AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,49

sur 4576 notes
Comment parler de Martin Eden? Dire que je ne toucherai pas à un autre livre immédiatement? Dire que je vais relire Construire un feu, lu récemment, à la lumière de ce que j'ai découvert sur Jack London? Dire autour de moi qu'il faut absolument le lire?
Je dois surtout coucher sur le papier mes impressions, avant que celles ci ne s'estompent au fil de ma mémoire. Ce récit, comportant de larges passages autobiographiques, peut être assimilé à un roman initiatique, retraçant ce parcours d'autodidacte de hasard, guidé par un éblouissement amoureux, et qui l'amènera à se dépasser et à surpasser tous ceux qui, par leur indigence culturelle et intellectuelle, et leurs mesquineries «le mesuraient à l'aune de leur propre nullité». pour se retrouver irrémédiablement seul dans sa tour d'ivoire , avec pour seule issue le néant.
Commenter  J’apprécie          454
Mieux vaut tard que jamais…mon premier livre de Jack London. J'avais en tête des romans d'aventures pour adolescents et plutôt pour des garçons, et je suis passée complètement à côté durant des années.
Le premier mais sûrement pas le dernier car cet auteur a un style et un sens de la narration qui m'appellent à poursuivre. Et quel extraordinaire personnage que ce Martin Eden !
Je ne vais pas faire un énième résumé de l'histoire qui semble-t-il est assez autobiographique.
Je dirais donc simplement que j'ai suivi avec passion les affres de la création de Martin Eden, que j'ai adoré ce héros si passionné, pur et attachant, et que son désespoir lorsqu'il a enfin atteint son but m'a touché. le roman se lit vraiment facilement et reste très actuel.
Pour le reste, faites comme moi, plongez dans Martin Eden même tardivement !
Commenter  J’apprécie          440
Si l'amour rend aveugle, donne des ailes, assurément il fournit à Martin Eden la capacité de se surpasser. Car c'est bien l'amour qui va lui permettre de se découvrir et de rompre avec son destin. En effet, Martin, issu des basses classes sociales croise par hasard la route d'une jeune Bourgeoise dont il est tout de suite épris. Dès lors, il fera tout pour combler ce qu'il estime être des lacunes culturelles pour la rejoindre et la conquérir. Autodidacte forcené, il va passer son temps à apprendre et à s'intéresser à tout ce qui lui tombe sous la main et se met en tête de devenir écrivain.
Il court après le temps, les journées sont trop courtes alors il les allongent rognant sur l'inutile sommeil qui éteint la flamme de la créativité.
Mais il se trouve rapidement en conflit entre son identité, ses racines et le monde bourgeois. il culpabilise de renier ses origines.
Dans son ascension il brise les liens qu'il avait établi entre l'argent, la culture et l'intelligence en comprenant que le savoir n'est pour l'univers bourgeois qu'une apparence et un but, alors qu'il est pour lui le moyen de son ambition.
Puis, il découvre à ses dépens que la norme uniformise, bride l'individu, qu'elle le tue à petit feu.
Martin qui pensais avoir trouver du sens à la vie dans le dépassement de soi, dans la connaissance, n'y découvre au final que les abysses de la bêtise humaine.
Que faire quand le monde tout à coup nous parait si noir et que la gloire sur laquelle nous avons fondé le sens de son existence se dissipe?
Ce livre m'a passionné, plusieurs fois j'ai été en retard ne pouvant pas partir sans terminer un chapitre, et un autre.
Jack London que je ne connaissais qu'à travers croc-blanc et l'appel de la forêt dans mes lectures adolescentes, prend ici pour moi une autre dimension qui me donne envie de poursuivre dans la découverte de son œuvre.
Commenter  J’apprécie          443
Martin, Martin, quelle aventure ! Aventure intellectuelle surtout, aventure sociale, aventure sentimentale. Tes aventures d'avant, celles qu'on aurait pu raconter dans un roman, ta vie dans tous les ports de la planète, tes combats, tes conquêtes, tes rencontres dans la jungle, ne sont rien en comparaison de celle-ci. Il eut fallu que Jack London les conte avec la même fougue, le même rythme, le même lyrisme, que ton histoire de jeune marin qui se frotte au monde des idées et des lettres, par la seule force de ton travail, la seule ambition de ton amour, la seule illusion de ton ignorance.

Cette soif inextinguible qui t'anime, cet espoir, cet amour aveugle, cette certitude de ta propre valeur, qui te poussent à sortir de ta condition, portent le livre en un suspens scandé par le passage du facteur, tes visites chez les Morse, tes promenades à bicyclette avec Ruth, entrecoupé de passages au mont de piété, de reminiscences du passé, du travail abrutissant, de la maladie.

Hélas, hélas, qu'il est impitoyable, ton monde, trop médiocre pour toi. Qu'il ressemble au nôtre ! Ici comme chez toi, toutes les couches sociales sont traversées des mêmes sortes d'hypocrisies, des mêmes incohérences entre ce qui est dit et ce qui est pratiqué. Comme tu le remarques vite, seuls les riches pratiquent le communisme (entre eux). Rares sont ceux qui peuvent reconnaître la valeur et le mérite en dehors des modes et des conventions. Ce n'est pas de la bassesse, c'est la nature humaine.

Je ne m'attarderai pas sur tes choix, ce Spencer et son darwinisme social. Est-ce toi ou Jack London qui parle ici ? C'est assez embrouillé dans mon esprit. Et ce nitzschéisme que tu sembles reconnaître incarner et que London semble vouloir dénoncer, est-ce que ça n'amoindrit pas la force de ton histoire que de vouloir en faire une démonstration ? Mais London, en dehors de sa férocité envers un milieu aisé, et un monde littéraire qu'il devait bien connaître, parle aussi avec son coeur, à ce qu'il m'a semblé, montre l'aliénation de l'homme misérable, et se moque des romans dépeignant la misère sous des dehors romantiques.

Un roman étonnant et éblouissant.
Commenter  J’apprécie          4415
Que dire de "Martin Eden" de Jack London qui n'ait déjà été dit ou écrit ? C'est la première fois que je lis ce livre et je n'ai pu m'en détacher que difficilement lors des obligations professionnelles et personnelles. Il s'agit pour moi d'un chef-d'oeuvre. Martin pauvre marin ou blanchisseur, jeune homme du peuple tombe amoureux d'une bourgeoise emplie de préjugés de classe et veut apprendre, écrire jusqu'à en perdre le sommeil, avoir faim et mettre au clou ses pauvres possessions. Il est certain de son talent malgré l'injonction de sa fiancée qu'il idolâtre et de la famille de cette dernière à trouver une situation. Les plus pauvres et essentiellement sa famille le somment d'arrêter de rêver et de trouver un gagne-pain. Peu vont croire en lui et il sera publié. Les bourgeois, les éditeurs, les directeurs de revues qui l'avaient rejeté le réclament et le publient après le succès d'un recueil de poésie.
Pour cette raison, le succès venant, il est invité à dîner par tous les bourgeois qui l'avaient rejeté. Même son ex fiancée veut le reprendre. Il a de l'argent, Martin est connu mais seuls ceux et celles de son ancienne classe sociale ouvrière l'aiment pour ce qu'il est. Cependant il s'est éloigné d'eux par l'étude, l'écriture et la lecture. Son ascension lui retire tout goût de la vie...

Ce livre est écrit magistralement. le fond est passionnant et la forme magnifique. Je regrette presque d'avoir terminé ce superbe roman
Commenter  J’apprécie          438
Martin Eden est un jeune marin sans instruction, qui par hasard, rencontre une jeune femme de la haute société, dont bien sûr, il tombe amoureux.

Mais comment la séduire, et plus encore comment sortir de sa basse condition est devenir digne d'elle ?
Martin Eden, découvre l'écriture, et au prix de longs efforts devient un auteur reconnu.

Mais, dans sa démarche de prolétaire autodidacte, Martin Eden, découvre aussi, la conscience de classe et la politique, ce qui l'amène à remettre son existence toute entière en cause.

Ce roman de Jack London, est réputé pour être, au moins en partie, autobiographique.
Il est évident, qu'il y a des points communs entre l'auteur et le personnage de fiction.
A tel point que la fin du roman, est tristement prophétique.

J'ai lu pour la première fois ce roman en 1989, il trouva chez moi un écho particulier, peut-être, car je me reconnaissais un peu dans le personnage d'ouvrier autodidacte, qui cherche à échapper à sa condition.

Quoi qu'il en soit, Martin Eden, reste l'une lecture des plus marquantes de mon parcours personnel.
Commenter  J’apprécie          430
Martin Eden, un marin de vingt ans, issu d'un milieu pauvre mais aimant la poésie est accueilli par la famille Morse après avoir sauvé Norman, le fils de la famille d'une agression. Cette rencontre avec une famille bourgeoise et bien éduquée va changer son destin...La jeune fille Ruth, étudiante en lettres, subjugue le jeune homme, qui, à force de privations et d'abnégation, se lance dans les études pour acquérir les connaissances qui lui permettrait d'être au niveau de cette famille qu'il admire tant et devenir écrivain pour mériter l'amour de Ruth. Mais au fur et à mesure de son ascension intellectuelle, de sa compréhension du monde, de la fréquentation de la famille Morse et malgré son amour pour Ruth - le désenchantement va être à la mesure de son immense espérance.

Martin Eden, c'est le récit en partie autobiographique de la vie de Jack London, en particulier, sa recherche de connaissances et d'instruction et sa volonté d'ascension sociale. C'est surtout le franchissement du plafond de verre par un jeune homme pauvre, pétri d'illusions sur ce que représente une famille de la haute société californienne, et qui va, à force de travail et d'effort dominer les sujets étudiés, bien mieux que ses mentors... Il va alors comprendre la médiocrité de ce milieu, prendre conscience des sentiments creux et conformistes de la jeune Ruth, se heurter au milieu littéraire et journalistique qui l'a rejeté, puis encensé après le succès phénoménal d'un de ses récits, voir la publication de ses oeuvres au préalable refusées, une prise de conscience qui va lui laisser un goût amer et cruel.
Martin Eden est un roman d'apprentissage, de volonté d'ascension intellectuelle, de dépassement de soi, de recherche d'amour romantique et de sentiments nobles mais c'est également le roman des désillusions et des désenchantements et une critique de la société des élites que Jack London analyse brillamment.
Commenter  J’apprécie          410
Ce roman commence sur une note d'espoir et devient largement désespérant par la suite, car il nous emporte dans une quête obsédante, celle où Martin Eden, un marin amoureux d'une jeune femme de la bourgeoisie, s'instruit, écrit, pour la conquérir, et tente sans grand succès mais avec beaucoup d'acharnement, de faire publier ses textes par des revues. La société étant rigide et formatée, on le rejette sans cesse, ne lui reconnaissant pas de talent situé dans la norme que l'on voudrait.

C'est une aventure où l'on se réjouit parfois pour Martin de quelques heureux moments au cours desquels il fait la rencontre de guides spirituels qui lui ouvrent une voie lui permettant de trouver une certaine identité. Mais des passages plus tourmentés nous font le portrait d'un Martin qui peste contre un peu tous ceux qui défendent l'ordre établi, ceux qui suivent le jugement collectif, et où il aborde la question de l'authenticité des jugements.

Martin est presque le seul à croire réellement en lui-même, toujours soutenu par sa passion pour Ruth.

Le livre est une aventure mélancolique, de nature pessimiste et sombre, où en tant que lecteur, on voit combien la solitude de Martin écarté des autres, est immense. On ne voit pas de véritables perspectives pour lui, malheureusement, en tout cas, pas comme il le souhaiterait. le livre montre tout son acharnement à réussir et son courage. Certains événements du roman sont décisifs.

Ce livre a été le premier succès de l'auteur. Jack London y a mis des éléments de sa vie, et il l'a écrit lorsqu'il séjournait à Tahiti.

Commenter  J’apprécie          390
Abasourdie. Je suis abasourdie par cette oeuvre sublime, d'une apparente simplicité, d'une intelligence si fine et suscitant une telle intensité émotionnelle tant sur le fond que sur la forme.

Comment? Comment l'analyser, ou garder une distance critique alors que je suis si bouleversée? Comment analyser ses milliers de fils de soie invisible alors qu'ils me soulèvent de terre et que je suis éblouie. Toute tentative serait dérisoire.

C'était donc cela le syndrome De Stendhal... moi qui n'ai pas été touchée par lui à Florence. J'ai cru que mon coeur pourrait lâcher à tout moment sur les cent dernières pages.

Commenter  J’apprécie          394
Tous les écrits de Jack London sont des récits de lutte contre l'adversité: contre le froid dans Construire un feu, contre la sauvagerie, et pour la vie dans Croc-Blanc ou l'appel de la forêt, contre les inégalités sociales dans Martin Eden.
D'extraction ouvrière, le jeune Martin Eden a très tôt été obligé de gagner sa vie pour survivre. Il voit autour de lui sa soeur, ses compagnons, les filles de son entourage se crever à la tâche, vieillir prématurément, tomber d'ans l'alcoolisme car c'est parfois le seul plaisir immédiat disponible après des journées interminables de dur labeur et chercher un peu d'amour comme réconfort à cette vie pénible.
Par l'intermédiaire d'un jeune bourgeois qu'il vient de sauver d'une altercation, il fait la rencontre de Ruth, une jeune femme de bonne famille raffinée, pure à ses yeux et cultivée. Il tombe aussitôt amoureux et afin d'accéder à son niveau, il se met à étudier, seul, jour et nuit pour apprendre à s'exprimer d'abord, puis à accéder à toutes ces connaissances qu'on n'acquiert normalement qu'à l'école. Pour gagner sa vie, mais surtout pour gagner l'amour et l'admiration de Ruth, Martin décide de devenir écrivain. C'est alors un long parcours de refus et de vaches maigres que vivra notre héros, seul contre tous à croire en son talent.
Dans sa lutte pour s'en sortir, Martin s'isole petit-à-petit pour tenir mais aussi parce que la fréquentation de deux mondes qui s'opposent l'aliène peu à peu de l'une comme de l'autre, qu'il finit par mépriser après l'avoir adulée.
Roman majeur de Jack London, ce qui en fait un chef-d'oeuvre tient selon moi à la fin du récit, inattendu pour peu qu'on ait eu la chance de ne pas la connaître (et pour ça je maudis ces préfaces qui ont tendance à tout dévoiler sans crier gare). Sans rien dévoiler, je dirais que les toutes dernières pages sont magnifiques.

Contrairement aux autres romans de London, on ne voyage pas dans celui-ci si ce n'est par ce que Martin partage de son passé de marin. Au contraire, l'auteur cloître le combat que mène le personnage dans un espace minime qui se resserre peu à peu autour de sa chambre, lieu de lutte pour Martin.
Ce roman est également un témoignage édifiant du chemin rempli d'embûches que parcourent parfois les vrais artistes avant d'être reconnus, comme London lui-même qui, comme Martin Eden, avait foi en lui. Pour le reste, London tient lors des interviews à se désolidariser de son personnage qui lui ressemble comme un frère mais avec qui il ne partage pas, en tant que socialiste convaincu, l'esprit d'individualisme.
Ce roman est enfin un bel hommage rendu à ce peuple du bas qui trime toute sa vie pour quelques sous à quelques rues de bourgeois insouciants totalement ignorants de ce monde.
Commenter  J’apprécie          375




Lecteurs (12168) Voir plus



Quiz Voir plus

l'appel de la foret

comment s'appelle le chien ?

holly
Buck
Billy
Rachid

3 questions
231 lecteurs ont répondu
Thème : L'appel sauvage (ou) L'appel de la forêt de Jack LondonCréer un quiz sur ce livre

{* *}