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Albert LONDRES est le nom aujourd'hui que l'on donne au prix qui, chaque année depuis 1933, récompense les meilleurs journalistes Francophones.

Journaliste, écrivain, poète, grand reporter, il a 40 ans lorsqu'il écrit les forçats de la route.

Tour de France 1924, Londres nous parle de tout sans langue de bois, dans un style faussement candide et drôle.

Les coureurs sont des vedettes attendues reconnues, les étapes font 400 km! Les routes sont bien souvent des chemins caillouteux, nous sommes en 1924, et ne parlons même pas des vélos!

Les conditions de course sont terribles, alors les coureurs pour «tenir» se dopent cela va du vin rouge en passant par le café, jusqu'à la cocaïne!

Les primes de courses sont dérisoires, les coureurs sont des héros des temps modernes, des «forçats de la route»
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Avec la caravane du Tour, nous suivons les péripéties de la course.
Mais le journaliste n'est pas de ces baveux qui alimentent une chronique sans surprise, et contribuent à édifier le mythes de ces surhommes chargés de se donner en spectacle comme s'ils étaient jetés en pâture à la foule.
Pour que le public en ait pour ses sous, les organisateurs imposent des conditions humiliantes et des épreuves inutiles. Plus de la moitié des coureurs abandonnent, sont blessés, renversés par des voitures, cassent leur vélo, ils n'ont droit à aucune aide, et risquent une amende s'ils en acceptent. Certaines étapes durent vingt heures, (Metz/Dunkerque) sous la pluie et sur les routes pavées. Pas de voiture-balai, pas de médecin ni d'infirmerie, les blessés doivent s'arrêter dans une pharmacie pour se faire soigner.
En arrivant dans les Ardennes, Londres ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec la souffrance des poilus de 14/18: "Ce n'était cependant pas à une guerre que nous assistions, mais à une course. A juger la chose sur l'extérieur, il n'y avait pas sur la face des acteurs une énorme différence."
Un récit qui fut publié en direct pendant l'été 1924 dans le Petit Parisien, et qui nous fait partager la vie de ces forçats condamnés à avaler 300 à 400 km par jour "pour six francs 50".
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Le Tour de France 1924 a été couvert par le journaliste du Petit Parisien, Albert Londres. Il a suivi la grande boucle auprès des coureurs. Une réelle boucle de 5425 km avec des vélos pesant plus de 15 kg, au plus près des côtes.

Il raconte les conditions inhumaines de cette course où les coureurs couraient parfois près de 19 heures d'affilé, partant de nuit pour arriver le soir et se reposer peu ! La plupart étaient drogués jusqu'au fond des yeux : cocaïne pour les dits yeux ; chloroforme pour les gencives ; des pilules et des pommades !

Les frères Pélissier et Maurice Ville ont abandonné à la 3ème étape pour protester contre le règlement tant le comportement des organisateurs et les conditions de la course étaient abominables. Ces forçats, comme ils ont été surnommés, étaient payés 6,50 francs par jour.

Même si je savais que toutes les conditions étaient beaucoup plus difficiles que maintenant mais je ne savais pas que cette année là était si particulière ! J'ai dû relire certains passages pour être certaine d'avoir correctement lu ! Hallucinant !

Challenge RIQUIQUI 2020
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Fini de se promener, c'est demain les Pyrénées...

Albert Londres suit le tour de France 1924, et nous offre quelques billets d'anthologie, sur ce qui est alors un "tour de souffrance".
En selle, pour 15 étapes d'une vingtaine d'heures en moyenne...

Des lignes la plupart du temps magiques, qui m'ont sympathiquement émoustillé du départ à l'arrivée.

Quelle plume ce Londres, c'est concis, c'est vivant, il saisit ces tranches de vies comme peu d'autres savent le faire.
Un petit bouquin qui vous apportera un réel bonheur.

Merci d'avoir passé à la postérité ces quasi surhommes, j'aimerais tous les citer à l'image de ce dernier billet qui m'a profondément ému (mais je vais pas le faire... pas encore, du moins).
Ces Alavoine, dit "Jean XIII, roi de la poisse" dont c'était sa dernière boucle.
Bottecchia l'intouchable, ancien maçon qui retira son maillot jaune à l'approche de la frontière Italienne, pour éviter que ses compatriotes ne le lui fasse perdre.
Pelissier, vainqueur en 1923 qui s'arrête "parce qu'ils sont pas des bêtes".
Kamm, qui asticote notre chroniqueur pour reprendre sa place au "petit Parisien", ou encore Tiberghien et ses mystérieuses lettres d'amour.

A noter qu'on aurait quand même eu envie de jeter quelques pierres à ces commissaires de course aussi, qui rigolaient pas avec ce courageux petit peuple de bicyclistes...
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Qu'auraient pensé Albert Londres et les coureurs du Tour de France de 1924, de ce qu'est devenu le Tour d'aujourd'hui ?
Des étapes difficiles aujourd'hui c'est sûr, mais celles de 1924 pouvaient faire jusqu'à 482 kilomètres comme l'étape Les Sables-d'Olonne – Bayonne, et commencer en pleine nuit à 2 heures du matin, pour ne finir qu'à plus de 20 heures.
Et bien sûr, à l'arrivée pas d'équipe de masseurs, de diététiciens, d'hôtel 5 étoiles pour prendre soin des coureurs, ils ne pouvaient compter que sur eux-mêmes.
Et les vélos, rien à voir avec ceux de 2023 super profilés et super légers, ils pesaient alors 15 kilos et les coureurs emmenaient avec eux tout ce dont ils avaient besoin, pas de voiture suiveuse et de mécanos pour changer en vitesse une roue crevée, le coureur de 1924 avait des boyaux autour des épaules pour réparer lui-même sa crevaison, et si le sort voulait qu'un jour il soit victime de trop nombreuses crevaisons, il faut dire que les route de d'alors n'étaient pas non plus celles d'aujourd'hui, il n'avait d'autre choix que d'aller acheter ce dont il avait besoin chez le marchand de cycles local.
Mais ce qui n'a pas changé c'est que les grands cols des Pyrénées et des Alpes étaient déjà là et qu'il fallait les gravir à la force du mollet.
Albert Londres alors journaliste au Petit Parisien, va nous faire vivre les 15 étapes de ce Tour parti de Paris le 22 juin avec 157 coureurs pour arriver à Paris le 20 juillet avec 60 coureurs, après 5 425 kilomètres qui ont consacrés pour la première fois un vainqueur italien : Ottavio Bottecchia qui a porté le maillot jaune depuis la première étape pour ne plus jamais le quitter.
Joli livre qui nous fait revivre la France d'Entre-deux-guerres et qui glorifie ceux qu'Albert Londres a appelé les forçats de la route.
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Un reportage extraordinaire sur le Tour de France cycliste dans les années 20. Avant Blondin, Londres raconte magistralement la souffrance et la beauté de cette épreuve, les tensions, l'argent, les contrats, le dopage ! Qui prend là des formes étonnantes et surtout légales, du pinard à la cocaïne !
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Le grand journaliste Albert Londres suit le Tour de France 1924. Il est au départ à Argenteuil. Les coureurs partent dans la nuit, ils vont au Havre. Déjà, le récit nous change des vieilles photos en noir et blanc, « On aurait juré une fête vénitienne, car ces hommes, avec leurs maillots bariolés, ressemblaient de loin à des lampions. »
Il rend compte de la dimension populaire, on fait du feu dans la nuit, des braseros, pour accompagner la première étape des coureurs.

Quand aux coureurs, ils crèvent et ils crèvent encore, leitmotiv qui va rythmer le récit, un boyau qui crève une fois de trop et c'est la tragédie . Fin de l'étape, vers 18h30, les casquettes ont l'air de pansements de blessés de guerre.
Deuxième étape, les frères Pélissiers ne repartent pas. Henri en a marre des vexations des commissaires trop zélés et des règlementations. Ce qu'il cause bien, le coureur, assis devant son chocolat chaud au café de la gare, comme il exprime bien sa souffrance. On retrouve une époque beaucoup plus dure dans les relations humaines. Les coureurs cyclistes représentent une sorte de prolétariat qu'on admire, mais qu'on exploite, qui doit souffrir...D'ailleurs Bottechia l'italien, futur vainqueur, est maçon dans le civil. Et le Alphonse Baugé, dit le Maréchal, pour tenter de convaincre un coureur de continuer malgré les 6 francs 50, lui dit il y a la fanfare de ton pays natal qui viendra t'accueillir à la gare. Ambiance paternaliste.

Les étapes s'enchaînent, 354 km, 405 km, 412 km, les départs dans la nuit, les petits matins froids, des météos à ne pas mettre un cochon d'Inde au balcon, le soleil s'installe et les coureurs disent: il est temps de manger notre poussière ou la belle-mère a poivré la route. Il y a l'oeil de verre de Barthélémy vicitme d'un silex, il y a les noms des coureurs: Alavoine, Mottiat, Omer Huysse, Tiberghien, Jacquinot, Jean Garby.
Le comportement du public, déjà, cause des accidents.

Voilà un petit bouquin qu'on lit bouche bée, en se disant nan, c'est pas possible. Un reportage au jour le jour paru dans le Petit Parisien, servi par la prose dense et poétique de Albert Londres, des phrases au pouvoir évocatoire pour montrer le combat dantesque, inhumain des coureurs sur leur machine.
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On peut aujourd'hui se poser la question de savoir pourquoi l'épreuve cycliste la plus célèbre s'appelle le Tour de France ou encore plus « la Grande Boucle » ? Lorsqu'on observe les parcours, il faut vraiment se forcer pour y voir un tour ou une boucle…
Il faut alors remonter aux origines de l'épreuve, du temps des routes pavées ou caillouteuses et des étapes interminables. Comme, par exemple, en 1924, quand Albert Londres suivit les forçats de la petite reine pour le journal le Petit Parisien, pour comprendre qu'à ses débuts le Tour était un tour. Pas question de traverser le Massif Central pour couper court et grappiller des kilomètres, on faisait les bordures pour allonger au maximum les distances. On longeait la Manche, on piquait sur Brest, on longeait l'Atlantique jusqu'à Bayonne pour s'attaquer ensuite aux Pyrénées jusqu'à Perpignan, ensuite s'était la Méditerranée jusqu'à Menton, ainsi de suite jusqu'à Dunkerque en passant par les Alpes, le Jura, les Vosges et les Ardennes, avant de boucler la boucle par un retour sur Paris. 5 425 kilomètres en 15 étapes, 488 pour la plus longue ! le vainqueur, l'italien Ottavio Bottecchia, aura pédalé ce tour de souffrance à la vitesse moyenne de 24 km/h… C'était un autre monde.
Avec son ironie décapante, Albert Londres nous fait part de sa rencontre avec ces coureurs fous, capables d'endurer ce que beaucoup jugeraient impossible et inhumain. Ce recueil d'articles est court mais n'en a pas moins des accents épiques.
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En 1924, le Tour faisait effectivement un tour continu de la France, en quinze étapes qui pouvaient dépasser 400 km. 160 coureurs partaient, 50 arrivaient. Ils se dopaient au vin rouge et au placebo. Les routes non goudronnées étaient caillouteuses, provoquant des chutes nombreuses et des crevaisons incessantes qu'il fallait réparer soi-même. L'entraide était interdite par un règlement absurde et draconien, les dérailleurs tout aussi interdits en montagne : « Quand ils les gravissaient (l'Izoard ou le Galibier), ils ne semblaient plus appuyer sur les pédales, mais déraciner de gros arbres. Ils tiraient de toutes leurs forces quelque chose d'invisible, caché au fond du sol, mais la chose ne venait jamais. Ils faisaient “Hein ! Hein !” comme les boulangers la nuit devant leur pétrin ».

Ce livre, il est petit heureusement, sinon il vous dégoûterait du vélo. Londres en rajoute pour justifier son titre. C'est loin. le style est pétulant, ça peut se lire à l'aise au fond d'un canapé.

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D'une étape à l'autre, sur les traces des coureurs du Tour de France, entre crevaisons, épuisements, accidents mortels : Albert Londres dévoile la violence de cet évènement sportif qui déclenche la folie du peuple français et la pression et les dangers qui pèsent sur les épaules des coureurs, dont seuls soixante sur cent cinquante arriveront au terme de l'épreuve.

Si le sujet m'intéresse moins que pour la plupart des autres reportages d'Albert Londres, il éclaire avant l'heure les dérives du sport et du dépassement de soi qui, à ce stade se font aux risques et périls des athlètes.
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