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3,72

sur 3953 notes
Très bonne surprise … J'avoue que je n'étais pas très emballée a priori. Le sujet de l'homosexualité et de l'homophobie, le titre racoleur, le tapage médiatique autour du livre et le physique de jeune premier de l'auteur avaient quelque peu suscité mes appréhensions. Mais que nenni …

C'est un roman attachant, sincère, écrit avec les tripes et qui vous prend au ventre, qui m'a touché car j'y ai retrouvé une partie de mon histoire, l'histoire – somme toute assez commune - d'enfants brimés parce qu'ils sont Noirs, trop gros, trop petits ou tout simplement un peu différents des autres.

Le décor d'abord est très bien rendu : originaire de la même région, j'y ai retrouvé tout à fait l'atmosphère lourde de ces petites villes peuplées d'ouvriers souvent misérables et des agriculteurs chassés de leur ferme, dirigées par une petite clique de bourgeois bien-pensants.

L'auteur décrit d'abord les humiliations que les autres enfants lui infligent à cause de sa différence. Il parle de sa honte de prendre les coups sans oser les rendre, de sa solitude dans une famille qui ne le comprend pas et de son désir de normalité, jusqu' à en arriver à essayer de rentrer dans le moule coûte que coûte. En forçant les apparences, en trompant son entourage, en reniant ses penchants. Et on tremble pour cet enfant prêt à tout pour être adopté par ses pairs, au risque de se perdre.

Puis c'est un cri, un sursaut, une bouffée d'oxygène salvatrice, la fuite à la ville. Loin des siens, loin des jugements arrêtés sur lui, loin du poids du regard des autres. C'est une véritable naissance au monde, la révélation de ce qu'il porte au plus profond de lui et qu'il sait depuis toujours. Formidable leçon de courage et de maturité. Qui redonne de l'espoir à tous ceux qui sont ou ont été brimés, écrasés, détruits par les diktats du bien-pensant, de la normalité, du bon sens commun.
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Le petit Eddy vit dans un village picard où les hommes bossent dur, à l'usine, se retrouvent au chômage quand les boîtes ferment ou en invalidité après avoir trop trimé, mal soignés. Les femmes s'occupent des gosses - une pléthore de gamins qu'elles commencent à avoir très jeunes, ce qui coupe court à leurs éventuelles ambitions, mais comme de toute façon, les parents n'ont pas les moyens de payer des études... On peine à joindre les deux bouts, les logements sont en piteux état, on picole pas mal, on a la TV dans toutes les pièces, elle est allumée en permanence, on se méfie de la médecine, des intellos, des bourgeois.

Voilà pour le décor... Eddy a toujours été jugé maniéré, efféminé (voix, intonation, gestuelle, démarche). Dans son milieu où la "virilité" est une question d'honneur, ça la fout mal. Il se fait donc souvent traiter de "pédé", mais dans son village, ça reste supportable, d'autant que son père n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ; même si les manières de son fils l'agacent, il le défend. Le cauchemar commence quand Eddy intègre le collège, deux gamins le prennent en grippe, le harcèlent, l'humilient, le frappent régulièrement. Les jours d'école, Eddy se réveille la peur au ventre.
Depuis l'enfance, Eddy se sait "différent" : « J'entendais partout et depuis toujours que les filles aimaient les garçons. Si je les aimais, je ne pouvais qu'être une fille. Je rêvais de voir mon corps changer, de constater un jour, par surprise, la disparition de mon sexe. » Il en souffre, essaie de "se corriger", d'adopter une démarche et des gestes plus virils, de s'intéresser au foot, d'éprouver du désir pour des corps féminins... en vain.

Ce témoignage est bouleversant, mais ni larmoyant ni exhibitionniste. J'ai trouvé au contraire beaucoup de sobriété et d'élégance dans l'expression de cette douleur. L'auteur a beau décrire un univers difficile et violent, j'ai eu l'impression en le lisant qu'il ne reniait pas ses proches, et que ce passé qui ne l'a pas tué - mais aurait pu - l'a rendu plus fort, selon la formule consacrée. Le ton d'Edouard Louis rappelle celui d'Annie Ernaux (une auteur qu'il admire), la problématique évoque celle de l'excellent film québecois C.R.A.Z.Y., l'environnement social fait penser à celui de Dimitri Verhulst (La merditude des choses).

Aujourd'hui 23 mai 2015, plus de 62% des Irlandais se sont déclarés favorables au mariage homosexuel. En découvrant dans ce témoignage ce qu'Edouard Louis a subi dans sa jeunesse à cause de sa "différence", on ne peut que se réjouir d'une telle victoire - un nouveau pas en avant.

• voir cette belle interview où la dignité (pas de rancoeur) et la maturité de cet auteur de vingt-deux ans forcent l'admiration
-> https://www.youtube.com/watch?v=RsJznxDpCLA
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La note moyenne de Babelio est parfois faite de notes basses (1/5) et de notes hautes (5/5). Ce sont des livres avec des avis controversés... qui souvent m'attirent...
La magie du texte a opéré dès les premières lignes...

Edouard Louis nous parle de sa jeunesse, de son père qui voulait en faire un "dur" et j'ai pensé à la chanson "Kid" d'Eddy de Pretto...car Eddy avait "des airs" et se comportait "comme une gonzesse". L' univers n'est pas rose quand on est efféminé dans une famille pauvre où le père est raciste et macho.
L'auteur ne se fait pas de cadeau dans cette narration. Il se débat avec les faux-semblants pour la galerie en agissant comme un caïd.

C'est cash et direct, nous laissant un peu l'impression de partager à la manière d'un voyeur ses expériences de préadolescent, ce qui explique peut-être certaines notes 1/5. Les coups qui lui sont assénés sont des uppercuts qui touchent profondément ceux qui ont mis 5/5.
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Comme beaucoup, j’ai aperçu ce jeune homme à l’allure plutôt classique dans une émission littéraire. Bien que n’ayant entendu que la fin de ses échanges avec le journaliste, j’ai eu envie de lire son livre. De comprendre l’exception que représente ce garçon, né dans une famille pauvre picarde, gangrenée par l’alcoolisme, la violence et la pauvreté intellectuelle, devenu élève de l’une des plus prestigieuses écoles françaises. Et j’ai découvert ce qu’Edouard Louis révèle, au milieu du récit des multiples brimades liées à son homosexualité : sa rencontre avec un professeur, tel celui de Camus, qui l’a aidé à sortir d’un déterminisme social. Un enseignant qui a incarné, pour lui, les vertus de l’école de la République, quand elle remplit bien son rôle. Instructif
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Un coup de poing dans la belle g....
Témoignage romancé de la perception de son identité sexuelle dans son milieu d'origine, Edouard Louis dresse le portrait d'une classe sociale réfugiée dans la violence et la haine. Démonstration crue, mais vraie, des mécanismes en cours dans un milieu fermé, et enfermé par la société. Un récit poignant !

24/04/2014
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L'été est le meilleur moment pour découvrir en poches les livres évènements des années précédentes, et, à ce titre, « En finir avec Eddy Bellegueule », ce roman français écrit par un jeune auteur de 21 ans un peu sorti de nulle part et qui a affolé toute la sphère médiatique lors de sa sortie en janvier 2014, un certain nombre de journalistes cherchant à savoir qui était cet Édouard Louis, le pseudonyme d'écrivain d'Eddy Bellegueule qui racontait des vertes et des pas mures sur son enfance particulièrement difficile dans son village rural de Picardie.

Difficile de savoir ce qui ressort de la fiction ou de l'autobiographie dans ce "En finir avec Eddy Bellegueule", qui vient donc de sortir en poche chez Points pour l'été (bon je reconnais ce n'est pas forcément le livre idéal pour se détendre sur la plage).

Ce qui est sur c'est que cet ouvrage a eu une vertu catharsique pour son auteur, mais ce fut également une très belle façon de prouver son talent littéraire et de régler son compte avec sa famille avec laquelle il ne se sent aucune attache.

En étant dans l'impossibilité de comprendre sa différence qu'il a ressenti très tôt de ne pas être comme les autres hommes , la famille d'Eddy Bellgueule en prend plein la g…figure mais on aurait tendance à croire que le trait, aussi gros soit il n'est pas vraiment exagérée.

le récit d'Édouard Louis fait vraiment froid dans le dos, tant on pensait qu'un tel degré de misère et d'inculture autrement depuis les romans de Zola et non pas dans un livre qui se veut le portrait d'une population française du XXIème siècle. Cet univers homophobe, raciste, auto centré, et vraiment bas du plafond est décrit avec une telle crudité et une absence de modération que sa lecture ne peut que laisser des traces tangibles sur le lecteur.
Si "en finir avec Eddy Bellegueule" dépasse largement le coté voyeuriste et sensationnaliste de cette histoire qui recèle pas mal de scènes particulièrement éprouvantes, c'est grâce à la plume particulièrement inspirée de l'auteur, traversé par un souffle 'une intelligence évidente et une sincérité évidente qui émane du texte.

Un témoignage à la lisière de l'impudeur et parfois du misérabilisme mais qui parvient à bouleverser et à frapper très fort par son coté implacable et la rage, même après quelques années, qui en ressort.

Comme toutes les grands livres, cette histoire intime et personnelle parvient largement à atteindre l'universalité tant tous ceux qui à un moment de leur vie ont été victimes de l'exclusion, et de la cruauté des autres ne pourront que se reconnaître.

le livre pose également pas mal de questions sur le déterminisme social et sur cette volonté qui nous pousse à sortir de son destin tout tracé, même si à ce niveau, on aurait sans doute aimé que l'auteur développe la seconde partie de son livre, et nous explique plus en détail la façon dont il réussi à en finir totalement avec Eddy Bellegueule..

On comprend largement pourquoi il a eu envie d'en finir, on sait moins comment il a fait, mais peut-être garde t-il cela sous le coude pour un second volet...ce qui est d'ores et déjà acquis, c'est que si il en a fini avec Eddy Bellegueule, l'on n'a pas fini d'entendre parler d'Edouard Louis..

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Je n'aime pas le voyeurisme des émissions de télé-réalité. Il en est de même pour les livres du même acabit.
J'aime la pudeur.

Je comprends que pour ce jeune homme ce livre ait été salutaire, mais moi, il m'a beaucoup gênée.
Je comprends sa souffrance devant les insultes, les coups, la violence sous toutes ses formes, sa solitude, sa différence (il est homosexuel). Je comprends qu'il ait eu besoin de vider cette poche de pus, mais fallait-il le faire sur la place publique ?
Je n'en suis pas sûre.
Cependant, je lui pardonne ses épanchements. Je lui pardonne parce qu'il est jeune et qu'il manque de recul face aux événements. Ce livre est une erreur de jeunesse. Ce n'est pas la raison qui le fait parler, là maintenant, mais l'humiliation subie, la détresse.


Famille Groseille, famille Duquesnois. On en connaît tous.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, c'est vrai.
Je me suis souvent sentie concernée par les faits qu'il relate. Un milieu social peu favorisé, une famille nombreuse, le manque d'argent perpétuel, le manque d'amour... Tout ça je l'entends.
Mais ce que je refuse c'est de prendre pour cible sa propre famille et de laver en public son linge sale. D'aucuns diront qu'il fait acte de constat social. Non ! Un constat social ne pointe pas du doigt les personnes concernées. J'aurais préféré qu'il maintienne le postulat cité sur le livre "roman" et non pas témoignage.


Édouard Louis a réussi à faire des études, à se sortir de la misère. Je trouve ça fabuleux.
Renier ses origines, cracher dans la soupe, je trouve ça malheureux.

Il n'est pas le seul à avoir réussi, d'autres s'en sont sortis aussi. Mais tous n'ont pas eu besoin, pour cela, de révéler au grand jour la vie intime de leurs parents.
Je me demande, après ce livre, comment doivent vivre ses parents dans leur petit village picard. Ils sont (re)connus maintenant. Ils sont passés à la télé (pas directement c'est vrai). Mais je suis sûre, en fait, qu'ils auraient préféré être reconnus dans l'émission "la roue de la fortune"...

Puisse ce livre, cher Édouard, n'être pas un profond regret dans quelques années...
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Ce roman est une mise à nu de l'auteur. Il utilise un mélange de délicatesse et de dureté pour y dépeindre sa vie. Pas d'exhibitionnisme, mais un réalisme touchant que le lecteur prend en plein coeur. Cette histoire tente à prouver que même si l'on a poussé dans le lisier rien ne nous empêche de devenir une belle fleur. Je vous conseille vivement ce livre coup de poing où au fil des pages brille l'espoir.
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Eddy.

Eddy Bellegueule.

Pas facile de débuter dans la vie avec un nom pareil.

Et c'est bien ce dernier que l'auteur, dans ce roman autobiographique, va tenter de fuir.

Fuir le milieu ouvrier d'où il vient, fuir la pauvreté, fuir le village où il a grandi, moqué car different. Car Il est le pédé.

Un livre touchant. Sans plus. Il m'a manqué quelque chose. Un supplément d'âme peut être.
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« de mon enfance, je n'ai aucun souvenir heureux. » Cette phrase définitive pourrait constituer une provocation – réussie – pour attirer le lecteur (cela me fait arbitrairement penser au « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » de Marcel Proust. Qu'en sait-on en réalité ?). Mais dans le cas d'Edouard Louis, derrière ce constat se niche un désespoir profond, celui d'un enfant qui fait l'expérience trop jeune, trop vite, de la violence parce qu'il se démarque des autres avec ses grands gestes dramatiques, sa voix trop aigue, trop féminine, sa démarche trop chaloupée. Quand on ne trouve pas sa place et qu'on vous le fait durement sentir, que faire d'autre que d'organiser sa propre évasion ? Ce résumé fait très XIXe siècle, alors qu'il se passe dans la Picardie prolétaire des années 1990, où, à en croire l'auteur, la seule ambition, dès lors qu'il est possible de quitter légalement l'école sans voir disparaître les allocations familiales, est de rejoindre l'usine la plus proche pour un travail harassant, mal considéré, mal payé.

Dans ce roman autobiographique très cru, Edouard Louis dresse une espèce de généalogie de la violence, symptôme immédiat d'une pauvreté financière, culturelle et émotionnelle, systémique : « Au village les hommes ne disaient jamais ce mot, il n'existait pas dans leur bouche. Pour un homme la violence était quelque chose de naturel, d'évident. Comme tous les hommes du village, mon père était violent. Comme toutes les femmes, ma mère se plaignait de la violence de son mari. Elle se plaignait surtout du comportement de mon père quand il était saoul ». Cette masculinité toxique effroyable est érigée en modèle, en mode de vie à perpétuer, auquel l'auteur a tenté de se conformer, et ceux qui s'en détachent, à son instar, qui sortent de la norme, prennent le risque d'être traités de « tapette », entre autres adjectifs dévalorisants liés à l'homosexualité. Un terme toujours présent, assimilé à une faiblesse, un défaut, une honte. Et le pire, c'est que les femmes souscrivent à leur manière à ce piège déterministe : « Tout se passe comme si, dans le village, les femmes faisaient des enfants pour devenir des femmes, sinon elles n'en sont pas vraiment. Elles sont considérées comme des lesbiennes, des frigides ». Et celles qui seraient trop libres, comme des « putes ».

Eddy Bellegueule fera donc les frais de cette violence, sous toutes ses formes. A la maison d'abord, ses parents, démunis et il faut le dire, honteux de sa manière d'être, ne réussissent à lui apporter ni amour ni soutien : Jacky, le père, est un ouvrier macho, raciste et violent, bien qu'il ait toujours épargné femme et enfants, traumatisé par son propre père ; Brigitte, la mère, est une femme brisée par ses trop nombreuses grossesses, la première étant survenue à ses dix-sept ans, et qui ne sont pas tellement le résultat d'un choix : « c'était une mère presque malgré elle, ces mères qui ont été mères trop tôt. ». Une femme usée par la vie, le manque d'argent, incapable d'avoir le temps de s'occuper, et par là, d'aimer son fils ; à l'école, puisqu'il se fera harceler et frapper tous les jours par deux garçons plus âgés, qui ont identifié en lui la « tapette » ; par son village enfin, qui le trouve bizarre et se moquent de lui dans son dos, comme sa mère l'en informe un jour : « Tu sais, Eddy, tu devrais arrêter de faire des manières, les gens se moquent de toi derrière ton dos, moi je les entends […]) ».

Quelque chose dans la description de ces « gens de peu » avec des mots simples, l'emploi de l'italique, m'a fait penser à Annie Ernaux et notamment à son roman « La Place », puisqu'Edouard Louis parle lui aussi de son départ de la classe prolétaire par le biais des études. On retrouve dans « En finir avec Eddy Bellegueule » cette absence de place pour les sentiments, due au labeur de ces personnes de la classe ouvrière, qui n'ont pas de temps pour le superflu. Il y a une certaine envie sociologique, de la part d'Édouard Louis, d'expliquer les raisons de la misère (à tous les niveaux) de sa famille, de leur colère et de la violence aussi, nées dès la pauvreté, de la soumission à un ordre établi sans possibilité de se rebeller. Mais c'est là où la comparaison avec Annie Ernaux s'arrête, car Edouard Louis est bien plus punk, plus trash, plus nihiliste, dans ses descriptions au lance-flammes de ses voisins et de sa famille, dont il met surtout en avant la violence brute, la bêtise, la saleté même, tandis qu'il se décrit à l'inverse comme un « bourgeois » en devenir, au point que certains critiques l'ont taxé de prolophobie. Edouard Louis a subi la violence, mais la retourne avec ce roman en une tentative cathartique contre le lecteur, qui se retrouve à la fois voyeur et victime malgré lui.

« En finir avec Eddy Bellegueule » est ainsi une oeuvre dérangeante dans sa franchise, dans ce qu'elle exige du lecteur. Je ne sais pas si j'ai aimé ce roman, qui m'a prise aux tripes et m'a paru parfois assez insoutenable ; mais pour sûr, il s'agit d'un texte qui me sera difficile à oublier.
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