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Direction la Chine, sa complexité et son peuple fourmillant. Rappelez-vous, il fut une époque où l'enfant unique était imposé, de 1975 à 2015, depuis 2021 trois enfants par famille sont tolérés. Vaste empire qui contrôle beaucoup de choses pour ne pas toute les nommer. Xinxin a grandit dans cet esprit là, et ce sont sur ses frêles épaules que toute la famille se repose. La réussite scolaire est les prémices d'une vie riche loin des labeurs des usines. Malgré sa volonté sans faille, Xinxin a du mal à suivre les cours et surtout depuis que sa meilleure amie est folle de rage de devenir grande soeur, elle a du mal à contenir sa colère. Elle aussi souhaite devenir une grande soeur et lorsqu'elle soulève la question à table, les réactions de ses parents et grand-parents sont bien loin de ce qu'elle imaginait.


Suivant son instinct et grâce à une aide providentielle, elle va partir à la conquête de cette vérité cachée. A vélo, elle sillonnera sa ville dans le seul but de découvrir la raison de son mal être.


FILLES UNIQUES aborde le thème crucial de l'enfant unique en Chine, de ses dérives et des conséquences dramatiques infligées à une population essentiellement pauvre et contrôlée. Ce roman ado est un petit soulèvement à lui seul. Il expose des situations inédites et totalement incompréhensible de notre point de vue occidental. Les us et coutumes sont mis en avant. le plus dérangeant est sans aucun doute cette République « big brother » et qui plus est, est un des puissance mondiale. J'ai été bouleversée par cette histoire qui ne laisse rien paraître portée par une jeune héroïne déstabilisée et poussée par cette colère sourde et contenue depuis de nombreuses années. Anne Loyer s'évertue à un timide parallèle entre l'occident et l'Asie mais l'essentiel se trouve ailleurs. Anne Loyer décrit une jeunesse désabusée par des rêves portés dans un autre temps. Elle instille à son héroïne ce courage débordant à aller vers l'avant tout en considérant le passé telle une marche depuis laquelle elle pourra sauter, aller de l'avant. Un roman essentiel et inoubliable. Un roman avec une thématique tout aussi importante qui pointe du doigt les dérives liberticides.


Une quête exigeante et bouleversante vers une vérité éblouissante.


Un roman à offrir sans aucun doute à nos jeunes lectrices et lecteurs.


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Pékin, de nos jours. Xinxin, quinze ans, mène une vie plutôt heureuse au sein d'une famille aimante. Ses parents, grands-parents et elle, tous vivent sous le même toit. Fille unique, comme de nombreux jeunes gens de sa génération, elle porte en elle l'espoir immense des siens quant à sa réussite scolaire. Mais un événement a-priori anodin, un grain de sable dans l'engrenage bien huilé de son existence, va renverser tout sur son passage : la meilleure amie de Xinxin lui annonce l'arrivée prochaine d'un petit frère ou d'une petite soeur. L'amie est déconcertée voire démoralisée par cette nouvelle, et Xinxin elle, prend soudain conscience d'un vide, d'un manque, voire d'une souffrance d'être seule. Sans frère ni soeur à ses côtés. En évoquant ce sujet avec sa famille, la jeune fille perçoit un malaise un trouble de l'embarras. Perplexe et inquiète, elle décide de mener sa propre enquête et se met à suivre sa mère qui, régulièrement se rend à l'orphelinat… Ce qu'elle y découvrira la changera à jamais. Un enchevêtrement d'émotions va surgir en elle, au plus profond : stupeur, colère, tristesse, espérance. C'est à ce moment-là qu'elle fait la connaissance de Long, un garçon élevé « au noir » – dans l'illégalité. Car rappelons-le, en Chine, de 1979 à 2015, régnait la politique de l'enfant unique – planification des naissances pour contrôler la démographie du pays -. Une décision qui engendra douleurs déchirements et une grande détresse dans les maisonnée chinoises. Et des conséquences dramatiques ; enfants cachés, avortements clandestins, stérilisations… L'amour va cueillir les deux adolescents, et les rendre forts audacieux courageux pour faire remonter ensemble à la surface les choses du passé, les comprendre et tenter de les réparer. Retrouver la plume émouvante et pertinente d'Anne Loyer est un plaisir. Ce roman est haletant, surprenant. On ne peut qu'éprouver de l'empathie pour l'héroïne, faire sienne sa révolte. Et mieux comprendre à travers ce texte cette loi de l'enfant unique, la résistance de certaines traditions et l'ouverture, enfin, vers des libertés tellement attendues par tout un peuple.
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Enfant unique, XinXin est amenée à porter un nouveau regard sur sa situation alors que son amie vient d'apprendre que ses parents vont avoir un autre enfant, dans le cadre de l'assouplissement du régime politique chinois du contrôle des naissances. Elle comprend peu à peu que sa famille lui cache un secret et elle va mener l'enquête.
Ce roman aborde l'existence fantôme de tous les enfants cachés nés alors que la règle de l'enfant unique prévalait. Je n'ai pas été sensible au personnage principal que je trouve bien trop en décalage avec sa famille. Je trouve peu plausible qu'elle soit aussi opposée à une manière de pensée dominante alors qu'elle n'a jamais eu l'occasion d'être confrontée à d'autres modèles auparavant. Elle porte un regard impitoyable sur ses parents. de plus depuis quelque temps je me questionne sur la notion d'écriture own voice. Je me demande ce qu'un·e auteur-autrice Chinois pourrait dire sur cette situation et sur les réaction de XinXin.
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J'attendais avec impatience de lire ce livre sur un sujet que je ne connaissais pas bien, la politique de l'enfant unique en Chine ; sa couverture m'interpelait avec cette jeune fille campée sur son vélo et à l'air si déterminé...

C'est justement le caractère de la narratrice qui m'a dérangée... Une vraie crise d'ado sur fond de secret familial avec un rejet très violent de ses proches tellement répété dans le livre que j'avais l'impression de tourner en rond et je trouvais Xin Xin peu convaincante dans son rôle d'ado, comme le médecin qui trahit le secret de l'adoption en livrant une identité et fournit un certificat de complaisance... Et l'"amie" ? Quel est son rôle au juste si ce n'est de déclencher une prise de conscience chez Xin Xin en rejetant le futur enfant de ses parents, d'offrir un refuge d'une nuit et un contact avec un français ? Elle disparaît quasiment de la fin du récit. le personnage de Long est plus attachant mais sa mère tellement effacée...

Dommage surtout que la quatrième de couverture dévoile les 50 premières pages. du coup le début il m'a semblé vraiment très lent même s'il brosse l'arrière-plan : la Chine, Pékin, la famille, le lieu d'habitation, l'amitié étrange de la BFF... je ne comprends pas trop pourquoi non plus certains mots figurent en chinois : ok pour les appellations familiales (Mama, Baba...) ou spécialités culinaires qui font couleur locale et sont décrites mais pourquoi le mot collège ou lycée par exemple ?

En fait, j'ai eu bien du mal à terminer ma lecture : même lorsqu'il ne me restait que quelques pages à lire, j'ai remis cela au lendemain !

La structure m'a également dérangée : qu'est-ce qui justifie l'interruption brutale du récit par des pages du journal de Lotus ? Au demeurant très intéressantes mais pas introduites.

Je resors donc déçue en tant qu'adulte mais saurai toutefois le conseiller aux élèves pour les thèmes qu'il porte.
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Un roman au thème peu abordé en littérature jeunesse: l'abrogation assez récente de la politique de l'enfant unique en Chine, et les bouleversements psychologiques qu'elle suscite.
Xinxin a 15 ans et un manque inexplicable. Fille unique, comme la plupart de ses camarades, elle ressent comme un déclic lorsque son amie Xia lui apprend que sa mère est enceinte. Xia est jalouse du futur bébé alors qu'au contraire, Xinxin lui envie cette situation...
Lorsque Xinxin apprend la nouvelle à sa famille, un malaise s'installe immédiatement. Pourquoi? Quel lourd secret lui cache-t-on?
Le récit est intéressant: les adolescents français curieux apprendront beaucoup sur ce qu'est la politique de l'enfant unique, les drames qu'elle a engendrés, ce que sont les "enfants au noir" et leur terrible situation, et comment le retour à une famille élargie est compliqué en Chine.
Toutefois, les réactions très vives du personnage principal sont celles d'une jeune fille occidentale, et elles ne cadrent pas avec la culture chinoise, ce qui fausse le point de vue; peut-être aurait-il fallu plus de retenue dans la révolte de Xinxin pour qu'elle soit plus crédible. Les quelques mots chinois intégrés dans le texte m'ont étonnée eux aussi: pourquoi choisir de les écrire en chinois et non en français? Pourquoi ceux-là plutôt que d'autres?
Par contre, l'intrigue nous tient en haleine, les rebondissements sont bien menés et le style agréable.
Cette lecture devrait plaire à des jeunes gens sentimentaux dès 14 ans.
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Découverte d'Anne Loyer grâce au défi Babélio et je dois dire que j'ai beaucoup aimé ce roman. le sujet de l'enfant unique en Chine et des conséquences dramatiques que cela peut entraîner dans certaines familles est particulièrement intéressant. J'ai beaucoup aimé le croisement des destins de Xinxin et de Lotus et du lien entre elles, représenté par la correspondance imaginaire qui entrecoupe le récit.
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Les jeunes personnages d'Anne Loyer sont courageux pour leur jeune âge et sans doute aussi d'une mentalité plus moderne que leurs parents, on le concèdera.
Certains ne suivront pas la voie tracée et devront prendre le risque de s'opposer aux parents chéris mais aussi à toute une culture partagée par le monde.
C'est une grande épreuve psychologique.

Dans " Celle que je suis" chez le même éditeur, Anne Loyer mettait déja tout ceci en avant .

C'était plein de tact et intéressant. Nous étions en Inde avec une autre héroïne.
Nous pouvions déja nous questionner sur les contextes des brouilles familiales: décidons-nous vraiment de notre destin et en avons-nous le droit ?
Une grande question pour un ado qui doit commencer à envisager l'avenir, sur le plan des études et plus encore.
Lorsque l'héroïne de " Celle que je suis" dut à la fin de ses études au lycée se soumettre à la volonté de la culture du pays, puis à la volonté du père et un peu de la mère (comme elle cédait à l'avis majoritaire), contrariant ainsi ses rêves d'avenir, il était forcément difficile d'en rester là.

L'école?

C'était un jeu à jouer pour un temps, lui raconta t-on, histoire d'acquérir un peu de jugeotte et de conversation, mais à la majorité, la vie des communautés reprendrait leur droit et les personnages leur devoir.
Nous y discutions à bâtons presque rompues de libre-arbitre féminin, de carrière professionnelle et de mariage forcé.
Cette intrigue dégagea également une disparité entre le sort des filles et celui des garçons.
Tandis que nos jeunes héros grandissaient ensemble, égaux, presque insouciants, la société des grandes personnes finira par leur avouer une drôle de vérité : filles et garçons ne sont pas égaux et c'est ainsi.
On imagine bien ces héroïnes ayant bien du mal à régresser, parce que c'est ainsi, tandis qu'on leur donnait année après année les moyens de subvenir à leur propre autonomie et liberté de penser.


Anne Loyer continuera avec "Filles uniques" de creuser la question de ce grand détournement d'une Culture, pourtant salvatrice, encore au présent et à l'internationale.
Il y aura toujours en point de mire le futur des jeunes générations. N'oublions pas, dans la culture, il n'y aura pas que l'Art, on y comprendra aussi la politique.
Nous sommes cette fois en Chine avec " Filles uniques".

Certains le savent déja, la Chine s'est considérablement peuplée avec les siècles, pour développer de nombreuses dynasties et de clans rivaux depuis l'époque médiévale. Il n'était pas simple aussi d'obtenir un héritier mâle du premier coup pour faire vivre une lignée et un nom dans le temps.
Ceci eut de grandes conséquences sur le pays qui fut obligé d'adopter bien plus tard une politique démographique stricte afin d'enrayer les problèmes de surpopulation.

Pause, chers jeunes lecteurs, affinons donc un peu notre connaissance sur le sujet.
Que dit Wiki?

Allo Wiki?

"... La politique de l'enfant unique, ou politique de planification des naissances (en chinois : 计划生育政策 / 計劃生育政策, jìhuà shēngyù zhèngcè, « politique de planification des naissances ») est la politique publique de contrôle des naissances mise en oeuvre par la république populaire de Chine de 1979 à 2015.

Destinée à éviter la surpopulation du pays, elle se manifeste essentiellement par la pénalisation des parents de plus d'un enfant, mais aussi par la réalisation d'avortements et de stérilisations par la force.
Assouplie pour les familles paysannes dans les années 1980, elle introduit en 2013 une nouvelle exception pour les couples dont l'un des membres est lui-même un enfant unique, puis est remplacée en 2015 par une politique fixant le nombre maximal d'enfants à deux par famille..."

Merci Wiki.


Terrible, non?
Surréaliste, tandis que la majorité des familles ici, en France et dans le reste du monde, peuvent encore décider de procréer en fonction du simple désir d'enfants, suivant leurs moyens ( ou pas parfois), sans penser aux conséquences logistiques.
Imaginez-vous pénalisé pour être tombé enceinte, jeunes filles? Nous ne connaissons pas dans ce cas les politiques de contrôle des naissances et si il n'est pas sévèrement réprouvé de parler d'avortement en Chine.

Concernant ce détail, nous ne parlerons pas d'interruption de grossesse mais d'infanticide.
La Chine tirera un lourd boulet historique au pied avec ces affaires de naissance, il faut bien l'avouer, avec un ancien passé sociétal redoutable où certaines familles trop modestes se débarrassaient des filles à la naissance sans trop de scrupules, comme un problème de petits chatons en trop. La volonté d'avoir un héritier mâle était la plus forte.

Que nous dit encore Wiki?

"... Chez les inuits du Nord de l'Alaska et du Canada, la pratique de l'infanticide des filles était un phénomène fréquent...

... Dans l'Arabie du septième siècle, avant l'établissement de la culture islamique, l'infanticide des filles était largement pratiqué. Certains chercheurs l'expliquent par le fait que les femmes étaient considérées comme un « bien » au sein de ces sociétés. D'autres ont émis l'hypothèse que, pour prévenir leurs filles de vivre une vie misérable, les mères tuaient leurs filles..."

"... La chine a une histoire de l'infanticide des filles s'étendant sur 2 000 ans9. Les missionnaires chrétiens qui y arrivèrent à la fin du xvie siècle découvrirent que l'infanticide des filles y était pratiquée, des nouveau-nés ont été observés jetés dans les rivières ou sur des tas d'ordures..."

Merci WIKI.


C'était une charge coûteuse, une fille, considérait-on en Chine, puisque, suivant la tradition, elles devaient au final finir dans la famille d'un autre et s'occuper de leurs beaux-parents ( l'épouse vivait avec la famille de son époux et sa famille versait en cadeau une dot, qu'il n'avait pas forcément dans leur finance).
On imagine alors très bien les familles priant pour un garçon afin de perpétuer le nom et ramener une bru pour leurs vieux jours.


"Filles uniques" reviendra un peu là-dessus puisque Xia, l'amie de notre héroïne Xinxin, 15 ans, lui apprendra au début du roman, à la fois désespérée et en colère, que ses parents tenteront l'impossible pour avoir un garçon puisque l'État le leur permettait enfin.
C'était un coup au coeur, la jeune fille qui faisait des pieds et des mains pour impressionner ses parents sur ses résultats scolaires se sentira rabaissée.
N'est-ce pas juste une maladresse de leur part ? C'est amusant car Xia nous donnera en même l'impression d'une enfant trop gâtée.

Mais Xia n'est pas l'héroïne.
C'est Xinxin, bien moins riche, bien moins brillante aux études et plus patiente. Quelle avenir pour elle si elle n'a pas son bac chinois?
Elle est fortement soutenue par ses parents ( qui misent aussi sur un bon poste pour leur fille, pour assurer leurs vieux jours, on le lit. Attention, ça n'aura rien de cruel dans cette culture, c'est un angle de vue très différent du notre).
En tous cas, le titre l'affirme et il ne faudra pas l'oublier, les filles ne "comptent pas pour des prunes". Il faudra donc l'entendre à double sens, à savoir "tout sauf banales, elle sont aussi exceptionnelles".

L'intrigue de l'auteure sera originale, intelligent et sensible, s'orientant sur les envies nouvelles de Xinxin.
Xinxin ne voudra plus être unique, seule.
Elle se trouvera bouleversée par la nouvelle naissance chez Xia et à la différence de Xia qui la rejette, elle, aurait bien voulu se lier à un frère ou une soeur.
Les décisions d'état n'auront pas les mêmes retombées psychologiques sur tout le monde. Être fille unique n'a pas que des avantages, on le comprendra.
Est-ce pour échapper à la charge mentale de la vie de famille ou pour partager une complicité?
Ca sera à découvrir.
Xinxin est humble. Partager son espace avec toute sa famille peut être étouffant parfois.
Xinxin vit avec ses parents et grands-parents paternels. Il faut sans contestes s'entendre pour offrir à tous un espace vivable agréable commun. La famille de Xinxin dut troquer sa maison pour un appartement dans des circonstances à découvrir par le lecteur


Anne Loyer ne diabolisera pas la notion de politique des familles ou de tradition car comme pour son roman précédent, malgré tout, la culture aura du bon, tout ce qui se prêtera à élever la société.
L'auteure mettra le bel accent sur les liens forts entre les membres, une tendresse sincère, sur les us et coutumes qu'ils partagent et que nous ne connaissons pas, les expressions étranges qu'ils échangent, les plats favoris et exotiques qu'ils dégustent ensemble. Nous sommes aussi dans le goût du voyage, dans un bel échange avec les jeunes lecteurs. Tout ceci nous placera dans une immersion agréable, tendre, chantante et parfumée qui recontextualisera complètement les problèmes du livre. La culture est un bel outil d'expression, d'identité et de communication, il est surtout ce que l'on en fait, jeunes lecteurs.
Ce qui viendra corser et tendre les relations dans la famille, ce sont les règles de société instituée.
Nous sentirons bien une évolution du personnage principale qui sera en âge de questionner ses parents, d'entendre toutes les décisions adultes et sera dans la volonté de se replacer face à ses décisions. Il sera compliqué de se les approprier sans les comprendre.
La culture vue au travers de la famille de Xinxin nous fera penser à un matelas confortable sur un sommier sociétal au final un peu dur.
Xinxin commencera à ne plus en trouver le sommeil.


Ce romans ado est vraiment à découvrir et peut-être que les lecteurs ados tenteront de prendre de la hauteur pour s'y retrouver, après plusieurs romans ados du genre. Dans les romans ados existants, il y a beaucoup de belles histoires, de belles enfances et lorsque cela coince à l'adolescence comme on nous le raconte, c'est très souvent parti d'un conflit de générations.
Les ados se leurrent-ils par manque d'expérience et angélisme ou bien les adultes se sont-ils perdus en chemin avec l'âge de raison, en renonçant à leurs désirs profonds?
Tout ceci nous forcera à réfléchir, à poser des faits à plat, à considérer des contextes historiques, à faire preuve d'empathie avec nos héros, mais surtout à profiter.

On a aimé.
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Dès que j'ai vu ce roman, appelez ça l'intuition du libraire, j'ai su que ça allait être une sacrée balade cette lecture!

Anne Loyer nous transporte en Chine actuelle, où la politique de l'enfant unique fait place à une nouvelle, qui encourage maintenant les familles à avoir deux enfants. Juste à temps , visiblement, pour les parents de la meilleure amie de Xinxin, Xia, qui attendent un second enfant près de quinze ans après la naissance de leur fille. L'adolescente est furieuse, à l'impression de ne pas suffire, surtout si le bébé est un garçon! Mais pour Xinxin, notre protagoniste, c'est le début d'une longue descente vers de terribles secrets familiaux. En effet, Xinxin a très envie d'être une grande soeur, mais en confrontant ses parents au sujet de le nouvelle politique, elle sent que quelque chose cloche, qu'un malaise plane. Lorsque Xinxin découvre que sa mère va de temps à autre l'orphelinat, elle décide de la suivre, ce qui la mènera à découvrir le pot aux roses: Xinxin a une soeur, un parfait sosie, une jumelle. Qui vit en France. En parallèle, elle découvre la famille de Long, un "enfant au noir", qui ont choisit de garder secret leur cadet, en dehors de la Loi.

J'ai déjà lu des histoires de jumeaux séparés à la naissance et ce sont toujours des histoires touchantes, parce que c'est assez bien établit maintenant que les jumeaux ont une connexion très spéciale et vivent le manque de leur double comme un traumatisme. Maintenant, imaginez ça, mais avec le contexte très particulier de la Chine communiste. Un second enfant est considéré "surnuméraire" et on sanctionne les parents qui auraient "l'audace" de contrevenir au dictat du Parti à ce sujet. Dans ce roman, nous avons en la personne de Long ( "Dragon") un cas de figure pour les familles à deux enfants: le second enfant n'est tout simplement pas reconnu et n'existe pas, à proprement parlé. Il devient un "non-citoyen" qui ne peut pas aller à l'école, ne peut pas travailler, pas utiliser les transports et ne possède pas de papiers d'identité. Des "ombres", comme se qualifie lui-même Long. Et on apprendra que dans les campagnes, la situations des enfants est encore pire, parce qu'un autre facteur est à prendre en compte: le genre. "Un garçon est une bénédiction, une fille est une calamité", pour reprendre les propos de la grand-mère de Xinxin, et du coup, les adoptions à l'International sauvaient des petits filles du rejet, mais aussi de la mort.

En ce qui a attrait aux "enfants au noir", ce n'est pas un sujet que je connaissais, bien que je savais pour les petites filles rejetées en raison de la politique de l'enfant unique. Et bien que ça ne me surprenne pas du tout ( la Chine étant l'un des pires endroits au monde en matière de Droits et Libertés de la personne) , ça n'en demeure pas moins très révoltant à lire. Xinxin est elle-même révoltée, avec raisons, et tout du long, ne parvient pas à comprendre les raisons de ses parents, qui semblent pragmatiques vu leur situation. C'est bien là le problème: tout était contre la garde des jumelles, surtout avec la maladie de Lotus ( celle qui vit en France), mais en effet, comment parvenir à comprendre une telle décision? Ces parents seraient-ils, au fond, des victimes supplémentaires d'uns système aussi inhumain que cruel?
Et du même coup, on peut s'interroger sur la nature du système: pour une population trop nombreuse, quelles auraient-pu être les autres pistes de solution? Surtout par rapport au sort des petites chinoises?

C'est un récit vraiment très intéressant, poignant et addictif, qui m'aura fait monter les larmes aux yeux. L'autrice maitrise bien la description des émotions, ç'aura été facile de ressentir ce que Xinxin ressentait. Ça n'a bien sur rien de très joyeux comme histoire, quoique le final console très bien, mais c,est ce genre de roman jeunesse qui marque, qui interroge et qui percute la réalité de pleins fouet pour notre plus grand bien. C'est toujours une bonne chose d,aller voir ailleurs ce qui s'y passe, ne serait-ce que pour mieux apprécier la chance que nous avons de vivre libre.

Xinxin est un personnage fort, malgré le grand état de confusion dans lequel elle plonge. Elle veut des réponses, elle veut récupérer sa précieuse soeur. Elle bouscule les conventions et doit faire front souvent seule face à quatre adultes. Elle a ses maladresses et ses torts, ce qui la rend très humaines et ses réactions sont assez réalistes. Il y a un beau travail autours de sa psychologie.

J'ai aussi beaucoup aimé l'apparition des Lettres de Lotus, vers le milieu du livre, cette jumelle perdue qui ne sens nullement chinoise et qui, à l'instar de Xinxin, se sens incomplète.

Bémol au tableau, après avoir lu d'autres romans internationaux, je réalise que je comprend un des points soulevés par un autre Lecteur et qui mérite que j'y glisse un mot: Quand on traite d'un pays différent du nôtre, il importe de garder un certain réalisme culturel. Or, comme formulé par le lecteur susmentionné, Xinxin a effectivement des réactions très "occidentales". Je me rappelle m'être dit que cette jeune fille était très insolente et peu respectueuse de ses membres de famille. Loin de moi l'idée de faire des préjugés, je ne suis pas experte de la culture chinoise. Néanmoins, je sais que le caractère honorable des aînés est très important pour les asiatiques en général. On le voit d'ailleurs très bien dans la majorité des mangas. On parle peu aussi du climat de surveillance du Parti communiste et de la condition de la femme. Des éléments qui auraient du, en principe , teinté les prises de positions de Xinxin, à mon avis.


C'est donc un roman fort, bien écrit, pertinent, fluide et dont on sent la recherche derrière la simple fiction. Un roman à la fois touchant et social destiné au lectorat adolescent et que je recommande fortement.

Comme l'autrice l'a aussi suggéré, je vous invite à regarder le documentaire "La nation de l'enfant unique" de Nanfu Wang et Jialing Zhang.

*La page couverture est magnifique et on sens d'emblée la forte volonté de Xinxin à travers son regard.
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A travers ce roman adolescent, Anne Loyer raconte la politique de l'enfant unique en Chine et les conséquences sur la population. Xinxin est une adolescente de 15 ans qui va, par sa persévérance, découvrir un lourd secret de famille. En effet, alors que sa meilleure amie, se désespère de devenir grande soeur, Xinxin se rend compte qu'elle aimerait ne plus être seule et ressent un manque, un mal-être. Elle va alors interroger ses parents et ses grands-parents et déterrer un lourd secret. La vie des jeunes en Chine et l'importance de réussir pour pouvoir nourrir ses parents plus tard est bien explicitée. J'ai également apprécié que ce roman parle des expropriations qu'il y a eu pour construire les infrastructures afin d'accueillir les J.O. Enfin, la politique de l'enfant unique et surtout leurs conséquences (avortements, abandons, adoptions, choix...) ne sont pas cachées. Un roman à lire et faire lire. #Fillesuniques #NetGalleyFrance
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Quelle bonne lecture !

Au début j'aimais bien le cadre spatio-temporel et le personnage principal , XinXin qui a un caractère fort mais je ne voyais pas trop ou l'histoire allait mener . Jusqu'à ce qu'une révélation vienne chambouler le tout ...
J'ai alors mieux compris de quoi allait parler ce livre : de la politique de l'enfant unique en Chine qui aujourd'hui à été abolie mais pourtant les conséquences en sont toujours bien présentes .

L'auteure a super bien abordé le sujet et m'a permise d'ouvrir les yeux . C'est un roman super intéressant , poignant et qui m'a émue . Dés que les révélation arrivent ce roman devient super intriguant et les pages se tournaient toute seules . Les personnages sont intéressant , tous avec des personnalités bien différentes .

J'ai bien aimé aussi les petits pinyin chinois introduits dans certaines des phrases ! Même si ce livre fait environs 200 pages il est poignant . Pour ce qui est de la fin , elle était un peu prévisible mais j'avoue qu'en temps que lectrice c'est la fin que j'aurais aimé lire .

Une trés bonne lecture qui aborde super bien la politique de l'enfant en Chine , ce livre m'a permis d'ouvrir les yeux sur cette injustice et je remercie à l'auteure d'avoir écrit ce livre car le sujet qui y est abordé mériterait bien plus d'attention .
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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