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sur 3950 notes
Pauvre Eddy, on ne peut pas dire que les bonnes fées se soient penchées sur son berceau pour lui assurer une belle et bonne vie. D'ailleurs, le village au complet et ceux alentours ne devaient pas figurer sur le planning desdites fées...

Eddy Bellegueule est donc né dans un patelin du Nord où règne une misère à la fois économique, sociale, morale, intellectuelle. Son père, comme ses copains, ont le lever de coude entraîné et la descente qui va avec. Ici les hommes sont des vrais, des durs, pas des lopettes qui causent bourgeois.
Violence des mots, violence des gestes, violence des mimétismes et des atavismes. Chômage ou le boulot abrutissant et brise-dos comme ouvrier, alcool, racisme de base, homophobie crasse, bagarres, se faire mettre en cloque, ... noirceur absolue d'un quotidien dépeint comme sans avenir hors l'usine.

Alors quand on est un jeune garçon puis ado doté d'une voix aiguë et de gestes trop graciles et ostentatoires, c'est l'enfer sur Terre. Ce que décrit Édouard Louis dans son... roman autobiographique? Autofiction? Bref, quel que soit le terme, il règle ses comptes avec sa famille qui l'a mal traité et a eu honte de lui comme lui a développé la honte de ses parents et de ce qu'ils représentent. A l'image des autres du village.

C'est un récit dur et dérangeant, écrit avec une encre diluée à l'acide gastrique de la rancoeur. C'est clair qu'il en a bavé, le gamin. Mais ce qui m'a gêné, c'est le rapport qu'impose Édouard Louis entre l'auteur exhibitionniste et le lecteur voyeur. Ça me met mal à l'aise cette forme poisseuse de narration. J'ai vu que ses autres ouvrages reprenaient les vicissitudes de sa vie, entre la vie de son père, dont il est déjà bien question ici, et l'agression et viol qu'il a subi par la suite - traumatisant, c'est certain.
Mais j'espère pour lui qu'une fois sa thérapie par l'écriture achevée, il saura sortir de lui et passer à autre chose.

Dire que je n'ai pas aimé En finir avec Eddy Bellegueule serait aussi erroné que prétendre le contraire. J'ai lu, d'une traite ou presque, et j'en ressors certes peinée pour ses épreuves sans toutefois parvenir à me sentir pleinement compatissante à son égard, la faute à ce rapport exhibitionnisme-voyeurisme que j'ai éprouvé. Je ne crois pas que je lirai les deux suivants.
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Je mesure souvent la force d'un livre à l'importance de la résonance qu'il crée quand je ferme la dernière page.

Force 10.

Edouard Louis nous raconte son enfance et son adolescence avec une volonté flagrante, affichée et assumée de raconter la vérité (pourquoi est-ce si important pour lui de nous dire que c'est la vérité? Là aussi, la question est intéressante).

Son histoire est sordide. Sordide mais sans pathos, sans tire-larme. Il ne cherche pas à attirer notre pitié (on a même l'impression qu'il s'en fout un peu). Il veut juste qu'on le croit, qu'on entende.

Mais, étrangement, il se dégage de ce récit une forme de grâce et de délicatesse. L'écriture n'a rien de grâcieux ni d'élégant (c'est assumé et volontaire). L'histoire l'est encore moins.

Mais quelque chose brille néanmoins à chaque page. C'est cette lueur qui a fait de ce récit un immense succés.

Cette lumière, c'est la naissance d'Edouard Louis.

Enorme coup de coeur.
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D'abord...
D'abord, y'a l'aîné
Lui qu'est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom, Monsieur, tellement qu'il boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien d'ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui s'prend pour le roi

Ces gens-là – Jacques Brel.

D'abord y'a le père violent parce qu'il boit, alors il frappe, il « mate des films de cul » dans la chambre en demandant à ses enfants de pas venir l'« emmerder ».
Et puis il y a la mère qui aurait fait de grandes études style CAP de cuisine si elle n'était pas tombée enceinte, qui fume clope sur clope et tente tant bien que mal de maintenir à flot cette famille nombreuse.
Les parents qu'on entend la nuit faire leurs petites affaires parce qu'il n'y a pas de porte à l'entrée de la chambre, juste un rideau, et les murs de placo pleins de trous que l'on cache avec des dessins d'enfants parce qu'on n'a pas les moyens.
Ensuite il y a la violence à l'école, les gars qui font les gros durs et qui frappent le pauvre Eddy parce qu'il est efféminé, et Eddy qui sourit en serrant les dents.
Et les copains du père au chômage, en fin de droits, qui vont aux restos du Coeur et passent leur RMI dans l'achat de bouteilles de Ricard.
Et le racisme ordinaire, les tags Nique la police sur les abribus, les roues arrières sur les mobylettes pour épater les nanas.
Alors Eddy comprend qu'il faut être un dur, sortir avec des filles, changer sa voix, ses gestes, sa démarche et affirmer sa haine des homosexuels pour écarter les soupçons. Puis plus tard, il comprendra qu'il faut, par le biais du théâtre quitter ce milieu et enfin s'affirmer dans sa singularité.

J'ai eu un véritable coup de coeur pour Edouard Louis lors de son passage tout récent à Quotidien de Yann Barthès à l'occasion de la sortie de son dernier livre Monique s'évade. Je ne connaissais pas cet auteur suis parti dès le lendemain à la recherche d'un de ses livres arrêtant sur le champ ma lecture en cours.

Ce premier roman social, politique, autobiographique m'a conquis. A la croisée des chemins entre Cavanna, John Fante, et Ken Loach.

Challenge Multi-Défis 2024.

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"Pour en finir avec Eddy Bellegueule" est un roman, qui décrit l'enfance et l'adolescence d'un jeune homme Eddy marquée par le rejet qu'il subit en raison de ses manières jugées efféminées dans un petit village de province.
Un rejet de la part des gens du village, de la part de sa famille. C'est un roman autobiographique, l'auteur Édouard Louis conservant son patronyme originel. On se situe dans les années 1990-2000.

Il décrit l'univers pauvre, où l'alcool, le chômage et la misère accompagnent la vie des individus, sans perspectives et condamnés à reproduire les mêmes schémas professionnels et sociaux.
Eddy essaiera de rentrer dans ces normes. C'est un échec. Il en prend la mesure et décide de changer de voie…
Un échec salutaire ?
Une deuxième partie par trop idyllique qui interroge sur les classes sociales et leur ouverture d'esprit respective. Son objectivité avec le poids du passé, du passif dans ce cas n'est pas facile à établir.
Des scènes difficiles qui suscitent des questions, des interrogations.
Si la lecture paraît empreinte d'une certaine authenticité, la prudence est de rigueur dans l'interprétation de ce type d'exercice littéraire.

Une réalité, une narration sans ambages qui veut saisir et qui saisit.
De ce point de vue…
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En finir avec Eddy Bellegueule ou comment se soustraire au déterminisme social. Nous sommes en Picardie, dans un petit village où tout le monde se connaît, tout le monde se fréquente. Les hommes triment ensemble à l'usine pour nourrir leur 4, 5, 6 enfants, les femmes sont caissières, aides à domicile ou ne travaillent pas, elles attendent, en jasant, les enfants devant l'école. Entre le foot, la télé, les bitures du samedi soir, Eddy, l'enfant différent, trop maigre, trop efféminé, trop intello, tente de se faire accepter. En vain. Eddy « le pédé » est bousculé, insulté, mis au ban. Car dans ce milieu social très défavorisé tant économiquement (la famille vit largement sous le seuil de pauvreté) que culturellement, l'honneur des hommes passe par la démonstration bruyante de leur virilité.
Un roman autobiographique percutant, très dur, qui dit la douleur de n'être pas reconnu et accepté par sa propre famille, qui dit la solitude, la honte, la souffrance de qui veut s'affranchir des codes de son milieu d'origine.
Une lecture qui m'a bousculé.
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Dans ce roman autobiographique, Edouard Louis nous rapporte son enfance picarde et ses premiers émois homosexuels dans un contexte intellectuel et économique foncièrement misérable. Dans un style extrêmement fluide sans être simpliste, avec un art maitrisé de la description des violences physiques et morales subies, l'auteur emporte le lecteur dans les méandres de sa jeunesse sans lui offrir, jamais, la moindre bouffée d'oxygène. Etouffé dans un milieu populaire où l'affection ne semble s'exprimer que par les coups ou la bêtise, En finir avec Eddy Bellegueule s'apparente à un roman catharsis, une revanche prise sur un destin qui semblait condamné par avance.
Je l'ai lu quasiment d'une traite, hésitant entre le dégoût et le malaise devant ce portrait familial sans concession, ne pouvant qu'acquiescer, constater la véracité des faits relatés, prise à témoin d'un récit que je ne peux pas imaginer fictif tant certains détails sont criants de déjà-vu. Il ne fait décidémennt pas bon être « différent » dans certaines de nos campagnes…

L'incipit me mettait pourtant au parfum : « de mon enfance je n'ai aucun souvenir heureux. »
Tout au long de ces 204 pages, je n'ai pu qu'espérer, désirer ardemment l'ébauche d'un signe de tendresse de la part du narrateur envers sa famille, ou de l'un des membres de l'entourage envers Eddy. Attente vaine. J'ai tourné la dernière page du roman il y a plus de dix jours, et je garde encore cette terrible amertume au fond de la gorge. N'y-a-t-il définitivement rien à sauver de l'enfance d'Eddy Bellegueule ?
Lien : https://synchroniciteetseren..
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Edouard Louis a tiré un trait sur Eddy Bellegueule, il a pris sa revanche et on peut comprendre ses motivations à la lecture cette autofiction un peu ambigüe.
Car chez les Bellegueule, on est loin des Roses de Picardie de Montand, dont les protagonistes n'ont probablement jamais entendu parler : chez les Bellegueule, on passe le temps devant la télé, vu que de toute façon on n'a pas d'argent à dépenser ailleurs, on picole les uns chez les autres et on bouffe devant La Roue de la Fortune.
Edouard Louis-Bellegueule évoque une enfance marquée par la misère, le chômage, l'alcool, la vulgarité, la violence et l'inculture dans une commune très rurale de la Somme où le point de réunion des jeunes se situe dans un abribus… mais son plus gros problème, à Eddy, c'est cette tendance impossible à réprimer, à se comporter comme une fille : et ça, ça ne passe pas très bien ni chez ses parents, ni chez ses condisciples au collège ou au bourg, où homophobie se conjugue avec racisme, on n'est pas des tarlouzes chez les Bellegueule.
A mes yeux, l'exploit d'Edouard/Eddy a été de s'extraire de ce milieu prolétaire où la voie était tracée pour lui : usine, chômage, alcool et télé, une femme épousée trop tôt parce qu'enceinte à 17 ans et qui n'aura pas pu faire d'études, et une flopée de gosses qu'il faut nourrir et habiller tant bien que mal, on ne va pas en plus leur payer des études…
Car le village d'où vient Eddy n'est pas une exception en France, je connais des banlieues qui ont leur lot de personnes vivotant en marge de la société et de sa culture, l'alcool, la bêtise et la violence trouvent asile partout ! Mais quand on vit dans une grande ville ou en banlieue parisienne, il est peut-être plus facile, géographiquement parlant, d'aller voir ailleurs si on en éprouve le besoin, dans un village un peu paumé de la Somme, c'est une démarche difficile à tous points de vue.
Malgré quelques passages que j'espère exagérés (les séances de sodomie entre gamins de 10-12 ans, entre autres…), le contexte social dans lequel a vécu Eddy semble tout à fait vraisemblable et on comprend assez bien la rage, à 21 ans, d'un garçon qui a réussi à s'en extraire : ce que j'ai personnellement trouvé dommage, c'est l'absence de recul qui caractérise ce roman et la violence qu'il véhicule envers ses parents qui, sans doute, ont reçu ce livre en pleine gueule... Et pour cause, ils n'ont pas du comprendre... mais bon pour le moment, il n'est pas à l'ordre du jour de délivrer un permis d'engendrer.
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Chez les Bellegueule, comme dans les autres familles habitant un même petit village de Picardie, on est ouvrier à l'usine de père en fils. Les femmes, quant à elles, ont le choix entre devenir caissière, coiffeuse ou mère au foyer. Rares sont ceux qui sortent de ce schéma pré-tracé. Mais pour Eddy Bellegueule tout cela n'a rien d'évident… Très tôt, il est considéré comme le « bizarre » du village. Ses manières empruntées, sa voix aiguë et ses réactions « de fille » attirent la suspicion des villageois et son propices aux commérages et aux médisances… Issu d'un milieu pauvre où le froid et la faim sont monnaie courante, le jeune garçon doit en plus se heurter au regard des autres et à la honte qu'il inspire à sa propre famille. Son entrée au collège va néanmoins constituer un tournant dans la vie d'Eddy. Malgré les brimades, le harcèlement et l'isolement, il connaitra sa première expérience homosexuelle et se découvrira un goût pour les études et notamment le théâtre qui le poussera à fuir et à suivre sa propre voie…

C'est avec une simplicité désarmante qu'Edouard Louis nous raconte son enfance difficile dans un milieu rural, hostile à tout ce qui est différent. du haut de ses 21 ans, le jeune auteur fait montre d'une maturité surprenante pour nous décrire ce qu'il a vécu. Entre incompréhension, dégoût, rejet et dénégation de lui-même, il nous décrit avec une sincérité bouleversante les différentes étapes qu'il lui a fallu traverser avant d'accepter son homosexualité.

A travers le portrait de sa famille, c'est également une peinture de la France rurale d'aujourd'hui qu'il nous décrit, où les gens arrêtent les études dès seize ans pour travailler dans des conditions souvent pénibles, fondent une famille tôt et n'ont pour seuls loisirs que le PMU du coin et la télévision… Par ailleurs, on peut sentir la colère de l'auteur envers ses parents qui n'ont pas su l'aider ni le comprendre et qui lui ont transmis cette honte de lui-même. Néanmoins, j'ai également ressenti beaucoup d'amour pour ce père et cette mère qui, malgré leur maladresse et leur peur se sont sacrifiés pour donner à leur fils une chance de vivre autrement… Edouard Louis nous livre ici un témoignage poignant et nous parle sans tabous des dangers de la haine ordinaire, de la honte et des violences quotidiennes. Un premier roman plein de maturité, d'émotions et de sincérité qui ne laissera personne insensible…
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"Pour en finir avec Eddy Bellegueule", est la chronique d'une enfance déshéritée et d'un sous-prolétariat coincé entre pauvreté, usine et préjugés, miné par la déscolarisation, l'abrutissement des trois huit, la violence et l'alcool. Cerise sur le gâteau, le petit Eddy n'est pas en accord avec la sur-virilité ambiante et il est persécuté pour cela ; mais cette sur-virilité est en réalité un leurre par lequel les humbles se sabordent eux-mêmes et soumettent leur force de travail aux dominants de la société : cela commence dès l'école, moquée, vécue comme un lieu de féminisation et conduit inexorablement, par un paradoxe, bien connu, à l'usine incontournable et carnassière.
On est tiraillé entre écoeurement et admiration pour ces humbles qui manifestent un grand courage pour continuer leur chemin ingrat - il est vrai qu'ils n'ont pas le choix.
Ce qui étonne c'est que, pris dans les noeuds coulants de la misère, ces êtres sacrifiés sécrètent encore suffisamment d'amour pour rester en vie. A la fin du livre, j'ai senti le frémissement d'un retour possible d'Eddy vers cette famille qu'il lui était indispensable de haïr pour ne pas s'y enliser.
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Ce roman est cru, sale, poignant, effrayant, terrible, tout cela en même temps. Mais il dégage une puissance et une pureté si frappante que l'on ne peut pas ni le classer, ni l'aimer, ni le détester… On adore, on est obligé car il nous force à regarder un monde dévasté, il nous confronte à nos peurs. Il nous met face à une humanité si effroyable qu'on n'en sortira pas indemne !

L'auteur nous parle d'une fiction, mais on sait que ce roman est autobiographique. Il est lié à Edouard Louis, à Eddy, il est la conséquence de son enfance. Ce roman est effrayant car il nous confronte à une civilisation presque ancestrale. On tourne les pages et on se dit que ce n'est pas possible, que la réalité est autre. Que les mots utilisés ne sont que renforcés par l'écrivain. Puis on regarde notre société et on se dit que cette histoire est vraie. Qu'il montre enfin ce que l'on se cache depuis des années. Il nous montre l'un des pourquoi de nos vies actuelles.

Ce roman est fort car il sonne juste. Il nous décrit une vie effroyable. Une vie terrible et pourtant on tourne les pages avec une curiosité malsaine. On cherche à savoir jusqu'où ça va aller. On se rassure en se disant que chaque mot est romancé, amplifié. Mais à la fin de ce court récit, on a qu'une véritable peur : et si chaque mots étaient vrais… Et au fond de nous, on sait qu'ils le sont.

Ce roman est un coup de poing en plein visage. Il fait mal, mais il nous ouvre les yeux sur beaucoup d'éléments. J'ai adoré comment on nous montre cette horreur sans sourciller, sans détourner le regard. On nous montre juste une vérité bien trop souvent dissimulée sous des faux semblants ! On a l'impression d'avoir été projeté dans une autre vie, un autre monde où l'horreur a pris le pas sur l'humanité. Ce roman il est dur et pourtant l'auteur nous en parle avec détachement comme si ce n'est pas à lui que c'était arrivé.

Cet auteur nous parle brillamment de son passé et loin d'emmêler les émotions, il parvient à se détacher de son texte pour nous livrer une analyse. Et quand on sort de ce récit on comprend mieux comment un jeune homme peut déjà sembler si vieux. Il nous détruit, se reconstruit, puise dans nos forces, nous avale puis nous recrache une haine au visage… Et nous mène à une fin terrible, rien n'est passé, tout recommencera …
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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