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En 1832, dans une petite ville du Connecticut, Prudence Crandall décide que son école de jeunes filles accueillera désormais des élèves noires. La première est Sarah, suivie de plusieurs dizaines de jeunes noires venues de villes et d'états différents. Mais l'accueil dans la ville est plus que glacial : personne ne veut de ces Noires qui se piquent d'apprentissage. « Je préfère les nègres qui rejettent notre société à ceux qui cherchent à s'y glisser par tous les moyens. » (p. 116) L'affaire fait tant de bruit qu'elle aboutit à des procès et à une loi édictée par l'état du Connecticut. L'objectif est toujours d'empêcher ces jeunes filles de s'éduquer et de fermer l'école Crandall. Les élèves sont lucides, mais surtout déterminées et courageuses. Apprendre, elles en rêvent et elles le méritent : personne ne les en privera ! « Des femmes noires instruites auront des enfants instruits, qui auront des enfants plus instruits encore. Ils ne veulent pas que ça commence. Et ça commence ici. » (p. 86)

Très fortement inspirée de faits réels, cette histoire se déroule 30 ans avant l'abolition de l'esclavage : dans les états où les Noirs sont libres, les anciens esclaves n'ont cependant pas de droits, dont celui de fréquenter l'école. « Éduquer quelques noirs, bon, à la limite... Mais pourquoi justement ICI, dans notre ville ? [...] Et d'ailleurs, pourquoi des filles ? En quoi cela va-t-il les aider dans leurs tâches quotidiennes ? Ça n'a pas de sens ! Ça risque de laisser penser à ces négresses qu'elles valent les blanches. » (p. 25) À la fin de l'ouvrage, des portraits courts des jeunes élèves racontent leur existence après leur passage dans l'école. Toutes ont mené une vie faite d'engagement dans la cause abolitionniste et leur lutte en faveur de l'enseignement des Afro-Américains. Les dessins sont très doux, avec des traits peu appuyés qui laissent beaucoup à l'imagination. Les couleurs et les ombres sont parfaitement maîtrisées et rendent à merveille l'époque et ce que l'on imagine être l'ambiance d'alors.
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Une BD où j'ai eu du mal à entrer dans le récit mais porté par le graphisme, j'ai fait connaissance avec cette institutrice qui fera tout pour enseigner à des jeunes filles afro-américaines dans une petite ville du Connecticut en 1832.
Très beau récit, une belle façon de montrer les évènements historiques et de sensibiliser les lecteurs.
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Basé sur des faits réels, cet album nous raconte la création d'une école réservée aux femmes noires, en 1832, 30 ans avant l'abolition de l'esclavage.

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, qui traite de combats importants autour du statut des personnes de couleur et de celui des femmes. La narration est impeccable, l'histoire proche du récit, les illustrations sont originales, et attrayantes. Certaines planches se confrontent au réel, d'autres sont empreintes de poésie et d'autres encore sont d'une beauté moderne déroutante ! Enfin, la post-face textuelle nous en apprend plus sur les vies de certains personnages et les suites de leurs histoires. C'est un album d'une intelligence rare !
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Première tentative pour faire entrer à l'école des jeunes filles noires aux États-Unis. C'est aussi le combat d'une Institutrice. Malgré le courage et la détermination en cette année 1832, beaucoup restera à faire. Y manque ce petit quelque chose dont m'a habituée Lupano. de plus, je n'ai pas trop apprécié les dessins trop ronds et colorés qui font album pour enfants.
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Blanc autour est un roman graphique signé par Wilfrid Lupano et Stephane Fret publié Chez Dargaud.

1832, Canterbury Connecticut. Prudence Crandall est une jeune femme passionnée qui a crée depuis peu une école pour jeunes filles. Elle décide d'ouvrir son école à toute jeune fille noire qui le souhaiterait. La communauté s'indigne et lui tourne le dos. Elle décide alors de n'accepter comme élèves que des élèves noires... Imaginez le tollé, procès et violence s'ensuivent. Elle sera la première à voir son école partie en fumée lors d'une attaque des habitants de la ville et continuera son combat pour l'abolition de la ségrégation et l'obtention de la citoyenneté pour tous. le 13 ème amendement abolissant l'esclavage aux U.S.A sera promulgué le 6 décembre 1865 et il faudra attendre 1868 pour que soit ratifié le 14è amendement qui garantit la citoyenneté à toute personne née aux États-Unis, et affirme la nécessité de garantir l'égale protection de tous ceux qui se trouvent sur son territoire..
Ce roman graphique promeut l'investissement de Prudence Crandall dans son combat. Elle mènera ce combat jusqu'à sa mort en 1890. le graphisme de qualité est très explicite et la postface rédigée par Joanie Dimartino, conservatrice du musée Prudence Crandall est une mine d'informations fort utiles.
Un combat long, douloureux malheureusement toujours d'actualité. le racisme est encore très profondément présent dans la société américaine, merci à Wilfrid Lupano de mettre en lumière ces femmes engagées, volontaires et déterminées.
Merci aux éditions Dupuis pour ce partage
#BlancAutour #NetGalleyFrance
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Prudence Crandall tient une pension pour jeune fille-blanches- dans le Connecticut. Elle accepte dans sa classe une jeune fille - noire - curieuse et présentant un esprit scientifique et critique remarquable.
Devant la réaction outrée des parents des jeune blanches, Prudence décide de ne plus accepter, dorénavant, que des jeune filles noires.
Cet accès à la connaissance par des jeunes curieuses engendre une tension énorme auprès des habitants du coin qui prennent ce fait comme une menace. de jugements en intimidation, de colère en violence, la tension va monter jusqu'à un point de non-retour.
C'est une BD intelligente et esthétiquement très réussie qui nous est proposée ici par deux grands noms de la BD.
Le propos est édifiant et interpellant.
A lire
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J'ai beaucoup vu cette bande dessinée passait sur instagram et elle me donnait envie de la découvrir. Dans cette bd on apprend l'histoire de Prudence Crandall qui a ouvert son école et offert une éducation à des jeunes filles noires à une époque ou il n'était pas bien vu que les noires sachent lire. J'ai énormément apprecie ce livre et que dire des graphismes qui sont magnifiques avec une mise en couleur chaude.
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Canterbury, près de Boston, 1832.
Une école pour filles.
Prudence Crandall est l'institutrice.
Déjà que ce n'est pas facile d'éduquer ces demoiselles à qui l'homme n'accorde aucun droit, imaginez, dans une Amérique ségrégationniste, qu'on ouvre la porte aux gens de couleur.
Sarah sera la première.
Basée sur des faits réels, cette bande dessinée, signée Wilfrid Lupano et Stéphane Fert, retrace l'histoire de ces personnes qui ont bravé, au péril  de leur vie et alors que les luttes pour l'abolition de l'esclavage sont encore loin d'avoir abouti, la haine et la brutalité d'une société réfractaire au changement sociétal.
Un dessin épuré qui va à l'essentiel et qui sait parfaitement retransmettre l'émotion, la peur, l'ignorance et la violence de l'époque.
Aussi puissant qu'un roman, cet album ne laisse pas indifférent.

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Prolifique scénariste de bandes dessinées, Wilfrid Lupano est l'auteur de bon nombre d'ouvrages qui s'inscrivent dans des genres très différents : la fable pleine de tendresse avec « Un océan d'amour », la fantasy humoristique avec la trilogie « Traquemage », la satyre sociale avec « Les vieux fourneaux », ou encore les femmes dans l'histoire avec la série « Communardes ! ». Une thématique à laquelle l'auteur revient en ce début d'année 2021 puisque « Blanc autour » met en scène le combat pour l'éducation d'une poignée de jeunes femmes noires dans les États-Unis des années 1830. L'action se passe dans la ville de Canterbury, paisible bourgade située près de Boston, dans le Connecticut, où l'esclavage a déjà été aboli depuis 1784 (pour rappel, il faudra attendre 1865 pour que l'abolition soit proclamée dans l'ensemble des États-Unis). La vie des noirs n'a cependant rien d'idyllique puisqu'on continue malgré tout de les considérer comme des êtres inférieurs dont il faut se méfier. Une méfiance d'autant plus vive que les blancs gardent en mémoire le souvenir de la révolte menée quelques années auparavant par Nat Turner, esclave lettré ayant fédéré autour de lui plusieurs de ses compagnons de chaînes avec lesquels il s'est livré à l'attaque de plusieurs plantations en massacrant tous ses habitants. Alors quand Prudence Crandall, l'institutrice de la ville, fait le choix d'accueillir dans son école une jeune fille de couleur, sa décision provoque un véritable tollé parmi la population. Les notables des environs s'estiment déjà suffisamment tolérants de permettre aux filles blanches de recevoir une éducation (après tout, quel est l'intérêt puisqu'elles finiront femmes au foyer ?), alors imaginer ces rejetonnes de bonnes familles fréquenter des noires sur le banc de l'école, c'est inimaginable. Plutôt que de s'alarmer de la décision des parents de retirer leurs filles de l'école, Prudence Crandall prend alors une décision plus radicale encore : les blanches ne veulent plus venir ? Qu'à cela ne tienne, l'école sera désormais exclusivement réservée aux noires. Imaginez la réaction des honorables habitants de la ville ! C'est le début d'un long combat pour les pensionnaires de la Canterbury Female Boarding School, des jeunes filles noires venues de tous les États-Unis qui vont se retrouver confrontées à l'hostilité de plus en plus ouverte de la population locale.

L'ouvrage s'inspire d'événements historiques qui se sont déroulés au début des années 1830 et rend hommage à ces femmes qui se sont battues pour le droit à l'éducation de toutes et tous. A travers le parcours de cette institutrice et de ses pensionnaires, Wilfrid Lupano met en lumière le racisme profondément ancré dans la culture et l'histoire américaine. Certains arguments mis en avant par les familles les plus influentes de la région sont par conséquent difficiles à entendre, de même que les actes de violence commis à l'encontre des personnages se révèlent particulièrement rudes à encaisser, certains ne lésinant devant rien pour faire reprendre à ces jeunes filles la place qu'ils estiment être la leur. En parallèle du quotidien de l'école, l'ouvrage retrace la succession des différentes décisions de justice prises par les tribunaux concernant cette affaire. Outre la qualité de la contextualisation historique, la bande dessinée se distingue également par la subtilité de sa réflexion puisque l'auteur, tout en rendant hommage à ces femmes, ne s'empêche pas de questionner la pertinence de leur combat, notamment à travers le personnage de l'enfant sauvage qui refuse de se conformer à un monde pensé et façonné par les blancs. La question de la religion, ou plutôt de la spiritualité, est aussi abordée avec nuance et permet de révéler des facettes différentes de la personnalité des héroïnes. Toutes sont d'ailleurs très réussies et très touchantes, qu'il s'agisse de Sarah, la première ayant eu le courage de réclamer le droit à s'instruire, mais aussi de la joviale et brillante Eliza, ou encore d'enthousiaste petite Maggie. Les dessins sont pour leur part signés Stéphane Fert dont le coup de crayon se révèle assez particulier car décalé par rapport aux propos du récit. A la violence et au racisme qui transpirent du scénario, l'artiste oppose des illustrations toutes en rondeur et douceur, ainsi que des personnages aux bouilles rigolotes, qu'elles arborent une expression malicieuse ou outragée. On se fait toutefois rapidement à ce contre pied qui a pour principal effet de renforcer l'identification du lecteur aux héroïnes et d'accentuer le ridicule du comportement des bourgeois de Canterbury.

Wilfrid Lupano et Stéphane Fert signent avec « Blanc autour » une belle bande dessinée qui met en lumière le combat pour l'éducation mené par des femmes noires aux États-Unis dans les années 1830. le contexte historique est bien rendu, et la réflexion proposée plus poussée qu'il n'y paraît au premier abord. le racisme et la violence sous-jacents au récit ne rendent pas la lecture aisée pour le lecteur qui trouve néanmoins consolation auprès de ces jeunes héroïnes attachantes et combatives qui forcent l'admiration. Un bel ouvrage, tout à fait accessible à un lectorat adolescent pour qui voudrait les sensibiliser à ces questions et cette histoire.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Ce roman graphique de Wilfrid Lupano s'inspire d'une histoire vraie. Au début des années 1830, Prudence Crandall (1803-1890), institutrice, crée dans le Connecticut l'une des premières écoles pour jeunes filles afro-américaines. Ce projet lui attire rapidement les foudres de la société blanche locale.

J'ai pris plaisir à suivre le parcours de ces jeunes élèves aux caractères bien distincts. Je les ai trouvées très attachantes. Certains passages sont amusants, d'autres sont beaucoup plus dramatiques... Toute cette haine déversée par le racisme laisse un sentiment d'incompréhension.

Il y a aussi un petit sauvageon dont le passe-temps favori est de tourmenter tous ceux qu'il croise en leur récitant des extraits des mémoires de Nat Turner. (Nat Turner est un esclave ayant réellement existé. Il est à l'origine d'une violente révolte qui a éclaté en 1831 en Virginie. Au cours de celle-ci, plusieurs familles de propriétaires blancs ont été massacrées. Cet événement a marqué les esprits et contribue au XIXème siècle à entretenir la peur face à l'instruction des personnes de couleur.)

Grâce à ce livre, j'ai découvert avec admiration le portrait de Prudence Crandall, une femme extrêmement courageuse. Son école a eu une existence de courte durée puisqu'elle ferme ses portes en 1834 en raison de la violente hostilité de la population locale. Cet établissement a cependant eu une influence non négligeable. Plusieurs élèves se sont par la suite tournées vers l'enseignement et se sont impliquées dans la cause abolitionniste. À la fin de l'ouvrage, on retrouve les biographies de ces femmes remarquables.

Par ailleurs, l'ambiance créée par les dessins de Stéphane Fert est très réussie. J'ai particulièrement aimé les tonalités de couleurs. Les traits des dessins sont plutôt simples mais les visages traduisent les émotions des personnages. le dessinateur a travaillé sur une tablette graphique pour réaliser cet album.

Une histoire très touchante à lire sans hésitation.
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