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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marie est une jeune domestique au service de la famille Jeaujard. La fille cadette, Eugénie, est sa meilleure amie et tout va basculer quand ses parents vont apprendre qu'elle est enceinte d'un simple roturier. Voilà la pauvre Eugénie répudiée, enfermée au couvent, et Marie sans amie, sans travail. 13 ans après c'est la commune de Paris. Marie est au front, sur les barricades, à cotés des blessés. Sa rage pour l'aristocratie trouve ici un défouloir.

Lupano va donc nous livrer un nouvel opus de Communardes. "Nous ne dirons rien de nos femelles" va plus s'attacher à la place des femmes et à la lutte des classes que vraiment à la commune de Paris qui reste plutôt une toile de fond. Sur la commune de Paris on apprend peut de chose même si au fur et à mesure des albums nous nous représentons un mieux plus à chaque fois cet épisode de l'histoire. Ici "Nous ne dirons rien de leur femelle" permet d'en savoir plus sur la fin, le dénouement. Des terribles tueries et massacres aux ersatz de procès qui ont suivis.

Marie est une héroïne un peu brute mais tellement attachante. Ce n'est pas une intellectuelle, elle n'est pas à fond féministe ni vraiment une grande militante. C'est juste une femme qui a subit la différence des classes et son injustice, qui en a nourrit une grande rage et haine, et que la commune de Paris est un bon exécutoire à cela.
Certains passages nécessitent d'avoir lu le tome 2, notamment celui où Marie va découvrir le stock d'armes. Mais il ne gène pas franchement la lecture, je pense, pour ceux qui ne saurait pas exactement de quoi il retourne.

On reconnait bien dans les dessins la patte de Fourquemin, qui décidément aime que ses héroïnes soient rousses!! Par contre je souligne une colorisation très délicate qui est très agréable.
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J'ai découvert cette saga lors de la journée internationale des droits des femmes, alors que je cherchais des livres à mettre en avant dans la médiathèque… Après l'avoir feuilletée puis mise en avant quelques jours, j'ai décidé d'emprunter les deux tomes disponibles afin de les lire tranquillement. Je ne suis pas déçue par l'histoire de Marie, car elle m'a permis de voir certaines facettes de 1871 : j'ignorais que les femmes avaient joué un tel rôle dans l'Histoire et qu'il existait l'Union des femmes, un groupe féministe qui est au service de la commune. C'est typiquement le genre de BD historique que j'affectionne, car cela me permet d'apprendre des choses sans devoir consulter un documentaire. Il s'agit d'une première approche fictive qui permet de titiller la curiosité du lecteur… Et ça marche ! Juste après la lecture, j'ai effectué quelques recherches sur internet à propos des communardes… Je tiens donc à féliciter les auteurs pour le sujet et la façon dont il est amené…

Le récit ne parle pas uniquement des événements de la Commune de Paris en 1871 : on va d'abord suivre Marie dix ans plus tôt, lorsqu'elle était une jeune servante au service d'Eugénie et de sa famille. Hélas, elle était loin de douter que sa maîtresse laisse parler son amour dans les bras de M. Edouard et que cette histoire la marquerait à vie. Pour la punir, les parents d'Eugénie ont envoyée leur fille chez les bonnes soeurs… J'ai été particulièrement émue lorsque Marie a retrouvé Eugénie des années plus tard… Quelle horreur ! À vrai dire, les trois-quarts de ce récit sont à la fois révoltants et intéressants. Les batailles n'épargnent pas le regard du lecteur qui devra être confronté à plusieurs scènes sanglantes et bouleversantes… Sans parler du procès final… En ce qui me concerne, je ne suis pas restée de marbre ! Bien que court, le récit de Marie m'a beaucoup touchée… À noter que l'on voit apparaître Elisabeth Dmitrieff, une autre héroïne de la saga qui a réellement existé. J'ai apprécié le clin d'oeil entre les deux tomes. Je suppose que « Les éléphants rouges » a le droit également à sa petite référence, mais comme ne possédais pas cet opus, ce n'est qu'une supposition…

Même si j'ai eu du mal au début, le coup de crayon de Xavier Fourquemin n'est pas désagréable. Au contraire, c'est finalement sympathique de voir une femme avec un gros nez, une allure peu suave et un air parfois bourru. Cela change et c'est plus crédible ! Les décors sont également bien travaillés, je me suis régalée à observer les détails. Si vous n'avez pas peur des batailles bien retranscrites et aimez le Féminisme ainsi que les récits historiques, n'hésitez pas à découvrir « Nous ne dirons rien de leurs femelles… » ! Pour ma part, je vais de ce pas découvrir la bande dessinée mettant en avant Elisabeth Dmitrieff. Même s'il ne s'agit pas du même illustrateur, je suis certaine que j'apprécierai la découverte…

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« Nous ne dirons rien de leurs femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent - quand elles sont mortes. » C'est par cette phrase pleine de dédain qu'Alexandre Dumas fils exprime la faible estime qu'il porte aux communardes, ces femmes qui combattirent aux côtés des révolutionnaires lors de la révolte de 1871. Cette citation est aussi le titre d'une bande dessinée publiée cette année dans une nouvelle collection lancée par Vents d'Ouest et consacrée au rôle que tinrent les femmes lors de l'épisode de la Commune. Deux albums sont d'ores et déjà parus : le premier relatant l'histoire d'un personnage fictif, la petite Victorine, confrontée à l'abattage des animaux du jardin des plantes lors du siège de Paris ; le second mettant à l'honneur Elizabeth Dmitrieff, figure historique et emblématique de la lutte des femmes lors des combats de 1871. Si on retrouve une fois encore Wilfrid Lupano au scénario, l'illustrateur, lui, varie à chaque album. A Lucie Mazel et Anthony Jean succède donc Xavier Fourquemin qui fait ici un très beau travail, même si l'héroïne n'est pas forcément le personnage le mieux réussi esthétiquement. Comme dans « Les éléphants rouges », Lupano opte pour un protagoniste fictif mais néanmoins réaliste puisque nous avons affaire à la jeune Marie, membre de l'Union des femmes et très remontée contre son ancien employeur, un riche colonel particulièrement soucieux de sa réputation et de celle des membres de sa famille.

Ce troisième album de la collection « Communardes ! » se révèle à mon sens bien plus touchant que les précédents car plus dramatique : difficile de ne pas s'émouvoir du sort de cette farouche jeune femme bien décidée à se battre pour ses convictions. Difficile également de rester de marbre face au destin de la belle Eugénie qui, par amour, rencontrera une fin tragique, hélas partagée par beaucoup d'autres dans cette société patriarcale ne faisant aucun cas du droit des femmes. Ce troisième tome nous donne également l'opportunité de recroiser les deux héroïnes des précédents albums, à savoir Victorine et Elizabeth Dmitrieff, toutes deux présentes sur les barricades lors de l'offensive lancée par les Versaillais à l'occasion de la Semaine sanglante. L'un des principaux attraits de la bande dessinée réside également dans le fait qu'il nous donne à voir pour la première fois l'« après » Commune. Si l'on sait tous que la révolte a été écrasée dans le sang, que connaissons-nous du traitement de ceux qui prirent part au combat sans y mourir ? le procès de la jeune Marie nous fournit ainsi l'occasion d'en apprendre beaucoup sur le sujet, notamment en ce qui concerne les peines infligées aux milliers de personnes arrêtées (34 952 hommes, 819 femmes et 538 enfants) ainsi que sur les discours tenus à l'époque par l'élite de la société et quelques « spécialistes » (le socialisme est une maladie mentale, les femmes sont de pauvres êtres aisément manipulables et incapables de faire de la politique…).

Un troisième tome aussi documenté que les précédents et qui lève un peu plus le voile sur l'épisode de la Commune dont on découvre à chaque album un aspect différent. Espérons que les prochains volumes ne se feront pas trop attendre et qu'ils seront du même acabit.
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La BD peut se révéler un judicieux support de vulgarisation. L'ouvrage présent le confirme avec force. Si la Commune est le fil rouge de cette série de portraits de femmes, la problématique principale est davantage la condition féminine dans la deuxième moitié du XIXème siècle. L'analyse de cette révolution est un axe secondaire et il est par contre nécessaire d'avoir en tête quelques repères historiques sur cette période qui ne sont pas rappelés ici. L'intrigue débute bien avant les événements de 1871 et se termine après. En revanche, « Communardes ! Nous ne dirons rien de leurs femelles » permet de mesurer l'étendue de l'oppression masculine à cette époque. L'ouvrage rappelle que cette discrimination s'exerçait avec la complicité de certaines femmes qui s'accommodaient de cet état de fait pour en tirer quelques avantages ou parce qu'elles avaient intégré les mécanismes de pouvoir mis en oeuvre et, se faisant, s'avéraient incapables de les questionner pour les remettre en cause. Mais, surtout, par le biais de ces deux portraits, celui de la femme du peuple Marie et celui d'Eugénie, l'aristocrate, le scénariste montre que les violences faites aux femmes ne connaissaient pas de barrières sociales. L'auteur ne verse pas dans une analyse manichéenne : le camp réactionnaire, lié à l'Eglise et à l'armée était probablement le plus hostile à l'émancipation féminine mais, dans les milieux républicains, la domination masculine était également très présente et l'idée, selon laquelle, l'intelligence des femmes était moindre que celle des hommes ne rencontrait guère de contradicteurs. Dès lors, il n'y a rien d'étonnant à ce que la France ait mis si longtemps à permettre aux femmes de voter ou de pouvoir ouvrir un compte en banque sans l'aval de leur mari ! Rien se surprenant non plus à ce que la France du XXIème reste en retard dans le domaine de l'égalité hommes/femmes… le petit-fils de suffragette que je suis ne pouvait qu'apprécier à sa juste valeur le travail de mémoire auquel se livre avec beaucoup d'intelligence Lupano.
Si j'ai trouvé la composition des planches très dynamiques, j'ai moins apprécié les expressions des personnages qui sont trop caricaturales à mon goût. Il me semble qu'une représentation plus neutre des personnages aurait davantage servi le propos du scénariste.
C'est une toute petite réserve par rapport à l'immense intérêt que cet ouvrage représente et le plaisir de lecture qu'il suscite.
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J'ai déjà lu le premier tome de la série, mais comme ils peuvent être lu indépendamment les uns des autres, je passe directement au troisième qui était dispo à la médiathèque.
La commune n'est qu'un prétexte pour présenté la façon dont pouvait être traité les jeunes femmes qui auraient "fauté", avec l'aide des institutions religieuses. C'est totalement sordide. Étrangement ce n'est pas un sujet particulièrement évoqué dans la littérature que j'ai pu parcourir. On y parle surtout des classes populaires, est ce parce que si elles étaient issues des classes supérieures on considèrent qu'elles avaient de la chance et que leur sort était donc moins terrible que celui des plus pauvres ?
Dans cette histoire c'est pourtant la petite bonne qui semble plus libre que sa patronne.
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Troisième volet de la série Communardes ! de Lupano illustré cette fois-ci par Fourquemin.
Nous voilà de nouveau plongés en pleine Commune de Paris, derrière les femmes combattantes contre le pouvoir en place et pour leur libération et leur émancipation au sein de cette société d'hommes.

Marie, jeune bonne au service de l'aristocratie de l'époque, s'est liée d'amitié avec la jeune fille de la famille pour laquelle elle travaille. Cette dernière est éprise de liberté, ses lectures et sa rencontre avec un jeune libraire lui ouvrent l'esprit et lui font comprendre la nécessité d'un changement imminent dans cette société conservatrice. Hélas, elle tombera enceinte de cette homme. Marie est rendue responsable, elle est renvoyée et sa jeune maîtresse est envoyée quant à elle au couvent.
Quelques années plus tard, on retrouve Marie en pleine Commune de Paris, sur les barricades, qui tente de défendre ce mouvement avec le groupe de femmes pour lequel la révolution n'est pas qu'une affaire d'hommes.

L'histoire est aussi intéressante que les précédentes. À chaque fois, le lecteur est plongé au coeur de la vie des femmes de la Commune qui ont souhaité porter les idées socialistes au plus haut au détriment et leurs vies.
On retrouve les personnages des albums 1et 2, le lecteur peut ainsi en apprendre un peu plus sur leur avenir, ou du moins le deviner.
Au niveau des illustrations, j'accroche moins avec celles de cet album. J'ai décidément du mal à me faire à ce changement de dessinateur dans une même série, comme pour le Décalogue, je perds mes repères. Néanmoins, la qualité du scénario reste égale, et c'est un véritable régal de redécouvrir cette période historique.
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BD bien écrite et "dosée", on ne s'ennuie pas. le sort des femmes (qu'elles soient riches ou pauvres) révolte du début à la fin. C'est un bon moyen d'aborder l'histoire des femmes et de la Commune de Paris.
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Si l'histoire de la commune est survolée et l'histoire d'amitié entre les deux héroïnes un peu bâclée, les scènes "d'action" sont assez réussies et surtout, le procès de la fin emporte tout sur son passage, par le dégoût qu'il suscite auprès du lecteur. Au-delà de la position de la femme en cette période pour le moins agitée, c'est le bal des faux-culs et des collabos d'antan ainsi que la violence et la puissance du système qui ressortent de ce procès, écrasant les petites gens dans une lutte des classes perdue d'avance pour eux. Cette violence est de nouveau d'actualité, c'est toujours la réponse des classes dominantes (aujourd'hui la finance) face aux ventres vides...
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Voila une BD qui change un peu. Au vu des dessins colorés on pourrait s'attendre à un récit léger et facile à lire. Si en effet ce dernier point est respecté, ce n'est pas le cas du premier.
Dans le contexte de la Commune de Paris, on découvre le quotidien d'une jeune femme au plus près des combats, loin d'être de tout repos. On découvre aussi la place de la femme dans cette société, surtout lors du procès avec des paroles véridiques.
Marie est très humaine, avec ses espoirs et ses déceptions. On apprend vite à l'apprécier et on s'y attache tout aussi vite.
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Je découvre un Lupano féministe et un pan de l'histoire des femmes inconnu pour moi. du moins, on ne m'avait jamais éclairé l'histoire de la Commune de Paris sous ce jour. Les femmes ont été actives pendant la Commune et ont été aussi durement réprimées que les hommes. Mais elles ont en plus eu l'humiliation d'être jugée "irresponsables" puisque femmes !
À lire, vraiment.
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