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Ce roman nous plonge dans l'Istanbul du début du XX° siècle, dans une Turquie en pleine mutation tiraillée entre une ouverture sur l'Occident et des vieilles valeurs.

Nous y suivons un romancier français, André Lhéry, écrivain favori et fantasmé d'une jeune ottomane, Djénane, et de ses deux cousines, Mélek et Zeyneb.

La relation qui se tisse entre l'homme de lettres amoureux d'Istanbul et les jeunes femmes cloîtrées dans un harem (une partie de la maison réservée aux femmes d'où elles ne peuvent être vue de l'extérieur) en attendant d'être mariées est avant tout épistolaire. Djénane écrit à son auteur favori, celui qu'elle a étudié lorsqu'elle apprenait le français, avant tout pour lui compter leurs malheurs à toutes trois. Sa vie d'avant Istanbul, puis le bal des prétendants, et enfin son mariage et celui d'une de ses cousines; et son divorce.

Intrigué par les jeunes femmes, Lhéry va se faire positionner à l'ambassade de France à Istanbul et les quatre personnes vont élaborer des stratagèmes, des rencontres. Les filles sortent sous leurs voiles noires et le français n'en aperçoit, au mieux, que les yeux.

Nous les suivons sur le Bosphore, tantôt dans des rencontres silencieuses, tantôt lors d'échanges plus virulents. Une amitié se tisse entre eux. Djénane et ses cousines demandent au romancier une faveur: écrire sur la condition féminine dans les harems. Sur leurs vies à elles trois.

Je ne vous raconte pas la suite, même si le résumé vous la donne en partie, c'est beaucoup plus compliqué que ce qui y est dit. La fin est magnifique, à la hauteur de tout le roman.

C'est une promenade dans Istanbul et sur le Bosphore que nous propose l'auteur. Une véritable immersion dans la société turque du début du XX° et une critique de la condition de la femme dans les hautes sphères. On pourrait presque parler d'un véritable plaidoyer pour son émancipation.

Si vous aimez les livres qui vous transporte dans d'autres pays, d'autres cultures, d'autres régions, je ne peux que vous conseiller ce livre. Les descriptions sont magnifiques et les amoureux de l'Orient seront transportés dans leur chère Istanbul.
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Istanbul sublimée sous la plume magnifique de Pierre Loti.
Dans les années 1900, les jeunes filles de l' aristocratie ottomane, instruites et cultivées, vivaient dans des prisons dorées, derrière des fenêtres grillagées, à l'abri des regards masculins.
André Lhéry, diplomate à l'ambassade de France est un écrivain célèbre.
Il est convié , mystérieusement, à un rendez-vous clandestin , par trois jeunes stambouliotes, ombres noires , belles et émouvantes.
Au fil des pages, se succèdent des chassés croisés obscurs, des conversations feutrées, des tendresses
furtives.
L'écrivain, avec talent et intelligence, entraîne ses héroïnes et son lecteur, dans des lieux magiques, un
décor éblouissant pour un orient rêvé et magnifié.
Beauté et tristesse, charme et désir, amour et enfermement s'entremêlent dans ce récit aux couleurs sépias, aux tons fanés, mais, cependant, d'une brûlante actualité.
Des mots superbes s'entrechoquent, le désespoir des jeunes musulmanes envahit l'espace, la poésie triomphe.
En terminant, hélas, cette histoire envoûtante, j'ose espérer que les harems ont fermé leurs portes et
que les mariages forcés suivent une courbe descendante.


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Voila un roman/récit pour le moins intrigant à beaucoup de points de vue. Les Désenchantées de Pierre Loti interroge d'abord sur les parallèles entre la biographique et le romanesque. Peut-on parler d'écrivain aventurier comme Ernest Hemingway ou Jack Kerouac? Je ne pense pas car Pierre Loti semble être tout d'abord un militaire de carrière qui s'est servi de ses nombreux voyages et expatriation pour écrire. Drôlement bien écrire.

La qualité littéraire de Les Désenchantées est indéniable. Pierre Loti nous fait voyager dans la Constantinople (Istanbul), sa Constantinople en pleine mutation, une ville qu'il a beaucoup aimé pour avoir aimer l'une de ses habitantes. Il raconte les harems, assez loin de l'image que ce nom suggère.

Entre le descriptif et l'incarné, Pierre Loti dresse le portrait des harems turcs contemporains (sous titre). Il contourne la difficulté de restituer la voix de ses femmes (forcement rare) avec l'insertion de lettres reçues. Bien équilibré, Les Désenchantées est d'une nostalgie touchantes et se lit tranquillement, comme une navigation sur le Bosphore.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/les-des..
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Djénane, Mélek et Zeyneb sont de jeunes Turques de la bonne société du début du XXème siècle à Stamboul. Cela signifie qu'elles ont eu un haut degré d'instruction, très tourné vers l'Occident, qu'on a aiguisé leur finesse intellectuelle, encouragé leurs talents de musiciennes (y compris et surtout sur un instrument occidental comme le piano). Elles se définissent "comme de petites poupées" qui flattaient l'orgueil de leur père, tout cela pour finir par les jeter dans un mariage arrangé. Cloîtrées dans le harem marital, elles furent soudain priées d'oublier tout ce qui avait été leurs centres d'intérêt jusque-là. Peu avant son mariage, Djénane écrit à André Lhéry (clone de Pierre Loti) pour le prendre à témoin de sa situation et lui confier les secrets de sa vie. Ses cousines Mélek et Zeyneb écriront également dans la même lettre leur ressenti. A peine mariées ou fiancées, le but de leur vie devient le divorce, le célibat, la solitude, seuls états où elles pourraient vivre pleinement leurs goûts et leurs dons, dans les limites de la bienséance musulmane, bien entendu.

Lhéry revient en Turquie où il a un poste diplomatique et les quatre amis courront des risques invraisemblables pour se rencontrer en secret ; ils décideront qu'André écrira sur la situation des femmes turques dans leur position pour alerter l'opinion sur l'injustice qui leur est faite.

C'est un très beau roman qui a eu un grand succès au moment de sa sortie et je devine bien pourquoi. Outre des personnages féminins très attachants, à la fois forts, doux et pathétiques, l'exotisme éblouit de page en page, spécialement dans les passages descriptifs, ceux des promenades en caïque sur le Bosphore, par exemple. Malheureusement, vers la fin, les mêmes recettes, répétées sans qu'il y ait d'intérêt narratif à cela, finissent par lasser et je me suis surprise à sauter des paragraphes qui me donnaient par trop l'impression de déjà-lu.

Un Occidental parlant de l'Orient, notamment des coutumes des harems... je craignais le pire ! "Tintin à Istamboul"... un truc dans le genre (je n'ai jamais lu de Loti auparavant). En réalité, en dehors de diatribes répétées et xénophobes contre les Levantin(e)s et les Pérotes, coupables de vulgarité, j'ai trouvé Loti extrêmement ouvert, sincèrement amoureux du peuple turc (et pas seulement de ses belles odalisques, qui n'en sont que des émanations). Il s'y montre défenseur de l'islam et de l'esprit des commandements du Prophète : au sujet des femmes, il n'aurait jamais souhaité leur oppression, mais seulement leur protection ; les siècles en décidèrent autrement. Difficile en revanche de voir du féminisme dans cette dénonciation de l'incarcération des femmes : il répète trop que c'est inhumain dans la mesure où il s'agit de femmes intelligentes et éduquées et que cela aurait sans doute été plus facile à vivre si ses amies ne l'avaient pas été... de là à dire que le malheur des femmes vient de l'instruction, il laisse l'espace d'un pas aisé à franchir pour les ennemis de l'émancipation des femmes.

On sourit de l'identification Lhéry/Loti, homme vieillissant, s'offrant dans une idylle épistolaire avec une jeune et ravissante jeune femme la réparation de ses émotions de jeunesse... Mais je ne souris sans doute qu'à cause de la cruauté de celle qui n'y est pas encore... Sans doute est-ce plutôt émouvant.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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J'arrive péniblement au bout de ce roman. Pourtant, le style travaillé, le cadre exotique, le sujet (par ailleurs très bien traité et documenté, surtout pour l'époque)... il y avait beaucoup de choses pour me plaire, mais cela traîne vraiment en longueur (la première fois qu'il décrit un champs de bruyères roses, j'ai trouvé cela poétique, mais au bout de la quatrième fois où on reparle des bruyères, on se lasse -idem pour tout un tas d'autres décors et de scènes qui se répètent encore et encore avec d'infimes variations). Avec une centaine de pages de répétitions en moins, j'aurais beaucoup aimé ce roman.
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Pierre Loti est un écrivain français un peu oublie et c'est bien dommage car il possede une des plus belle ecritures de sa génération.Son style fluide est un regal pour le lecteur et cette plongee dans ma culture orientale est un regal à lire et relire sans moderation.Vous deciuvrirez le style de l'auteur et j'efpere que,comme moi vous serez conquis par le talent de conteur de l'auteur.
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Pierre Loti nous décrit l'univers de la femme turque et particulièrement de la vie du harem. Il faut sortir du cliché des mille et une nuit, car la Turquie de ce début du vingtième siècle va vers une tendance à la monogamie. le harem étant par définition l'endroit où la femme vit, à l'abri des regards, elle s'y retrouve souvent seule à mourir d'ennui. Les sorties solitaires lui étant interdites leur vie a un accent de désespérance.
Il faut noter que l'auteur ne parle que d'une certaine catégorie de femmes... les nanties. Celles qui viennent de familles riches et qui ont reçu une éducation pointue. Elles parlent plusieurs langues et connaissent la poésie.
A cette époque Loti vivait en reclus sur un bateau sur le Bosphore, en solitaire, cherchant le calme, la solitude et l'inspiration.
Tout commence avec « aziyadé ». Roman publié en janvier 1879 dans lequel il raconte les amours d'un officier de marine britannique fraîchement débarqué à Salonique et d'une jeune femme d'un harem d'un riche vieillard turc. Ce livre publié sous pseudo connut un succès exceptionnel.
En réalité, Loti fut piégé par trois femmes. Celle qui a imaginé cette mystification est Hortense Marie Héliard dite Marie Léra, journaliste et féministe française.
Le résultat est un roman de belle facture avec de très belles descriptions.
Le succès littéraire fut fulgurant, les rééditions défilèrent et pourtant de nos jours il semblerait que ce titre soit un peu tombé dans l'oubli.
Il est vrai que certains sujets fâchent tout le monde !
A lire



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