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Citations sur Dante n'avait rien vu : Biribi (40)

Voici Samson. Lui aussi s'est coupé deux doigts.
— Pourquoi vouliez-vous, à ce prix, quitter le détachement?
— Pour échapper au sergent.
Les couteaux sont interdits. C'est avec une cuillère coupante qu'ils opèrent.
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De belles phrases encombrent les projets de lois de nos corps législatifs. Mais ceux qui font les lois ne les appliquent pas et ceux qui les appliquent se moquent de ceux qui les font.
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La tour carrée de son Ksar (château) était son séjour favori, et, dans cette tour il fréquentait de préférence une fenêtre donnant sur le pont voûté de l' Oum-er-Rebia. Sur ce pont, certains jours d'ennui et de vague à l'âme, il postait deux de ses féaux. Il en postait un troisième en aval du torrent. Et Moha-Ou-Hammoun, derrière son rideau, attendait
Alors passait une jeune berbère dont la silhouette ne manquait pas de chien. Moha-Ou-Hammoun faisait un signe. Les deux féaux empoignaient la colombe et la jetaient, avec précaution dans l'Oum-er-Rebia. La colombe entonnait un tragique roucoulement. Vingt mètres plus loin, le troisième féal repêchait le bel oiseau. Le Pacha paraissait à sa fenêtre, ordonnait au nom de la justice qu'on lui amenât la victime, et, comme la victime grelottait, il la réchauffait sur son vieux sein volcanique.
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Dès que l'on est entré au pénitencier, la peine cesse d'être une punition ; elle devient un état de choses. Pour être « puni » il faut supporter double peine. Ration ordinaire un jour sur quatre ; le reste du temps, une gamelle par jour, c'est-à-dire, la famine.
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De belles phrases encombrent les projets de lois de nos corps législatifs. Mais ceux qui font les lois ne les appliquent pas et ceux qui les appliquent se moquent de ceux qui les font.
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C'était un "intellectuel". Il était dans cette cage en compagnie de six autres détenus. On pouvait lui donner cinquante-cinq ans; cinquante-cinq ans d'un homme fini.
— J'ai trente-six ans.
[...]
— J'aurai fini dans six mois, dit-il, je suis écrivain, je dirai tout cela...
— On l'a déjà dit, mon pauvre ami, fit l'agent principal.
— Oui, en effet, et ce qui sera difficile, ce ne sera pas de le dire mais de le faire croire.
— Quand vous serez libre, vous oublierez tout.
— Oh! non! fit le perclus. On nous a enfoncé une haine éternelle. Pas pour votre prison, mais pour le pénitencier. Ai-je mérité des coups depuis neuf mois que je suis ici? Non, et je n'en ai pas reçu, mais là-bas, on en veut à l'homme uniquement parce qu'il est un homme. Ce ne sont pas des surveillants qui gardent des coupables, mais des êtres humains acharnés sur d'autres être humains. Des sergents? Non pas, ce sont des dieux destructeurs. C'est notre squelette qu'il veulent et non pas notre amendement.
Avec l'une de ses béquilles, il frappa la dalle de sa cage. Ce geste fit visiblement souffrir le paralytique.
— Une haine, monsieur l'agent principal, plus forte que ma douleur.
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... Pas de bêtises, Berton! pas de bêtises, même si l'on tue votre chat.
Un chat ronronnait aux pieds de Berton.
— Monsieur le directeur, si une crapule tue mon chat, je tuerai la crapule, je l'ai dit.
Berton excite les jalousies. Pour qu'il commette une nouvelle faute, des détenus sont prêts à tuer son chat. Ainsi s’entraident les hommes!
— C'est que, dans les prisons, ils s'attachent aux plus petits représentants de la vie, à un moineau, à un rat...
— A un cafard, dit Berton.
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Et Quéru?
— Oui, j'ai déjà entendu parler de cette affaire Quéru.
— Quéru arriva aux Aït Ischag, avec la SS (section spéciale).
Le troisième jour, il tomba malade. C'était un petit maigre comme moi. Le sergent D... le fit traîner de force sur le chantier. Quéru damait. Il s'affaisse le long de sa dame; le sergent D... lui donne l'ordre de se relever. Quéru essaye et ne peut pas. Le sergent le fait frapper par les Sénégalais. Quéru reste par terre. Le sergent lui passe une ceinture autour du cou et attache Quéru à la queue d'un mulet. Le mulet traîne mon camarade. Mais l'attelage se démolit et le mulet part tout seul. Alors le sergent ordonne à deux disciplinaires, dont le détenu Daudet, de frapper Quéru et de le ramener au camp.
Le soir, le sergent D... pénètre dans le marabout et dit à Quéru: « Lève-toi! » Quéru ne bouge pas. Le sergent lui envoie un coup de pied dans le ventre.
Quéru ne bouge pas.
— Salopard, crie le sergent, vas-tu te lever? Mais le sergent se penche et voit que Quéru est mort.
11.407 se leva:
— Vous pleurez?
— C'était mon ami, dit-il
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— Faites appeler le sergent D...
Le nom de ce sergent m'était connu. Je l'avais souvent entendu prononcer par les hommes de la route. Ce sergent était le héros d'une histoire dégoûtante. Il faisait coucher un détenu par terre puis ordonnait aux hommes de se servir de la figure du malheureux comme d'une feuillée.
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-Vingt ans de prison, fis-je, ce n'est tout de même pas un brillant avenir.
-Nous préférons vingt ans de tôle que deux ans de Dar-Bel-Hamrit.
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