Les soeurs de Montmorts

Le bandeau, prometteur, argumentait sur la capacité de l'auteur à manipuler le lecteur…

Ne jamais faire confiance à un bandeau publicitaire sur un livre, jamais.

Certes, ce qu'on appellera le « twist » final, va éclaircir tous les mystères de ce polar. Et l'idée est plutôt bonne mais elle est cependant déjà vue chez d'autres auteurs de polars , dont Sonja Dezongle.

Mais ça ne suffit pas !

J'ai d'abord été curieuse, mais j'ai été vite agacée (et quand je commence à annoter des pages, ça finit mal!).

Les événements relatés entretiennent l'atmosphère frelatée de ce patelin paumé , le sang gicle allègrement (page 247 : « le liquide pourpre paraissait lui-aussi en panique, se faufilant entre les crevasses et les bosses, coulant avec furie jusqu'au sol » - le mec s'est juste pété l'arcade mais c'est l'apocalypse, l'hémophilie incontrôlable ??) et c'est un peu trop capillo-tracté (ou artéro-pompé). La qualité d'un polar ne se résume pas à son taux d'hémoglobine !


J'ai cru capituler devant tant d'indigence dans la narration, entre répétitions (on est souvent pas loin de l'allitération !! j'ai même souhaité que l'auteur s'étouffe dans ses flocons saupoudrés toutes les 3 lignes !! d'autant que cette neige, dans laquelle se vautre l'auteur en pensant apporter une atmosphère « étrange » n'amène RIEN à l'intrigue) et lourdeurs narratives absolument indigestes !

Il y a de quoi s'étouffer avec cette phrase :

« Ici, les bruits de la vie s'arrêtaient à l'orée de la forêt pour laisser place à un silence pesant, pareils à ceux qui enlacent les remords des pénitents agenouillés dans une église. »

Ahem..lourd, lourd, lourdingue ! (ne fait pas du Bouysse qui veut!)

Dommage, une grosse moitié de ce roman était très prometteur si on faisait abstraction des propos psychophobes toutes les 3 pages (cinglés!). L'atmosphère lourde et mystérieuse emprunte de légendes de sorcières était plutôt réussie et donnait vraiment envie d'en savoir plus. L'écriture fluide et les personnages bien travaillés nous immergeaient plutôt bien.Et puis, c'est partie en cacahuète jusqu'à atteindre un point où pour moi c'est juste inacceptable de lire des trucs pareils dans un roman aussi récent. Je suis d'autant plus choquée de voir le succès de ce livre, les critiques dithyrambiques. Ça me fait me poser de sérieuses questions sur ces gens qui disent adorer ce livre du début à la fin. SPOIL.La révélation, les motivations du gars, comportent des incohérences ou c'est moi qui n'est pas compris : le meurtre de sa fille malade se révèlent finalement pas vrai, elle est vivante et il l'a guérit. du coup ils ont pas trouvé de corps ? Ou cetait un rêve ?L'appropriation des neurosciences et neuro stimulation est totalement alambiquée et faire croire à des choses non réelles, c'est dangereux de faire croire ça, meme si c'est un roman et qu'on sait que c'est fictif. On fait peur à des gens pour aucune raison. Non la neuro stimulation ne permet pas d'effacer tout la mémoire et d'implanter toute une réalité virtuelle, désolée. Enfin, le summum de l'intolérable pour moi, ce sont les propos et motivations validistes et eugénistes du mec : il justifie le meurtre de sa fille pour la délivrer car il la considère comme un monstre car elle a une maladie incurable. Il veut guérir toutes les maladies neurodégénératives car les gens qui en ont sont violents, dangereux, voire des criminels, et de toute façon perçus comme des monstres déshumanisés. L'auteur inclut dedans l'autisme alors que ce n'est ni une maladie, ni une maladie neuro dégénérative, ni une "saloperie" impliquant des "déficits" du cerveau.

J'ai découvert les refuges récemment et ai n'ai pas adhéré au schéma utilisé par l'auteur. J'ai enchaîné avec les soeurs de Montmorts, et n'ai trouvé que la réplique exacte du précédent...
On sent immédiatement que quelque chose ne va pas chez les personnages, leurs comportements, les voix, l'atmosphère, sauf que Loubry ayant déjà utilisé le ressort "tout se passe dans la tête", on se méfie. Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, soupçonnant que la conclusion serait encore une fois que tout est faux. Et effectivement. Une fois ça passe, deux fois c'est un peu redondant, et le coup du twist dans le twist m'a achevée.
J'ai refermé le livre en me sentant arnaquée, tout ça pour ça...