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Combats et métamorphoses d'une femme » ou l'art difficile de la chronique quand elle n'est pas dithyrambique, voire même un peu enthousiaste : comment faire comprendre ce qui nous a déplu là où les critiques applaudissent ?
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Combats et métamorphoses d'une femme » est mon premier livre d'
Edouard Louis, oui… je suis passée à côté du phénomène «
En finir avec Eddy Bellegueule » et de même avec «
Histoire de la violence ». À la suite d'un entretien avec
François Busnel sur le plateau de « La Grande Librairie » (entretien que j'ai beaucoup aimé), j'ai décidé de combler cette lacune. Mais arrête de parler de toi, Emma, et parle du livre plutôt… J'ai quand même l'impression d'être fidèle à ce court opus où sous prétexte de célébrer sa mère, l'auteur finit par surtout parler beaucoup de lui.
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Combats et métamorphoses d'une femme », combats certes car elle parvient à rester debout après des années de soumission. Elle restera debout malgré son enfermement dans cette vie qu'elle n'a pas choisie mais subies (les grossesses non désirées, les maris alcooliques et violents, la répétition d'échecs). Soit. Je valide la première partie du titre.
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Combats et métamorphoses d'une femme », métamorphoses ? J'ai ici plus de mal. Je ne vois pas de métamorphoses pour cette femme qui certes a réussi à fuir à 45 ans une vie qui n'en était pas une, qui part s'installer à Paris, mais avec un homme dont elle va finalement dépendre aussi. C'est fort comme mot « métamorphose », non ? Est-ce que changer de compagnon, déménager, fumer une cigarette avec
Catherine Deneuve, c'est changer fondamentalement ce qu'elle est et la libérer définitivement et profondément ?
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Combats et métamorphoses d'une femme », parle-t-on réellement d'une femme, ou d'un fils qui écrit (un peu) sur sa mère ? Une écriture qui m'a agacée je l'avoue, avec l'impression qu'il fallait à l'auteur noircir des pages, quitte à user de répétitions notamment.
Je m'en veux d'être si dure, peut-être suis-je simplement passée à côté de cet objet littéraire. «
Combats et métamorphoses d'une femme » n'a de toutes façons pas besoin de cette chronique pour exister, mais je passerai dorénavant mon tour, monsieur Louis.