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Après le roman autobiographique Biribi de Georges Darien, le reportage de Jacques Dhur et les articles de la Revue blanche (disponibles sur Wikisource), c'est la quatrième oeuvre relative aux pénitenciers militaires français que je lis.
Si les anecdotes peuvent être différentes (surtout que ce reportage date de 1924, soit 25 ans après la Revue Blanche, 20 ans après Jacques Dhur, 30 ans après Darien), ce témoignage raconte cependant globalement la même chose que ses prédécesseurs, et l'on reste ébaubi devant le niveau de corruption et de sadisme développé par les garde-chiourmes militaires, qui dépasse bien souvent (triste record) celui des gardiens du bagne de Guyane, notamment en ce qui concerne la violence physique et les châtiments corporels.
La grosse différence entre le témoignage de Londres et les précédents, c'est que celui-ci a eu un réel effet, en raison de la notoriété du journaliste, et devait bientôt sonner le glas de ce système ahurissant (il n'en fut pas de même du bagne de Guyane qui, malgré les articles accablants de Londres, devait survivre bien plus longtemps.)
Le style de Londres est à peine daté, toujours très incisif, parvenant à frapper l'esprit et à aller à l'essentiel en peu de mots.
(Livre du domaine public disponible en accès libre sur Wikisource.)
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Lu en édition numérique du domaine public.
Biribi!
Cette honte de la justice militaire, que dissèque et dénonce Albert Londres.
Biribi;
Georges Darien y était allé comme comdamné du Conseil de guerre, en était revenu et avait témoigné dans un livre terrifiant.... Qui n'avait rencontré ni succès ni écho à l'époque de sa parution!
Biribi!
Chanté par Aristide Bruant, en couplets funèbres.
Biribi!
Sensé relever les soldats égarés, mais qui précipite des hommes dans la haine, à la merci de sous-officiers sadiques et tout-puissants.
Où ces réprouvés, sous la chiourme de leurs gardiens dégénérés, en reprennent pour cinq ans, dix ans... dans un cauchemar de malheur sans fin.
Biribi!
Que ce reportage d' Albert Londres, journaliste moderne et pragmatique autant que précis, va aider à réformer.

Albert Londres rencontre ces hommes brisés, dont certains se mutilent pour échapper à leurs tortionnaires... Dont quelques-uns rêvent du bagne de Cayenne comme d'un eldorado comparé à Biribi (!).

Le récit est nerveux, parfois insoutenable. Certains passage en sont d'un tragique burlesque, tel celui où un homme s'enfuit déguisé en curé.

Il fallait que quelqu'un de tenace et de courageux, d'impartial s' y colle et aille dans ces fins du monde de désert et d'épines, dans ces détachements de Biribi, pour mettre fin à cette abomination.
Ce fut Albert Londres, et grâce lui en soit rendu.
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Albert Londres ne cherchait pas le scoop. Les terrains de ses reportages n'étaient pas ceux qui faisaient habituellement les choux gras de la presse. Bien au contraire, il traînait dans les zones d'ombre, dans les lieux perdus de l'histoire. Dans "Dante n'avait rien vu, Biribi", c'est aux pénitenciers militaires des colonies nord-africaines qu'il s'attaque. Des territoires suffisamment éloignés de la métropole et des centres de décisions pour vivre à l'abri de tout regard. On pouvait y pratiquer la torture et le crime en toute impunité. Ils étaient l'oeuvre surtout des petits grades, les sergents, les pires de tous, parce qu'ils étaient occupés par des abrutis de première classe. Pour eux, s'acharner sur un prisonnier à coup de fouet et de bottes, ce n'était pas une indignité, mais un moyen de justifier leur rôle.
Les exactions énumérées par Londres pourraient créer le vertige, mais le reporter, à la manière de Voltaire, avait le don de la formule ironique. Comme l'indique le titre de l'ouvrage, Londres prenait continuellement de la distance avec les faits pour mieux les dénoncer et dévoiler leur atrocité. Je me suis même surpris parfois à sourire à certains passages. C'était peut-être cynique de ma part, mais le rire n'est-il pas un moyen d'accepter une réalité souvent cruelle et douloureuse ?
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Connaissant vaguement la plume et le style inimitable d'Albert Londres (volontiers cynique, un peu gouailleur, ne cherchant pas le sensationnalisme mais plutôt à alerter sur ce que l'on côtoie sans le voir), je me suis lancée dans cette exploration des bas-fonds de l'âme humaine. Car il y a la prison. Il y a l'armée. Et il y a l'horreur : les pénitenciers militaires d'Afrique du Nord. Dans les années 20, on y reléguait tous les repris de justice dont on ne savait que faire et qui devaient encore faire leur service militaire. Casser des cailloux, certes, mais aussi et surtout supporter les humiliations et violences commises par les sergents. Et endurer des peines prononcées à la louche, souvent pour rien.

Un reportage de terrain ahurissant, qui dépeint bien une époque je pense et montre ce qu'était grand reporter signifiait alors. Mais aussi une réflexion plus large sur la société et ses façons de punir, sur la culpabilité et la rédemption.
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L'horreur sans nom des bagnes militaires d'Afrique du Nord, ces règnes de l'absurde, sous la plume d'Albert Londres. Cette plume est celle d'un reporter, homme de lettres engagé dans la lutte contre les ignominies que les hommes font subir à d'autres hommes, protégés par la loi mais se moquant éperdument d'elle. Un travail de fond qui fait prendre toute la mesure de la barbarie humaine.
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Albert Londres est un journaliste très connu avant la deuxième guerre mondiale. Dans ce petit livre il nous y raconte comment marche le bagne, mais militaire. Il nous y raconte les témoignages des militaires bagnards. Je dois dire que c'est très intéressant de voir comment les soldats étaient traités avant. de plus, son écriture est fluide et simple.
Lien : http://liseuse66.skyrock.com..
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