chaque animal devrait passer sous la domination de l'homme. Buck et un autre chien furent vendus à un canadien français, François, qui travaillait pour la poste. Buck comprit qu'il entrait dans une autre vie et qu'il devait se faire entendre des autres chiens pour survivre. Son maître, François, semblait plus juste que les autres. Mais, le bonheur de Buck semblait définitivement loin derrière lui. Les coups gourdins et les coups de crocs étaient l'unique loi, désormais.
La plupart des chiens de traîneau était des Huskies, qui étaient habitués à cette vie. Ceux-ci étaient tels à des loups sauvages, faisant leur propre loi. Buck fut attelé à un traîneau, au milieu d'une meute de chiens. C'était un travail inconnu pour lui. Quand le traîneau démarra, il comprit qu'il devait galoper au même rythme que le groupe. La meute de chiens était guidée par Spitz, le chien chef de file. Si Buck sortait des rangs, il se prenait un coup de crocs par ses congénères de droite et de gauche. Buck comprit très vite le système. François vit que son nouveau chien était très intelligent. Il s'arrêtait pour distribuer le courrier, et offrait, ainsi, une halte pour ses chiens. Buck apprit à manger vite, afin de ne pas se faire voler sa nourriture par les autres. Il comprit, aussi, que lors des arrêts de nuit, il devait se mettre sous la neige pour se protéger du froid, des attaques des loups et des autres Huskies sauvages. La meute franchit des forêts, des glaciers, des congères. Désormais, Buck était capable de survivre dans le grand Nord. Il était devenu indépendant. Il en allait de sa survie. Sa vue et son flaire s'aiguisèrent. Ses instincts naturels réapparaissaient. Il devint digne de ses ancêtres.
Il apprit aussi à se défendre de la cruelle jalousie que Spitz avait pour lui. Ce dernier savait qu'il était capable de prendre sa place de chef de file, et la guerre régnait entre les deux chiens. Buck savait qu'il en était capable. Il savait, aussi, qu'un jour il devra se battre comme une bête enragée contre Spitz. Ce jour arriva lors de l'attaque d'une bande de Huskies sauvages. Spitz en profita pour attaquer Buck. le combat fut terrible. Buck, le corps en sang, eut le dessus sur Spitz. Spitz, mortellement blessé, dut s'enfuir à jamais de la meute. François avait vu la haine des deux chiens. Lorsque François ne vit pas Spitz, au moment de partir, il comprit. Il s'aperçut que la meute n'avait plus peur, et obéissait à Buck. François essaya de mettre un autre chien en chef de file, mais Buck refusa de rester à son ancienne place. François dut, alors, mettre Buck en chef de file. le traîneau redémarra et Buck et son équipage battirent des records. L'attelage de François faisait l'admiration des villes.
Puis, vint le jour où François dut se séparer de son attelage, ordre officiel de la poste. Tous les chiens furent séparés. Buck se retrouva dans un attelage international, où les traîneaux étaient beaucoup plus chargés qu'avant. Il n'y eut plus de respect envers l'animal. Seul le transport le plus rapide comptait. Les chiens étaient épuisés, affamés. Ce fut la vie la plus terrible que Buck connut. Les chiens trop épuisés étaient remplacés par d'autres plus frais.
Buck eut, à nouveau, de nouveaux maîtres, des particuliers, qui n'avaient aucune expérience dans un équipage, ainsi que dans la conduite d'un traîneau. La meute de chiens tirait, comme elle pouvait, un traîneau beaucoup trop lourd pour eux. Celui-ci se renversa. Buck épuisé décida de ne plus se lever, malgré les coups de gourdin et de fouets. La meute n'était plus que l'ombre d'elle même. C'était le plus triste et le plus cauchemardesque voyage de Buck.
John Thornton, un homme très expérimenté en chiens, et en voyage observait non loin, ce bizarre équipage de chiens épuisés. John se jeta, soudain, sur l'homme qui tabassait un chien qui semblait pratiquement mort. John détacha Buck et le prit. John le soigna. Peu à peu, Buck reprit des forces. Buck commença, alors sans le savoir, une nouvelle vie, avec deux autres congénères. Il retrouva, peu à peu de la confiance et de l'amour pour son sauveur. Mais cet amour là, il ne l'avait jamais connu, même avec son premier maître. John n'était pas le maître de Buck. C'était son compagnon. Il connut des paroles douces, des caresses et de grandes accolades de la part de John. Buck s'angoissa même lorsque John s'éloignait. John savait que celui-ci était un chien exceptionnel. Il le laissait vivre selon son instinct. Buck était d'un dévouement total envers John. Il le sauva à ses risques et périls , lorsqu'il vit que celui-ci était menacé. La réputation du chien de John était connue dans toute l'Alaska.
le camp de John était non loin d'une forêt. Peu à peu, Buck fut attiré par celle-ci. Il y alla progressivement, mais, revenait toujours vers John. L'instinct sauvage de Buck réapparaissait. Buck sentait comme un appel vers la forêt. Il partait, plusieurs jours, puis une semaine. Il chassait lui-même pour se nourrir. Il était devenu un tueur pour survivre. Il ne faisait plus qu'un avec la nature. Il retrouvait l'instinct de ses ancêtres.
Un jour en revenant au camp. Il sentit que quelque chose s'était passé. Buck découvrit ses deux compagnons transpercés de flèches. Il chercha John. Son flair l'amena à l'autre bout de la rivière. Il savait que John y était au fond, mort. Il se cacha et gémit. Sa douleur était grande. Il avait perdu le meilleur de ses maîtres. Lorsqu'une flèche siffla non loin de lui, il vit des indiens. Buck sauta à la gorge de chaque indien qui le visait. Voyant que ceux-ci avaient affaire à une bête invincible qu'ils définissaient comme ‘'l'esprit du mal'', ils s'enfuirent. Buck traqua, ainsi les indiens, en les repoussant le plus possible . ‘'L'esprit du mal'' régnait, désormais, dans cette région.